Vincent Dumestre et Le Poème Harmonique

Un des ensembles de musique ancienne et baroque que je préfère le plus.

Dumestre explore un répertoire souvent superbe, il choisit très bien ses chanteurs (très impliqués et qui passent très bien au disque) et a la chance d'être très bien capté par Alpha.


Je connais les disques suivants :

Le faux-bourdon d'introduction est sublime avec un très bel équilibre des voix et un accompagnement discret mais efficace à l'orgue. Suivent trois magnifiques lamentations intercalées de répons.
Le Ricercar XIX de Quagliati qui se trouve au milieu de l'album est splendide, avec des dissonances proches de ce que l'on trouve dans le madrigal, mais ici c'est de la musique instrumentale.
Et puis Guillon, Marzorati et Lefilliâtre c'est du grand luxe.



On a ici trois courtes œuvres théâtrales de Saracini / Caccini, Malvezzi et Belli. J'ai une préférence pour le Sospiri d'amanti. L'Orfeo Dolente reste un peu déclamatoire mais il y a un vrai dramatisme.



Le théorbe de Moscardo est excellent, et le répertoire est plutôt rare. Il y a beaucoup de pièces purement instrumentales, mais les audaces d'écriture sont fabuleuses (Tasteggio soave).



C'est un album avec seulement de la musique sacrée et c'est superbe. Les deux faux-bourdon qui ouvrent et ferment l'album sont excellents et moins monotone que l'on pourrait le penser. Mention spéciale pour le cornet à bouquin de William Dongois, qui est à la fois juste et expressif.


Je n'ai jamais été déçu par cet ensemble au disque. Je les ai vu en début de cette année en concert à Rouen (Combattimento et d'autres œuvres de la même époque) et c'était excellent, très belle performance de Mauillon en Testo.

Parmi ses plus grandes réussites au disque, il y a effectivement ce Cavalieri, totalement vertigineux, et puis je trouve Aux Marches du Palais prodigieusement réussi - quand on voit ce que la tradition a fait de ces petites rengaines, et ce que Dumestre recrée, ou plutôt invente !

Je ne connais que ces trois là, déjà cités : Aux marches du Palais ; Cavalieri et Nova Metamorfosi. Ils sont... merveilleux. Ces chanteurs ont une homogénéité de timbre au disque (et en live ! pour les avoir vu dans le programme Nova Metamorfosi, c'est sidérant de perfection) qui est absolument superbe.

J'ai aussi les Carnets de voyages, que j'aime moins et que j'écoute moins souvent.

J'ai aussi les Carnets de voyage et je les écoute aussi moins souvent. C'est très divertissant, et toujours aussi bon au niveau interprétatif mais on atteint pas les sommets des autres albums (je crois que c'est surtout dû aux qualités intrinsèques des œuvres).

Oui, c'est ce que je pense aussi

Un must-have :

Ca doit être superbe

Edit : même si je soupçonne des ornementations à l'italienne à fond, comme dans son Hermione

C'est très beau en effet... mais tous les disques de ces Leçons que j'aie pu écouter sont très beaux en fait.

(Oui WoO, je tourne ma veste si je veux.)

Celui-là est épatant.

J'ai adoré leurs disques et leurs concerts, il y a quelques années, mais j'avoue que j'en suis un peu revenu. A force de les réécouter, on perçoit les tics, le fond de sauce, la composition un peu trop accrocheuse avec une vague folk baroqueux (même problème avec Pluhar). Mais ça reste très beau, et Dumestre semble de toute façon parti pour d'autres aventures.

Je suis aussi réservé sur Dumestre - je ne juge pas sur ses enregistrements, mais sur 2 spectacles vus :
Le Bourgeois gentilhomme
Cadmus et Hermione.

On a au départ un choc visuel : la m e s, et en particulier les costumes et décors sont superbes - mais au delà :
Vocalement, c'est souvent moyen
On a déjà parlé de la diction, pseudo archaique

Au bout du compte, ça ne tient pas la distance - je me souviens de m'être rapidement ennuyé durant le Bourgeois, moins durant Cadmus - j'irai revoir Atys avec intérêt, mais surement pas Cadmus.

Montfort

Bertram a écrit:

[A force de les réécouter, on perçoit les tics, le fond de sauce, la composition un peu trop accrocheuse avec une vague folk baroqueux (même problème avec Pluhar).

Même impression, même si je trouve que Pluhar, c'est encore cent fois pire, et pour le coup franchement inécoutable.

