ONP - Elektra - Strauss - mai 2022

Elektra de Richard Strauss

Elektra : Christine Goerke
Chrysothemis : Elza van den Heever (13, 16, 19, 22, 26, 29 mai et 1er juin)
Camilla Nylund le 10 mai
Vida Miknevičiūtė le 13 mai
Klytämnestra : Angela Denoke
Aegisth : Gerhard Siegel
Orest : Tómas Tomasson


Orchestre et choeur de l'Opéra
Semyon Bychkov - (du 10 au 22 mai)
Case Scaglione - (du 26 mai au 1 juin)

Mise en scène Robert Carsen


Bon, il faut tout faire tout seul ici !
Je suppose que plusieurs d'entre vous ont déjà vu le spectacle et je sais qu'il s'agit d'une reprise mais quelques avis seront les bienvenus. J'y vais de mon côté pour la dernière.
J'adore Elektra, un des rares opéra que j'écoute aussi au disque par contre je suis loin d'aimer ce que j'ai vu de Robert Carsen (je trouve même assez nulle sa flute enchantée).

Je trouve l'Elektra de Carsen vraiment saisissante, sombre et sans chichis.

Pas encore vu cette série, j'y vais jeudi.

C'est une chouette fin de saison, avec plein d'opéras de Strauss :

Tu veux énerver Xavier, c'est ça ?

Prosopopus a écrit:

Je suppose que plusieurs d'entre vous ont déjà vu le spectacle

Je n'y vais que dimanche (post-Bychkov). Pas pu dégager une date pour y aller une 2e fois, malheureusement. J'aime bien Carsen a priori (Capriccio ) et le plateau devrait etre tres bien.... Mais surtout j'aime Elektra!!  (D'ailleurs, j'ai racheté une 3e version dernierement, que j'écouterai apres dimanche...)

J'étais à la dernière de Bychkov hier, c'était superbe, très fin, détaillé, très attentif à ne pas couvrir ses chanteurs, avec une tension qui monte très progressivement (une grande partie de l'oeuvre était dans les tempi les plus lents et les nuances les plus douces que j'ai pu entendre dans Elektra) pour n'exploser qu'à la toute fin; magistral.
Les 4/5 de l'orchestre est resté jusqu'au bout pour l'applaudir pendant toute la durée des saluts, ce qui est très rare à Bastille!

Distribution magistrale aussi, Denoke étonnante en mezzo, je ne pensais pas que ça lui irait si bien, ce qui est étonnant c'est que les rares aigüs (sol et sol# à peine) plafonnent déjà... mais dans l'ensemble elle était un peu dans la lignée de Meier, une Clytemnestre pas décatie, bien chantante, vénéneuse, elle en fait quelque chose qui se rapprocherait presque de Kundry.
Goerke et Heever, sans surprise, superbes.
Difficile de faire mieux aujourd'hui.
Siegel était très bien aussi, projection souveraine, contrairement à son récent Loge au TCE.

Rien de nouveau à dire sur la mise en scène.

J'y retourne dimanche prochain pour entendre Scaglione.

Décidément une production assez parfaite scéniquement…

Je n'ai pas compris un mot des chanteuses, ce qui me pose plein de questions sur ce qu'est intrinsèquement le chant wagnérien, sur l'évolution des techniques, sur la place du surtitrage… mais elles assuraient remarquablement leurs rôles, en particulier Goerke (ce squillo dans les aigus !).

Que des éloges à faire sur l'orchestre, engagé, virtuose, précis.

Très belle soirée même si (here I go again) j'aimerais entendre cette qualité au service d'ouvrages que je n'ai pas déjà entendus – à quand une Mona Lisa de Schillings, ou même simplement une Penthesilea ou des Gezeichneten… ?

Eh bien, ils nous ont secoué comme des pruniers.....  Une oeuvre et une production bouleversantes et mémorables....
J'ai lu parfois que Goerke avait une voix dure, certains soirs de fatigue peut-etre. Là, sa voix est splendide (de meme que E vdH comme on sait).
Pour une fois, la version scénique est bien plus impressionante qu'une vc.
Pour ne rien gater, replacement facile dans une place de 1ere ou 2e catégorie au 1er balcon....

Oui, la clarté, la propreté et la jeunesse de ces aigus, chez Goerke ! (Pourquoi épaissit-elle le médium, me suis-je demandé…)

Et cette mise en scène, oui, d'une puissance assez phénoménale.

DavidLeMarrec a écrit:

Oui, la clarté, la propreté et la jeunesse de ces aigus, chez Goerke !  (Pourquoi épaissit-elle le médium, me suis-je demandé…)

C'est surtout prononcé dans ses 1eres phrases, non? Pour moi c'est un effet du trac.

Ça s'est éclairci, oui, mais au milieu (avant et après Sei verflUUUUUcht), c'était impressionnant comme la couleur claire de l'aigu disparaissait aussitôt (et pour une projection pas meilleure, loin s'en faut).

J'ai bien aimé la démultiplication d'Elektra par toutes ses répliques, mais j'avoue que je ne trouve pas d'interprétation claire, à part peut-etre des idées sur la malédiction des Atrides qui descend et se répète au fil des générations....

Ayant entendu la représentation, je vais maintenant pouvoir écouter la version que je viens d'acheter (live de Bohm à Vienne avec Nilsson/Rysanek)

C'est simplement un moyen expressif d'habiter la grande scène de Bastille, comme une fraction des servantes qui subirait le même sort qu'elle…

Patzak a écrit:

Ayant entendu la représentation, je vais maintenant pouvoir écouter la version que je viens d'acheter (live de Bohm à Vienne avec Nilsson/Rysanek)

Bon courage.

(Parmi les vieilleries, Mitropoulos / Della Casa / Borkh, c'est la vie.)

DavidLeMarrec a écrit:

Patzak a écrit:

Ayant entendu la représentation, je vais maintenant pouvoir écouter la version que je viens d'acheter (live de Bohm à Vienne avec Nilsson/Rysanek)

Bon courage.

(Parmi les vieilleries, Mitropoulos / Della Casa / Borkh, c'est la vie.)

Ah, j'ai deja Mitropoulos plus Bohm studio avec Borkh/Schech/DFD; je voulais une version Nilsson/Rysanek..... J'adore Borkh (et j'aime bcp Schech).

D'accord, du coup tu pourras comparer avec une bonne version.