Wagner - Ring - Jordan déc.2020 (radio)

La diffusion du Ring commence ce soir sur France Musique, puis les 28 et 30 décembre et le 2 janvier. En réécoute pendant un mois.

L'ONP a mis en ligne un documentaire sur la production sur sa nouvelle "plateforme".

https://chezsoi.operadeparis.fr/carrousel/videos/une-odyssee-du-ring

Merveille de vivacité, de grain, de détail… distribution exceptionnelle et aguerrie. Immense Rheingold.

Oui, du même avis ou presque.
J'ai passé un excellent moment avec cet Or du Rhin enregistré sans filet (filage en continu comme en représentation).
Mais je n'ai pu écouter que par le web, avec une certaine compression des timbres ; néanmoins qualité améliorée par rapport aux diffusions web ordinaires.
Espérons qu'ils aient tenu avec cette pêche tout le long (fatigue due aux successions incessantes répétitions-générales-enregistrements à cause de l'indisponibilité pour une semaine de Ph Jordan, positif au coronavirus).
Je crois qu'ils avaient commencé par Siegfried à l'auditorium de Radio France.
Ph Jordan dit lui même en entretien que c'est le meilleur des Ring qu'il a pu diriger à l'ONP (c'est son troisième je crois); il parle des progrès dans la maturation de chanteurs de nouvelle génération pour ces oeuvres fleuves.

Megistocera a écrit:

J'ai passé un excellent moment avec cet Or du Rhin enregistré sans filet (filage en continu comme en représentation).

Oui, et ça s'est très audiblement entendu lorsque Norbert Ernst (fabuleux par ailleurs, un habitué du rôle et un des très grands Loge actuels), sans doute déstabilisé par le tempo inhabituellement vif de Jordan, a attaqué « Haus und Hof, Saal und Schloß » au début de son récit avec plusieurs temps d'avance et n'a absolument pas cherché à se recaler… Orchestralement, c'était impossible à rattraper, j'ai eu l'impression qu'ils accéléraient, mais ils ont bien passé 20 mesures pas du tout ensemble.

Il faut dire que c'est tellement de la dentelle, on peut pas enlever trois ploum-ploums de ré majeur pour se recaler… En plein sur le motif du Walhall, c'est pas comme si on avait pu couper…

Citation :

Espérons qu'ils aient tenu avec cette pêche tout le long (fatigue due aux successions incessantes répétitions-générales-enregistrements

Les deux orchestres de l'Opéra ont alterné. Donc ça devrait aller. Et puis, bien qu'ils soient geignards / aigris / querelleurs, ce sont de très grands musiciens qui, motivés peuvent tout à fait tenir la cadence au plus haut niveau.

Citation :

Je crois qu'ils avaient commencé par Siegfried à l'auditorium de Radio France.

Non, par Walküre à Bastille. Et ils ont fait Rheingold en dernier il me semble (décalé à cause des cas covid et des incertitudes). Du coup ils ne sont pas fatigués manifestement, puisque Rheingold devait être le dernier.
(On fuité jusqu'à moi des bouts de Walküre, avec l'autre orchestre et en début de série, ça semble très très bien aussi.)

Citation :

Ph Jordan dit lui même en entretien que c'est le meilleur des Ring qu'il a pu diriger à l'ONP (c'est son troisième je crois); il parle des progrès dans la maturation de chanteurs de nouvelle génération pour ces oeuvres fleuves.

Deuxième, non ? Le Krämer avait été repris ?

Clairement, ce que j'entends est sensiblement au-dessus du (très très bon) Ring lors de la création de la prod Krämer.

Oui, le Ring précédent avait été donné en 2010 puis en 2013.

Ok, je l'ai vu seulement lors de la création de la prod (tout sauf le Crépuscule).

Du coup ce devait déjà être mieux en 2013, non ? Ça faisait un petit moment que ça n'avait pas été donné par la maison (et les musiciens, assez jeunes, ne devaient pas avoir connu la période), il me semble ?

J'ai souvenir d'un Crépuscule vraiment fabuleux en 2013, oui.

Souvenir différent pour moi de cette reprise de 2013. J'avais trouvé la Walkyrie d'une mollesse impossible, et Siegfried encore pire, avec en plus un rôle-titre inaudible (Kerl, de mémoire) : je suis parti après le premier acte, ce qui m'arrive vraiment très très rarement... Du coup, j'avais renoncé au Crépuscule, peut-être à tort à lire Xavier.

Je crois qu'on parlait surtout de la direction de Jordan, pour la distribution il y avait du + et du -, Kerl était un superbe Siegfried quand on écoute la retransmission, mais passait très mal en salle, aussi bien en 2010 qu'en 2013.
Kerl passait tout aussi mal dans le Crépuscule, bien sûr... mais dans sa globalité, j'avais assisté à une superbe représentation, et notamment pour l'orchestre.

C'était bien la direction de Jordan que j'avais trouvée insupportablement molle. Disons que, pour Siegfried, Kerl avait été le dernier clou sur le cercueil de mon intérêt mourant pour la représentation.

C'est le côté bon chic bon teint, un peu trop propre... je vois ce que tu veux dire, mais vraiment, le Crépuscule avait dépassé ça.

