Quizz "Paroles et Musique" (8)

C'est de la poésie japonaise ?

Je n'y avais pas pensé, mais c'est vrai que la thématique est trompeuse (nature, son)...

Poésie en l'occurrence, pas japonaise. Traduction maison, je n'ai pas trouvé de texte officiel (mais j'ai respecté le mètre !).

Je n'y croyais pas tellement, de toute manière.

Bon, j'ai braucoup de mal à me représenter une version allemande de ce texte susceptible de couler de source. Est-ce en langue anglais ? Du XIXème siècle ?

Tout à fait, poésie anglaise du XIX^e.

Wordsworth?

Non, plus connu et emblématique encore !

Keats?

Une chance sur trois, hélas pas le bon nom, mais bien la bonne génération.

Byron ou Shelley, donc?

Shelley. Je peux même donner le poème d'origine car cela n'a aucune importance maintenant.

Citation :

A WIDOW bird sate mourning for her Love
Upon a wintry bough;
The frozen wind crept on above,
The freezing stream below.

There was no leaf upon the forest bare.
No flower upon the ground,
And little motion in the air
Except the mill-wheel's sound.

Maintenant que le nom de Shelley a été identifié, le jeu peut vraiment démarrer, avec un autre extrait...

Citation :

J
Fabuleux ! Exactement comme je me l'imaginais ! La Casa J*** ! Avec un jardin ! Un jardin à Venise ! Un jardin qui flotte sur la mer. Une île enchantée. La Casa J*** !

Mme P
Le lieu est... comment dire... quelque peu négligé ? Elles n'ont pas un sou, les pauvres. Jamais de compagnie. J'ai entendu parler d'elles par chance et vous voici. Désireux de les rencontrer, désireux de les connaître, cherchant à devenir leur ami !

J
Croyez-vous qu'elles me laisseront faire ? Je veux dire, rester ? Avoir une chambre, vivre avec elles, être leur invité, leur ami.

Mme P
Elles se jetteront sur l'occasion, les malheureuses ! Sans un sou, sans jamais personne. Vous serez leur sauveur, très cher. Vous allez changer leurs vies !

J
La Casa J***. Je n'arrive pas à y croire !

Ah, mais ça m'a tout l'air d'être une adaptation de The Aspern Papers de James, ça (en plus, ce serait cohérent avec Shelley.)

Si c'est bien ça, ça pourrait donc être Salvatore Sciarrino, Philip Hagemann ou Dominick Argento.

C'est en effet une adaptation de The Aspern Papers !

J'avais dit que les gens lettrés pourraient trouver, et démarrer sur Shelley devait aider.
Il ne s'agit d'aucun des 3 compositeurs cités, toutefois. Un autre essai ?

Michael Hurd? (Je viens juste d'en découvrir l'existence.)

Voilà ! The Aspern Papers, de Michael Hurd.

Eh bien, moi qui estimais que cette énigme serait difficile, elle n'aura pas tenu une demi-journée. Encore bravo et à toi la main !

Pour toucher deux mots de l'opéra...

Conversation en musique d'une heure trente en 3 actes, évocation d'une époque révolue, Venise fantasmée et Venise réelle, histoire en dégradés avec des personnages complexes, j'ai pensé à Vanessa, en moins éblouissant bien sûr. Je crois que le genre est apprécié de David, d'où ma remarque liminaire. Je crains que tu ne trouves le langage trop gentil ou daté après tes commentaires sur Menotti, MAIS c'est très différent de ce dernier dans l'exécution. J'ai pour ma part beaucoup apprécié.

Ajouté à ma liste !!

Mefistofele a écrit:

Eh bien, moi qui estimais que cette énigme serait difficile, elle n'aura pas tenu une demi-journée. Encore bravo et à toi la main !

L'extrait dialogué était absolument évident si on avait lu la nouvelle. (La maison vénitienne à l'abandon, les deux femmes ruinées et le rapport avec Shelley.)

Mefistofele a écrit:

Conversation en musique d'une heure trente en 3 actes, évocation d'une époque révolue, Venise fantasmée et Venise réelle, histoire en dégradés avec des personnages complexes, j'ai pensé à Vanessa, en moins éblouissant bien sûr. Je crois que le genre est apprécié de David, d'où ma remarque liminaire. Je crains que tu ne trouves le langage trop gentil ou daté après tes commentaires sur Menotti, MAIS c'est très différent de ce dernier dans l'exécution. J'ai pour ma part beaucoup apprécié.

