Playlist (143)

Beethoven : Quatuor n°9 (Belcea)

Dutilleux: Mystère de l'instant/Les Dissonances (vidéo 2014)

Debussy : Pelléas et Mélisande (Abbado / Le Roux / Ewing / van Dam / Courtis / Ludwig)

Maintenant c'est au tour de la pauvre petite ...

Strauss – les grands poèmes symphoniques – Museum de Francfort, Weigle (Oehms)

→ Rééditions sous forme de coffret contenant tous les volumes précédents.
On dit toujours que Kempe-Dresde constitue l'horizon indépassable de ces poèmes, et c'est tout à fait vrai, mais Zinman-Tonhalle et désormais Weigle-Museum peuvent tout à fait prétendre au titre.
Cette fluidité et cet élan miraculeux, servies par ce qui est possiblement l'orchestre le plus déraisonnablement virtuose d'Allemagne (et donc du monde), en font un jalon discographique capital – comme tous les Wagner-Strauss-Berg de Weigle, au demeurant.

Adams – Must the Devil Have All the Good Tunes ? – Wang, LAP, Dudamel (DGG)

→ Plus planant que profond, pas du grand Adams. (Et sans le potentiel ravissant et jubilatoire de Grand Pianola Music !

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Rosenmüller, Buxtehude, Pfleger, Hammerschmidt, Scheidemann, Monteverdi, Bernhard – Nun danket alle Gott – Clematis (Ricercar)

→ Motets allemands à voix seule influencés par l'Italie, trouvés dans une bibliothèque suédoise : un témoignage passionnant, des œuvres sobres et poignantes, une exécution au cordeau, frémissante et généreuse. Et des découvertes en pagaille (jamais entendu Bernhard pour ma part, pas sûr pour Pfleger et Hammerschmidt).

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Gerald Barry : « Beethoven » & Concerto pour piano – Britten Sinfonia, Adès

→ Couplé avec les trois premières symphonies de Beethoven (la Troisième rebondit bien, très belle réussite), une cantate en anglais dans le style de Barry (avec sa tonalité dégingandée et ses chorals de cuivres issus de l'univers mental de Copland). Concerto pour piano qui joue avec les codes, en proposant des bouts d'exercices de Hanon-Déliateur au milieu d'un orchestre déhanché et martelant, jazzy et très amusant. Très rafraîchissant !

Et aussi :

Bach, Sonate violon-clavecin BWV 1014 :
F.Malgoire & Rannou (Alpha) → Malgoire stridente dans l'aigu et flûtée dans le grave, Rannou un peu dure.
Huggett & Koopman (Archiv) → Violon très fin et tendu, clavecin un peu carré rythmiquement, mais avec tentatives d'arpéger et orner.
Ehnes & Beauséjour (Analekta) → Véritable rhétorique du clavecin, et violon vibré assez rétro.
Pierot & Gester (Accord) → Avec orgue, mais son très plein et violon très étroit, ne fonctionne pas pleinement. (Change cependant!)
Wallez & Brosse (Decca) → Clavier assez mécanique. Violon vibré à l'ancienne très séduisant dans ses détours mélancoliques (et timbre magnifique).

Et je réécoute Glodeanu-Haas (très allant et fluide), Kuijken-Leonhardt (quelle épure !), Banchini-Botticher (ornement et inégalités).

DavidLeMarrec a écrit:

Adams – Must the Devil Have All the Good Tunes ? – Wang, LAP, Dudamel (DGG)

→ Plus planant que profond, pas du grand Adams. (Et sans le potentiel ravissant et jubilatoire de Grand Pianola Music !

Du planant bavard alors quand même!

C'est exactement ça !

Debussy : Préludes (Collard)

à Budapest, le 22 octobre 1981 :
Berlioz: Roman Carnival - Overture
Beethoven: Piano Concerto No. 4 in G major, Op. 58
Messiaen: Chronochromie
Debussy: La Mer
Jean-François Heisser, piano
Nouvel Orchestre Philharmonique / Gilbert Amy
→ Bartók Rádió
https://mediaklikk.hu/radio-lejatszo-bartok/?date=2020-04-22_19-35-00&enddate=2020-04-22_21-16-00&ch=mr3

Je comprends que la radio hongroise ait sorti cet enregistrement de leurs archives... C'est excellent ! Le "NOP" joue très très bien.

