Leçons de Ténèbres: Charpentier

Les Leçons de Ténèbres sont des offices qui ont lieu à partir du XVI° siècle les fins d'après-midi des mercredi, jeudi et vendredi saints.

A l'origine ces offices avaient lieu les matins (matines), débutant la nuit et au fur et à mesure que le jour se lèvait, on éteint 14 des 15 cierges d'un chandelier, un après chaque psaume. 15 pour les 12 apôtres et les 3 Marie présents au tombeau du Christ. Extinction des lumières qui symbolise les ténèbres qui recouvrirent la Terre à la mort du Christ. Le quinzième cierge qui reste allumé représente le corps du Christ. Au début il reste caché derrière l'autel, puis avec un grand bruit il est amené devant les fidèles sur le devant, symbole de la Résurrection. Alors ceux-ci se levaient et partaient en silence. Ambiance!

Durant le règne de louis XIV, on court en foule écouter ces offices dans les églises de Paris, surtout pour la musique attractive qu'écrivent Charpentier, Delalande, Couperin ou Lambert. Ces offices deviennent des concerts mondains, ces offices donnés aussi dans les couvents nécessitent un droit d'entrée qui avoisinait celui de l'entrée à l'opéra!

C'est donc pour une cérémonie très signifiante, hautement dramatique que Charpentier va composer un grand nombre de pièces.

Trois offices donc composés chacuns de trois nocturnes formés chacun de trois psaumes, d'un verset et de son répons puis de trois leçons (lectures) suivies de leur répons. Très longs offices donc.

Ces nocturnes composées des Lamentations de Jeremie chantées (les Leçons), de commentaires de Saint Augustin sur les psaumes et des Epitres de Saint Paul aux Corinthiens.


Dans les Lamentations, le prophète y pleure la ruine de Jerusalem et l'expulsion du peuple qui y vivait. Chacun des 5 versets est précédé de vocalises sur les premières lettres de l'alphabet hébreux: Aleph, Beth, Ghimel, Daleth... rappelant la langue dans laquelle ces lamentations ont été écrites.

Charpentier a composé trente et une Leçons (beaucoup non enregistrées).

Deux périodes de compositions, la première au début des années 70 dans un style ornementé typiquement français lancé par Lambert. Les moyens expressifs les plus aboutis du style français font de ces pièces des chefs d'oeuvre de la musique sacrée peu imitées.

Charpentier utilise des intervalles de tierce majeure que la voix gravit par ton apportant une gravité majestueuse. L'ornementation est très développée surtout ce qui concerne les parties pour voix seule. Les vocalises sur les lettres hébraïques donnent lieu à des mélismes très développés "en enluminure". Charpentier va utiliser une dramatisation de la langue: rythmes complexes, tremblements, ligne de chant très vocalisée, le tout évoquant un peu le madrigal monteverdien mais aux harmonies assez complexes. Cette première manière très décorative répond aussi aux besoin du texte: mettant en relief par ces moyens expressifs nettement un mot ou un passage du texte.

L'emploi du silence hache la progression musicale, rappelle constamment l'idée de la mort. La voix s'arrête successivement après les mots deficerent (ils défaillaient) ou silencio répété trois fois appuyant l'effet. Ailleurs, évoquant la soif des nourrissons au désert le discours s'interrompt à la basse de façon itérative, les voix s'interrompent, effet saisissant et tragique.

Les manuscrits de Charpentier, toujours très précis mentionnent les voix utilisées, des religieuse par exemple: Mère Sainte Cécile, Mère Camille et Mère Desnot, les deux premières en voix de dessus, la troisième en haute-contre réservé aux hommes habituellement, mais ici confié à une alto. Le niveau virtuose des partitions montrent que ces religieuses pouvaient rivaliser sans difficultés avec les chanteurs du théatre.

Plus tard (années 90) Charpentier travaille pour les Jésuites (église Saint-Louis de Paris). Ici il dispose d'effectifs plus importants notemment instrumentaux ce qui lui permet de développer le rôle expressif de ceux-ci.

Le style de Charpentier se simplifie, les vocalises sont réduites, les dissonnances deviennent fréquentes, la musique plus sobre, le contrepoint complexe, l'harmonie est très variée, modulant sans cesse.

Musique de l'émotion dans une recherche d'épure. Un sommet.

