Wagner - Ring - Jordan déc.2020 (radio)

mickt a écrit:

Petra Lang s'est complètement brisée la voix, non ? J'ai dû entendre Theorin dans le rôle, sans en garder un souvenir transcendant, mais pas les autres. Et je ne sais pas s'il y en a une que tu considérerais comme une "grande" Brünnhilde.

Lang chante encore le Crépuscule dans l'année qui vient, donc elle ne doit pas être tout à fait aphone. Elle a toujours été très irrégulière, mais je trouve que malgré le son un peu engorgé, elle a acquis une véritable maturité artistique (elle m'avait évoqué Mödl dans le Crépuscule de Janowski II !).

Ensuite, grande… Je n'ai pas encore entendu Lindström (mais c'est pas rien ailleurs !), mais celles que j'ai citées sont pour moi de grandes titulaires du rôle. Theorin a été fabuleuse (j'ai l'impression que depuis deux ans sa carrière a ralenti et qu'on ne la voit plus trop), Watson a acquis une forme de maturité impressionnante dans les mots et l'incarnation.

Moi, Stemme, je trouve que la voix est devenue vraiment molle et les mots trop lâches. (Pourtant c'était ma chouchoute, mais la voix n'avait rien à voir, très nette et diction impeccable, au début des années 2000…)

Si tu veux dire par « grande » du niveau Fuchs ou Mödl, bon, ok, on n'a pas beaucoup de grandes aujourd'hui. Mais si on parle de soutenir ce rôle inhumain, je trouve que les dames que j'ai citées (celle du Mariinski aussi, tiens !) font ça irréprochablement.

Citation :

Je viens de lire une savante exégèse du Lohengrin de Bieito, et je reste assez stupéfait du crédit que des gens intelligents accordent à ses bêtises (magistral, génial, chef-d'œuvre, rien que ça !). Au moins on comprend pourquoi Telramund se trimballe avec une plante verte.

Je suis très loin de l'esthétique appréciée du site Wanderer… J'aime l'animation scénique, la cohérence – peu importe que ce soit transposé ou pas. Les propositions un peu trop lâchement en rapport avec le texte me touchent peu.
Mais dans leur perspective, ils sont cohérents dans leurs goûts, je ne me sens pas de juger.

(Après, si tu me demandes mon avis personnel sur les derniers exploits de Bieito dont ce Lohengrin, oui, j'ai trouvé ça vraiment sans intérêt jusqu'à preuve du contraire. J'irai lire l'article du coup. )

Foster, Theorin et Watson, oui, mais il y a 5 ou 10 ans...

Lang, non seulement c'est une hurleuse, mais c'est pas très intéressant je trouve.

Pour Bieito, il ne faut pas oublier qu'il a déjà fait de très bonnes choses... donc pour ma part j'éviterai de condamner son Ring à l'avance.

Bieito, oui, mais il y a 5 ou 10 ans…



Foster, il y a deux ans, c'était encore très très bien. Idem pour Watson, maturité exceptionnelle. Lang, ça dépend vraiment des jours.

Après, c'est difficile d'avoir écouté toutes les chanteuses dans les mêmes rôles chaque année… (et les voix peuvent dévisser vite dans ce répertoire, c'est vrai)

Mais c'est pareil pour Stemme : sa dernière Brünnhilde que j'ai dû entendre a bien un an ou deux, c'est peut-être différent aujourd'hui.

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

Je viens de lire une savante exégèse du Lohengrin de Bieito.

Je suis très loin de l'esthétique appréciée du site Wanderer… J'aime l'animation scénique, la cohérence – peu importe que ce soit transposé ou pas. Les propositions un peu trop lâchement en rapport avec le texte me touchent peu.
Mais dans leur perspective, ils sont cohérents dans leurs goûts, je ne me sens pas de juger.

Disons que là le côté arbitraire des choix de mise en scène et des commentaires qui les accompagnent pour leur donner une cohérence est porté à un degré assez caricatural (à mon sens). Mais peut-être le critique se serait-il récrié si on avait mis des Playmobil plutôt que des Barbie sur le gâteau de mariage.