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) :

Symphonie n°25 en sol mineur, K. 183;
Symphonie n°31 en ré majeur, K. 297;
Symphonie Posthorn en ré majeur, d'après K. 320

... et la Maurerische Trauermusik, K477

= Claudio Abbado, Orchestre philharmonique de Berlin

(Sony, mars-novembre 1992)

 Merci Mélo

Ravel: Daphnis et Chloé/Gergiev Munich, ballet Mariinsky (vidéo)



https://www.medici.tv/fr/concerts/valery-gergiev-conducts-berg-and-ravel-anja-harteros/

Schnittke: Symphonie n°0/Hughes

Ravel: Valses nobles et sentimentales/Ticciati



Avec partition.

Penderecki: Symphonie n°5/Penderecki

+

Bruch : Quintette avec piano, Ensemble Ulf Hoelscher

Enfin une œuvre de Bruch que j'apprécie -- et c'est de la bonne !

Haydn : La Création (Karajan)


La plénitude faite musique.

Ah tiens, j'en ai chanté un bout (l'air pour ténor) il y a peu !

arnaud bellemontagne a écrit:

Haydn : La Création (Karajan I)

La plénitude faite musique.      

Ah que oui; chef-d'œuvre

Cololi a écrit:

Ah tiens, j'en ai chanté un bout (l'air pour ténor) il y a peu !

Ici :

Rimsky-Korsakov : Symphonie n°2 "Antar" - Götebörgs symfoniker, Neeme Järvi
→ Ces thèmes sont toujours un plaisir à écouter.

Szymanowski : Symphonie n°3 - Ben Johnson, BBC chorus and S.O., Edward Gardner
→ Magnifique. Mais bien que n'étant pas une découverte, je ne connais pas assez l'œuvre pour donner un avis sur la version. Reste qu'elle me l'a fait mieux apprécier et qu'à ma connaissance Gardner ne rate pas grand chose.

Beffa : Manhattan, pour alto et piano - Arnaud Thorette, Johan Farjot
→ Génial. Un moment que je me dis qu'il faut que j'achète cette partition.

Iskender a écrit:

Szymanowski : Symphonie n°3 - Ben Johnson, BBC chorus and S.O., Edward Gardner
→ Magnifique. Mais bien que n'étant pas une découverte, je ne connais pas assez l'œuvre pour donner un avis sur la version. Reste qu'elle me l'a fait mieux apprécier et qu'à ma connaissance Gardner ne rate pas grand chose.

C'est sûr que ce n'est pas une version ratée!

Schnittke: Concerto grosso n°1/Bashmet

Dvorak: Danses slaves/Dorati

Aujourd’hui, deux choses absolument électrisantes, pour moi:

• Brahms: Symphonies n°1 en ut majeur, op. 68 et n°3 en fa majeur, op. 90:

Thomas Zehetmair / Musikkollegium Winterthur
Winterthur, VIII-IX & XI-XII.2018
Claves

Une interprétation, très aérée, formidable de souplesse et d’élan, avec un travail fascinant sur les lignes de cordes (une façon de les articuler qui fait penser à un style de quatuor.)

• Gesualdo: Répons de Ténèbres du Jeudi Saint (Feria Quinta):

Björn Schmelzer / Graindelavoix
Beaufays, VI-VIII.2019
Glossa

Rubato et Mandryka en ont déjà pas mal parlé dans le fil consacré à l’ensemble: une lecture d’une densité folle, qui creuse incroyablement les accidents et les tensions du matériau  contrapuntique et le contextualise par un plain-chant âpre et droit.

Je tâcherai d’y revenir ce week-end quand j’aurai fini les deux coffrets.

Benedictus a écrit:

Aujourd’hui, deux choses absolument électrisantes, pour moi:

Thomas Zehetmair / Musikkollegium Winterthur

Une interprétation, très aérée, formidable de souplesse et d’élan, avec un travail fascinant sur les lignes de cordes (une façon de les articuler qui fait penser à un style de quatuor.)

Mahler, symphonie No.3
Mariss Jansons
Randi Stene (mezzo soprano)
Oslo Philharmonic Orchestra
Sølvguttene
Oslo Philharmonic Choir

Souvent je trouve que la direction de Jansons et soignée sur l'équilibre mais souvent neutre.

Celui ci fait parti de l'exception. Il s'agit d'un concert de 2001 qui a dormi dans le tiroir de l'éditeur pendant près de 20 ans. Je penses de savoir pourquoi : Jansons - tellemnt excité - a chanté tout le long de l'Adagio, et que le chef pour cette raison n'a pas voulu que ca sorte. Bon ca reste une hypothèse je le souligne.

