CM - Dissonances/Grimal - Dvorak / Brahms - 08/03/2022

Programme :
Antonín Dvořák : Ouverture de Vanda, Concerto pour violon
Johannes Brahms : Symphonie n°3

Distribution :
Les Dissonances
David Grimal , direction artistique, violon

A la fois content de retrouver cet orchestre qui joue habituellement avec tellement de ferveur, un peu inquiet, dans la mesure où je n'avais pas particulièrement apprécié leur dernier concert, consacré à Prokofiev et Chostakovitch, et un peu lassé à l'idée d'entendre encore et encore Brahms 3.

Dvorak / Vanda : morceau inédit pour moi, et qui s'inscrit en ligne directe avec le programme entendu samedi à RF (suite d'extraits d'un autre opéra : Roussalka). Pièce très plaisante, enlevée, tout à fait à la Dvorak. Grimal absent de scène.

Dvorak / Concerto : première en concert pour moi. Les concertos de Dvorak sont assez rarement donnés, notamment celui pour piano, lui aussi jamais entendu sur scène. Magnifique introduction, majestueuse. J'ai eu plus de mal avec Grimal concertiste... et ça rejoint finalement mes commentaires sur ses concertos pour violon de Prokofiev donnés à la PP en janvier dernier. Comme la dernière fois, je me demande si son violon est bien accordé, car ça ne sonne pas franchement juste. Je ne me suis pas vraiment régalé, alors qu'il y a foule de trouvailles sûrement passionnantes dans ce morceau.
Rappel : un extrait de la sonate n°2 de Bach, précédé d'un petit discours sur les événements d'Ukraine : orchestre composé de musiciens venant de toute l'Europe, y compris de Russie et d'Ukraine.

Brahms : certes certes... on l'a entendue des centaines de fois... certes. Il n'empêche que c'est vraiment magnifique ! Et j'ai, enfin, retrouvé la touche de cet orchestre, la ferveur de jouer ensemble, et cette façon très particulière qu'ils ont de s'écouter. Probablement, ce ne sera pas une version faisant date, rien de particulièrement original, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à les regarder.

Autre petit discours de Grimal : pour une fois, il ne s'inquiète pas de l'avenir de son orchestre ; au contraire, il a annoncé qu'ils reviendraient en novembre 2022, dans la grande salle de la PP, et qu'on les reverrait très souvent au cours de la saison suivante (peut-être une résidence pour la saison 2023/2024 ?).

Concert filmé. Je me suis promené dans les rangs après le concert. Une fois la salle presque vide, ils sont revenus sur scène pour filmer et enregistrer quelque chose, mais je me suis gentiment fait raccompagner vers la sortie par une ouvreuse. Dommage pour ma curiosité !

Rocktambule a écrit:

Autre petit discours de Grimal : pour une fois, il ne s'inquiète pas de l'avenir de son orchestre ; au contraire, il a annoncé qu'ils reviendraient en novembre 2022, dans la grande salle de la PP, et qu'on les reverrait très souvent au cours de la saison suivante (peut-être une résidence pour la saison 2023/2024 ?).

Présenté comme ça, oui, ça laisse entendre que les Dissonances ont trouvé un point de chute à la PP après avoir été chassés de Dijon. J'avoue que je suis un peu sceptique. Ils jouent essentiellement des grandes pièces du répertoire, qu'on entend déjà plusieurs fois au fil des saisons. Je les trouve surtout excellents dans des œuvres où ils peuvent déployer toute leur énergie, Sacre du printemps ou Danses symphoniques de Bernstein, sinon c'est toujours de très bonne facture sans être déterminant. Et puis ils n'invitent pas de solistes, ne donnent pas d'œuvres avec chanteurs ou chœur (vous me direz que c'est aussi une question de moyens et que ça peut changer), ça limite d'autant le répertoire.

Peut-être prendront-ils part à des activités pédagogiques, des concerts participatifs etc...

(moment ronchonnement )

mickt a écrit:

... c'est toujours de très bonne facture sans être déterminant...

Avis partagé !

Avis partagé aussi sur le Sacre, c'est peut-être finalement le seul morceau où je les trouve supérieurs (et encore qu'ils l'ont savonné à la rentrée dernière...).

Outre le répertoire très convenu, j'avoue avoir senti pour leur Bruckner 9… un manque de chef. Pour les césures, ils étaient obligés de se regarder ; c'était plutôt ensemble (moins qu'avec un chef), mais ça empêchait d'en faire quelque chose : ni fondu, ni rupture, ils étaient surtout accaparés par l'enjeu de reprendre ensemble. Dans Beethoven, ce n'est pas un problème, dans le Sacre ça suffit peut-être, mais dans Bruckner, c'était assez frustrant en fin de compte.

DavidLeMarrec a écrit:

Outre le répertoire très convenu, j'avoue avoir senti pour leur Bruckner 9… un manque de chef. Pour les césures, ils étaient obligés de se regarder ; c'était plutôt ensemble (moins qu'avec un chef), mais ça empêchait d'en faire quelque chose : ni fondu, ni rupture, ils étaient surtout accaparés par l'enjeu de reprendre ensemble. Dans Beethoven, ce n'est pas un problème, dans le Sacre ça suffit peut-être, mais dans Bruckner, c'était assez frustrant en fin de compte.

J'ai assisté à un de leurs concerts il y a quelques années (je ne me souviens plus du programme). L'ensemble était incroyablement bien en place, mieux même qu'un orchestre avec chef,
mais les oeuvres ne semblaient pas être interprétées.
C'est une impression que je n'avais jamais eue auparavant, et que j'ai du mal à décrire. Mais c'était assez désagréable. Je ne vais donc plus les écouter.
J'y reviendrai s'ils donnent une symphonie de Magnard !
Quant à la remarque de Mickt, ajouter un choeur, toujours sans chef, ça me semble impossible.