DavidLeMarrec a écrit:

Non, par Walküre à Bastille.  Et ils ont fait Rheingold en dernier il me semble (décalé à cause des cas covid et des incertitudes). Du coup ils ne sont pas fatigués manifestement, puisque Rheingold devait être le dernier.

Pour l'ordre, je pencherais plutôt pour Walkyrie au début en effet et Crépuscule à la fin.
Dans le documentaire dont le lien est fourni plus haut, on assiste à la petite allocution d'adieu de Jordan à la fin du Crépuscule.
Je ne vais pas regarder de nouveau pour ça, mais il me semble qu'il y a des indices tendant à indiquer que en deux c'était Siegfried et donc en trois Rheingold.

Pour l'ordre d'enregistrement, ça a été Walkyrie, Rheingold et Crépuscule à Bastille, et en dernier Siegfried à Radio France. Il y a deux orchestres, donc les uns ont joué Walküre et Crépuscule et les autres Rheingold et Siegfried. Et Jordan a fait son discours d'adieux à chacun des orchestres.



(Peut-être entendra-t-on les deux jouer chacun une moitié du dernier concert de Jordan en juillet : Faust-Symphonie ; Acte III Parsifal ?)

Qui était à l'écoute de la Walkyrie ?
Très belle réalisation dans l'ensemble pour moi. Bien vivante, bien incarnée. Encore une fois j'ai passé un très bon moment (mais arrivé du boulot au milieu du deuxième acte).

Et donc avec orchestre différent du Prologue d'après les commentaires éclairés qui précèdent.

J'étais à l'écoute hier soir de la "Walkyrie" hier soir ...

Écouté un peu de l'acte I ce matin : beaucoup moins d'arêtes, une lecture plus confortable, qui me touche moins. Chanteurs excellents (en particulier Skelton et Groissböck), bien sûr.

J'essaierai de voir ce que ça donne dans le reste de l'œuvre (pas sûr d'écouter en intégralité un opéra que je connais bien dans une version qui n'aurait pas totalement ma faveur).

J'ai écouté la première moitié du II, maintenant le III…

Paterson formidable, très savoureux (je me demande si c'est sonore, avec une voix aux contours d'une telle finition !).

Serafin, ouille. Mais elle chante juste alors qu'elle semble à bout, et elle va au bout sans faiblir en réalité.

Du coup, le "ouille" c'est quoi?
Pas très beau? Vibrato?

Lorsqu'elle entre sur scène, on a l'impression qu'elle a passé la nuit à crier en soirée (+ le vibrato de Luana DeVol, en effet). Très sec, rauque et vibré.

Mais c'est juste sa voix, elle paraît pas plus fatiguée à la fin. Et elle fait vaillamment les notes.

(Mais pas beau en effet. Surtout pour un personnage supposé incarner une vierge guerrière habitée par une forme d'impétuosité juvénile, de délicatesse de sentiments aussi…)

La voix s'était déjà pas mal enlaidie dans son Isolde qui était sur le fil...

Bonjour, mes impressions rapides:
J'ai écouté "Rheingold et hier Walkyrie (mais pour cette dernière pas dans les meilleurs conditions car retour taf et HS)
J'ai aimé la direction de Jordan et l'orchestre , j'y ai entendu bien des choses que je n'entends pas habituellement.
Pour ce qui est des chanteurs , je n'ai pas aimé le timbre de Paterson un peu nasillard parfois aigrelet, le Alberich de Schmeckenbecher,usé, surjouant pour pallier des moyens manquants (?)
Adoré la Fricka de Gubenova et Loge de Ernst.
Dans l ensemble un bon moment.
Pour Walkyrie , je ne sais pas si c'est ma fatigue mais beaucoup de gêne avec la prise de son , mettant parfois l'orchestre comme un mur sonore devant les chanteurs et surtout les "variations" de volume lors de certains fortissimo soudain shunter ( Wotan), j'ai trouvé Paterson très bon pour le coup , Groissböck no comment, en revanche Skelton c'était du beau chant mais sans aucune émotion pour moi:ça me semblait appliqué, j'avais les sentiment du type qui prête une attention à chaque note et indication de la partition alors oui c'était bien chanté mais quel ennui d'autant que j'attendais Davidsen et honnêtement oui mais... bizarrement Sérafin que je craignais est presque mieux passée.
Je ne sais pas si je dois mettre cela sur le compte de la fatigue ( je réécouterai) sur le buzz qui était fait sur FM depuis le début de la semaine , sur la prise de son qui pour moi pose vraiment problème bref ce n'est pas pour l'instant ( et sous réserve de réécoute) le concert que j'attendais avec (trop?) d'impatience.
Je trouve malgré les réserves et les critiques négatives que je formule que en ces temps plus que difficiles avoir réussi à monter et faire chanter/jouer ce Ring est une superbe réussite et a le formidable mérite d'exister.
Entendre l'orchestre ONP dans ce qu'il peut avoir de très bon, un Ring complet qu'on pensait ne jamais entendre cette année bref un très grand coup de chapeau pour ce crû 2020 surtout en cette fin d'année de fêtes
J'attends la suite avec impatience et je réécouterai le tout à tête et oreilles reposées avant de revoir (ou pas) mes premières impressions.

DavidLeMarrec a écrit:

Serafin, ouille. Mais elle chante juste alors qu'elle semble à bout, et elle va au bout sans faiblir en réalité.