La discographie se développe.
Personnellement je recommande très chaudement les trois disques de Gérard Lesne et Seminario musicale qui chacun s'efforce de recomposer l'office du mercredi, du jeudi et du vendredi, car malheureusement aucune série complète ne nous est parvenue, les pièces de Charpentier étaient écrites séparément, pour l'occasion puis dispersées, mélangées.







En son temps, on a dit beaucoup de bien de ce disque que je ne connais pas:



Pour la route et HS: si vous trouvez ça, ne réflechissez pas, achetez-le: des leçons de ténèbre de François Couperind'un style très dépouillé interprété par un génie.




Biblio: Catherine Cessac, Marc-Antoine Charpentier, Fayard, 1988

Merci Vartan, ca m'aide à comprendre pourquoi j'aime !
Je participe avec mes moyens et à ma maniére.....
Je ne peut pas commenter du point de vue de la tehcnique musicale ni même lithurgique mais je retrouve dans la description de Vartan quelque chose que j'ai toujours ressentit à l'ecoute de "la leçon des tenebres"
Une sorte d'étonement devant l'harmonie du paradoxe.
C'est étonant d'entendre aussi "concretement" une sorte d'apogé du croisement de l'espoir et du sombre.
La leçon suppose qu'il y à encore quelque chose à apprendre, a faire, a esperer....Les ténebres que le present s'arrete; que tout s'obstrue...
Je trouve que l'on entend cela dans cette piece (c'est peut être pas le mot ???)
Sans doute cela a à voir , outre la technique musicale ? avec la tentative même de cette musique.....? Ici je trouve que la profondeur pleinement assumer ne veut pas dire lourdeur et que légerté n'a rien mais alors rien du tout à voir avec superficialité....De la musique verticale....."Cela" s'envole et "cela" s'enfonce mais ne s'etend pas....Enfin moi je l'entend comme cela....

entropie a écrit:

Une sorte d'étonement devant l'harmonie du paradoxe.
C'est étonant d'entendre aussi "concretement" une sorte d'apogé du croisement de l'espoir et du sombre.

+1, cette ambivalence fait la profondeur de cette musique assez unique je trouve.

Citation :

Ici je trouve que la profondeur pleinement assumer ne veut pas dire lourdeur et que légerté n'a rien mais alors rien du tout à voir avec superficialité....De la musique verticale....."Cela" s'envole et "cela" s'enfonce mais ne s'etend pas....Enfin moi je l'entend comme cela....

C'est la gravité.

Tu décris les choses avec beaucoup de subtilité, je n'aurais pas su le dire ainsi.

Moi je dis: 2 topics sur Charpentier c'est beaucoup trop!

Bon, je vais essayer de trouver ça, je suis dans ma période j'essaie les baroques... (ça risque de ne pas durer)
Je n'en parle pas trop parce que je n'ai pas grand chose à dire.
J'ai essayé un peu de Gibbons, un peu de Couperin... Même quand j'aime bien, ça ne me passionne pas.

Merci pour la présentation du sujet! (luxueuse comme d'habitude)

J'ai ce disque là: je vais l'écouter.

Mince, je l'ai oublié dans ma liste, il faut que je l'ajoute.

DavidLeMarrec a écrit:

Mince, je l'ai oublié dans ma liste, il faut que je l'ajoute.

J'ai l'impression que c'est la fin de l'état de grâce ou je me trompe?

Vous me cherchez vous me trouverez!

sofro a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Mince, je l'ai oublié dans ma liste, il faut que je l'ajoute.

J'ai l'impression que c'est la fin de l'état de grâce ou je me trompe?

Mais non, mais non, c'est simplement que vous êtes chaque fois à commenter si précisément ma prose, je ne veux pas être désobligeant et faire tourner notre relation autour de moi seul, voyez-vous. Aussi de temps à autre, je vous rends de petites visites.

Je me suis un peu replongé dans Charpentier avant de réagir, mais il me faut féliciter Vartan pour son excellente présentation du contexte, du contenu et du style de ces Leçons.

Les ouvrages de Catherine Cessac sur Charpentier sont, oui, des incontournables, très précis sur la musique, y compris pour la biographie que cite Vartan.

Je ne connais Niquet que dans les Motets, mais c'est admirable de continuité de couleurs, de volubilité. Peut-être un brin nerveux pour les Leçons.

vartan a écrit:

Pour la route et HS: si vous trouvez ça, ne réflechissez pas, achetez-le: des leçons de ténèbre de François Couperind'un style très dépouillé interprété par un génie.

C'est fait et ecouté.
Merci du conseil !