Mais voilà une lecture vraiment formidablement tendue au point que je vais la rajouter dans ma collection.

Bruckner, symphonie 5, Carl Schuricht, Stuttgart Radio Symphony Orchestra

C'est le seul enregistrement de cette symphonie même s'il en a laissé plusieurs que j'ai trouvé sur une plate-forme de streaming. Chef que de mémoire je n'ai jamais entendu ou quasi jamais.

Haydn - L'anima del filosofo ossia Orfeo ed Euridice

J'adore cette oeuvre,le dernier opéra de papa Haydn, mais j'hésite toujours à l'appeler opéra,tellement cette oeuvre pour moi,est à la frontière de plusieurs genres,il rejoint l 'Orphée de Gluck, et Haydn est dans la quintessence de son style et de sa maturité .Les airs sont magnifiques ,les duos,les choeurs qui y sont à la fête.moins connu ,que la création ou les Saisons, il rejoint ces deux oeuvres par leur génie.Il en existe plusieurs belles versions, dont celle-là.
Pour ceux qui voudraient en savoir plus.
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27anima_del_filosofo,_ossia_Orfeo_ed_Euridice

Chostakovitch : Sonates pour violon et alto. Duo TschoppBovino.

Très bonne idée d'avoir réuni ces deux sonates sur un même disque.La violon datant de 1968 et l'alto de 1975,dernière année de la vie du compositeur.Les deux sont très belles, bien que j'ai une préférence pour l'alto.Que dire de ce disque,sinon qu'il est honnête, mais pour moi, il manque singulièrement de fougue, de folie et même de désespoir russes .les interprètes sont suisse et  italien, ce qui est très latin,assez pour un tango, mais pas assez pour du nitchevo ou le fatum russe.Beau disque quand même, je joue les difficiles et les prétentieux,comme d'habitude.Je rajouterais que si Chosta choisi ces deux instruments particuliers là, c'est pour transmettre quelquechose et là, le violon et l'alto font un peu grise mine pour moi . Pas de  traduction en français dans le livret, comme d'habitude dirais je maintenant ?

Szymanowski : Symphonie n°2 (Wit)

Grieg : Sonates pour violon et piano

La musique de chambre de Grieg est vraiment très belle

ADAMS
Harmonielehre
***°
Simon Rattle

ADAMS
The Chairman Dances
****
Simon Rattle

GLASS
Façades
****
Christopher Warren-Green

GLASS
Company
**°
Christopher Warren-Green

REICH
Eight Lines
****
Christopher Warren-Green

Magnard – Ouverture, Chant funèbre, Hymnes Justice & Vénus, Suite dans le style ancien – Fribourg PO, Bollon (Naxos)
→ Quel élan nouveau, quelle pâte limpide apportées à ce corpus qui était certes un peu mieux servi (Timpani !), mais qui méritait cette mise en lumière ! Une partie du programme a été très peu enregistrée.

Martini, Requiem pour Louis XVI, Niquet (CVS)
→ Très lumineux et même léger, avec cette Séquence du Dies iræ en majeur, accompagnée de douces batteries de cordes et de trompettes plus triomphales que menaçantes, et parcourue d'une grande douceur… Vision consolatrice, à moins que ce ne soient les limites intrinsèques du langage lui-même de Martini.
Intéressant, encore un aspect manquant au répertoire du temps !

Shostakovich / Schnittke / Lutosławski – Concertos chambristes – Kammerorchester Wien-Berlin, Denis Matsuev (DGG)
→ Superbe lecture du concerto piano-cordes de Schnittke, avec un orchestre au grain plus fin qu'à l'accoutumée, et Matsuev qui sonne ici ample et majestueux (ce qui ne m'a jamais frappé au concert ni dans ses autres disques).
Programme par ailleurs assez ambitieux pour un disque de concertos !

Haendel: Messiah, HWV 56 (1742 Version) ; Gaechinger Cantorey, Rademann
→ Grosse déception : tout semble retenu vers l'arrière, comme si chaque note était arrachée à la glaise, impression désagréable d'un retard permanent sur son propre tempo – sans doute lié aux choix d'attaque des cordes ? Solistes et chœur plaisants mais assez lisses, on est vraiment loin du grand Rademann d'il y a quelques années. (J'avais eu cette impression aussi en concert, depuis qu'il varie les ensembles avec lesquels il travaille…)

Čiurlionis: The Sea, In the Forest & Kęstutis ; Lithuanian NSO, Modestas Pitrenas (Ondine)
→ Grand postpostromantisme assez franc, et bien fait, exécuté avec beaucoup d'élan et comme toujours remarquablement capté.