Pluhar c'est souvent très affirmé baroque-variet (ce qui ne m'empêche pas d'aimer certains des CDs très pros), pour Dumestre c'est pas du tout sur le même plan. La seule chose qu'on peut reprocher à son ensemble vocalement, c'est les ornementations à l'italienne quand ça n'a pas lieu d'être, mais je ne comprends absolument pas comment on peu qualifier ça de moyen, c'est juste faux...

Atys c'est Christie.

Mon préféré, c'est le Moulinié. Quelle musique !

Pour ce que j'ai pu entendre, Nova Metamorfosi en tête.
C'est un répertoire qui ne laisse pas d'espace aux excès de cordes pincées. Ces frottements de dingues...

Ensuite, le Cavalieri, un peu dans le même genre mais moins ultime.
Puis, de belles choses dans le Belli et le Guédron (au milieu de quand même pas mal de gling-gling).

Zeno a écrit:

Mon préféré, c'est le Moulinié. Quelle musique !

J'avais été assez déçu, surtout par la présence de nombreux pastiches italiens. En fin de compte, j'avais peu du meilleur de Moulinié...

Je voudrais vraiment que le trio Šašková / Grange / Cigana nous fasse un disque...

Et puis il y a le Cantique de Moïse.

Era a écrit:

Pluhar c'est souvent très affirmé baroque-variet (ce qui ne m'empêche pas d'aimer certains des CDs très pros), pour Dumestre c'est pas du tout sur le même plan. La seule chose qu'on peut reprocher à son ensemble vocalement, c'est les ornementations à l'italienne quand ça n'a pas lieu d'être, mais je ne comprends absolument pas comment on peu qualifier ça de moyen, c'est juste faux...

Citation :

Atys c'est Christie.

Sans blague !!??? Quel scoop !

M.

Je voulais signaler que le programme que Vincent Dumestre et son ensemble ont joué un peu partout la saison dernière, mais notamment à l'Opéra Comique en février, venait de sortir en disque chez Alpha.



Le disque est intéressant surtout pour ce Fiera di Farfa de Marazzoli. L'absence de livret traduit (ou de surtitres) avait posé des problèmes à tout le monde lors de la représentation à l'Opéra Comique. Avec la traduction sous les yeux, on a moins l'impression de s'emmerder une demi-heure pour le privilège d'entendre deux airs assez beau, notamment le dernier qui est la parodie de Combattimento (je l'apprends en lisant le livret, ça m'était moins évident en salle).

Malheureusement, la pièce n'a pas été coupée, donc c'est une grosse piste de trente minutes, pas très pratique à naviguer.

Pour le reste du programme, je n'ai pas réécouté, mais c'est surtout parce que l'interprétation à l'Opéra Comique ne m'avait pas bouleversée (en fait, surtout le Lamento de la Ninfa qui m'avait déçu car bien trop rapide).

Il y avait déjà un sujet : https://classik.forumactif.com/interpretes-f9/le-poeme-harmonique-t4607.htm?highlight=po%e8me+harmonique

Le Marazzoli avait été surtitré à Rouen, et je comprends que sans le texte on s'ennuie un peu.
C'est surtout leur Combattimento que j'avais trouvé excellent avec un Mauillon très investi.

Froberger a écrit:

Le disque est intéressant surtout pour ce Fiera di Farfa de Marazzoli. L'absence de livret traduit (ou de surtitres) avait posé des problèmes à tout le monde lors de la représentation à l'Opéra Comique. Avec la traduction sous les yeux, on a moins l'impression de s'emmerder une demi-heure pour le privilège d'entendre deux airs assez beau, notamment le dernier qui est la parodie de Combattimento (je l'apprends en lisant le livret, ça m'était moins évident en salle)

Je dois à l'honnêteté de préciser que si, il y avait des livrets en salle, et la parodie était très réperable, dans le texte comme dans la musique (mais j'étais prévenu...). Sinon, à part cette parodie, l'oeuvre est un témoignage, mais musicalement sans intérêt à mon sens.

Et au contraire j'ai adoré le Lamento.

alexandre. a écrit:

C'est surtout leur Combattimento que j'avais trouvé excellent avec un Mauillon très investi.

