[Rock Progressif] Playlist

arnaud bellemontagne a écrit:

Je viens de réécouter. Je ne déteste pas mais je ne serai pas aussi enthousiaste que toi. Il y a un petit côté "Gong psychédélique" dans la musique qui ne me parle pas tellement (le Gong qui m'interesse est celui plus jazz-rock et virtuose de Shamal-Gazeuse-Expresso II)...je préfère largement son Space Shanty qu'il enregistra avec Dave Stewart au sein du groupe Khan. En revanche, je partage totalement ta réflexion sur la virtuosité collective comme spécificité de Canterbury (elle peut également valoir pour le rock de chambre [Henry Cow, Present, Univers Zero] ), c'est sans doute la raison pour laquelle un Allan Holdsworth, malgré ses accointances manifestes avec la scène de Canterbury (Soft Machine, Gong), ne saurait être considéré comme un "canterburien".

Je comprends ta réserve sur le "Fish Rising" si tu es peu attiré par Gong, car il y a effectivement cette influence de façon assez prononcée. En fait, ce disque est un croisement entre le Canterbury pur et la douce folie de Daevid Allen.
Mais les passages à l'orgue de Dave Stewart dans "Solar Musick Suite" sont pour moi un délice. Et Gong a aussi ma faveur, notamment la trilogie "Flying Teapot", Angel's Egg" et "You". Le Gong de Pierre Moerlen auquel tu fais par ailleurs référence est une toute autre musique, que j'adore aussi (surtout "Gazeuse" et "Expresso 2").

En voici un qui pourrait se recentrer sur le sujet Canterburyen (je suis en revisite parallèlement à ma relecture du pavé d'Aymeric Leroy sur le sujet) :

Phil Miller : Cutting Both Ways (1987)

C'est le premier album de Phil Miller sous son nom, et pour moi, c'est une pure merveille du genre. Une musique qui se promène avec aisance sur le fil étroit qui fait la magie du genre entre un progressif allégé de ses attributs grandiloquents et un jazz rock tout en retenue. Pour préciser mon propos sur la virtuosité collective, il va sans dire que les musiciens du style ne sont pas dénués d'une virtuosité individuelle, mais elle se fait discrète et pas du tout nombriliste. C'est sans doute ce qui fait que pas mal d'amateurs apprécient le Canterbury, alors que le jazz rock peut les rebuter (je précise que ce n'est pas mon cas).
Ultime parenthèse sur PFM : c'est tout le charme et l'originalité du progressif italien qui se retrouvent chez eux, notamment dans les premiers disques.

Le livre d'Aymeric est une bible.
Je vais me pencher sur ce disque de Phil Miller.

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PFM : Chocolate Kings (75)


La musique est par moments fort réussie, mais le chant de Bernardo Lanzetti m'est insupportable.

PFM : Jet Lag (77)


Le vibrato de Bernardo Lanzetti parvient à déchiqueter de part en part ce qui aurait pu être un magnifique album de jazz-rock.

Merci Bernie!

SFF : Symphonic Pictures (76)


Excellent trio allemand qui pratique un prog à la fois complexe et atmosphérique porté par de superbes textures analogiques.Certaines séquences préfigurent même le travail futur d'Anglagard (cf. la longue suite Pictures).

Noëtra : Neuf Songes (79-81)


Quelle découverte!

Un ensemble magique dont la musique oscille entre textures raffinées à la ECM et rock de chambre (hautbois, clarinette, violon...) le tout appuyé sur les arpèges tout en délicatesse du guitariste Jean Lapouge.

Musique envoûtante et originale qui conserve toujours un attrait mélodique.

Admirable.

Magma : Kobaia (70)


Peut être le plus stupéfiant* premier (double)album jamais enregistré.





*Au propre comme au figuré.

Magma : 1001° Centigrades (71)


La période 73-74 est généralement considérée comme l'apogée de Magma (la trilogie Theusz Hamtaahk, Kohntarkosz), mais je me surprends à apprécier tout autant la première phase jazz/cuivres du groupe (Kobaia et ce 1001 °C).

Fabuleux.

Once and future band : Deleted scenes        2020

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Magma : Londres BBC (74)


Versions brut de décoffrage de Theusz Hamtaahk et de Kohntarkosz.

Derek Sherinian : The phoenix        2020

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Il Balletto Di Bronzo : YS (72)


Un excellent groupe italien dominé par des claviers omniprésents (dont un orgue strident), une section rythmique virevoltante (apanage des formations transalpines) et une atmosphère oppressante.