Et pour le dire vite, ce qui finalement m'agace dans le Regie, même quand je trouve des mises en scène fortes dramatiquement, ou inventives visuellement, ou riches et pertinentes en symboles et métaphores, c'est le fait que le metteur en scène lui-même devienne le principal protagoniste du spectacle. Son discours, ses idées sur l'œuvre, ses obsessions et dadas, que l'on retrouve au fil de ses productions, deviennent le véritable objet de l'analyse et de la délectation du spectateur consentant. On le voit parfaitement dans cette critique : l'événement, c'est Bieito (« L'événement méritait un plateau d'exception »). Mais en sortant d'une écoute audio du Ring, je peux dire avec certitude : non, l'événement c'est pas (ce ne sera pas) Bieito.

Xavier a écrit:

Pour Bieito, il ne faut pas oublier qu'il a déjà fait de très bonnes choses... donc pour ma part j'éviterai de condamner son Ring à l'avance.

Je suis peut-être injuste mais son Boccanegra était si lamentable et l'acte que j'ai vu de Lohengrin m'a paru si bêbête que je frémis pour le Ring. Mais oui, je sais qu'il a fait des choses intéressantes dans le passé.

Pour Théorin, voir le Ring de Copenhague, qui date de 2006, en DVD:
https://classik.forumactif.com/t3906-wagner-ring-dvd-copenhague-schonwandt-bech-holten
Très chouette mise en scène, et découverte de grands chanteurs alors relativement méconnus. (outre Theorin, Andersen, Reuter, Johnson, Stene, Milling...)

mickt a écrit:

La diffusion du Ring commence ce soir sur France Musique, puis les 28 et 30 décembre et le 2 janvier. En réécoute pendant un mois.

L'ONP a mis en ligne un documentaire sur la production sur sa nouvelle "plateforme".

https://chezsoi.operadeparis.fr/carrousel/videos/une-odyssee-du-ring

J'ai seulement regardé ce documentaire pour l'instant: des courts extraits, c'est surtout l'Erda de Wiebke Lehmkuhl qui m'a marqué. Whaou.

En lisant vos divers posts je me dis que j'ai un problème d'audition ou que je n'ai pas écouté les mêmes chanteurs: j'ai vraiment eu des problèmes avec Merbeth ( mon dieu dans Siegfried..) et le Crépuscule, je sais que c'est un rôle lourd, difficile, usant mais à certains moments c'était à la limite du supportable.
Et Anger en Hagen: la voix est grise, je le trouve ici sans noirceur sans vrai charisme (contrairement à David).
Le reste de la distribution je n'ai rien à vraiment redire avec un gros plus pour moi : Schager, Gubanova, Siegel,Groissböck et Lehmkuhl et dans l'ensemble malgré quelques réserves Paterson.
Une petite déception pour Davidsen  entendue meilleure (j'en attendais peut être trop sur ce coup là).
Je crois que c'est le problème que j'ai avec ce Ring contrairement à certains qui après des mois de privation ont été enthousiastes, je pense avoir un sentiment de frustration attendant presque le Ring de la décennie ( quand on est con...)
Je ferai une dernière écoute ce prochain weekend.
Bieto: pour Lohengrin, quelle est la réponse de la plante en pot promenée pendant l'opéra? Je me pose encore la question et je donne ma langue au chat.

Meinedos92 a écrit:

En lisant vos divers posts je me dis que j'ai un problème d'audition ou que je n'ai pas écouté les mêmes chanteurs: j'ai vraiment eu des problèmes avec Merbeth ( mon dieu dans Siegfried..) et le Crépuscule, je sais que c'est un rôle lourd, difficile, usant mais à certains moments c'était à la limite du supportable.

Dans Siegfried, oui, c'était difficile.

Citation :

Je crois que c'est le problème que j'ai avec ce Ring contrairement à certains qui après des mois de privation ont été enthousiastes, je pense avoir un sentiment de frustration attendant presque le Ring de la décennie

Il était question du Ring de la décennie pour Paris (et probablement la France ?). Dans ce cadre, je crois que ça tient assez bien ses promesses. (Potentiellement même le Ring de deux décennies.)

A l'échelle du monde ou de la discographie, non, bien sûr, il y a encore mieux ; mais ça on ne peut le savoir qu'après. C'était quand même aligner un peu ce qui se fait de mieux en matière de chant wagnérien actuel (et un orchestre, un chef qui excellent tout particulièrement dans ce répertoire).

DavidLeMarrec a écrit:

Il était question du Ring de la décennie pour Paris (et probablement la France ?). Dans ce cadre, je crois que ça tient assez bien ses promesses. (Potentiellement même le Ring de deux décennies.)
A l'échelle du monde ou de la discographie, non, bien sûr, il y a encore mieux ; mais ça on ne peut le savoir qu'après. C'était quand même aligner un peu ce qui se fait de mieux en matière de chant wagnérien actuel (et un orchestre, un chef qui excellent tout particulièrement dans ce répertoire).