Je l'ai trouvée surtout très inégale mais j'attendais avec tellement d'appréhension...
En revanche, je n'entends personne pour une Davidsen qui est sur ce I une  relative déception.
J'ai vraiment un souci avec la prise de son , je réécoute sur un casque de monitoring en pensant que ça venait de mes enceintes, du casque ou de la fatigue mais je trouve qu'il y a un souci de prise de son, ça me gênait moins sur Rheingold en revanche hier avec Wotan/Paterson dans le I et le II ça m agace vraiment.
Le résumé ( la réussite de l'avoir monté ce Ring étant soulignée) c'est que pour le moment si je suis honnête avec moi c'est que pas emballé.
C'est bien, quelquefois très bien mais je n'ai pas " vibré" ou alors c'est moi et faut que je me prenne des vacances.

Xavier a écrit:

La voix s'était déjà pas mal enlaidie dans son Isolde qui était sur le fil...

J'avais adoré l'artiste, ce qu'elle avait à dire et à incarner. En salle il y avait des reflets mordorés, ce n'était pas du tout déplaisant comme timbre.

C'est plus proche de son Elsa… le gros vibrato en sus. (Et cette fois même le bas-médium est sale.)

Meinedos92 a écrit:

Pour ce qui est des chanteurs , je n'ai pas aimé le timbre de Paterson un peu nasillard parfois aigrelet,

Oui, c'est une voix plutôt claire et un timbre à l'américaine, assez métallique et nasale… en retransmission ça peut paraître un peu déséquilibré, mais en salle ça s'entend pas du tout (c'est au contraire comme ça qu'il faut émettre pour bien projeter). Moi c'est plutôt la qualité du timbre, justement, qui m'a frappé : pas d'aspérités, de choses un peu baveuses qu'on a inévitablement avec ces grandes voix. Au cordeau.
(Du coup je me demande s'il était très sonore ou pas. J'ai un ami qui y était, je lui demanderai.)

Citation :

le Alberich de Schmeckenbecher,usé, surjouant pour pallier des moyens manquants (?)

Je ne trouve pas du tout là non plus, la voix est splendide et l'artiste très à son aise peut vraiment jouer la comédie. Qu'est-ce qui t'a paru usé / insatisfaisant vocalement ? Je suis peut-être passé à côté dans la première scène, écoutée un peu distraitement, mais toute la partie au Nibelheim était au contraire d'une insolence vocale confondante.

Citation :

Skelton c'était du beau chant mais sans aucune émotion pour moi:ça me semblait appliqué, j'avais les sentiment du type qui prête une attention à chaque note et indication de la partition alors oui c'était bien chanté mais quel ennui

Skelton a été plus à son aise d'autres soirs (l'aigu final sort d'ailleurs pas bien, mais c'est très difficile parce que tout le centre de gravité est bas et il faut soudain monter, à rebours de ce qui serait confortable…), mais être à l'économie c'est vraiment pas la genre de la maison, dans le registre de l'artiste qui donne tout ! (Et malgré sa vaste corpulence, il se déplace, il joue…)
Moi j'ai beaucoup aimé.

Meinedos92 a écrit:

En revanche, je n'entends personne pour une Davidsen qui est sur ce I une  relative déception.

Pas une déception pour moi, donc je n'en ai rien dit en effet.
Davidsen, pas le grand frisson, comme d'habitude. Mais la voix est incontestablement vaste et belle, c'est très bien. (D'ici quelques années, après avoir vécu souvent le rôle en scène, je suis sûr que ce serait beaucoup plus frémissant.)

Paterson m'a semblé moins convaincant dans Rheingold; dans Walkyrie, j'ai beaucoup plus apprécié tant la diction que l'engagement, le timbre me gênait moins en revanche la prise de son et les " bidouillages" ( Paterson n'y est pour rien) sur certains fortissimo c'était exaspérant pour mes oreilles , ça faisait comme un yoyo: Wotan comme si bouffant le micro et 2 secondes après comme s'il s était retrouvé au fin fond de la scène ou dans les cintres...
Davidsen ( je sais que c'est un concert porté au bout des bras par tout le monde et bravo et je ne veux pas jouer les rabats joie ou cracher dans la soupe loin de là) sur ce coup je ne l'ai pas trouvée formidable, elle fait bien le taf point barre ce qui ne veut pas dire qu'elle ne sera pas sublissime plus tard et dans un autre contexte.
Skelton, j'ai tout dit, je le trouve au risque de déplaire "scolaire", c'est bien , c'est appliqué c'est chiant.
Qu'on me redonne un King/Rysanek avec tous leurs défauts, parfois en délicatesse avec la justesse mais bon sang ça me hérissait le poil!
Quant à Alberich (pour Rheingold) je trouve le vibrato souvent envahissant, la justesse parfois approximative, je trouve la voix "usée" par moments bref pas ma tasse de thé.
Je maintiens toujours l'excellence , à mes oreilles, de Gubanova en Fricka: c'est superbe , bien chanté et bien interprété aussi, voilà on y croit.
Je referai l'écoute des deux premiers opus ce weekend mais très honnêtement je trouve ce Ring (au moins le début) survendu.
C'est loin d'être mauvais mais si le contexte Covid/report et difficultés de tous ordres et l'immense mérite d'avoir pu le monter ne rendait un peu indulgent je me demande ce qu'aurait donné la MES Bieto (?)aussi réussi que Lohengrin à Berlin bref je me pose beaucoup de questions.
La présence Kaufman/Wesbroeck aurait elle changé la donne pour Walkyrie, une prise de son différente? Je l'ignore mais en l'état j'ai envie de dire pour le moment " much do about nothing".
J'espère changer d'avis pour Siegfried et Götterdammerung et revoir ma copie pour les deux opéras déjà joués.


