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 L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013

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Johannes Hallberg
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Johannes Hallberg


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MessageSujet: L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013   L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013 EmptyLun 3 Nov 2014 - 19:27

J'espère ne pas faire de bourde, la fonction "recherche" ne m'ayant rien dévoilé d'équivalent, je me lance...

Quelqu'un d'autre a-t-il assisté à la reconstitution du premier tableau du 3e acte des Maîtres chanteurs de Nuremberg dans la mise en scène parisienne de 1897 ? Pour ma part je l'ai vue à Genève dans le cadre du "Wagner Geneva Festival" le 3 novembre 2013. Ce spectacle avait été donné à Versailles mais je l'avais loupé pour cause de boulot.

Il s'agit d'une "expérience" de Rémy Campos et Aurélien Poidevin, deux chercheurs dont j'aime beaucoup le bouquin "La scène lyrique autour de 1900". Ils seont basés sur le matériel préservé permettant de reconstituer décors et costumes de la première production parisienne de l'oeuvre et se sont pour le reste appuyés sur leurs propres recherches pour ce qui est du jeu, de la gestuelle, et plus globalement de tout ce qui constituait la pratique théâtrale avant que ne survienne la "mise en scène" au sens actuel du terme.

Sauf que ce que j'ai vu, en l'occurrence, est loin d'aller aussi loin que les propositions de Benjamin Lazar sur Lully par exemple, pour des raisons matérielles. À Genève, le modeste Théâtre du Loup n'a rien d'une scène à l'ancienne. Je ne pense pas que les projecteurs rajoutés puissent faire l'équivalent d'une rampe comme celle de Garnier à la fin du XIXe. Par ailleurs l'absence d'un cintre digne de ce nom n'avait pas permis de monter tout le décor : il manque les fermes (partie haute), ce qui ne permet pas de se rendre compte des effets de perspective forcée qui, d'après le livre des deux universitaires, donnait vraiment l'illusion d'une vraie construction.
Autre écueil, alors que Lazar faisait un gros travail sur la prononciation façon Eugène Green, apparemment il n'y avait pas eu de remise en cause fondamentale sur ce point alors même qu'il y a des enregistrements pour servir de modèle, ou des gens encore vivants, genre Michel Sénéchal, qui auraient des choses à transmettre. À Genève, j'ai eu droit à plusieurs chanteurs difficiles à comprendre, ce qui dans ce type d'expérience, est un gros problème. Or je suis (très) pinailleur en la matière, mais même Didier Henry (dans le rôle de Sachs) censé être "l'ancien" de l'équipe, ayant étudié avec Maurane, Sénéchal, Danco, était compréhensible ; mais dans une prononciation tout à fait moderne. Dommage !

Reste que le spectacle avait d'autres choses à montrer, en particulier la gestuelle et la façon d'occuper l'espace scénique (utilisés de manière pratiquement aussi importante que les costumes pour caractériser les personnages) et l'aspect fondamentalement littéral de la chose. Beckmesser est donc une sorte de méchant rigolo qui roule des yeux et se déplace "discrètement" comme ce personnage qui, dans un film d'Ed Wood, tient constamment sa cape devant son visage...

Personnellement, je ne me pose pas spécialement de question sur la "légitimité" (du point de vue artistique et philosophique) d'une pratique de reconstitution. Il me semble que ça relève pour une part de l'archéologie expérimentale (même si, dans le cas qui m'occupe, il y avait beaucoup de concessions en raison des moyens matériels et humains), et que d'autre-part, comme en témoignent les Lully de Benjamin Lazar, ça conserve à tort ou à raison une efficacité dramatique susceptible de plaire au moins à une partie du public. Pour ma part, je n'irais probablement pas voir dix fois une même oeuvre dans une production de ce genre, mais on peut aussi estimer que cette approche strictement littérale aurait un intérêt pour ce qui est de découvrir une oeuvre qu'on ne connait pas. Enfin, je m'avance peut-être un peu, de toutes façons, pour l'instant ça ne se pratique pas.
Mais du coup, il semble beaucoup plus improbable de voir un jour une reconstitution totale - sans doute parce que le degré d'exotisme est ici beaucoup plus faible qu'avec du baroque. Moi, j'aimerais assez. Y compris, pour faire très vicieux, avec la disposition de la fosse, avec le pupitre du chef très en avant contre le trou du souffleur et donc une partie des instrumentistes dans son dos...