Leur continuo était assez lourd (violoncelle, viole de gambe, lirone et basse de violon pour les cordes frottées, je crois) et c'était pas très en place à Paris, pas mal de décalages (liés aussi à la lourdeur de ce dispositif), et Mauillon aussi trébuchait un peu dans le texte à force de tempi débridés.
Sinon, c'était quand même très investi de sa part, et tout à fait beau dans l'ensemble. Mais par rapport à la concurrence écrasante, ça ne révolutonnait pas le paysage. Si Rouen était un peu plus tard, avec des ajustements ou plus d'aisance, ce pouvait être plus habité, sans doute.

J'abonde dans ton sens David, aussi bien pour ton appréciation du Combatimento (sauf que bien sûr, pour moi, la présence d'un joueur exclusivement pour la lirone dans le continuo augure de très bonnes choses pour l'opéra que Vincent Dumestre monte pour l'année prochaine !!!), que pour celle du Lamento. Je l'ai beaucoup aimé, mais justement, je disais qu'il y avait beaucoup d'attente pour enfin entendre le Lamento qui est le point fort de l'oeuvre.

Je parlais du Lamento de la Ninfa, en fait.

Oui, celui de la Fiera est pas mal, mais enfin, c'est au sens le plus strict du terme beaucoup de bruit pour rien, cette oeuvre.

DavidLeMarrec a écrit:

Je parlais du Lamento de la Ninfa, en fait.

Il devait y avoir du rhum dans ton lait-cassis ce soir là. Même cette version est meilleure !!!

DavidLeMarrec a écrit:

Oui, celui de la Fiera est pas mal, mais enfin, c'est au sens le plus strict du terme beaucoup de bruit pour rien, cette oeuvre.

C'est intéressant quand même.

Mais dans le genre parodie, le spectacle de Favart/Mourret à l'Opéra Comique reste incomparable...

Froberger a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Je parlais du Lamento de la Ninfa, en fait.

Il devait y avoir du rhum dans ton lait-cassis ce soir là. Même cette version est meilleure !!!

Je ne te permets pas, est-ce que je commente tes goûts pour les gambes hypertrophiées qui sont rugueuses et impossible à jouer au tempo et avec la justesse, moi ?

Citation :

DavidLeMarrec a écrit:

Oui, celui de la Fiera est pas mal, mais enfin, c'est au sens le plus strict du terme beaucoup de bruit pour rien, cette oeuvre.

C'est intéressant quand même.

Tout à fait, j'étais ravi que ce soit programmé, et assez content de ma soirée. C'est bien aussi que ce soit documenté.
Mais l'oeuvre n'a quand même à peu près aucun intérêt, ça n'empêche pas. Cependant il fallait la jouer et l'écouter pour s'en rendre compte, et je suis ravi que ça ait été fait.

Citation :

Mais dans le genre parodie, le spectacle de Favart/Mourret à l'Opéra Comique reste incomparable...

La parodie elle-même n'était pas de Mouret mais de Duni. C'était pas mal du tout, un bel effort assez complet, mais ici aussi, on se heurte à la limite intrinsèque des oeuvres.

J'espère plus de la parodie d'Atys, j'ai lu des parodies de ce type (Arlequin, roi de Sérendib qui parodie Callirhoé ou Pierrot Cadmus...) beaucoup plus piquantes, même si la construction en est toujours très décousue.

Dumestre est passé par l'Ecole du Louvre ; j'en déduis qu'il ne peut pas être totalement mauvais !

Je sais, oui ; c'est une contribution parfaitement inutile

J'ai écouté Les quatre chemins de la mélancolie de Daniel Brel (1950 - ) par ces interprétes.

Musique somptueuse et méditative, magnifiée par un son des interprètes d'une finesse et d'un esprit ... fantastique. Une très belle découverte de ce compositeur et de ces très grands musiciens.

Je viens d'écouter Firenze 1616,

Spoiler:

Quelques airs (Saracini, Caccnini) : Je suis très réservé sur ce début de cd, après avoir lu des critiques dithyrambiques. Quelle lourdeur dans le continuo, après les versions Savall et Pluhar (si!), je ne m'y retrouve pas du tout.

Il rapimento (Caccini, collaborations extérieures) : le "son" de Dumestre est ici bien mieux adapté. Il fait cependant de cette oeuvre une sorte d'oratorio religieux, je ne sais pas si c'est dans l'esprit de la composition.

Orfeo Dolente (Belli) : Là, c'est oui tout de suite! Les chanteurs sont en place, l'accompagnement assez idéal. En fait, je trouve souvent le Poème assez dolent et ce ton n'est pas adapté à des airs qui se veulent très aériens comme ceux des Nuove Musiche de Caccini.