Widor: Organ Symphonies, Vol. 2 (s3 & s4) – Rübsam (Naxos)
→ Incroyable les points communs de la Troisième Symphonie avec les pièces de circonstance de Théodore Dubois ! Je n'avais jamais remarqué à ce point.
Belle interprétation habitée de Rübsam, aux belles respirations, dans les prises de son toujours assez peu physiques et un peu blanches de Naxos (pas le meilleur label d'orgue, clairement).

Reger, Trios à cordes, ensemble Il Furibondo (Solo Musica)
→ Pas trop sévère pour du Reger, mais évidemment essentiellement contrapuntique et quasiment pas mélodique, il faut aimer l'abstraction musicale germanique à son plus haut degré, voire avoir quelques notions d'écriture pour apprécier l'originalité des emprunts et modulations, la beauté de la conduite des voix simultanées… Un peu aride autrement, mais pas dépourvu de beauté.

Rebel & Boismortier: Les caractères d'Ulysse. Suites pour deux clavecins ; Loris Barrucand, Clément Geoffroy (CVS)
→ Programme très original (Ulisse, Les Élémens, Ballets de Village, Daphnis, Les Plaisirs Champeſtres) à deux clavecins, par deux artistes majeurs (en particulier fan de Clément Goeffroy, l'un des clavecinistes les plus éloquents de notre temps, jusque dans les répertoires germaniques les plus sévères).
→ Le résultat sonore n'est que partiellement convaincant, capté de près, la richesse des deux clavecins mêlés paraît un peu agressive, alors qu'il n'y a rien de plus physiquement harmonieux lorsque leurs harmoniques se mêlent dans l'espace d'une pièce…
Pour autant, superbe voyage, qu'il faut s'imaginer écouter avec un peu de recul, à l'autre bout du salon ou à quelques rangs d'intervalle dans l'église.

Beethoven – Complete Trios : Triple concerto, « Septuor » ; Van Baerle Trio, De Vriend (Challenge Classics)
→ Par le trio qui a magnifié la version originale du Premier Trio de Mendelssohn, une intégrale Beethoven qui approche ici deux formats insolites : la transcription du Septuor et le Triple Concerto ! Avec un brio (et un orchestre bien-dialoguant et tranchant !) qui reste comparable à la réussite du Mendelssohn !

Dvořák, Smetana & Suk : Piano Trios (intégrale) ; Irnberger, Geringas, Kaspar (Gramola)
→ Beaucoup de grain et d'engagement dans ce très bel ensemble, qui comprend les quatre trios de Dvořák servis au plus haut niveau, ainsi que les plus rares bijoux de Smetana et Suk.
Comme d'habitude Gramola se révèle une référence à suivre les yeux fermés en matière de musique de chambre.

Rosenmüller, Buxtehude, Pfleger, Hammerschmidt, Scheidemann, Monteverdi, Bernhard – Nun danket alle Gott – Clematis (Ricercar)
→ Motets allemands à voix seule influencés par l'Italie, trouvés dans une bibliothèque suédoise : un témoignage passionnant, des œuvres sobres et poignantes, une exécution au cordeau, frémissante et généreuse. Et des découvertes en pagaille (jamais entendu Bernhard pour ma part, pas sûr pour Pfleger et Hammerschmidt).

Chostakovitch: Concerto pour violon n°1, Symphonie n°10/Benedetti, Noseda LSO (vidéo)

Ravel : Shéhérazade (Crespin/Ansermet)

CHOSTAKOVITCH
Symphonie n° 14
****
Kirill Kondrashin
Yevgenia Tselovalnik, soprano – Yevgeny Nesterenko, basse

Symphonie n° 13
*****
Kirill Kondrashin
Artur Eizen, basse

DEBUSSY

La Mer
**°
Eugene Ormandy

Autant j’aime énormément le Debussy confidentiel, au piano ou en musique de chambre, autant je n’ai jamais accroché à sa musique orchestrale, « La Mer » comprise, j’en ai pourtant essayé des versions, et pas qu’une fois chacune. Mais rien n’y fait, je m’ennuie toujours autant.