C'est peut être tout le fond du problème pour certains chanteurs/chanteuses; l'orchestre j'y ai entendu de fort belles choses. Je pense que (à tort puisque pas vue)la MES de Bieto n'aurait peut-être rien apporté de plus.
Bon malgré mon côté ronchon, je vais me le refaire le prochain weekend ce Ring.
Personne pour ma question sur le pot de fleur/Lohengrin ou un lien vers le livret?

Meinedos92 a écrit:

Personne pour ma question sur le pot de fleur/Lohengrin ou un lien vers le livret?

« petite plante verte, symbole de l'honneur doublement perdu de Telramund et de cette "vieille lignée princière de Radbod qui doit reverdir et régner en Brabant". Cette plante empoisonnée refera son apparition au début du III, avec une fonction dramaturgique particulière. » ( https://wanderersite.com/2020/12/la-fabrique-de-lidentite/ )

Ah j'vous jure, y'en a il faut tout leur expliquer.

Mille mercis, aucune excuse car c'est un blog que je suis quand j'ai un peu de temps...

Je viens de regarder le doc video d'une1H en ligne sur le site de l'ONP consacré à ce Ring et bizarrement j'ai eu plus d'émotion sur cette courte vidéo que sur la retransmission elle même: il y a pas faut que je l'écoute une nouvelle fois ce Ring.

mickt a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

Je viens de lire une savante exégèse du Lohengrin de Bieito.

Je suis très loin de l'esthétique appréciée du site Wanderer… J'aime l'animation scénique, la cohérence – peu importe que ce soit transposé ou pas. Les propositions un peu trop lâchement en rapport avec le texte me touchent peu.
Mais dans leur perspective, ils sont cohérents dans leurs goûts, je ne me sens pas de juger.

Disons que là le côté arbitraire des choix de mise en scène et des commentaires qui les accompagnent pour leur donner une cohérence est porté à un degré assez caricatural (à mon sens). Mais peut-être le critique se serait-il récrié si on avait mis des Playmobil plutôt que des Barbie sur le gâteau de mariage.

Et pour le dire vite, ce qui finalement m'agace dans le Regie, même quand je trouve des mises en scène fortes dramatiquement, ou inventives visuellement, ou riches et pertinentes en symboles et métaphores, c'est le fait que le metteur en scène lui-même devienne le principal protagoniste du spectacle. Son discours, ses idées sur l'œuvre, ses obsessions et dadas, que l'on retrouve au fil de ses productions, deviennent le véritable objet de l'analyse et de la délectation du spectateur consentant. On le voit parfaitement dans cette critique : l'événement, c'est Bieito (« L'événement méritait un plateau d'exception »). Mais en sortant d'une écoute audio du Ring, je peux dire avec certitude : non, l'événement c'est pas (ce ne sera pas) Bieito.

Après lecture, effectivement j'ai l'impression que l'effort artistique est plutôt fait par le spectateur (qui y applique sa propre grille de lecture, laissant de côté au passage tout l'univers visuel un peu corporate), y rattachant ses propres lectures :

David Verdi a écrit:

Il est cet "étranger", allusion au roman d'Albert Camus – incarnation et confrontation entre le caractère non sensé du monde et le désir existentiel de compréhension de l'homme. Faisant écho au héros wagnérien, Bieito semble interpréter cette citation du Mythe de Sisyphe : "Ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme".

Citation :

Plus efficace qu'un meurtre involontaire, on assiste littéralement à la mise à mort du couple, tandis que plane en fond de scène l'image en gros plan d'un pistolet qui tire à bout portant une série ininterrompue de coups – allusion à Meursault, le héros de l'Étranger de Camus, lorsqu'il s'acharne sur le cadavre de l'arabe qu'il vient de tuer d'un coup de révolver.

(Je n'ai pas l'impression que Camus soit vraiment un pilier de l'univers mental de quelqu'un comme Bieito, ni qu'on puisse véritablement établir positivement, au visionnage, qu'il s'agisse d'allusions – et non de similitudes, voire de coïncidences – à l'Étranger.)

Mais on sent l'enthousiasme sincère, et la description détaillée de ce qui se passe est très intéressante.

