Bastille - Le Barbier de Séville - Octobre 2014

Montfort a écrit:

Quelqu'un va voir la nouvelle production du "Barbier" ??

J'ai beau aimer beaucoup Rossini, je trouve cette nouvelle production parfaitement inutile, puisque celle de Serreau est une réussite, qui fonctionne bien et qui a toujours du succès lorsqu'elle est reprise.
Outre que c'est un spectacle acheté sur étagère, c'est aussi la manifestation de l'étroitesse d'esprit de l'ONP vis à vis de ce compositeur : il a écrit une dizaine d’œuvres de premier ordre, mais à part la tentative - partiellement inaboutie - de monter "La Donna", seuls "Le Barbier" et "L'Italienne" semblent dignes d’être montrés aux spectateurs parisiens.
Heureusement que régulièrement le TCE comble cette lacune !

 Montfort

bAlexb a écrit:

Montfort a écrit:

Quelqu'un va voir la nouvelle production du "Barbier" ??

Vue à Genève et à Saint-Etienne.
(Re)Présentation virtuose qui accompagne de manière assez idéale à mon goût le "timing" rossinien, y compris dans la dimension du fameux crescendo. Aucune vulgarité ; encore moins de facilité mais, au contraire, l'utilisation de la technique au service d'un vrai spectacle, profus en détails, qui sert le livret (très bonne direction d'acteurs), la musique (à Genève, un seul petit accroc dans les déplacements de Basilio pour la Calunnià) et les chanteurs.
Manque Zedda à la baguette, entendu dans les deux cas .
Du très bon Rossini par un Michieletto très inspiré.
(J'ajoute, pour l'avoir lu ailleurs, que "Cessa di piu resistere" était notamment chanté par Gatell à Genève ; si bien que, s'il n'est pas donné à Paris, ce n'est pas à la demande du metteur en scène .)

Je n'ouvre pas un fil dédié, car G.R n'est pas une des "stars" du Forum et de nos modernistes.

Opéra Bastille-Gioacchimo Rossini-Il barbiere di Siviglia-
Samedi 4/10/2014


Orchestre&choeurs de l’O.N.P
Direction musicale: Carlo Montanero
Chef des choeurs: José Luis Basso

Il conte d’Almaviva: René Barbera
Carlo Lepore: Bartolo
Rosine: Karine Deshayes
Figaro: Dalibor Denis
Basilio: Orlin Anastassov
Fiorello: Tiago Matos
Berta: Cornelia Oncioiu
Un ufficiale: Lucio Prete
(distribution A)

Mise en scène:Damiano Michieletto
Décors: Paolo Fantin
Production originale du Grand Théâtre de Genève

Le décor: un quartier, sans doute dit “populaire” et un peu décrépit de Séville,qui mêle les années 50-60 et notre époque (paraboles, climatiseurs).
L’astuce du décor: l’utilisation d’un plateau tournant, qui place l’immeuble de Bartolo au 1er plan, et dont la rotation expose le côté rue ou l’action publique et le côte cour de l’appartement (horribles papiers-peints des années 50) ou l’action privée. L’espace est donc intelligement utilisé et mis au service de
La M.en S.: fidèle accompagnatrice de l’oeuvre, l’action est constante, rapide à l’image de la musique. Les personnages nous étant connus, nous ne sommes pas surpris par les profils psychologiques respectifs que servent  fort bien les interprètes, qui sont aussi de bons comédiens.

Mon préféré de cette soirée: Carlo Lepore, par la voix, le chant et la présence
Dalibor Denis assure dans Figaro, mais une curiosité dans les 1ers airs dans la gorge lorsqu'il se trouve en bout de course.
Karine Deshaye, habituée du rôle de Rosine que j’ai trouvée bien plus à l’aise que dans Charlotte

Une fort belle soirée.
Une salle comble (malgré les prix du samedi soir!), heureuse et qui manifeste son contentement
Les musiciens de l’orchestre qui restent en place et applaudissent! C'est très bien.

Mais, diable, pourquoi aller écouter Rossini? Et bien, c’est une musique dynamique et réellement gaie! Et nous, public, nous ne nous trompons pas: ce samedi 4/10/2014 a vu la 1.244 ème représentation de il barbiere di Siviglia

@Montfort
je trouve cette nouvelle production parfaitement inutile,
Vous êtes bien dur.

@bAlexb
Votre  C.R s'applique parfaitement à la représentation de ce samedi.

"Nadie puede inventar une ciudad como Sevilla"

charles.ogier a écrit:

@bAlexb
Votre  C.R s'applique parfaitement à la représentation de ce samedi.