Quelqu'un a vu ce spectacle ? Peut-être était-ce plus "complet" à Versailles, en raison de l'équipement de la salle ?
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Xavier
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MessageSujet: Re: L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013   L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013 EmptyLun 3 Nov 2014 - 21:34

Je crois qu'il en a déjà été question sur le forum, mais je ne sais plus dans quel sujet...
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013   L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013 EmptyJeu 6 Nov 2014 - 22:06

J'y étais lors des représentations parisiennes (je ne crois pas que ce soit passé à Versailles). Effectivement, j'avais aussi trouvé l'articulation un peu paresseuse pour une exécution qui justement valorisait le patrimoine français, mais sinon c'était assez chouette.
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Johannes Hallberg
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MessageSujet: Re: L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013   L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013 EmptyLun 10 Nov 2014 - 20:14

Je suis bien d'accord avec cette critique, on ne démontrera pas au public d'aujourd'hui l'intérêt des traductions (et aussi des adaptations formelles, comme par exemple les oeuvres qui devenaient des opéras-comiques avec dialogues lors de leur passage au français) tant qu'on ne sera pas en mesure de faire entendre des spectacles totalement intelligibles. Ça n'est d'ailleurs probablement pas impossible, j'ai passé une des meilleures soirées de ma vie grâce à Bernard Richter et Stéphanie d'Oustrac dans Atys.
Mais qu'il soit permis à un simple auditeur de demander (si des professionnels me lisent) pourquoi ce qui semble avoir été la règle (à en croire nombre de disques désormais anciens) et ce qui l'est toujours au Komische Oper de Berlin par exemple, est devenu pour le français, sinon l'exception, tout au moins une relative rareté.
À Genève, la salle était notablement plus large que la partie décorée du plateau, il valait mieux être bien placé. Par ailleurs, les toiles de décor étaient apparemment disposées sur de grands chevalets et donc légèrement inclinées en raison de l'impossibilité de les "planter" comme en réalité. Du coup, pour réussir une reconstitution parfaite il n'y a probablement pas beaucoup d'autre choix que de le faire dans un théâtre du genre Drottningholm ayant conservé l'équipement classique de son cintre mais surtout de son plancher et de ses dessous de scène.

L'extrait choisi n'était effectivement pas idéal, mais il est merveilleusement documenté car les documents de mise en scène et les maquettes sont conservés. Il y en a également un enregistrement des années 1940 mais justement, les leçons qu'il aurait été possible d'en tirer au niveau de la prononciation ont été totalement négligées... Pour le coup, donc, cet argument n'était rétrospectivement pas valable... Reste aussi que j'ai eu le plus grand mal à rentrer dans la pièce avec la réduction piano. Il faut dire qu'en plus, je ne suis pas du tout auditeur de piano en temps normal et que ce genre de chose relève pour moi de la frustration la plus absolue. Il faut aussi dire que j'avais des couleurs plein la tête, ayant assisté la veille au Vaisseau).

Reste, effectivement, que c'est pour l'instant la seule expérience de ce genre que j'ai eue l'occasion de voir et que je n'aurais pas voulu la rater. Resterait à passer le stade de l'expérimentation au niveau de la mise en scène, quitte à renoncer temporairement au français tant qu'il sera plus facile de trouver des gens se faisant comprendre en allemand que d'en avoir pour le français...
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013   L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013 EmptyLun 10 Nov 2014 - 20:24

Johannes Hallberg a écrit:
pourquoi ce qui semble avoir été la règle (à en croire nombre de disques désormais anciens) et ce qui l'est toujours au Komische Oper de Berlin par exemple, est devenu pour le français, sinon l'exception, tout au moins une relative rareté.

Je me pose la question depuis des années, j'ai cherché dans les bouquins, interrogé des professionnels en poste depuis longtemps… personne ne m'a vraiment fourni de raison — pourtant, on a bien dû communiquer auprès du public, d'autant que le tournant a été très rapide.

Une passion pour l'authenticité, manifestement, mais d'où vient-elle ? Comment a-t-elle été reçue alors qu'on ne disposait pas de surtitres (moi j'aurais été assez furieux, je crois) ? Je n'ai pas de réponses. Et si tu les trouves, ne manque pas de me les transmettre !
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MessageSujet: Re: L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013   L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013 EmptyLun 10 Nov 2014 - 21:10

Je vais avancer des choses que je me garderais bien de généraliser, je ne suis pas professionnel et je ne pratique plus en ce moment d'où une perte de contact avec les gens qui, actuellement, jouent ou étudient.