J'éditerai mes posts précédents bourrés de fautes d'orthographe et autres, pardon si les yeux piquent...

Le Ring est survendu parce que toute la communication de France Mu, Radio France et l'Opéra est tendue vers ça, puisque, de fait, on ne joue pas grand'chose en ce moment. Un joli lot de consolation en quelque sorte.

Ensuite, que ce soit bon ou pas, on pouvait pas le savoir avant. Le Bieito actuel, à bout de souffle, faisait peur ; la distribution était extrêmement attirante.

Dans leurs états vocaux actuels, clairement plutôt Skelton que Kaufmann pour moi. Westbroek, ça doit bouger pas mal maintenant vu comment la voix évoluait il y a quelques années (j'étais surpris de la voir dans un tel rôle sur une scène aussi prestigieuse, à la vérité), mais clairement un tempérament (et une grande expérience du rôle, où elle a été souveraine), donc ça aurait été très différent de Davidsen.

Pour ma part, ce Rheingold est un des tout meilleurs que j'aie entendus, pour ne pas dire le meilleur. Grisant de bout en bout, d'une urgence folle.

Walküre se situe davantage dans la vaste moyenne des très bonnes soirées wagnériennes (on ne peut pas jouer ça si on n'a pas de bons titulaires de toute façon).

Plutôt d'accord avec ça sauf que j'aime bien Kaufmann donc très subjectif.
Rheingold me semble à la réécoute mieux équilibré (moins mal) quant à la prise de son j'ai un petit souci sur ce coup avec Paterson, ce n'est pas dramatique en revanche j'ai un gros problème avec Schmeckenbecher pour les raisons objectives évoquées plus haut et de moins bonnes ( je fais partie des quelques personnes (blogeurs ou forumeurs )qui ayant vu/entendu Kelemen sur scène sont restées marqués.
J'aime beaucoup la direction de Jordan dans ce prologue, il y a un vrai souci des détails ( prise de son qui avantage?), ça vit, on est un peu dans l'urgence et déjà le drame.
En fait, je pensais me régaler dans la Walkyrie et je me retrouve mieux dans Rheingold.
Il reste encore deux soirées pour que je revois ma copie...

Je n'ai pas grand-chose à rajouter à ce qui a été dit sur les deux premiers volets : pour moi un Or du Rhin enthousiasmant (malgré un Loge mis en difficulté par la vitesse. Pas remarqué le gros décalage signalé par David, mais il avale beaucoup de mots). Walkyrie de bonne qualité mais pas mémorable dans une prise de son un peu bizarre.

Début de Siegfried : je crois qu'on est parti sur les mêmes bases que pour Rheingold. Ça dépote et ça crépite à l'orchestre, et le son est bien plus satisfaisant que pour la Walkyrie. Trois beaux protagonistes masculins. Siegfried est vraiment un sale type.

Les livrets sont disponibles sur le site de France Musique (pages des concerts) dans un format pratique (à télécharger en PDF).

Ce premier acte était une tuerie. Orchestre déchaîné.    

Le pauvre Schager force audiblement (il paraît que la voix était happée par l'auditorium de RF) des moyens pourtant énormes, mais orchestralement, c'est un plaisir !

Toujours très client de Paterson, décidément…

mickt a écrit:

Siegfried est vraiment un sale type.

C'est le moins qu'on puisse dire… Il tue son père, tout de même. Et pour des raisons obscures (après s'être empoisonné avec du sang de dragon).

DavidLeMarrec a écrit:

mickt a écrit:

Siegfried est vraiment un sale type.

C'est le moins qu'on puisse dire… Il tue son père, tout de même. Et pour des raisons obscures (après s'être empoisonné avec du sang de dragon).

Disons qu'il passe son temps à l'humilier et l'insulter, et s'effarouche lorsqu'on veut lui faire un câlin. Et occit à peu près tout ce qui bouge. Il a des gros problèmes ce rejeton des Wälsung.


Deuxième et troisième actes : très beaux, plus inégaux côté voix. Une belle Erda, mais Brünnhilde en difficulté et un Oiseau de la forêt bien timide. Je n'ai pas été dérangé par le fait que Schager force, ça tient la route et il incarne tout du long son personnage. Paterson est un magnifique diseur, Gerhard Siegel un savoureux Mime.

Vivement le Crépuscule. Ça fait du bien d'écouter intégralement le Ring.