En tout cas il se confirme bien que c'est un bide, je viens d’être relancé téléphoniquement par l'ONP qui manifestement a beaucoup de mal à remplir la salle.

Je reste sur mon point de vue : production totalement inutile, et gaspillage d'argent...
 
Montfort

Montfort a écrit:

En tout cas il se confirme bien que c'est un bide, je viens d’être relancé téléphoniquement par l'ONP qui manifestement a beaucoup de mal à remplir la salle.

Je reste sur mon point de vue : production totalement inutile, et gaspillage d'argent...
 
Montfort

Le nombre de représentations rapporté à la jauge de la salle ne peut-il pas être incriminé ? J'ai eu le même type de relance du Grand Théâtre de Genève pour le Rigoletto de Carsen ; a priori oeuvre "payante" et mise en scène à l'avenant mais 8 représentations .

Montfort a écrit:

En tout cas il se confirme bien que c'est un bide, je viens d’être relancé téléphoniquement par l'ONP qui manifestement a beaucoup de mal à remplir la salle.

Je reste sur mon point de vue : production totalement inutile, et gaspillage d'argent...
 
Montfort

bAlexb a écrit:

Montfort a écrit:

En tout cas il se confirme bien que c'est un bide, je viens d’être relancé téléphoniquement par l'ONP qui manifestement a beaucoup de mal à remplir la salle.

Je reste sur mon point de vue : production totalement inutile, et gaspillage d'argent...
 
Montfort

Le nombre de représentations rapporté à la jauge de la salle ne peut-il pas être incriminé ? J'ai eu le même type de relance du Grand Théâtre de Genève pour le Rigoletto de Carsen ; a priori oeuvre "payante" et mise en scène à l'avenant mais 8 représentations .

l se confirme bien que c'est un bide
Non, ce n'est pas un bide
- l'oeuvre est certes connue, mais difficile de s'en lasser à raison d"une représentation tous les 2/3 ans
- la production est très bien. Le final du 1er acte est remarquablement traité scéniquement -c'est complètement fou , et vocalement, c'est superbe.

La réponse est sans doute donnée par bAlexb

Le nombre de représentations rapporté à la jauge de la salle ne peut-il pas être incriminé ?
J'ai compté 14 représentations*2.700 places=37.800! c'est considérable, et puis les prix peuvent être dissuasifs; sans compter les offres de concert qui sont très nombreuses sur Paris même.

La question
L'opéra est-il un genre encore économiquement viable de façon autonome?

charles.ogier a écrit:

Je n'ouvre pas un fil dédié, car G.R n'est pas une des "stars" du Forum et de nos modernistes.

S'il te plaît, pour la prochaine fois, pour un tube comme le Barbier, à Bastille, ouvre directement un sujet.
Ici c'est un sujet sur la programmation seulement.
Je vais diviser.

"Nos modernistes"??

Xavier a écrit:

charles.ogier a écrit:

Je n'ouvre pas un fil dédié, car G.R n'est pas une des "stars" du Forum et de nos modernistes.

S'il te plaît, pour la prochaine fois, pour un tube comme le Barbier, à Bastille, ouvre directement un sujet.
Ici c'est un sujet sur la programmation seulement.
Je vais diviser.

"Nos modernistes"??

ouvre directement un sujet
J'y ai pensé, j'ai hésité.
Mais, ouvrir un fil nécessite de le nourrir substantiellement, de l'alimenter, de le faire vivre et je n'ai pas les qualités de C.R. de bAlexb, de Polyeucte, et surtout de D.L.M chez lui.
Donc, j'ai renoncé; c'est le message de Montfort sur l'inutilité de cette nouvelle production qui m'a fait réagir.

"Nos modernistes"
"iste" est un peu péjoratif.
Les modernes ou ceux qui sont en rupture des ères pré-wagnériennes.

charles.ogier a écrit:

Mais, ouvrir un fil nécessite de le nourrir substantiellement, de l'alimenter, de le faire vivre et je n'ai pas les qualités de C.R. de bAlexb, de Polyeucte, et  surtout de D.L.M chez lui.

Si tu flattes l'ego ; mais les sujets CR décollent finalement rarement (regarde celui que j'ai ouvert au sujet des Meyerbeer donnés/prévus à Berlin alors que c'est, a priori, typiquement le genre de thème qui est susceptible de susciter la discussion, ici). J'avoue que (de plus en plus) souvent, 1- j'hésite à prendre le temps de poster un CR (je n'en ai pas fait au sujet de la reprise de la Traviata de Carsen pour les 10 ans de la production vénitienne à la Fenice) et 2- je suis tenté de me raccrocher aux sujets "Général" ou "Discographie" parce qu'ils sont plus alimentés/discutés.

bAlexb a écrit:

charles.ogier a écrit:

Mais, ouvrir un fil nécessite de le nourrir substantiellement, de l'alimenter, de le faire vivre et je n'ai pas les qualités de C.R. de bAlexb, de Polyeucte, et  surtout de D.L.M chez lui.