Pas trouvé de sujet sur les Airs de Cours... donc je place l'info ici...

Sortie prévue en octobre 2015 d'un disque d'airs de Cours, avec bien sûr Vincent Dumestre et le Poème Harmonique, mais aussi Marc Mauillon, Claire Lefilliâtre, Serge Goubioud et Bruno Le Levreur.

Au programme Cléreau, Costeley, Le Roy ou encore Le Blanc...

Ce soir, envie irrépressible de réécouter quelques-unes de mes plages préférées du Poème Harmonique:


• BOYER: Que feray-je? / Allons vieille imperfaite (anonyme) / GUÉDRON: Bien qu’un cruel martire / LE BLANC: Les mariniers adorent un beau jour
Claire Lefilliâtre (soprano), Bruno Le Levreur (contre-ténor), Serge Goubioud (ténor), Marc Mauillon (baryton), Vincent Dumestre / Le Poème Harmonique
Paris, II & VI.2015
Alpha


• GUÉDRON: Récit d’Alcine: Noires fureurs. Cessez mortels de soupirer / TESSIER: J’aime la dizaine / GUÉDRON: A Paris sur petit pont. Qu’on ne me parle plus d’amour
Claire Lefilliâtre (dessus), Marc Pontus (haute-contre), Serge Goubioud (taille), Marco Horvat (basse), Vincent Dumestre / Le Poème Harmonique
Paris, IV.2001
Alpha


• Le 31 du mois d’août. Aux marches du palais
Claire Lefilliâtre, Serge Goubioud (chant), Marco Horvat (chant et vielle à archet), Vincent Dumestre / Le Poème Harmonique
Paris, XII.2000
Alpha

Et comme à chaque fois:

Tout ce que j’aime dans l’air de cour Louis XIII: l’humeur noire archaïsante et la rude gaillardise. Et puis l’élan jubilatoire des Mariniers de Le Blanc! (Souvenir ému, aussi d’une très, très belle soirée d’il y a un peu plus de trois ans à la salle Cortot...)
Quant au disque de vieilles chansons françaises, c’est un de ceux que j’aurai le plus écouté depuis sa sortie (et qui me met souvent les larmes aux yeux.)

Même si le français restitué est un peu du n’importe quoi, ça donne une vraie saveur, a fortiori avec ces voix-là (après y avoir longtemps renaclé, j’ai fini par aimer les ornementations de Claire Lefilliâtre - et j’ai toujours adoré l’histrionisme de Goubioud) - et puis la texture merveilleuse ces cordes pincées, le grain de ces violes!

Benedictus a écrit:

(Souvenir ému, aussi d’une très, très belle soirée d’il y a un peu plus de trois ans à la salle Cortot...)

Ne m'en parle pas! J'avais passé une soirée merveilleuse pour ce concert! à tel point que je m'étais précipité sur les disques du Poème Harmonique sur le sujet!

Aux marches du palais me fait bien envie !

Allez, hop, mode "recherche" .

Benedictus a écrit:

Tout ce que j’aime dans l’air de cour Louis XIII: l’humeur noire archaïsante et la rude gaillardise.  Et puis l’élan jubilatoire des Mariniers de Le Blanc! (Souvenir ému, aussi d’une très, très belle soirée d’il y a un peu plus de trois ans à la salle Cortot...)

Et Ô combien est aimable de Le Roy, bien sûr.

Effectivement, Les Mariniers est l'un des quelques airs que je chante le plus volontiers dans la rue, les couloirs, les escaliers… « Les Cypriens n'adoraient que Vénus… »

Pareil, j'adore le disque des chansons anciennes ; et pour moi en tout cas, ce n'est pas la réminiscence de l'enfance : j'en ai découvert la plupart via ce disque, et ai adoré tout de même.

Quant à Alcine, j'ai tellement aimé cet extrait que j'ai étudié les tablatures de luth alto français et les ai transcrites pour clavecin, ai corrigé les fautes et ajouté des contrechants… juste pour pouvoir en jouer la VO (différente de celle de Dumestre, grosses différences de rythme) et les deux extraits non gravés par Dumestre… (Avec deux anciens membres actifs de cet auguste forum, d'ailleurs.) C'est dire le pouvoir de fascination de cette poignée de minutes.

Je viens de tomber là-dessus:

Spoiler:

Bien tentant !