As-tu aimé? C'est quand même très austère...

Oui j'aime beaucoup....j'en suit à la deuxieme écoute consecutive.
Austere ? Tu disait dépouillé, je croit...Je trouve que c'est plus proche....On est en direct avec l'essentiel....et bizarement du coup je trouve ca plutot accessible du coup...Pas besoin de fouiler pour arriver a comprendre-ressentir....Le flot est tendu....mais pas tranchant....C'est probablement sombre....Mais serein et pas déseperer du tout...enfin c'est comme ca que je l'entend....Il y a pas d'epaisseur entre la musique et "moi" ici donc ca me parle....surement pas trés clair ce que je dit la mais si ca répond pas a la question "est que tu aimes" dit la moi je veut bien essayer de faire mieux....En parler,meme mal, je l'ai déja dit je croit que ca m'aide a comprendre ce que je ressent et donc a le ressentir plus fortement et plus finement.
Et puis ca ne manque pas de nerfs....de fibre nerveuse..pas expressive à grand flots mais quand même.....

Ta réponse me convient parfaitement. J'ai le même sentiment en écoutant ceci, c'est direct, essentiel. Transcendant!

Content si j'ai pu te faire découvrir ce trésor.

Merci a toi !

J'ai emprunté ça:



Pour l'instant je n'ai écouté que le début, au casque, ça m'a semblé très beau.

Tu nous en diras plus ?

entropie a écrit:

Tu nous en diras plus ?

Oui, bien sûr!

Up.

J'écoutais ce soir les Leçons de Couperin, d'un dépouillement bouleversant. Christie sait à merveille jouer de cette sobriété. Hogwood, comme souvent avec les non spécialistes dans ce répertoire (l'Amadis/Lully de McGegan, par exemple), ne transporte pas tout à fait.


Alors, Xavier ?

Alors je ne l'ai pas écouté et justement je vais le mettre.

Xavier a écrit:

Que dire à part que c'est beau?
Ca ne me déplaît pas du tout, c'est d'une sérénité et d'une simplicité très appréciable, mais je ne mettrais pas le jeudi ou le vendredi juste après quoi...
Dans ce genre de musique, je suis toujours plus admiratif des interprètes (vraiment remarquables ici) que du compositeur...

Les deux sont indissociables dans ce genre de musique, il y a largement une part de recréation. Quand tu lis les partitions de Lully, tu en fais vraiment ce que tu veux. Une ligne de basse, une mélodie à la voix, les dessus, et parfois quelques voix intermédiaires, mais ensuite, le caractère, l'inégalité des rythmes... ad libitum.

Bon je ne suis pas encore au bout du disque, mais je dois dire que le second répons est particulièrement délicieux.
Encore une fois, comme tu le dis, je pense que les interprètes y sont pour beaucoup.

Je trouve au contraire qu'on sent bien la variété en enchaînant les trois jours (qui ne sont qu'une reconstitution pour l'enregistrement à partir de pièces séparées).

vartan a écrit:

Je viens de réécouter mes leçons et à l'époque plus séduit par celles de couperin (deller et todd) j'étais complètement passé à côté ou mon oreille n'était tout simplement pas encore prête. Je m'y étais même ennuyé.
Donc pour ajouter ma pierre à l'édifice que vartan à commencé je dirais bien qu'il n'y ait pas grand chose a ajouter:

Que de belles lamentations, des tons qui confèrent vraiment aux chants une fascinante gravité, une
profondeur à la hauteur des Lamentations.Un équilibre parfait d'une douce musique et d'une diction parfaite des chants
Ca vous plonge dans un mutisme. Y a juste à écouter et se laisser transporter.
C'est vraiment d'une grande originalité. Souvent ponctuée de silences qui renforcent encore un peu plus la solennellité de
l'ensemble.
Merci pour tes lumières vartan

Je n'ai pas encore celle du jeudi. Sont-elles a l'image des deux autres ?

Tiens, tu n'entends pas le livreur Amazon qui sonne chez toi ?

vartan a écrit:

Tiens, tu n'entends pas le livreur Amazon qui sonne chez toi ?

Tu ne lis pas en fait . Relis :
Ca vous plonge dans un mutisme.

En tout cas, pas besoin de parler pour faire la vaisselle.