Bon alors ré écoute de Rheingold et de Walküre ( j'ai fait juste le 1er acte de Siegfried " en direct" hier).
Je constate que lors de la réécoute je ne retrouve pas les singularités de la prise de son qui m'ont bien pourri la première écoute donc ce n'était pas mes oreilles mais je ne comprends pourquoi ça a disparu lors du replay si quelqu'un a une explication ou une hypothèse..
Rheingold, j'ai vraiment du plaisir avec cet orchestre ,que de choses que je n'entends pas ou auxquelles je ne prête pas attention habituellement, par moment c'était vraiment ciselé..
Les chanteurs et chanteuses, je n'ai rien a ajouté mais je me dois de rectifier un peu le tir pour Alberich: il y a de bons et beaux moments mais je trouve que c'est inégal que parfois on sent la " trame " de la voix et surtout que c'est surjoué limite caricatural parfois.
Pour Walküre, les jumeaux sont bien sans plus, pas de frisson en revanche le Hunding de Groissböck est vraiment excellent tant par la qualité de la voix que la subtilité de l'interprétation comme quoi on peut faire méchant/ jaloux et ne pas tomber dans l'outrance.
A la réécoute , très bonne surprise de Paterson dont la voix que je trouve toujours un peu claire pour le rôle a dans cet opus bien plus convaincu que dans Rheingold. Je trouve le duo Wotan/Fricka magnifique et je trouve l'orchestre vraiment bon ( c'est moi ou il y a un petit couac de cuivre dans le I?).
En fait, je trouve que j'ai bien fait de refaire les deux premiers volets avec moins de fatigue et  la prise de son qui n'a plus les effets qui me gênaient et que j'avais mentionnés plus haut.
Je ferai la  même chose avec Siegfried, hier juste sur le I il semblait à la peine (Siegfried), j'ai apprécié Mime, je me demande si une autre écoute me fera entendre autre chose.
Pour l'instant: immense mérite d'avoir pu monter et faire entendre l'oeuvre, ca reste un plaisir à écouter, ca ne changera je pense les enregistrements historiques.
Je vais finir l'année positivement sur le plan musical.
Bonne fin d'année à tous

mickt a écrit:

mais Brünnhilde en difficulté et un Oiseau de la forêt bien timide.

Oui, a priori il y a bien vocalement parlant un bémol de trop sur ces deux rôles, dommage.

Meinedos92 a écrit:

Bon alors ré écoute de Rheingodl et de Walküre ( j'ai fait juste le 1er acte de Siegfried " en direct" hier).
Je constate que lors de la réécoute je ne retrouve pas les singularités de la prise de son qui m'ont bien pourri la première écoute donc ce n'était pas mes oreilles mais je ne comprends pourquoi ça a disparu lors du replay si quelqu'un a une explication ou une hypothèse..

Je n'ai écouté que via le web et effectivement, les moments de compression dynamique étaient bien gênants. Est-ce que vous écoutiez par voie hertzienne ?
Ce n'est peut-être que pour la diffusion par internet (hors replay). Une hypothèse serait que craignant une surcharge des serveurs pour ces diffusions exceptionnelles et donc forcément un peu plus écoutées que les émissions habituelles, on aurait choisi de les épargner aux passages les plus puissants en installant un système de compression, mais uniquement pour la diffusion (ne devrait pas entacher les replay).

mickt a écrit:

Il a des gros problèmes ce rejeton des Wälsung.

En même temps, lorsque son père c'est son oncle (et sa future femme sa tante), c'est pas très étonnant.

J'ai fini par écouter tout Walküre, et hier soir le I de Siegfried (beaucoup plus animé, je trouve, on verra dans le Crépuscule si c'est une histoire d'orchestre).

Hâte d'entendre l'Erda de la grande Lehmkuhl. J'ai pas encore regardé si c'était Serafin ou Merbeth en Brünnhilde…

Megistocera a écrit:

Meinedos92 a écrit:

Bon alors ré écoute de Rheingodl et de Walküre ( j'ai fait juste le 1er acte de Siegfried " en direct" hier).
Je constate que lors de la réécoute je ne retrouve pas les singularités de la prise de son qui m'ont bien pourri la première écoute donc ce n'était pas mes oreilles mais je ne comprends pourquoi ça a disparu lors du replay si quelqu'un a une explication ou une hypothèse..

Je n'ai écouté que via le web et effectivement, les moments de compression dynamique étaient bien gênants. Est-ce que vous écoutiez par voie hertzienne ?
Ce n'est peut-être que pour la diffusion par internet (hors replay). Une hypothèse serait que craignant une surcharge des serveurs pour ces diffusions exceptionnelles et donc forcément un peu plus écoutées que les émissions habituelles, on aurait choisi de les épargner aux passages les plus puissants en installant un système de compression, mais uniquement pour la diffusion (ne devrait pas entacher les replay).

Bonjour, j'ai en effet écouté via le web et en réécoutant le replay toujours via le web c'est le jour et la nuit pour moi, c'était très pénible pour moi, peut-être moins gênant pour  d'autres, ces effets qui me donnaient le sentiment d'avoir un coup Wotan qui me hurlait aux oreilles et une minute après d'avoir l'impression qu'il était au fond de la scène , idem pour Sieglinde donc cela ajouté à la fatigue j'admets que ce n'était pas la meilleure des façons d'écouter.
Là je suis en train d'écouter Siegfried (je n'avais fait que le premier acte hier). Je ne sais pas si je m'habitue mais je trouve tout de mieux en mieux question son. Bon Serafin c'est quand même pas top top.
Merbeth en Brünnhilde je ne l'ai pas encore entendue....
Tiens je vois que Johannes Martin Kränzle chante Gunther dans le Crépuscule ( lui je le trouvais très bien en Alberich à une époque).
Enfin vu les conditions dans lequel ce Ring aura finir par voir le jour, je me demande si quel que soient nos avis, sentiments, critiques positives ou négatives, questionnements ont une quelconque importance car j'espère que c'est le premier et dernier Ring monté dans de telles conditions pour de tels motifs.
Bravo à tout ceux qui auront réussi à le faire vivre, je me dis qu'après tout et quel que soit le résultat si je mets mon côté " nain Grincheux " de côté, je suis bien aise d'écouter ce Ring pour les fêtes de fin d'année. Enjoy