Xavier va me bannir ?

Dutilleux: Ainsi la nuit/Grimal & Les Dissonances (vidéo)

+

Bartok: Concerto pour piano n°2/Wang, Rattle

Aujourd’hui:

• Elle. Airs d’opéra français:

Marina Rebeka (soprano), Michael Balke / Sinfoniorchester St. Gallen
St Gall, V.2019
Prima

En tout point digne d’éloges, mais je ne vois pas trop ce que ça apporte. Voir ici.

Catégorie orchestrale -rang 095°/250




Fritz Reiner (1888-1963)


Ottorino Respighi (1879-1936) :

Pins de Rome

= Fritz Reiner, Orchestre symphonique de Chicago

(RCA, octobre 1959)

Quand on recense les grands orchestrateurs, on pense à Ravel, à Rimsky-Korsakov, mais moindrement à Respighi, alors qu'il possédait une pleine maîtrise de cet art. Sa trilogie romaine ne pouvait échapper à mes radars à un âge adolescent où j'étais féru de tapisseries symphoniques, et de musique pittoresque. Si elle ne figure pas plus haut dans le classement, c'est parce que justement la parure semble parfois une fin en soi : comme si la vitrine se suffisait, au détriment de la substance. Mais ne boudons pas le plaisir, la popularité de ces œuvres me disculpe. On retrouvera les Fontane et les Feste un peu plus bas dans le TOP 250, parce que je trouve les premières moins variées, et les secondes (un peu) trop racoleuses. Bref, je préfère les Pini di Roma, où les conifères sont prétexte à quatre descriptions paysagistes qui incarnent autant de caractères, presque allégoriques (la jeunesse, la sagesse, l'amour, la gloire), dans un parcours qui nous emmène de midi à l'aurore.
Ils jouissent d'une abondante discographie où se distinguèrent maintes baguettes : Arturo Toscanini (RCA), Antal Dorati (Mercury), Eugene Ormandy (Columbia), Seiji Ozawa (DG), Lorin Maazel (à Berlin chez DG, à Cleveland chez Decca), Riccardo Muti (Emi), Edo de Wart (Philips)... Parmi les grands chefs italiens, Claudio Abbado et Ricardo Chailly n'ont laissé aucun enregistrement respighien, à la différence de leurs cadets Daniele Gatti (RCA) et Antonio Pappano (Emi), tous deux à l'Académie Sainte Cécile. J'ai retenu une version qui passe pour une référence peu discutable, celle qu'avait d'ailleurs choisie le magazine Diapason pour ses Indispensables, et celle que recommande le Guide Fayard d'Hoffelé et Kaminski. Comment ne pas succomber à l'Orchestre de Chicago, sa puissance, sa virtuosité, ses cuivres de légende (dans une partition qui en exige l'excellence, tant en vélocité qu'en force) ? Même à l'aune de sa maestria coutumière, le chef hongrois livrait là un de ses suprêmes témoignages. Cent dix-sept musiciens étaient rassemblés en ce samedi 24 octobre matin, la session démarra à 9h30, avec l'appoint d'une douzaine de cuivres en surnombre. L'intraitable Reiner remarqua aussitôt qu'un des trombonistes manquait à l'appel, et attendit son arrivée pour enregistrer le Finale. Ayant surpris un malencontreux bruit d'estrade, le maestro menaça ses musiciens de leur retirer leurs chaises ! A 12h42, cette mémorable captation des Pini di Roma était achevée.

Un vibrant, éblouissant et grouillant vivace s'élance à 2/8, digne des Tuileries des Tableaux d'une Exposition : des enfants s'ébattent dans le parc de la Villa Borghese. Brève mais intense : une des scènes les plus ludiques, volatiles et coruscantes de tout le répertoire symphonique ! Quel éclat ! : trilles des violons et altos, scintillement du glockenspiel et du célesta, miroitements de harpe (rares sont les enregistrements où on les entend suffisamment, sauf avec Argeo Quadri à Vienne chez Westminster), espiègles diaprures des trompettes (en quadruples-croches !) La lumière inonde. Cors, bassons, violoncelles enrubannent un fringant refrain (0'07) illustrant la liesse collective. Après une digression des flûtes (0'19), trompettes et crécelle sonnent le ralliement pour une nouvelle réjouissance (0'26), que les cordes prolongent par des triolets excités (0'40). Le refrain revient au hautbois (0'54), les violons resserrent les rangs (1'06), les trois trompettes se font martiales (1'22), menaçantes, fortissimo. On joue aux soldats, on mime une guerre pour rire. Un piu vivo (1'38) scandé alternativement aux cors et trompettes libère le caquet des hautbois et clarinettes (1'44). Nouveau divertissement, délicatement tramé par le tambour de basque : les trompettes gloussent à leur tour (1'50), frétillantes mais tendres et diaphanes. Les gamins trépignent et se grisent. Le caquètement des cors (2'12) signale que les amusements dégénèrent : la trompette sévit (2'36), l'orchestre s'enraye, pérore, les garnements « s'échappent en essaim »...

