Représentation du 1er mai 2015
Mise en scène : Alex Koehler
Scénographie : Arne Walther
Agathe : Sara Jakubiak
Annchen : Christina Landshamer
Max : Michael Koenig
Kaspar : Georg Zeppenfeld
Kuno : Albert Dohmen
Furst Ottokar : Adrian Eroed
Staatskapelle Dresden
Sachsischer Staatsopernchor
Christian Thielemann
Cette représentation marquait le commémoration - avec la meme oeuvre - du 30ème anniversaire de la réouverture du Semperoper - la représentation était retransmise sur grand écran sur le parvis du théâtre et suivie par une foule nombreuse.
Il est compréhensible que cet opéra soit peu joué hors du monde germanique ; c'est un singspiel qui comporte 30 bonnes minutes de dialogue, pas évident pour un public non germanophone. Mais c'est par ailleurs un authentique chef d'oeuvre, dont la qualité d'écriture orchestrale et vocale est constante.
Et c'est un des jalons essentiels de l'opéra national allemand.
J'étais interrogatif sur la mise en scène - j'ai assisté dans le passé à un séminaire sur cette oeuvre, où étaient projetés des vidéos de différentes productions - dans la scène de la Gorge aux loups notamment, l'imagination débridée de certains donnait à voir une collection de stupidités dignes d'une fête foraine.
A Dresde on a eu un travail intelligemment consensuel : bien entendu on a eu notre lot de murs lépreux et de façades déglinguées, mais le metteur en scène a donné à voir un univers sombre, dans lequel règne un antagonisme entre les paysans et les chasseurs, qui sont les serviteurs des aristocrates, seuls au XVIIème siècle a avoir le droit de chasser - c'est un univers violent, dans lequel les marginaux sont persécutés, mais aussi un monde de superstition, où on croit dans la magie.
Le Semperoper avait réuni une distribution solide, dominée par la noirceur de Kaspar - Michael Koenig rendait bien le caractère velléitaire de Max - et Sara Jakubiak - jeune soprano américaine - était une Agathe bien chantante.
Choeurs splendides, et superbe orchestre , le tout conduit par un Thielemann qui ne s'est pas économisé.
Je n'ai pas regretté d'avoir fait 1000 km pour voir ce spectacle.
Représentation du 2 mai 2015
Der Fliegende Hollander
Mise en scène : Florentine Klepper
Scénographie : Martina Segna
Senta : Ricarda Merbeth
Mary : Tichina Vaughn
Kleine Senta : Lena Kuchler
Der Hollander : Markus Marquardt
Daland : Michael Eder
Der Steuermann : Timothy Oliver
Erik : Tomislav Muzek
Staatskapelle Dresden
Sachsischer Staatsopernchor
Constantin Trink
Bis non repetita....
Pour ma seconde soirée à Dresde j'ai pris au dernier moment des places pour ce spectacle : bien que je ne connaisse pas la plupart des interprètes, je me suis laissé tenter surtout parce que j'ai eu peu souvent l'occasion de voir cette oeuvre en version scénique : j'aurais mieux fait de m'abstenir !!
Il faut d'abord parler de Florentine : après l'ouverture le rideau se lève sur une scène silencieuse d'inhumation sur une falaise, qui n'a aucune justification par rapport à l'oeuvre, mais qui signifie clairement que le metteur en scène ne va pas se gêner pour "enrichir" le travail de ce pauvre Wagner.
Et la suite est édifiante, l'acte débute sur un choeur avec ses inévitables cirés jaunes - il y a un bar avec des filles à matelot, et suspendus au dessus du bar une demie douzaine d'espadons, espèce bien connue en Norvège. Comme les filles du bar sont réservées au capitaine, les matelots, pour passer le temps décident de s'occuper de la Petite Senta, sans doute pour parfaire son éducation - comme elle a l'air de regimber, on la ligote dans un filet, et ne doit son salut que par l'arrivée du Hollandais - donc Florentine a découvert que Senta a été victime de harcèlement dans son enfance !!!
Et ça continue avec le choeur des fileuses : elles sont toutes en cloque, portent d'affreuses perruques blondes - il y a un lit au milieu de la scène dont Mary extrait des poupons en plastique...!! Et aussi désormais, les cantatrices ne sautent plus dans le vide : à la fin Senta s'éloigne, une valise à la main.
Tout ça aurait pu passer si le plateau vocal avait été à la hauteur, mais ce n'était pas du tout le cas : toutes les voix masculines étaient déplorables, seule Ricarda Merbeth - pourtant annoncée malade - a donné une interprétation percutante.
Excellents orchestre et Choeurs.
Montfort