En ce qui me concerne, je n'en perçois pas du tout la même chose – et quand on voit comment se bâtit en général une mise en scène, j'ai l'impression que le sujet est abordé de façon un peu idéale et littéraire, loin de la méthode et des enjeux réels des metteurs en scène. (Mais ce n'est que mon impression, peut-être tout à fait arbitraire et fautive.)

Pour faire bref, je me sens assez proche de mickt quant à son analyse et sa vision des MES actuelles de certains opéras.
Lohengrin/ Berlin, je ne peux pas dire que cela a suscité un fol enthousiasme ( enfin au moins j'ai la réponse au pot de fleur). Les poupées aussi me posaient question: j'y voyais un désespoir/rage de Ortrud de ne pas avoir d'enfants.

Bon c'est pas Lohengrin c'est Ring ici.
J'ai écouté complètement ( une 3eme fois) Rheingold et je ne changerai plus trop d'avis, c'est très bien dirigé et dans l'ensemble fort bien chanté.
Je trouve que tant pour l'orchestre que les chanteurs et chanteuses c'est le plus équilibré, il est vrai que les rôles ne sont pas aussi terribles à chanter que dans les deux dernières journées.
En parcourant divers forums, je m'aperçois que les avis sont partagés tant sur la direction que sur les interprètes avec parfois une certaine virulence ( pour le Ring complet pas juste Rheingold).
Wagner ne laissera jamais indifférent, je me demande si beaucoup de compositeurs font naitre de telles discussions ( je ne parle pas de ce forum) sur les interprétations de leurs oeuvres.

Meinedos92 a écrit:

Wagner ne laissera jamais indifférent, je me demande si beaucoup de compositeurs font naitre de telles discussions ( je ne parle pas de ce forum) sur les interprétations de leurs oeuvres.

Oh oui, beaucoup d'autres!!

Sinon, je suis sur la fin de Walküre et j'avoue que je reste un peu sur ma faim niveau distribution. Rien d'indigne, mais rien qui me bouleverse non plus.
Davidsen reste bien froide pour Sieglinde, Skelton est bien mais pas non plus renversant, Serafin tient Brünnhilde et la fragilité est belle sauf dans les aigus, Paterson sonne un peu étriqué pour moi ... restent Gubanova et Groïssbock assez parfaits.
Mais orchestralement, c'est quand même super chouette!

Pour Rheingold, beaucoup moins de réserve sur les voix. Au contraire, je trouve que c'est vraiment très bien distribué.

Mais bon, le principal intérêt pour moi reste Jordan qui a su trouver ce qui manquait parfois à ses Wagner : le théâtre. Etrange qu'il le trouve dans une version de concert sans public, mais pas dans les versions scéniques avec Kramer!

Bon, on va voir ce que donne la suite!

Polyeucte a écrit:

Oh oui, beaucoup d'autres!!

Sinon, je suis sur la fin de Walküre et j'avoue que je reste un peu sur ma faim niveau distribution. Rien d'indigne, mais rien qui me bouleverse non plus.
Davidsen reste bien froide pour Sieglinde, Skelton est bien mais pas non plus renversant, Serafin tient Brünnhilde et la fragilité est belle sauf dans les aigus, Paterson sonne un peu étriqué pour moi ... restent Gubanova et Groïssbock assez parfaits.
Mais orchestralement, c'est quand même super chouette!

Pour Rheingold, beaucoup moins de réserve sur les voix. Au contraire, je trouve que c'est vraiment très bien distribué.

Mais bon, le principal intérêt pour moi reste Jordan qui a su trouver ce qui manquait parfois à ses Wagner : le théâtre. Etrange qu'il le trouve dans une version de concert sans public, mais pas dans les versions scéniques avec Kramer!

Bon, on va voir ce que donne la suite!

Je partage ton avis sur Walküre encore que Paterson  curieusement j'ai fini par m'y faire; le manque d'émotion dans le I avec les jumeaux était presque plus gênant pour moi.
Pour Jordan c'est peut être justement que sans rien à voir et recentré uniquement sur ce qu'on entend on prête beaucoup plus attention à la musique et à la direction, bon il était peut-être aussi très inspiré car son dernier concert avec orchestre ONP.

Meinedos92 a écrit:

Pour Jordan c'est peut être justement que sans rien à voir et recentré uniquement sur ce qu'on entend on prête beaucoup plus attention à la musique et à la direction, bon il était peut-être aussi très inspiré car son dernier concert avec orchestre ONP.