Par un vertigineux contraste dynamique (la clameur s'effondre soudain jusqu'à l'inaudible), kinesthésique (la fluidité immatérielle devient empâtement), cinétique (on passe de l'allegro au lento), tonal (le brasillement s'échange contre l'ombre épaisse) et sémantique (la vie trépidante se fond dans des rémanences de mort) : nous voilà maintenant plongés dans l'inexorable obscurité des Catacombes. Comme si l'œil et l'oreille devaient s'acclimater à cette pénombre funèbre, les contrebasses (restées muettes durant tout le premier volet grillé par le soleil) esquissent une informe reptation, où émergent les cors en sourdine (0'25) puis les violons (1'19) tandis que le froid métal du tam-tam laisse résonner un glas d'outre-tombe. Flûte et basson instillent quelque douloureux souvenir (1'39). Changement d'éclairage (mi mineur), un peu plus animé (2'04) mais dolent : une trompette luit au lointain. Une lugubre psalmodie à 5/4 (3'17) introduit la litanie des trombones : elle enfle puis jaillit à toute force, épaulée par les abysses de l'orgue (4'18), tel un cortège qui passe et progressivement s'éteint. Flûte, clarinettes se recueillent en deuil (5'56) avant que les caveaux de pierre retrouvent peu à peu leur silence sépulcral...

... qui se résilie dans la candeur de si majeur, pour nous transporter au Janicule dans un climat essentiellement lyrique et impressionniste. Une gerbe du piano laisse affleurer une cantilène de clarinette (0'24) prolongée par la flûte (1'44), les violoncelles (1'53), un camaïeu de cordes divisées (2'09), dans un écheveau très ravélien. La clarinette soupire (2'36). Un miroitement de harpe fait écho à l'introduction pianistique (2'58) et amène la plainte du hautbois, en mi majeur auquel répond le violoncelle solo (3'20). Les violons s'emparent du chant (3'37) et le hissent vers l'aigu, que font frétiller les clarinettes. Les bois gonflent la mélodie (4'10) que diffractent les violons et divers effets de nitescence (piano, harpe, cymbale suspendue...) délicatement nacrés. On croirait qu'ainsi s'achève cette émouvante peinture de la « huitième colline », dans l'impalpable tintement du piano. Mais au for de ce crépuscule revient rêver la clarinette (5'19), et s'invite un rossignol (5'34) préenregistré (une innovation pour l'époque, le son était reproduit par un gramophone !) tandis que bruisse un trémolo des violons divisés puis s'étagent violoncelles et altos (6'03) pianissimo et en sourdine, évaporant par palier les derniers rayons du soir.

Dans la continuité de ce volet nocturne se met en branle l'ultime panneau de ce quadriptyque : dans l'aube, voilà une marche organisée en crescendo sur la Via Appia. Aux contrebasses et violoncelles s'active « indistinct, incessant, le rythme d'un pas innombrable ». La clarinette basse murmure (0'09), suivie par les cors bouchés (0'17, notés « aussi pianissimo que possible »). Les trois clarinettes (dont la basse) énoncent le thème principal (0'41). Le cor anglais (1'09) dévide une mélopée sinueuse (quintolet et triolet) et incantatoire. En cours de route, la tonalité se bémolise (1'20), le basson contrepointe (1'36), la clarinette basse induit une éclaircie tonale. Dans les profondeurs de sa pédale, l'orgue laisse gronder la tonique de si bémol (2'02), le thème principal s'avance au basson puis à la clarinette basse, chacun étoffé par deux cors. Les clairons soprano résonnent au loin, bouchés (2'18) puis ouverts (2'40), rejoints par les trombones (2'48), les clairons ténor (3'04), les clairons basse (3'19, après le clash de cymbale), au sein d'une rutilante et dense polyphonie majestueusement amplifiée. Impossible de décrire la suite en détail, tant le crescendo devient inextricable : martèlement de timbales et grosse caisse, déflagration du tam-tam, cuivres assourdissants et déferlant par vagues, tandis que les violons brillent jusqu'à incandescence. Dans ce magistral vacarme, orchestré avec science, jusqu'au tutti fortissimo, « l'armée consulaire fait irruption sur la Voie Sacrée pour monter en triomphe jusqu'au Capitole. »
Spectaculaire !, et cet enregistrement vire à la démonstration, tant pour l'interprétation que la qualité audiophile (optimisée par le report SACD).