Merci, c'est noté!

Donc un nouveau:

Hélas! quelle duplicité il y a dans cette muette beauté! Comme elle saurait bien parler, et mal parler aussi, si elle le voulait! Sa langue liée et le bonheur souffrant empreint sur son visage, tout cela n’est que malice pour se moquer de ta compassion!

Entendu ! Mais comme je pensais que personne n'avait jamais entendu parler de cet opéra ou du compositeur, j'ai essayé de jouer à la loyale. Donc vraie découverte mais pas retourne-méninges.

Pour l'extrait, hum... Opéra ? Avec une muette (de Portici) ?

Mefistofele a écrit:

Pour l'extrait, hum... Opéra ?

Non.

Oh ! Ça ressemble tellement à un dialogue...

Cantate, oratorio ? Ou pièce d'un genre ad hoc, comme le Cornet d'Ullmann ?

Rien de tout ça!

Ce qui vient juste avant:
La mer s’étend pâle et brillante, elle ne peut pas parler. Le ciel joue avec des couleurs rouges, jaunes et vertes son éternel et muet jeu du soir, il ne peut pas parler. Les petites falaises et les récifs qui courent dans la mer, comme pour y trouver l’endroit le plus solitaire, tous ils ne peuvent pas parler. Cet énorme mutisme qui nous surprend soudain, comme il est beau, et cruel à dilater l’âme!

Un essai sur la nature ou l'esthétique ? La mise en musique d'un texte de Schopenhauer, dans le genre du Tractatus par Lutyens ?

Oui, enfin, essai, ce n'est pas exactement la forme de l'ouvrage dont le texte est extrait, mais c'est bien un texte philosophique - mais pas de Schopenhauer. (Je pense que le style de l'auteur est assez facile à identifier.)

En revanche, la mise en musique s'inscrit dans un genre beaucoup plus traditionnel.

Ce qui suit immédiatement le premier extrait:

Qu’il en soit ainsi! Je n’ai pas honte d’être la risée de pareilles puissances. Mais j’ai pitié de toi, nature, parce qu’il faut que tu te taises, quand même ce ne serait que ta malice qui te lie la langue: oui, j’ai pitié de toi à cause de ta malice!

Est-ce du Lied ?

Je commence à le penser. Du Fliedrich Nietzche, même...

Drosselbart a écrit:

Est-ce du Lied ?

Oui!

Mefistofele a écrit:

Je commence à le penser. Du Friedrich Nietzche, même...

Oui - pour l'auteur du texte.

Zut, ma nullissime plaisanterie n'est pas restée (Fliedrich).

Alors Diepenbrock / Im großen Schweigen ?

Eh bien ma foi, ce serait donc Im großen Schweigen de Diepenbrock ?

EDIT: Coiffé au poteau ! (Tant mieux, je n'ai rien de très intéressant en tête !)

Je laisse volontiers la main, je n'ai pas d'idée spécialement intéressante et suis toujours sur ma présentation d'E.N.
Contributions au quiz en attendant bienvenues (et j'ai reçu Juha, j'ai hâte d'écouter cela !).

Bravo, c'était bien ça!

Mefistofele a écrit:

Zut, ma nullissime plaisanterie n'est pas restée (Fliedrich).

Mon épatante blague sur les relations tumultueuses entre Wagner et Nietzsche semble également avoir fait un flop  

Mefistofele a écrit:

suis toujours sur ma présentation d'E.N.

Hâte de te lire ! Je connais mal Reznicek, mais il y a des choses de lui que j'ai plutôt apprécié, dont le fameux Schlemihl.

Ça me fait penser que je m'étais engagé, fut un temps, à parler des disques Diepenbrock avec Begemann, ce que je n'ai toujours pas fait...

Mefistofele a écrit:

Zut, ma nullissime plaisanterie n'est pas restée (Fliedrich).

Désolé, j'avais cru à une faute de frappe (je n'ai pas le cerveau à son top de réactivité, là.)
(Pas nullissime du tout, mais beaucoup trop subtile pour moi en ce moment - il n'y a guère que les contrepèteries salaces que j'arrive encore à repérer.)

Drosselbart a écrit:

Mon épatante blague sur les relations tumultueuses entre Wagner et Nietzsche semble également avoir fait un flop  

En fait, je viens juste de la voir: reconnecté en retard et en coup de vent, je n'ai vu que vos deux derniers messages.
(Excellente, au demeurant!)