@Benedictus,@Emeryck : cet ELP passé du côté obscur de la force saura vous intéresser.

arnaud bellemontagne a écrit:

@Benedictus,@Emeryck : cet ELP passé du côté obscur de la force saura vous intéresser.

Il faut que je me procure ça.

Phil Miller : Split Seconds (1988)

Le deuxième disque de Phil Miller sous son nom. Accompagné de Dave Stewart, Richard Sinclair, Pip Pyle (ça rappelle évidemment un passé glorieux), mais aussi Fred Baker, jeune bassiste très doué. Un morceau dépasse les autres, rapelle le meilleur de National Health, en un peu plus jazz rock : Your Root 2.

arnaud bellemontagne a écrit:

Il Balletto Di Bronzo : YS (72)


Un excellent groupe italien dominé par des claviers omniprésents (dont un orgue strident), une section rythmique virevoltante (apanage des formations transalpines) et une atmosphère oppressante.

@Benedictus,@Emeryck : cet ELP passé du côté obscur de la force saura vous intéresser.

ELP, quand même...  
Mais rassure-moi: ils ne chantent pas, au moins?

Je te rassure : il y a du chant...italien.

arnaud bellemontagne a écrit:

Je te rassure : il y a du chant...italien.

Fais gaffe à tes z'oreilles toi . A moins que nous ne remettions nos cages cloutées en service

L'écoute de ce groupe équivaudrait pour toi à un enfermement dans une cage cloutée.

Present : Triskaidekaphobie (80)


Un des chefs d'oeuvre de l'avant-prog.

arnaud bellemontagne a écrit:

Present : Triskaidekaphobie (80)


Un des chefs d'oeuvre de l'avant-prog.  

Mille fois oui "Promenade au fond d'un canal", magistral. Univers Zero avec un zest de Crimson. Chef d'oeuvre.

Phil Miller : In Cahoots Live (1991)

En live, grand disque.

Patrick Gentet a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Present : Triskaidekaphobie (80)


Un des chefs d'oeuvre de l'avant-prog.  

Mille fois oui "Promenade au fond d'un canal", magistral. Univers Zero avec un zest de Crimson. Chef d'oeuvre.

Je ne m'arrête pas en si bon chemin :

Present : Le Poison qui Rend Fou (85)


Encore plus abouti et plus complet que le précédent.Tout aussi indispensable.

A noter que les rééditions de ces deux disques contiennent en bonus des capatations live très interéssantes et des notes très complètes signées Aymeric Leroy.

arnaud bellemontagne a écrit:

Je ne m'arrête pas en si bon chemin :

Present : Le Poison qui Rend Fou (85)


Encore plus abouti et plus complet que le précédent.Tout aussi indispensable.

A noter que les rééditions de ces deux disques contiennent en bonus des capatations live très interéssantes et des notes très complètes signées Aymeric Leroy.

On y décèle une influence plus forte du pianiste qui compose d'ailleurs un morceau. L'adaptation de la chanson "Il était un petit navire" au début du morceau titre vaut le détour. Humour oui, mais humour noir bien sûr. Daniel Denis, libéré des contraintes d'Univers Zero accomplit un tour de force (sur les 2 disques d'ailleurs).
Quant à Aymeric Leroy, c'est notre Wikipédia à nous

Une petite récréation canterburyenne : Phil Miller / Fred T. Baker : Double Up (1992)

Ce disque est un duo de guitares entre Phil Miller et Fred Thelonious Baker. On y retrouve des compositions qui sont autant de standards du genre : "Above & Below", "Underdub", "Calyx", "God Song", "Green & Purple". Tout ceci nous rappelle que Phil Miller a composé quelques uns des morceaux d'anthologie de la musique canterburyenne. Rééecouter "God Song" joué comme ça, avec tous ces accords mineurs formant comme un hymne du genre, est un pur délice. De même que la virtuosité semble naître du collectif, la force de cette musique réside peut-être dans son apparente fragilité. Une promenade décontractée sur le fil du rasoir.

Patrick Gentet a écrit:

"Promenade au fond d'un canal", magistral. Univers Zero avec un zest de Crimson. Chef d'oeuvre.

C'est curieux: j'adore King Crimson, j'aime beaucoup Univers Zero, mais je n'ai jamais vraiment accroché à Present.

Oui, c'est curieux. Peut être que c'est le côté plus obsessionnellement itératif de Present (par rapport à KC ou UZ) qui te rebute.

J'oubliais : un nouvel album de Present est prévu pour bientôt.

arnaud bellemontagne a écrit:

J'oubliais : un nouvel album de Present est prévu pour bientôt.