Polyeucte a écrit:

Benedictus a écrit:

(Souvenir ému, aussi d’une très, très belle soirée d’il y a un peu plus de trois ans à la salle Cortot...)

Ne m'en parle pas! J'avais passé une soirée merveilleuse pour ce concert! à tel point que je m'étais précipité sur les disques du Poème Harmonique sur le sujet!

Oui! (C'était même peut-être bien la première fois que j'avais le plaisir de te croiser, non? Et puis, le contexte était très particulier - trois jours après les attentats de République...)

DavidLeMarrec a écrit:

Et Ô combien est aimable de Le Roy, bien sûr.

Heureuse, non? Et puis Belle qui m'avez blessé de Guédron... En fait, tout ce disque est une tuerie...

DavidLeMarrec a écrit:

Effectivement, Les Mariniers est l'un des quelques airs que je chante le plus volontiers dans la rue, les couloirs, les escaliers… « Les Cypriens n'adoraient que Vénus… »

Pareil - enfin, que je fredonne, parce que chanter, hum...

DavidLeMarrec a écrit:

Pareil, j'adore le disque des chansons anciennes ; et pour moi en tout cas, ce n'est pas la réminiscence de l'enfance : j'en ai découvert la plupart via ce disque, et ai adoré tout de même.

Pour moi, qui en connaissais quelques-unes depuis l'enfance (notamment les deux que j'ai réécoutées hier soir), ça a été plus qu'une réminiscence d'enfance, tant justement Dumestre fait entendre autre chose - comme le renversement du souvenir par une perspective complètement neuve (quelque chose d'assez proustien, comme quand on découvre dans Le Temps retrouvé, qu'on peut aller à Guermantes en prenant par Méséglise - «c'est la plus jolie façon.»)

DavidLeMarrec a écrit:

Quant à Alcine, j'ai tellement aimé cet extrait que j'ai étudié les tablatures de luth alto français et les ai transcrites pour clavecin, ai corrigé les fautes et ajouté des contrechants… juste pour pouvoir en jouer la VO (différente de celle de Dumestre, grosses différences de rythme) et les deux extraits non gravés par Dumestre… (Avec deux anciens membres actifs de cet auguste forum, d'ailleurs.) C'est dire le pouvoir de fascination de cette poignée de minutes.

Et vous l'avez enregistrée, cette VO?
D'une manière générale, c'est assez caractéristique de ce répertoire-là du Poème Harmonique: des choses apparemment toutes simples (même si en fait très raffinées) mais qui ont ce pouvoir de raptus (ça fascine sur le coup, et ça vous reste en tête à un degré incroyable.)

Rubato a écrit:

Aux marches du palais me fait bien envie !
Allez, hop, mode "recherche" .

Rubato a écrit:

Je viens de tomber là-dessus:

Spoiler:

Bien tentant !

Je ne connais, donc, que le premier disque de ce coffret (mais c'est sans doute très bien.)
Et puis, si tu ne l'as pas déjà, le disque Cœur est vraiment une priorité.

En voyant les titres de l'album Aux marches du palais, je me suis rendu compte que j'en connaissais une bonne partie, par d'autres interprètes "non classiques".

Rubato a écrit:

En voyant les titres de l'album Aux marches du palais, je me suis rendu compte que j'en connaissais une bonne partie, par d'autres interprètes "non classiques".

Ah, ben, oui, surtout par chez toi, J'ai vu le loup, le renard et le 31 du mois d'août, c'est roots.
Mais tu verras, ils réinventent ça dans une espèce de XVIIᵉ imaginaire, où la Bretagne se mêle aux Pays d'Oc avec une sorte d'archaïsme raffiné. Ça n'a aucune authenticité, mais c'est tellement beau et tellement prenant...

*

Tiens, d'ailleurs, plutôt que Savall ou Antonini, c'est eux qu'il faudrait inviter à donner une intégrale Beethoven à la PP - transcription pour consort de viole, théorbes, archiluths et vielles à roue, avec flûtes à bec, guimbardes et cornets à bouquin pour l'harmonie; et puis bien sûr, la 9ᵉ à un partie avec une traduction de Schiller en français restitué (j'imagine bien Goubioud entonnant: «Jouée, belle étïn'célle divine, fille de l'assëm'blée des dieusses...»)

Oui, là, c'est un gag.

Benedictus a écrit:

Polyeucte a écrit:

Benedictus a écrit:

(Souvenir ému, aussi d’une très, très belle soirée d’il y a un peu plus de trois ans à la salle Cortot...)