Meinedos92 a écrit:

Megistocera a écrit:

Meinedos92 a écrit:

Bon alors ré écoute de Rheingodl et de Walküre ( j'ai fait juste le 1er acte de Siegfried " en direct" hier).
Je constate que lors de la réécoute je ne retrouve pas les singularités de la prise de son qui m'ont bien pourri la première écoute donc ce n'était pas mes oreilles mais je ne comprends pourquoi ça a disparu lors du replay si quelqu'un a une explication ou une hypothèse..

Je n'ai écouté que via le web et effectivement, les moments de compression dynamique étaient bien gênants. Est-ce que vous écoutiez par voie hertzienne ?
Ce n'est peut-être que pour la diffusion par internet (hors replay). Une hypothèse serait que craignant une surcharge des serveurs pour ces diffusions exceptionnelles et donc forcément un peu plus écoutées que les émissions habituelles, on aurait choisi de les épargner aux passages les plus puissants en installant un système de compression, mais uniquement pour la diffusion (ne devrait pas entacher les replay).

Bonjour, j'ai en effet écouté via le web et en réécoutant le replay toujours via le web c'est le jour et la nuit pour moi, c'était très pénible pour moi, peut-être moins gênant pour  d'autres, ces effets qui me donnaient le sentiment d'avoir un coup Wotan qui me hurlait aux oreilles et une minute après d'avoir l'impression qu'il était au fond de la scène , idem pour Sieglinde donc cela ajouté à la fatigue j'admets que ce n'était pas la meilleure des façons d'écouter.
Là je suis en train d'écouter Siegfried (je n'avais fait que le premier acte hier). Je ne sais pas si je m'habitue mais je trouve tout de mieux en mieux question son. Bon Serafin c'est quand même pas top top.

Je crois donc bien que c'était un procédé de compression exceptionnel pour la diffusion web, et qui devait suivre précisément la charge du ou des serveurs dédiés de façon à l'alléger quand besoin. On peut supposer que la mise en action de ces "coups de potards" bien énervant ont été consécutif à une audience élevée. Peut-être qu'avec quelques centaines de connexions en moins ils n'auraient pas sévi.

Pour Brünnhilde, Serafin ne chante que la Walkyrie, hier dans Siegfried c'était bien Merbeth, qui est la moins bonne des deux.

Je jette une oreille sur le III de Siegfried… Merbeth, ça vibre beaucoup aussi, maintenant… Pourtant, cette voix qui semblait résister à tout…

L'armature du timbre reste superbe et concentré, mais l'aigu s'est beaucoup hullulisé. Wagner est décidément le tombeau des meilleures voix.

Sur la question de la prise de son, je sais où trouver des enregistrements non compressés depuis bande hertzienne (de l'Or du Rhin, de la Walkyrie et de Siegfried), mais mes compétences ne me permettent pas de les partager moi-même. Pas encore comparé la Walkyrie, très moche en direct sur Internet, avec le replay Internet et la capture hertzienne, même si avec mon équipement ça ne changera pas forcément beaucoup.

Tiens, le Crépuscule est déjà disponible à l'écoute sur le site de France Mu. Mettre 4h30 de côté...

https://www.francemusique.fr/emissions/samedi-a-l-opera/la-tetralogie-de-richard-wagner-version-concert-troisieme-journee-le-crepuscule-des-dieux-90342

… ou écouter juste le Prologue et le Troisième acte.

Tu as quelque chose contre les Gibichung ? (Et puis non, j'ai écouté les trois premiers volets de bout en bout, je ne peux pas m'arrêter en si bon chemin.)

Heu…ils sont méchants ?

Je trouve vraiment moins intéressant le milieu du Crépuscule, sur tous les registres : intrigue bien sûr, mais même la structure motivique, avec de nouveaux motifs plus longs et plus complexes, plus lourdement repérables, plus difficiles à entrelacer… je trouve que ça fonctionne beaucoup moins bien.
(On sent aussi que c'était le premier des quatre poèmes : c'est pas bon.)

Donc je crois que je vais économiser 2h30 de ma vie musicale sur cette affaire, sauf si tout est véritablement miraculeux.

Pour l'instant, les Nornes, bien qu'il n'y ait que des gens que j'aime, ça fait vraiment « voix wagnériennes d'aujourd'hui », pas très belles.