Roger Trigaux n'a pas fini de nous surprendre, et c'est tant mieux.

Voici le Phil Miller du jour : In Cahoots Live in Japan (1993)

Le groupe est à pleine maturité. Les compos du leader ont l'évidence de la beauté.

Yugen : Labirinto d'Acqua (2006)


Un des plus beaux albums d'avant-prog de ces 20 dernières années.

arnaud bellemontagne a écrit:

Yugen : Labirinto d'Acqua (2006)


Un des plus beaux albums d'avant-prog de ces 20 dernières années.

Complètement d'accord. Yugen est un magnifique exemple de ce que le mouvement Rock In Opposition a enfanté : une musique aux influences multiples (Univers Zero, Henry Cow, Zappa, Crimson, voire Gentle Giant mais aussi Steve Reich, par exemple). La palette de composition est très riche. Yugen est l'un des tous meilleurs représentants de la musique actuelle, un vrai renouveau d'un progressif original.

Je reviens aux ancêtres
In Cahoots : Recent Discoveries (1994)

L'arrivée de Jim Dvorak dès le disque précédent (Live in Japan) renforce l'influence jazz de la musique du groupe. Phil Miller est toujours en équilibre, dans le plus pur respect du style canterburyen. Magnifique. Je suis un inconditionnel infatigable de cette musique.

Dans un tout autre style :
Klaus Schulze : Moondawn (76)


Un album à la fois intense et méditatif qui fera succomber tout les férus de claviers analogiques estampillés 70's.

Cosmique!

Bonsoir à tous!
Allez, je me lance sur ce forum, autour de la musique classique...
Je ne sais pas s'il est nécessaire de se présenter à "l'accueil", au secrétariat m'enfin... en attendant, je ne vais pas faire dans l'originalité avec la réécoute de ce live:



Porcupine Tree: Coma Divine

Ça n'est pas la période que je préfère du groupe (disons, les 4 premiers albums), mais il y a des moments assez sympas, quand même, dans ce live.

Semiramis : Dedicato a Frazz (73)


Je ne crois pas avoir mentionné ici ce fantastique album de prog italien.

Instrumentation bigarrée, climats à la fois envoûtants et déconcertants et lyrisme à fleur de peau : un indispensable.



@Benedictus : ça pourrait t'interesser

All Traps On Earth : A Drop of Light (2018)


Logique que ce soit devenu mon album favori de 2018 tant ce disque est ambitieux, foisonnant, dense et méticuleusement arrangé et interprété.. Je le trouve même plus homogène d'un point de vue qualitatif que le dernier album d'Anglagard (Viljans Oga sorti en 2012)

Essentiel.

Un des mes disques de prog préférés, en effet!

Shub Niggurath : Les Morts Vont Vite (1986)

J'ai probablement une affection personnelle pour ce groupe, puisque je connais ses musiciens et que leur bassiste notamment, parti beaucoup trop jeune, était un ami. Je ne sais pas si ça peut intéresser quelqu'un, car c'est un disque très aventureux, avec une grosse influence Zeuhl, mais surtout avec une énorme personnalité. C'est pour ceux qui souhaitent s'aventurer vraiment hors des sentiers battus.
Comment peut-on résister à un titre pareil : "J'ai vu naguère en peinture les harpies ravissant le repas de Phynée" ? Tout aussi sérieusement, il y a deux pièces maîtresses dans ce disque : "Incipit Tragaedia" et "Yog Sothoth", même si le reste voyage aussi très haut. Je manque totalement d'objectivité sur ce disque (encore plus que d'habitude, mais c'est une attitude que je revendique), mais il n'est à rater sous aucun prétexte.

J'ai écouté ça il y a longtemps. Je me rappelle de quelque chose de très sombre et magmaien en diable. A réécouter.

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Soft Machine : Soft Machine (68)


Pas enthousiasmé par ce premier essai qui sonne un peu trop sixties a mon goût (et le drumming rudimentaire de Wyatt n'aide pas).

Soft Machine : Volume Two (69)


Par rapport au premier album les progrès sont proprement stupéfiants : palette harmonique, imagination mélodique, invention rythmique, diversité d'expression, tout témoigne ici d'un très haut niveau d'inspiration.

Wyatt a-t-il fait mieux que les Rivmic Mélodies?

Un enregistrement fabuleux.

Moi, j'aime bien le premier Soft Machine, mais avec le second, c'est vrai, ce n'est plus le même groupe. J'ai rarement vu une évolution aussi spectaculaire. Rien à jeter dans ce disque, aucune faiblesse. Un des disques que j'emmènerais sur une île déserte.

