Philharmonie de Paris
Programme
John Adams
Chairman Dances
Francis Poulenc
Concerto pour deux pianos
Antonín Dvořák
Symphonie n°7
Orchestre de Paris
Marin Alsop, direction
Katia et Marielle Labèque, pianos
J'y allais pour les sœurs Labèque et le concerto de Poulenc dont elles sont, à mon goût, les meilleures interprètes. Finalement, c'est la chef qui m'a séduit dans une symphonie de Dvořák que je connaissais mal...
Adams : étant mal placé (en arrière-scène avec une dame aux immenses cheveux mousseux devant moi), j'ai passé le morceau à chercher où me replacer... Rien entendu, si ce n'est une œuvre très rythmée, et assez intéressante, sur laquelle il faudra que je revienne au disque. Apparemment, cette chef est une spécialiste du répertoire américain (chez Naxos notamment), et je regrette un peu de ne pas avoir pu me concentrer.
Poulenc : toujours très bien joué par les sœurs. Ce concerto est complètement fou, mais pas sans queue ni tête. Ça part dans tous les sens, mais il a tout de même du sens, en retombant sur ses pieds à la fin du dernier mouvement. Il utilise le piano comme instrument de percussion, pour un glissando par ci, des traits par là, des thèmes sortis de nulle part. Un peu un OVNI pour moi, mais un OVNI terriblement sympathique. Par contre, les sœurs Labèque le jouent toujours pareil depuis plus de trente ans, et ce soir, je me suis demandé si je n'en avais pas un peu marre... C'est excellent, mais comme ça fait bien 5 fois que je les vois en concert jouer ce concerto, je passerai peut-être mon chemin la prochaine fois. Il faut dire que je n'étais pas bien concentré, ayant couru pour réussir à me replacer, finalement pas à l'endroit repéré de loin...
Rappel : pas totalement sûr, mais j'aurais dit du Poulenc encore.
Dvořák : la révélation du soir a été la chef. Je n'avais jamais entendu parler d'elle. Et pourtant, quelle maîtrise, quelle précision, quel savoir-faire ! Elle a su faire décoller cette symphonie à un rythme assez rapide, voire même très rapide. Dans un physique à la Angela Merkel, elle a vraiment le don de tirer de l'orchestre tout ce qu'elle veut lui faire sortir, et elle amène l'OP à son niveau des grands soirs. J'aimerais bien qu'elle soit candidate à la succession, car elle m'a vraiment emballé. Elle se s'économise à aucun moment, et pourtant elle semblait assez fatiguée à la fin, lors des saluts. Gestuelle très expressive, elle lance ses mains comme si elle voulait les envoyer à l'autre bout de la salle. Une chef à découvrir, pour ceux qui, comme moi, ne la connaissaient pas du tout.