J'ai quand-même l'impression qu'une part du public s'en moque. Lors d'une représentation de "La Juive" à Bastille (ça remonte donc à 2006 ou 2007 je crois) j'avais lié conversation avec mes voisins, nous étions deux à trouver que Neil Shicoff, par ailleurs remarquable d'engagement physique et de jeu d'acteur, nous agaçait prodigieusement par ses maniérismes vocaux hors-style mais surtout pour avoir dit quelque-chose comme : 'Hâchaal, guannnndeuzagneûrr, lâgrâzadeudèllèrraha... (bon j'y mets certainement un peu de mauvaise foi Mr. Green ). Le troisième, au contraire, applaudissait Shicoff à tout rompre alors que nous réservions nos acclamations à Annick Massis. Quand je lui ai demandé s'il avait compris ce que racontait le ténor, il a répondu en substance : on s'en fout, on connait déjà l'histoire et on est là pour entendre du beau chant. En dehors de la question du sur-titrage, donc, faut-il désormais estimer qu'une grande partie du public réagit de cette façon ? Ce qui ne serait du reste pas si étonnant dans la mesure où, justement, il doit y avoir une part non négligeable de gens qui entendent principalement des oeuvres connues et font beaucoup plus rarement des découvertes, qu'il s'agisse de créations ou de reprise d'oeuvres oubliées.
Après, je me souviens aussi d'un reportage à la télévision qui généralisait en qualifiant les passionnés d'opéra comme principalement des passionnés de voix. Pour ma part je m'intéresse avant tout à du théâtre musical où la voix est un enjeu important mais pas unique. Dans une langue que je comprends (le français, l'allemand et un peu plus difficilement l'anglais), le plaisir passe par des vers chantés où, par définition, on doit comprendre les vers. Il me semble assez naturel de ne pas avoir les mêmes priorités en allant voir "La Juive" que si je décide d'assister à un opéra seria un peu générique, avec livret vu et revu et phrases répétées au moins trois fois.

Après, peut-on dire sans fâcher personne qu'il y a une part de formation là-dedans ? Récemment des gens d'un ensemble amateur du coin m'ont demandé mon avis sur ce qu'ils travaillaient, je leur ai donné : ils appliquaient une prononciation baroque à la façon Eugène Green dont les bénéfices étaient annulés par une émission trop "internationale" (voyelles émises à la façon italienne, trop en arrière). Résultat, on ne comprend pas. Mais il est difficile de demander du jour au lendemain à ces amateurs de bon niveau d'opérer un changement qu'ils perçoivent comme une prise de risque technique importante, à plus forte raison s'ils ne sont pas prêts à modifier légèrement la hiérarchie de leurs souhaits, entre rondeur du son et clarté du texte.
Du coup, quand j'entends successivement des professionnels intelligibles et d'autres qui ne le sont pas, parfois indifféremment de leur langue maternelle, je me demande s'il n'y a pas une bonne part de ces questions de confort vocal là-dedans, quand des francophones qui parlent sans accent se mettent à "couvrir" excessivement leurs voyelles, ou a pratiquer des choses comme la transformation plus ou moins subtile des "oi" en "wâââ" où le son que l'on fait sonner le plus longtemps est celui qui est le plus aisé à émettre.
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MessageSujet: Re: L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013   L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013 EmptyLun 10 Nov 2014 - 22:10

Johannes Hallberg a écrit:
'Hâchaal, guannnndeuzagneûrr, lâgrâzadeudèllèrraha... (bon j'y mets certainement un peu de mauvaise foi

Pas vraiment, je crois même que j'aurais pu identifier Shicoff avec ta seule transcription. Mr. Green

Citation :
Quand je lui ai demandé s'il avait compris ce que racontait le ténor, il a répondu en substance : on s'en fout, on connait déjà l'histoire et on est là pour entendre du beau chant. En dehors de la question du sur-titrage, donc, faut-il désormais estimer qu'une grande partie du public réagit de cette façon ? Ce qui ne serait du reste pas si étonnant dans la mesure où, justement, il doit y avoir une part non négligeable de gens qui entendent principalement des oeuvres connues et font beaucoup plus rarement des découvertes, qu'il s'agisse de créations ou de reprise d'oeuvres oubliées.

Même lorsqu'ils font des découvertes, beaucoup d'amateurs d'opéra vont avant tout entendre de jolies voix, puissantes (sauf pour la variante baroque de la glottophilie), sans forcément s'intéresser au théâtre. J'ai souvent discuté avec des amateurs très chevronnés, disposant d'une vingtaine de versions de Don Carlo par exemple, mais incapables de dire ce qu'il s'y passe parce qu'ils l'écoutent toujours en fond (même s'ils ne font rien en même temps).
Pour moi, c'est très exotique, mais ça concerne pas mal de monde — en tout cas pas mal de monde qui considère que le texte est secondaire. Il suffit de lire les fils ici même consacrés au belcanto, on se rend compte (certes, c'est plus légitime là qu'ailleurs) qu'on ergote pendant des heures sur le format exact, mais qu'on se moque comme d'une guigne que l'italien soit mâché en russe et qu'il ne reste pas une seule consonne pour égayer cette voyelle unique. C'est vraiment une question de priorités, et ça varie selon les répertoires. Selon les salles aussi — franchement, à Bastille, sauf à avoir les diseurs du siècle, difficile d'être à la fois audible et intelligible.