King Crimson : Larks' Tongues In Aspic (1973)

Sans commentaire autre que la claque que j'ai prise à la première écoute (à sa sortie).

King Crimson : Starless And Bible Black (1974)

La suite, Sans Jamie Muir qui apportait tant aux percussions, auprès duquel Bruford a beaucoup progressé.
"Fracture" ça fait très mal

Fracture est mon morceau préféré de King Crimson. L'apogée de la formation 73-74 AMHA.

Caravan : For girls who grow plump in the night

Évoqué par vous autres page précédente. Je fréquente depuis longtemps Caravan de temps à autre, mais je crois que j'en deviens totalement fan. Je suis en train de relever sur cet album tous les chorus d'alto de Geoff Richardson

L'auberge du Sanglier

arnaud bellemontagne a écrit:

L'auberge du Sanglier

Avec la reprise de Backwards de Mike Ratledge orchestrée de façon magistrale

arnaud bellemontagne a écrit:

L'auberge du Sanglier

Je suis en plein dedans

6/8 - 7/8 - 3/4 puis plus loin 6/8 - 3/4 - 4/4 - 6/8   Ça c'est de la structure bien prog.

Mais c'est Chance of a lifetime qui a été le plus chaud à relever. Chorus assez long, en 4/4 mais des patterns identiques qui ne tombent pas toujours de la même façon sur les temps.

Patrick Gentet a écrit:

Avec la reprise de Backwards de Mike Ratledge orchestrée de façon magistrale

Oui toute cette fin est grandiose.

En parlant de Backwards...

Soft Machine : Third (70)


Nonobstant une production spartiate, un des grands albums de la décennie 70's qui recèle un chef d'oeuvre absolu (Slightly All The Time) et deux suites exceptionnelles (Facelift, Out-Bloody-Rageous).Peu touché par Moon In June, mais c'est tout personnel.


Un des indispensables de l'école de Canterbury.

arnaud bellemontagne a écrit:

En parlant de Backwards...

Un des indispensables de l'école de Canterbury.  

Un album comme celui ci, ça transcende les genres.

Oui, celui-là aussi :

Soft Machine : Fourth (71)


Cet album marque l'apogée de Mike Ratledge compositeur (Teeth avec un nombre d'idées au mettre carré proprement sidérant) pendant que Hugh Hopper signe le très beau Kings and Queens et surtout Virtually, un chef d'oeuvre de minimalisme poétique.

Génial.

Le Soft 4 est peut-être le plus achevé de leur disque. Ratledge est en effet devenu un compositeur majeur.

Quand le Canterbury s'expatrie : Cos : Viva Boma (1976)

Un groupe belge qu'il faut découvrir si l'on ne connaît pas. Une démarche très originale pour un deuxième album très abouti.

Amusant, je viens tout juste de me programmer une écoute de Viva Boma pour demain.

Soft Machine : Fifth (72)

arnaud bellemontagne a écrit:

Amusant, je viens tout juste de me programmer une écoute de Viva Boma pour demain.

Soft Machine : Fifth (72)

Après l'état de grâce de la période Third/Fourth on peut éprouver une petite déception à l'écoute de Fifth : compos moins foisonnantes et moins lyriques avec une toile de fond assez sombre, voire morbide.Dans l'absolu ça reste un bon album avec des morceaux qui mettent en valeur les capacités d'improvisation de la formation (All White, Drop,As If). Mentionnons également la petite friandise mélodique qu'est Pigling Band.

En fait Soft Machine a tellement côtoyé les sommets lors de ces 3 albums précédents que beaucoup ont été déçus par ce disque qui a souvent été taxé de froid. Pourtant, cela reste un très bon opus, et par exemple, je trouve que le batteur Phil Howard s'en tire très bien, alors qu'on a fait maints reproches sur son jeu. Accessoirement, la pochette est extraordinaire, peut-être une des plus belles qu'il m'ait été donné de contempler. Et puis, j'avais acheté le disque à sa sortie, peu de temps après le Soft 2, et en même temps que Crossings de Hancock. J'ai donc un attachement sentimental totalement non objectif.

Voici du Canterbury Made in France : Moving Gelatine Plates : Moving Gelatine Plates (1971)

Plusieurs petits bijoux dans ce disque : "London Cab", "Gelatine" et "Last Song". Toutefois, ce dernier est entaché d'un solo de batterie ennuyeux. Pour le reste, ça se tient très bien. L'influence de Soft Machine est très nette, même si ça reste inférieur. Ca mérite le détour.