Bon après écoute complète de Siegfried hier, j'ai trouvé ca pas mal du tout,bon sauf Merbeth..
C'est vraiment difficile pour elle, c'est dur, ça vibre, ca tangue. En écoutant Schager qui arrive à bien s'en sortir dans Siegfried je me dis  par moment que Wagner n'aime pas les chanteurs...
La, je suis en train de faire le Crépuscule et c'est difficile d'écouter en partie à cause de cela ( Merbeth)
J'ai l'impression parfois d'écouter Jones dans sa mauvaise période ( elle criait autant?) mais sur scène en actrice formidable ça passait.
Là c'est vache pour Merbeth on a que l'audio.
Et puis je  suis comme David, j'aime moins le Crépuscule, je ne sais pas pourquoi, il y a quelques passages que j'adore mais il y a quelques parties qui manque vraiment d'intensité quand c'est bien chanté et joué ça passe aisément ici pas toujours.
Bon j'ai pas fini je suis sur la fin du I .. On verra bien maintenant je me dis que mes remarques vu les circonstances n'apportent rien: on sait comment ça a été monté et enregistré. 
Je dois dire que Merbeth reste une surprise, elle était prévue au départ ou c'est dû à une défection?Elles semblent avoir été nombreuses sur ce Ring.

Merci mickt: j'ai pu finir l'écoute avant la diffusion du soir à la radio ce qui me permettra de ne pas veiller.
Ce Crépuscule me laisse un goût amer, de bonnes choses encore que les tempi de Jordan doivent par moment gêner les chanteurs mais mon dieu :Merbeth, vraiment j'ai souffert pour elle. Beaucoup de déception aussi avec le Hagen de Anger, franchement c'était pas possible d'avoir Groissböck avec le beau Hunding qu'il nous a offert? La voix est vilaine, grise, pas toujours juste, vu le personnage ça pourrait ne pas être gênant mais Hagen c'est un personnage que j'aime beaucoup (j'aime les méchants chez Wagner comme dans Star Wars quoi   )
Ce Ring ne me laissera pas un souvenir impérissable sauf d'être celui de l'année Covid et d'avoir pu laisser Jordan finir son mandat en lui permettant (et à tout le reste de l'équipe) de le monter , je vais essayer de faire abstraction de tout ce que j'ai pu ne pas aimer (ce qui n'est peut-être pas le cas de tout le monde: il y a peut-être des forumeurs qui ont des avis, perceptions, sensations différents) et de garder ce que j'ai apprécié.
Bonne soirée et vivement la reprise des spectacles le plus tôt possible en 2021!

Meinedos92 a écrit:

Merci mickt: j'ai pu finir l'écoute avant la diffusion du soir à la radio ce qui me permettra de ne pas veiller.
mais mon dieu :Merbeth, vraiment j'ai souffert pour elle.

Moi j'ai souffert pour les auditeurs potentiels auxquels j'avais recommandé d'écouter. S'ils sont tombés sur cette Brunnhilde, ils ont dû se dire :"Si c'est ça Wagner et le Ring, j'ai bien fait de m'en tenir écarté jusqu'à présent, il faut être zazou pour se passionner pour ça". Quant à moi, j'ai abrégé mes souffrances et j'ai coupé.......honte à moi.
Je suis content pour l'ensemble des musiciens et chanteurs, ce regain d'activité autour du Ring a dû être très bénéfique, s'agissant d'une musique que souvent ils aiment beaucoup. Comme le dit Jordan, il faut absolument que l'orchestre de l'Opéra puisse rejouer périodiquement ce cycle (depuis 2010 c'est la troisième fois, toujours avec Jordan), mais il a dit ça aussi...des symphonies de Beethoven.

Terminé l’écoute aujourd’hui (depuis un enregistrement de bande FM) après avoir écouté le premier acte vendredi. Non vraiment je ne peux pas souscrire à votre jugement sur le Crépuscule. Plus inégal et plus disparate peut-être que les autres volets, impeccablement construits malgré leur longueur, mais quel souffle et que de moments sublimes. Les trouble-fêtes, Gibichung et Hagen, par leur noiceur, leur médiocrité, leur lâcheté, n’en font que mieux contraste avec les deux héros. Des nains qui prétendent toucher au sublime, et qui font passer les motifs du Ring à travers un miroir déformant. C’est grâce à eux aussi que se déploient véritablement les paysages du Rhin et de la forêt germanique, qu’on voyait jusque-là de trop près ou de trop loin. Et j’aime l’acte 2, ses plaisirs un peu primaires (Hoihooo), et ses moments étonnants, lorsque s’y croisent des personnages qui paraissent chacun chanter depuis une partition différente, dans une grande confusion de lignes et de motifs. C’est aussi pour moi le moment où on devine le mieux Wagner derrière la musique, essayant de rassembler des épisodes qui s’apparentent plus à Lohengrin avec une technique d’écriture qui s’en éloigne beaucoup.

Finalement il n’y a que la scène à la fin du premier acte avec Siegfried déguisé, que je trouve un peu faible au regard de l’ensemble. Mais le prologue, l’ouverture du III, les derniers moments de Siegfried et Brünnhilde, c’est parmi les plus beaux moments du Ring. J’en suis tout chose.    

Sur ce Crépuscule de l’ONP : de très bonne tenue, même si évidemment tout n’est pas idéal. Je trouve que Merbeth s’en tire mieux que dans Siegfried, et elle ne gâche pas la fin pour moi. Schager superbe. Ain Anger en Hagen, Anna Gabler en Gutrune et en 3e Norne tiennent la route, et Kränzle est très bien en Gunther. Bel orchestre qui monte en puissance au fur et à mesure (et quelle partie de timbales au II), même si sur l’ensemble j’attribue la palme à l’orchestre Rheingold/Siegfried.