Citation :
Pour ma part je m'intéresse avant tout à du théâtre musical où la voix est un enjeu important mais pas unique. Dans une langue que je comprends (le français, l'allemand et un peu plus difficilement l'anglais), le plaisir passe par des vers chantés où, par définition, on doit comprendre les vers.

C'est aussi mon cas : je suis d'ailleurs très friand des voix, mais je suis prêt à les sacrifier en grande partie pour une belle éloquence verbale. (Le fantasme du urlo francese dans les tragédies lyriques déclinantes me hante assez, je dois dire.)

Et c'est valable même pour les langues qui me sont assez étrangères : l'évidence s'entend, même quand on ne peut pas saisir le détail.


Citation :
Après, peut-on dire sans fâcher personne qu'il y a une part de formation là-dedans ? Récemment des gens d'un ensemble amateur du coin m'ont demandé mon avis sur ce qu'ils travaillaient, je leur ai donné : ils appliquaient une prononciation baroque à la façon Eugène Green dont les bénéfices étaient annulés par une émission trop "internationale" (voyelles émises à la façon italienne, trop en arrière).

C'est une véritable question : autant pour le théâtre, cette diction archaïsante se justifie assez bien — non pas qu'elle soit belle, nous évoquant plutôt les rusticités… mais elle met en évidence des beautés dormantes dont on se rend mal compte à la seule lecture (en poésie en particulier, ça peut produire des merveilles… Saint-Amant est fait pour ça !) —, autant à l'opéra, c'est ajouter une difficulté d'intelligibilité supplémentaire. D'autant que personne n'est assez à l'aise avec l'accent « authentique » pour le chanter avec naturel : même chez les professionnels ultraspécialistes (un LULLY de Dumestre, un Desmarest de Reyne, un Campra de Christie, un Destouches de Niquet), ça peut virer au brouet épais.


Citation :
Résultat, on ne comprend pas. Mais il est difficile de demander du jour au lendemain à ces amateurs de bon niveau d'opérer un changement qu'ils perçoivent comme une prise de risque technique importante, à plus forte raison s'ils ne sont pas prêts à modifier légèrement la hiérarchie de leurs souhaits, entre rondeur du son et clarté du texte.
Du coup, quand j'entends successivement des professionnels intelligibles et d'autres qui ne le sont pas, parfois indifféremment de leur langue maternelle, je me demande s'il n'y a pas une bonne part de ces questions de confort vocal là-dedans, quand des francophones qui parlent sans accent se mettent à "couvrir" excessivement leurs voyelles, ou a pratiquer des choses comme la transformation plus ou moins subtile des "oi" en "wâââ" où le son que l'on fait sonner le plus longtemps est celui qui est le plus aisé à émettre.

Tout à fait… l'usage mal compris de la couverture est à l'origine de bien des méfaits dans le chant actuel (où l'on apprend souvent à couvrir avant que d'apprendre à chanter !)… Et je reste complètement persuadé que le fait de faire travailler les débutants, dès le premier cours, dans toutes sortes de langues étrangères (combien de fois j'ai vu donner des Papageno en VO comme premier morceau à des gens qui n'avaient jamais lu d'allemand de leur vie !), est un obstacle considérable au bon placement vocal. C'est d'ailleurs profondément logique, on ne peut pas articuler correctement une langue qu'on ne maîtrise pas : dans le meilleur des cas, on la défigure, dans le pire, on se ruine sa voix.
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MessageSujet: Re: L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013   L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013 EmptyMar 11 Nov 2014 - 10:45

DavidLeMarrec a écrit:
J'y étais lors des représentations parisiennes (je ne crois pas que ce soit passé à Versailles). Effectivement, j'avais aussi trouvé l'articulation un peu paresseuse pour une exécution qui justement valorisait le patrimoine français, mais sinon c'était assez chouette.
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Si, ça a été donné à Versailles, avec un petit orchestre au lieu du piano (et c'était beaucoup mieux)

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MessageSujet: Re: L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013   L'extrait français des "Maîtres chanteurs",Genève nov.2013 EmptyMar 11 Nov 2014 - 13:18

Je ne reviens pas d'être passé à côté de ça… Peut-être parce que j'ai cru que c'était la même chose et que je n'ai pas regardé le détail. Surprised Cela dit, Le Bozec remplaçait au minimum un bon orchestre, tellement c'était présent et détaillé.
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