En première page du fil vartan fais référence a ce cd.
Ici uniquement la troisième leçon du mercredi, du jeudi et du vendredi suivit de cinq méditations pour le carême .
On reste ici très proche des interprétations de "Il seminario Musicale"
Toujours dans ces lamentations aux tons très austères .Très planant.
Musicalement plus riche je trouve (Niquet?). Une diction des voix peut être moins légère. Mais c'est très beau.

Découverte tout à l'heure des leçons de Ténèbres du Mercredi Saint dans la version de Lesne (Atom ) et c'est tout à fait le genre d'austérité mais à la fois de richesse que j'aime beaucoup, ça plonge dans un sentiment de recueillement immense.
J'ai trouvé fascinant d'écouter les liens également entre les voix et le continuo, parfois en homophonie parfaite, d'autres fois simplement en accompagnement très orné, c'est magnifique, je ne saurais pas trop quoi ajouter...
Dans ce disque, la diction "originale" est restituée, ce qui ne m'a pas du tout gêné, au contraire, puisque j'y était un peu plus habitué. Parfois j'ai trouvé des incohérences, je ne sais pas si c'est volontaire ou si ce sont les chanteurs qui avaient du mal mais en tout cas certains u étaient bien prononcés u mais d'autres fois o voire ou. Tant qu'à prendre parti pour une diction plutôt "inhabituelle", autant aller jusqu'au bout et ne pas faire de mélanges bizarres.
Bref, un disque magnifique qui me donne encore envie d'explorer dans ce domaine (décidément, il y a des tonnes de choses que je dois approfondir).

Wolferl a écrit:

c'est tout à fait le genre d'austérité mais à la fois de richesse que j'aime beaucoup, ça plonge dans un sentiment de recueillement immense.J'ai trouvé fascinant d'écouter les liens également entre les voix et le continuo, parfois en homophonie parfaite, d'autres fois simplement en accompagnement très orné, c'est magnifique, je ne saurais pas trop quoi ajouter...

Oui des lamentations qui confèrent au chant quelque chose de fascinant, une certaine gravité, une expressivité du langage qui renforce leur profondeur . Un style à la française qu'on entend pas chez ses contemporains. ( Couperin peut être ). Ca faisait longtemps que j'avais pas réécouté . Que c'est beau .

Wolferl a écrit:

Parfois j'ai trouvé des incohérences, je ne sais pas si c'est volontaire ou si ce sont les chanteurs qui avaient du mal mais en tout cas certains u étaient bien prononcés u mais d'autres fois o voire ou. Tant qu'à prendre parti pour une diction plutôt "inhabituelle", autant aller jusqu'au bout et ne pas faire de mélanges bizarres.

Jamais vraiment fait attention à cette diction du "o"

?
Vartan ?

Pour les "u", je pense que c'est simplement qu'en tant que voyelle très difficile, comme les voyelles les plus fermées ("i" également), les chanteurs utilisent toutes sortes de stratagèmes pour la timbrer correctement.

Certains professeurs de technique italienne prêchent même pour chanter les "o" comme des "a" dans l'aigu, parce que ça ne s'entend pas et que c'est plus confortable.

Ca m'étonnerait fort que ce soit l'esprit des chanteurs de Lesne, mais en revanche, que les "u" sonnent différemment selon les chanteurs et les hauteurs, ça ne m'étonne pas démesurément. Je n'avais pas remarqué ça non plus dans ces disques.

DavidLeMarrec a écrit:

Pour les "u", je pense que c'est simplement qu'en tant que voyelle très difficile, comme les voyelles les plus fermées ("i" également), les chanteurs utilisent toutes sortes de stratagèmes pour la timbrer correctement.

Certains professeurs de technique italienne prêchent même pour chanter les "o" comme des "a" dans l'aigu, parce que ça ne s'entend pas et que c'est plus confortable.

Ca m'étonnerait fort que ce soit l'esprit des chanteurs de Lesne, mais en revanche, que les "u" sonnent différemment selon les chanteurs et les hauteurs, ça ne m'étonne pas démesurément. Je n'avais pas remarqué ça non plus dans ces disques.

Tiens je me suis fais ces remarques en écoutant Tito Schippa; mais c'est HS…

Wolferl a écrit:

Parfois j'ai trouvé des incohérences, je ne sais pas si c'est volontaire ou si ce sont les chanteurs qui avaient du mal mais en tout cas certains u étaient bien prononcés u mais d'autres fois o voire ou. Tant qu'à prendre parti pour une diction plutôt "inhabituelle", autant aller jusqu'au bout et ne pas faire de mélanges bizarres.