Bilan de ce Ring pour moi : déjà bravo pour la détermination qui a permis de mener à bien le projet. Musicalement, une réussite, dont les limites sont surtout attribuables me semble-t-il aux titulaires actuels des rôles (y a-t-il aujourd’hui une grande Brünnhilde à part Nina Stemme ?), d’autant qu’on a réussi à maintenir les distributions prévues dès le départ, à part Sieglinde et Siegmund. J’ai aimé en particulier l’Or du Rhin et Siegfried, avec leur belle énergie, et parmi les chanteurs Gubanova (Fricka), Paterson (pas un Wotan terrible et tonnant mais beaucoup de classe), Schager, Siegel en Mime, l’Alberich de Schmeckenbecher. Ça fait beaucoup !

(Faudra-t-il vraiment supporter dans trois ans quatorze heures de mise en scène mal éclairée, médiocrement provocatrice et in fine assez stupide de Calixto Bieito ?)

Megistocera a écrit:

Comme le dit Jordan, il faut absolument que l'orchestre de l'Opéra puisse rejouer périodiquement ce cycle (depuis 2010 c'est la troisième fois, toujours avec Jordan), mais il a dit ça aussi...des symphonies de Beethoven.

Là je trouve que la familiarité de l'orchestre avec la musique s'entendait vraiment. C'était bluffant, surtout avec la vitesse de Jordan.

Écouté le Crépuscule (en coupant un peu au milieu, donc) J'ai trouvé ça vocalement superbe : Kränzle mordant, Anger très charismatique, Merbeth beaucoup moins hululante (on entend bien la concentration du timbre). Un peu déçu par les Nornes, des chanteuses que j'aime beaucoup individuellement, mais ça vibre quand même beaucoup sur de pas très jolis timbres ici, et sans déborder de mots.

Orchestralement très bien, je n'étais pas assez attentif pour en percevoir tous les détails.

En fin de compte quand même un superbe Ring, incluant un Or du Rhin hors du commun (sans doute un de ceux que je vais le plus réécouter avec Solti-Bayreuth et Gergiev-Mariinski…) et trois très belles journées.

Petites déceptions sur les titulaires les plus exposés (hors Paterson, incroyable !), Merbeth et Schager, mais très valeureux, c'est juste qu'on en espérait peut-être quelque chose de plus idéal.

mickt a écrit:

que de moments sublimes.

Bien sûr.

Citation :

Je trouve que Merbeth s’en tire mieux que dans Siegfried, et elle ne gâche pas la fin pour moi.

Au contraire, je trouve même qu'elle est d'une remarquable tenue (pour un rôle écrasant et très inconfortable…).

Citation :

(y a-t-il aujourd’hui une grande Brünnhilde à part Nina Stemme ?)

Ah quand même, quand on fait le tour, moi je vois plutôt de meilleures Brünnhilde que Stemme dans le circuit : Foster, Theorin, Lang, Watson, Lindström…

Mais ça ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval. Peu de titulaires en nombre, et surtout les voix vieillissent très vite dès qu'elles sont confrontées à ces rôles – avec l'effet aggravant que, peu étant physiquement capables de les endurer, on les leur demande partout à la fois… Carnet plein, mais ça change une carrière et détruit assez vite la voix.

Merbeth à l'époque où elle chantait les (très) grands lyriques type Chrysothemis, c'était absolument impeccable de bout en bout sur toute l'étendue du timbre (à défaut d'avoir été toujours personnel). Je ne m'attendais pas à une telle évolution en si peu de temps. (Surtout qu'elle doit déjà avoir négocié le tournant hormonal du milieu de la vie, qui peut affecter durement les voix.)

Citation :

(Faudra-t-il vraiment supporter dans trois ans quatorze heures de mise en scène mal éclairée, médiocrement provocatrice et in fine assez stupide de Calixto Bieito ?)

Hélas.

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

(y a-t-il aujourd’hui une grande Brünnhilde à part Nina Stemme ?)

Ah quand même, quand on fait le tour, moi je vois plutôt de meilleures Brünnhilde que Stemme dans le circuit : Foster, Theorin, Lang, Watson, Lindström…

Petra Lang s'est complètement brisée la voix, non ? J'ai dû entendre Theorin dans le rôle, sans en garder un souvenir transcendant, mais pas les autres. Et je ne sais pas s'il y en a une que tu considérerais comme une "grande" Brünnhilde.

Citation :

Mais ça ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval. Peu de titulaires en nombre, et surtout les voix vieillissent très vite dès qu'elles sont confrontées à ces rôles – avec l'effet aggravant que, peu étant physiquement capables de les endurer, on les leur demande partout à la fois… Carnet plein, mais ça change une carrière et détruit assez vite la voix

Lise Davidsen semble promise à l'immolation sur le bûcher wagnérien...

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

(Faudra-t-il vraiment supporter dans trois ans quatorze heures de mise en scène mal éclairée, médiocrement provocatrice et in fine assez stupide de Calixto Bieito ?)

Hélas.

Je viens de lire une savante exégèse du Lohengrin de Bieito, et je reste assez stupéfait du crédit que des gens intelligents accordent à ses bêtises (magistral, génial, chef-d'œuvre, rien que ça !). Au moins on comprend pourquoi Telramund se trimballe avec une plante verte.