Jean-Philippe Rameau : Hippolyte et Aricie
Reinoud Van Mechelen, Hippolyte
Anna Prohaska, Aricie
Magdalena Kozena, Phèdre
Gyula Orendt, Thésée
Ema Nikolovska, Diane
Jérôme Varnier, Pluton
Staatsopernchor Berlin
Freiburger Barockorchester
Simon Rattle, dir.
D'emblée, je le dis, très beau concert.
Je ne m'étends pas sur l'oeuvre. Rameau n'écrit sa première oeuvre lyrique importante qu'à 50 ans, mais il frappe très fort.
Curieusement, j'ai été encore plus impressionné par la deuxième partie.
Etait-ce parce que j'ai changé de place ? Du premier balcon de côté, je suis descendu au 7ème rang d'orchestre.
(Décidément à la Philharmonie, pour la musique baroque, je préfère l'orchestre, contrairement à la musique symphonique où je choisis le premier balcon).
C'est peut-être aussi que les actes 3 et 4 sont les plus géniaux ?
Deux moments parmi les plus beaux : l'air de Phèdre au début du 3ème acte où Magdalena Kozena (Madame Rattle !) était bouleversante, et le choeur à la mort d'Hippolyte "Hippolyte n'est plus" où Rameau avec une phrase qui paraît toute simple et une belle dissonance nous prend aux tripes.
La distribution vocale était de très haut niveau. Le plus impressionnant était Van Mechelen, familier de ce répertoire.
La direction de Simon Rattle était très vivante, sachant animer les nombreuses danses avec beaucoup de rythme.
C'est rare un chef symphonique qui se tourne vers les instruments anciens, mais ce n'est pas nouveau pour lui.
La seule petite faiblesse était les choeurs, ceux de l'Opéra de Berlin qui ne semblaient pas toujours très à l'aise dans cette musique : des départs parfois timides, un manque de clarté dans la polyphonie.
Nous sommes habitués dans la musique baroque aux choeurs spécialisés comme celui de Minkowski, celui de Christie, ou encore mieux celui de Gardiner, et le niveau n'est pas le même.
Ce concert a été donné à Paris à l'occasion de représentations qui ont lieu en ce moment à Berlin avec la même distribution. J'ai été le vérifier sur le site de l'opéra Unter den linden de Berlin, et on y voit un estrait de la mise en scène. Cela semble très pénible et peu favorable à l'écoute de la musique. Décidément vive l'opéra en concert. En plus c'est économique !
Gros succès. Le chef et les chanteurs avaient l'air heureux, presque étonnés de ce succès. Les allemands ont peut-être plus de mal avec la musique baroque française !
(Pardon, à me relire, je crois que j'ai été un peu long !)
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