Oui ça arrive, mais le mélange ne me gêne pas. Par contre quand le "u" de Alleluia est trop appuyé ça choque encore un peu mon oreille, trop habituée au "ou" dans ce cas précis.

J'adore cette magnifique version (que je ne peux comparer avec aucune autre n'ayant écouter que celle là).
Effectivement, comme dit atomlegend, "planant", c' est un bon terme. Très calme, profond...
Une ténébreuse lumière qui s'écoute recueilli.

La version Niquet a été réédité en collection éco :


Je confirme que c'est sublime.
Pour ce qui est des chanteurs, c'est excellent : Auvity est déjà présent et le très bon Alain Buet est de la fête.
On est dans un registre assez austère, mais Charpentier le maîtrise très bien avec toujours cette expressivité exacerbée.

Les Méditations pour le Carême qui suivent sont aussi très belles, très lumineuses. La musique de Charpentier me semble toujours être d'une ferveur énorme.

C'est une réédition de la version dont parle Play dans son message ?

Hidraot a écrit:

C'est une réédition de la version dont parle Play dans son message ?

Oui.

Merci pour l'info ! Je vais partir me chercher ça !

Play a écrit:

J'adore cette magnifique version (que je ne peux comparer avec aucune autre n'ayant écouter que celle là).
Effectivement, comme dit atomlegend, "planant", c' est un bon terme. Très calme, profond...
Une ténébreuse lumière qui s'écoute recueilli.

Très joliment dit.
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles

Ce sont les Leçons H120/121 et l'autre je ne sais plus. C'est pour basse.
Il faudrait mettre les numéros à chaque fois, car en fait personne ne parle des mêmes oeuvres j'ai l'impression.

J'ai beaucoup aimé les 3 leçons de ce disque en tout cas. Beaucoup de ferveur, très belle voix ...

De toute façon, le chanteur est immortel... (pardon... je sors )

C'est-à-dire que l'on a pris l'habitude de parler d'offices des ténèbres plutôt que des leçons. Apparemment les leçons que tu as écoutées appartiennent à des offices différents. Tu as les psaumes et les répons avec ou juste les leçons ?

Hidraot a écrit:

C'est-à-dire que l'on a pris l'habitude de parler d'offices des ténèbres plutôt que des leçons. Apparemment les leçons que tu as écoutées appartiennent à des offices différents. Tu as les psaumes et les répons avec ou juste les leçons ?

Je crois effectivement que ça appartient à des offices différents. Quand je rentrerai chez moi, je donnerai les numéros H dans le catalogue des oeuvres.

J'ai écouté les Leçons de Ténèbres du Mercredi Saint, interprétées par Judith Nelson, Anne Verkinderen, René Jacobs, Wieland Kuijken, William Christie, et Konrad Junghänel.

C'est à la fois touchant, élaboré, et empreint d'une très grande piété. Les interprètes servent très bien la musique.

Bref, pour une première rencontre avec Charpentier, c'est très engageant. Je retiens particulièrement le Répons "Tristis est anima mea", que je connaissais déjà, et qui m'a donné envie de découvrir ces Leçons.

Oriane a écrit:

J'ai écouté les Leçons de Ténèbres du Mercredi Saint, interprétées par Judith Nelson, Anne Verkinderen, René Jacobs, Wieland Kuijken, William Christie, et Konrad Junghänel.

C'est à la fois touchant, élaboré, et empreint d'une très grande piété. Les interprètes servent très bien la musique.

Bref, pour une première rencontre avec Charpentier, c'est très engageant. Je retiens particulièrement le Répons "Tristis est anima mea", que je connaissais déjà, et qui m'a donné envie de découvrir ces Leçons.

Comme souvent dans le répertoire baroque, il y a dans les enregistrements «anciens» des premiers baroqueux (ceux-ci datent de 1978-1982) une ferveur, une chaleur qu'on ne retrouve que très rarement dans des enregistrements ultérieurs - même si, depuis, la technique vocale, la facture des instruments, les connaissances musicologiques ont permis des réalisations bien plus affutées.

Ces Leçons de ténèbres-là, c'est vraiment (avec les premiers Haendel de Malgoire) une de mes madeleines préférées (et les La Tour de couverture étaient si beaux, en grand format, à l'époque des vinyles. Content de voir qu'ils peuvent aussi toucher de tout jeunes mélomanes par leurs seules qualités musicales.

(Cela dit, les disques de Lesne signalés un peu plus haut sont excellents aussi.)