Drosselbart a écrit:

Mon épatante blague sur les relations tumultueuses entre Wagner et Nietzsche semble également avoir fait un flop

Joli !

Benedictus a écrit:

Mefistofele a écrit:

Zut, ma nullissime plaisanterie n'est pas restée (Fliedrich).

Désolé, j'avais cru à une faute de frappe (je n'ai pas le cerveau à son top de réactivité, là.)
(Pas nullissime du tout, mais beaucoup trop subtile pour moi en ce moment - il n'y a guère que les contrepèteries salaces que j'arrive encore à repérer.)

J'ai eu une pensée émue pour toi en faisant la cuisine l'autre jour. J'écoutais Jeanne au bûcher, et je me suis dit que Benedictus rirait sûrement de ce que les nouilles cuisent au jus de cane.

Elle était sophistiquée celle-là, mais à force de lire Benedictus depuis des années, je l'ai.

Je fais ce que je peux avec ce que j'ai...

Je crois qu'il y avait flottement sur qui reprenait la main. À tout hasard, je me dédie officiellement pour ce jour, étant en petite forme et risquant d'être peu réactif, au cas où j'avais des droits sur la suite.

Belle comédie à six ou huit mains en perspective !

Je suis désolé, si c'était à moi de poursuivre. Pas le temps de souffler aujourd'hui... Je vous lance une énigme fastoche :

Amour, régnez en paix, régnez charmant vainqueur.
Mon ame à vos feux s'abandonne ;
Lancez tous vos traits dans mon coeur,
La Gloire vous l'ordonne.
Unissez-moy d'un éternel lien
Au Dieu du Ciel et de la terre.
Le sort de Junon mesme est moins beau que le mien ;
J'ay soumis à mes loix le maistre du tonnerre.

La réponse à cette énigme est une provocation aux jeux de mots de mauvais goût. Je ne céderai pas.

Non, non, c'est un peu plus ancien.

(Et ce n'est pas le seul titre, mais la combinaison du titre et du nom du compositeur qui permet le jeu de mot de mauvais goût.)

Drosselbart a écrit:

Belle comédie à six ou huit mains en perspective !

Je suis désolé, si c'était à moi de poursuivre. Pas le temps de souffler aujourd'hui... Je vous lance une énigme fastoche :

Amour, régnez en paix, régnez charmant vainqueur.
Mon ame à vos feux s'abandonne ;
Lancez tous vos traits dans mon coeur,
La Gloire vous l'ordonne.
Unissez-moy d'un éternel lien
Au Dieu du Ciel et de la terre.
Le sort de Junon mesme est moins beau que le mien ;
J'ay soumis à mes loix le maistre du tonnerre.

J'hésite : c'est fangeux ou ça brûle ? (l'un des deux a priori)

Vos esprits rigolards n'auront-il donc de cesse tant que ce beau jardin des arts ne se sera transformé en marais fangeux pour que vous puissiez y enfoncer vos lourdes semelles ? Ne comptez pas sur moi pour participer plus longtemps à cette mascarade !

J'ai l'impression que tout le monde a la réponse et que personne ne veut la donner...à part Drosselbart

Benedictus a écrit:

La réponse à cette énigme est une provocation aux jeux de mots de mauvais goût. Je ne céderai pas.

(Et ce n'est pas le seul titre, mais la combinaison du titre et du nom du compositeur qui permet le jeu de mot de mauvais goût.)

Il y a plusieurs possibilités...curieux de voir celle de Benedictus!

Sémélé de Marais.

Mais je ne pourrais pas m'occuper d'une nouvelle énigme avant demain matin.

Ou bien, si vous voulez, je peux en lancer une maintenant, mais je ne pourrai pas m'en occuper ce soir:

- Tu me connais, Cavaradossi*.
- Certes, ce qu’on appelle communément connaître. Tu as les yeux foncés et les cheveux bouclés et le teint mat, et tu me dis toujours: «Cher Mario*.» Mais (il désigne du doigt le front et les yeux de Floria*) là, là qu’y a-t-il là-derrière? Va, nos sens sont grossiers. Nous connaître l’un l’autre ? Il nous faudrait, pour cela, nous enfoncer le crâne et arracher les pensées aux fibres de nos cerveaux...

* Les noms ont été changés, bien sûr.

Ça ressemble à de l'opéra.

C'en est, en effet.

Traduction?

Oui.