Ne m'en parle pas! J'avais passé une soirée merveilleuse pour ce concert! à tel point que je m'étais précipité sur les disques du Poème Harmonique sur le sujet!

Oui! (C'était même peut-être bien la première fois que j'avais le plaisir de te croiser, non? Et puis, le contexte était très particulier - trois jours après les attentats de République...)

Je ne crois pas qu'on s'était croisés... mais oui c'est vrai que l'ambiance était particulière... J'avais oublié les circonstances!

Il me semble pourtant bien... J'étais en compagnie de David ce soir-là: vu la jauge de Cortot, difficile d'imaginer qu'il ne t'ait pas vu (et qu'il n'ait pas fait les présentations, même très brièvement - après tout, je n'ai pas la mine à ce point patibulaire); où alors ça ne s'est fait qu'au Persée de Dauvergne, Rebel et Bury au TCE?

Benedictus a écrit:

Il me semble pourtant bien... J'étais en compagnie de David ce soir-là: vu la jauge de Cortot, difficile d'imaginer qu'il ne t'ait pas vu (et qu'il n'ait pas fait les présentations, même très brièvement - après tout, je n'ai pas la mine à ce point patibulaire); où alors ça ne s'est fait qu'au Persée de Dauvergne, Rebel et Bury au TCE?

Oui, plutôt au Persée je crois. Je n'avais pas croisé David salle Cortot. J'étais en bas et il était en haut il me semble.

Rubato a écrit:

Je viens de tomber là-dessus:

Spoiler:

Bien tentant !

Je l'ai reçu ce midi, et j'ai écouté l'album "Aux marches du palais" Un régal, ces anciennes chansons que je n'avais pas entendues depuis des lustres.

Et puis dans cette interprétation, elles prennent une autre dimension.
Very Happy !

Et Cœur?

Benedictus a écrit:

Et Cœur?

Que veux-tu dire ?

T'es-tu procuré ce disque d'airs de cour de la fin XVIᵉ siècle, intitulé Cœur? Une merveille.

Benedictus a écrit:

T'es-tu procuré ce disque d'airs de cour de la fin XVIᵉ siècle, intitulé Cœur? Une merveille.

Non, je ne l'ai pas (pour l'instant !   ).

Ce matin j'ai écouté le volume "Plaisir d'amour" (coffret chansons d'autrefois & chemins de mélancolie) et c'est du même tonneau que "Aux marches du palais", avec ici quelques instrumentaux.

Un vrai plaisir, avec de superbes sonorités instrumentales; et encore une fois, entendre ces vielles chansons souvent fredonnées, dans cette interprétation, c'est vraiment une redécouverte.

Il me reste à écouter les compositions de Daniel Brel.

Rubato a écrit:

Je l'ai reçu ce midi, et j'ai écouté l'album "Aux marches du palais" Un régal, ces anciennes chansons que je n'avais pas entendues depuis des lustres.

Et puis dans cette interprétation, elles prennent une autre dimension.
Very Happy !

Y a bien six ou sept ans que je n'ai pas écouté cet album, mais j'en ai encore des souvenirs tout émus ! Entre celui-là, et Nova Metamorfosi...

Rappel des titres: (coffret chansons d'autrefois & chemins de mélancolie)

Aux marches du palais:

Spoiler:

Plaisir d'amour

Spoiler:

J'hésitais à acheter. Mais là … vous m'incitez.

Elles datent de quand ces chansons ?

Faites à partir de versions écrites fin XVIIIe début XIXe, souvent. La notice que je n'ai pas sous la main au boulot détaille ça. (Hélas pas les arrangements choisis, le détail de la recomposition / restitution.)

Cœur, ça va, c'est fin XVIe, donc ça doit satisfaire ton snobisme tomber dans tes goûts, même si ça reste de la jolie monodie et pas des choses acétiques ou sophistiquées.

Les airs populaires sont assez sophistiqués par les arrangements, mais je ne me figure pas totalement si tu ne trouveras pas ça trop vainement futile.

Ça démarre même au XVè (J'ai vu le loup / Le roi Renaud / La Pernette).

Dans la notice du coffret, il n'y a "que" les textes.
Par contre il est indiqué que l'on peut retrouver les notices musicologiques sur leur site...mais je n'ai rien trouvé.

La structure du site a changé depuis, oui. Avant on trouvait toutes les notices chez Outhere…