J'ai toujours eu l'impression qu'il gagnait en tension en cours de production. J'ai des fois vu plusieurs représentations d'un même Wagner et par exemple pour Walküre il était en début de série assez terne et en fin de série beaucoup plus tendu et dramatique.
Là il commence direct au dramatique (mais heureusement vu qu'il n'y avait pas toute une série de représentations!)

DavidLeMarrec a écrit:

(Je n'ai pas l'impression que Camus soit vraiment un pilier de l'univers mental de quelqu'un comme Bieito, ni qu'on puisse véritablement établir positivement, au visionnage, qu'il s'agisse d'allusions – et non de similitudes, voire de coïncidences – à l'Étranger.)

À la lecture, je n'ai pas compris si les références à Camus provenaient d'une lecture personnelle de la mise en scène, ou de propos de Bieito lui-même, dans le dossier de presse ou ailleurs (pas eu la patience de chercher plus loin).

Meinedos92 a écrit:

Je viens de regarder le doc video d'une1H en ligne sur le site de l'ONP consacré à ce Ring et bizarrement j'ai eu plus d'émotion sur cette courte vidéo que sur la retransmission elle même: il y a pas faut que je l'écoute une nouvelle fois ce Ring.

Oui il y a des jolis moments dans ce documentaire. Les musiciens hors-scène qu'il faut synchroniser et équilibrer avec le plateau, la chanteuse qui vient demander si elle ne pourrait pas préserver un peu sa voix ici, la même qui est appelée pour un remplacement de dernière minute, le discours d'adieux de Jordan... Tout le bourdonnement d'une maison d'opéra lorsqu'elle fonctionne, en somme.

— Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que la Walkyrie fut le volet le plus faible des quatre, avec une Lise Davidsen bien neutre ce jour-là.

DavidLeMarrec a écrit:

Linda Watson a acquis une forme de maturité impressionnante dans les mots et l'incarnation.

Je ne pense pas l'avoir entendue, mais on peut la retrouver cette semaine dans le programme du Staatsoper de Vienne (le 7 dans la Walkyrie et le 10 dans Siegfried. Prod' de 2016, direction Ádám Fischer). https://play.wiener-staatsoper.at/calendar

mickt a écrit:

À la lecture, je n'ai pas compris si les références à Camus provenaient d'une lecture personnelle de la mise en scène, ou de propos de Bieito lui-même, dans le dossier de presse ou ailleurs (pas eu la patience de chercher plus loin).

Même s'il l'a revendiqué… je peine à voir le rapport avec le sujet, ou même avec le projet de Wagner. (Qui était, on peut s'accorder là-dessus, plutôt tourné vers les sujets grandioses que vers ce type de littérature qui n'existait de toute façon pas encore…)

Citation :

Oui il y a des jolis moments dans ce documentaire. Les musiciens hors-scène qu'il faut synchroniser et équilibrer avec le plateau, la chanteuse qui vient demander si elle ne pourrait pas préserver un peu sa voix ici, la même qui est appelée pour un remplacement de dernière minute, le discours d'adieux de Jordan... Tout le bourdonnement d'une maison d'opéra lorsqu'elle fonctionne, en somme.

J'ai commencé à regarder, c'est très bien fait en effet : accessible pour le grand public, mais stimulant aussi pour nous avec son côté coulisses et ses généreux extraits musicaux (bien choisis, par exemple ils ne coupent jamais les belles phrases musicales).

Les voir chanter légitime vraiment leur prestation, même Serafin paraît tellement en maîtrise… on voit qu'ils possèdent leur rôle à la perfection, solfégiquement et techniquement – quoi qu'on puisse penser ensuite du résultat.

Citation :

— Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que la Walkyrie fut le volet le plus faible des quatre, avec une Lise Davidsen bien neutre ce jour-là.

Ah, moi je crois que c'est Siegfried que j'ai le moins aimé… (parce que ses moments forts étaient ceux servis par les interprètes qui m'intéressaient le moins)

Citation :

Je ne pense pas l'avoir entendue, mais on peut la retrouver cette semaine dans le programme du Staatsoper de Vienne (le 7 dans la Walkyrie et le 10 dans Siegfried. Prod' de 2016, direction Ádám Fischer). https://play.wiener-staatsoper.at/calendar

Occasion pour toi, donc ! Ádám Fischer, c'était déjà incroyable à Bayreuth en 2002, je me demande à quel degré de profondeur il est arrivé désormais !