DavidLeMarrec a écrit:

Magnard – Ouverture, Chant funèbre, Hymnes Justice & Vénus, Suite dans le style ancien – Fribourg PO, Bollon (Naxos)
→ Quel élan nouveau, quelle pâte limpide apportées à ce corpus qui était certes un peu mieux servi (Timpani !), mais qui méritait cette mise en lumière !  Une partie du programme a été très peu enregistrée.

Le Magnard nouveau est réussi ? Après la semi-déception du volume 2 des symphonies, j'étais réservé pour cet album, des pièces que j'aime bien mais pas à la folie non plus... Je vais donc sauter le pas...

DavidLeMarrec a écrit:

Dvořák, Smetana & Suk : Piano Trios (intégrale) ; Irnberger, Geringas, Kaspar (Gramola)
→ Beaucoup de grain et d'engagement dans ce très bel ensemble, qui comprend les quatre trios de Dvořák servis au plus haut niveau, ainsi que les plus rares bijoux de Smetana et Suk.
Comme d'habitude Gramola se révèle une référence à suivre les yeux fermés en matière de musique de chambre.

Je confirme pour le peu que j'ai essayé, par exemple les trios de Zemlinsky/Gál/Goldmark, ou le délicieux album pour violon et piano Ladies’ Night.

darkmagus a écrit:

DEBUSSY

La Mer
**°
Eugene Ormandy

Autant j’aime énormément le Debussy confidentiel, au piano ou en musique de chambre, autant je n’ai jamais accroché à sa musique orchestrale, « La Mer » comprise, j’en ai pourtant essayé des versions, et pas qu’une fois chacune. Mais rien n’y fait, je m’ennuie toujours autant.

J'ai dû m'accrocher pour percer cette partition (je me souviens d'une nuit d'insomnie à passer la version Munch en boucle pour que ça rentre)... Il y a eu une écoute comparée, à consulter peut-être ? Abbado fut ma révélation tardive. Après, les affinités sont personnelles, et aimer telle pièce ou ne pas apprécier telle autre, qui peut juger du moment que l'on y trouve son compte ?


@Mélo : les Respighi de Reiner.
Je vais peut-être replonger avec le texte.
J'ai replongé. Merci ! Quelle belle partition, quel superbe enregistrement (magnifié par ce riche guide qui attire l'attention sur maints détails) !

Mefistofele a écrit:

J'ai dû m'accrocher pour percer cette partition (je me souviens d'une nuit d'insomnie à passer la version Munch en boucle pour que ça rentre)...

Bravo pour ta persévérance

Mefistofele a écrit:

Il y a eu une écoute comparée, à consulter peut-être ? Abbado fut ma révélation tardive. Après, les affinités sont personnelles, et aimer telle pièce ou ne pas apprécier telle autre, qui peut juger du moment que l'on y trouve son compte ?

J’essaierai, mais entre les vinyles de ma jeunesse, et les 5 ou 6 versions que j'ai en CD (mais pas Abbado), rien n’y a fait, et j’ai bien peur qu’une nouvelle écoute ne change pas grand-chose. Merci quand même, j’y jetterai une oreille

HUMMEL : Piano Concertos, Vol. 2 (Commellato, La Galante, Milano Classica, Talpain), chez Brilliant Classics
→ Hautbois vraiment aigres, très terroir, cordes aussi un peu lourdaudes dans leurs accentuations, tout cela a pas mal de saveur rétro, qui tire Hummel du côté de Mozart plutôt que de Chopin !
Pianoforte d'esthétique cristal, aux basses très courtes, et capté de vraiment trop près, le micro dans la caisse, comme s'il faisait autant de son qu'une section de cors, face à l'orchestre. Étrange, j'avoue être distrait des œuvres dans cette configuration.
→ Le sol majeur Op.17 est vraiment réjouissant (et son allegro initial avec violon solo – et cadence commune – assez original).