Si tu flattes l'ego ; mais les sujets CR décollent finalement rarement (regarde celui que j'ai ouvert au sujet des Meyerbeer donnés/prévus à Berlin alors que c'est, a priori, typiquement le genre de thème qui est susceptible de susciter la discussion, ici). J'avoue que (de plus en plus) souvent, 1- j'hésite à prendre le temps de poster un CR (je n'en ai pas fait au sujet de la reprise de la Traviata de Carsen pour les 10 ans de la production vénitienne à la Fenice) et 2- je suis tenté de me raccrocher aux sujets "Général" ou "Discographie" parce qu'ils sont plus alimentés/discutés.

Si tu flattes l'ego
Oh, non. Benvenuto, lui-même,(dont nous aimerions lire plus souvent les commentaires) a reconnu la qualité de votre C.R. d'une représentation à S.E.

1- j'hésite à prendre le temps de poster un CR
Moi aussi, par exemple, pour la dernière de Simon à Lyon (vous avez un bien joli opéra) avec une séduisante Ermonela Jaho.
Cependant, écrire sur une oeuvre et une représentation n'est pas une chose aisée. Nécessité de faire un véritable effort- il est plus facile de lire le livret de Don Carlo après avoir lu F.von Schiller-, une véritable et profonde culture musicale, ... .bref, l'écriture d' un C.R.intelligent et intéressant ne s'improvise pas du tout.

Retour à l'instant de l'opéra Bastille.
Une mise en scène moderne mais inspirée et drolatique, une musique jouée de manière dynamique et pétillante.
Florian Sempey dans le rôle-titre ne dépare pas, en revanche, une petite réserve pour Bartolo (Paolo Bordogna) dont la voix pas assez puissante était un peu trop souvent couverte par l'orchestre.
En conclusion, une bonne soirée !

Xavier a écrit:

charles.ogier a écrit:

Je n'ouvre pas un fil dédié, car G.R n'est pas une des "stars" du Forum et de nos modernistes.

S'il te plaît, pour la prochaine fois, pour un tube comme le Barbier, à Bastille, ouvre directement un sujet.
Ici c'est un sujet sur la programmation seulement.
Je vais diviser.

"Nos modernistes"??

Xavier, c'est moi le coupable : j'ai commencé à parler de ce Barbier dans un fil sur la programmation de la saison 2014 -2015 à l'ONP.

  Montfort

Vu le 23 septembre. Ne connaissant pas la production Serreau, je ne sais pas ce que j'ai perdu ou gagné au change.
L'immeuble produit son petit effet la première fois, ensuite ça ne surprend plus, mais l'accumulation des détails et la mise en scène millimétrée pour coller aux rotations de l'ensemble m'ont fait passer un très bon moment. On rêve de voir des oeuvres moins courantes bénéficier d'un dispositif d'une telle ambition.
En revanche - est-ce également lié à l'acoustique de Bastille à laquelle je ne me fais pas ? - j'y ai entendu un chef à côté de la plaque, filant droit et vite tout en émoussant les angles et en enrobant le tout dans un legato hors de propos. J'étais au parterre, de côté (et d'ailleurs trop près pour voir toute la hauteur de l'immeuble sans avoir mal aux cervicales à la fin...).

Johannes Hallberg a écrit:

Vu le 23 septembre. Ne connaissant pas la production Serreau, je ne sais pas ce que j'ai perdu ou gagné au change.
L'immeuble produit son petit effet la première fois, ensuite ça ne surprend plus, mais l'accumulation des détails et la mise en scène millimétrée pour coller aux rotations de l'ensemble m'ont fait passer un très bon moment. On rêve de voir des oeuvres moins courantes bénéficier d'un dispositif d'une telle ambition.
En revanche - est-ce également lié à l'acoustique de Bastille à laquelle je ne me fais pas ? - j'y ai entendu un chef à côté de la plaque, filant droit et vite tout en émoussant les angles et en enrobant le tout dans un legato hors de propos. J'étais au parterre, de côté (et d'ailleurs trop près pour voir toute la hauteur de l'immeuble sans avoir mal aux cervicales à la fin...).

est-ce également lié à l'acoustique de Bastille à laquelle je ne me fais pas ?
Je ne suis pas spécialiste, mais l'immensité de cette salle n'est pas étrangère à une perception "différente"