Hummel: Piano Concertos, vol.1 – Alessandro Commellato, Solamente Naturali ; Talpain (Brilliant Classics)
→ N°2 en la mineur Op. 85 (1819), clairement le modèle de Chopin Op.11 ! Les mélodies, les atmosphères, les rythmes, les figures d'accompagnement, vraiment une inspiration évidente – mais avec quelques poussées d'une virtuosité comme tirée d'une ouverture de Rossini !
→ Dans l'allegretto du Retour de Londres aussi, le type de virtuosité et les marches harmoniques de la fin sont d'une similitude frappante !
→ Orchestre plus fluide dans ce volume antérieur.

Haendel – Messiah – Yoncheva, Tamara Mumford, Villazón, Terfel ; Mormon Tabernacle Choir, Orchestra at Temple Square, Mack Wilberg (Intellectual Reserve 2016)
→ Orchestre traditionnel mais allégé, inspiré à la marge des exécutions « informées », vif et limpide, et disposant d'un plateau particulièrement luxueux (Villazón combattif, Mumford impressionnante dans ses jeux nuancés entre les registres…).

Vivaldi : Ottone in Villa ; Prina, Invernezzi, Antonini
→ Pas repéré d'airs extraordinaires. Il Giardino Armonico bien dynamique, sans surprises particulières, Prina et les autres très valeureux, mais pas à leur sommet personnel. Pas le meilleur volume de série, donc.

Anonymes, Walter, Cracoviensis, Rein, Buchner, Finck, des Prés – Orgue de Rysum – Ghielmi, Biscantores (Passacaille)
→ Belle évocation d'un répertoire pérbaroque à l'orgue et au chant d'église, sous forme d'un service de messe imaginaire. Très réussi et vivant.
Magnard – Ouverture, Chant funèbre, Hymnes Justice & Vénus, Suite dans le style ancien – Fribourg PO, Bollon (Naxos)
→ Quel élan nouveau, quelle pâte limpide apportées à ce corpus qui était certes un peu mieux servi (Timpani !), mais qui méritait cette mise en lumière ! Une partie du programme a été très peu enregistrée.
→ Les appels pointés du début du grand duo de Tristan dans l'Hymne à Vénus (et sa fin ressemble carrément à un final de poème symphonique de Strauss, ou à celui de la Femme sans ombre !).

DavidLeMarrec a écrit:

Vivaldi : Ottone in Villa ; Prina, Invernezzi, Antonini
→ Pas repéré d'airs extraordinaires. Il Giardino Armonico bien dynamique, sans surprises particulières, Prina et les autres très valeureux, mais pas à leur sommet personnel. Pas le meilleur volume de série, donc.

tiens tiens, il me semble avoir vu passer ça un 8 avril dans des termes si rigoureusement similaires qu'ils auraient pu être écrits par DLM.  Je ne sais si tu dois te réjouir ou t'inquiéter que l'on traque le moindre de tes propos, leur moindre virgule, leur moindre adjectif aurais-je dû dire.

Beethoven

Œuvres complètes pour piano-forte et violoncelle

Nicolas Altstaedt, violoncelle Giovanni Battista Guadagnini (1711-1786), fait a Plaisance (1749)
Archet classique (copie) de Luis Emilio Rodriguez
La et ré en boyau pur, sol et do en boyau filé (argent / cuivre)

Alexander Lonquich, piano-forte Conrad Graf, Vienne ca. 1826/27



Belle découverte que ce double album qui s'ouvre sur les Variations sur un air du Judas Maccabée de Haendel, See, the conqu’ring hero comes!, variations célèbres souvent reléguées en fin de CD. Le son de ce Graf est particulièrement avenant, et permet bien de respecter l'équilibre entre les 2 instruments. Cet équilibre est toutefois un peu uniforme et l'on pourrait souhaiter un discours plus concertant dans certains passages. Une lecture rêveuse et moins flamboyante que les piliers de la discographie.

Je croyais que je n'en avais pas parlé.

(Vous êtes effrayants, bande de stalkers que vous êtes.)

Szymanowski : Symphonie n°3 (Gardner)

Jean-Philippe Rameau : Suite en ré pour clavier        1722-24 / Meyer
 +

Per Norgard
Per Salo (il ne vit pas en France heureusement)
Leif Segerstam
Orchestre et choeur de la Radio Danois