MERCREDI 13 ET JEUDI 14 SEPTEMBRE 2023 – 20H
Grande salle Pierre Boulez, Philharmonie de ParisGustav Mahler —
Symphonie n° 3Orchestre de Paris
Chœur de femmes de l’Orchestre de Paris
Chœurs d’enfants et de jeunes de l’Orchestre de Paris
Semyon Bychkov, direction
Christa Mayer, contralto
Richard Wilberforce, chef de chœur
Rémi Aguirre Zubiri, Edwin Baudo, Désirée Pannetier et Béatrice Warcollier, chefs de chœur associés
Igor Yuzefovich, violon solo
Retour de Semyon Bychkov à la tête de l'Orchestre de Paris
deux ans après une Résurrection qui avait marqué les grandes retrouvailles du chef et de l'ensemble.
On a retrouvé le même parti pris qu'en 2021 : des tempos très étirés, des sonorités creusées aux cordes, des phrasés longs et articulés, au service d'une interprétation qui cherche la spiritualité. C'était mené
ohne Hast, le premier mouvement intense et clairement agencé, d'une couleur plutôt rustique, le dernier apaisé et mettant en valeur les cordes dans un beau nuancier de teintes profondes (on était déjà presque dans la 9e symphonie). Les mouvements intermédiaires souffraient un peu à mon sens du manque de contraste avec les I et VI, Bychkov s'en tenant à des tempos retenus. Christa Mayer s'en est bien accommodée pour un beau Chant de minuit, et les chœurs d'enfants et de femmes ont cloché avec verdeur.
Je ne suis pas complètement sûr que la lecture de Bychkov convenait parfaitement à l'orchestre. Sa battue en avant et sa lenteur ont donné lieu à quelques ajustements en direct : la nature s'est éveillée au I dans une certaine pagaille et pas toute en même temps (j'y étais le mercredi). J'ai cru voir le trompettiste solo ajuster sa respiration dans un passage où il a trois traits successifs. Il a respiré trop tôt la première fois (sans couaquer hein). Les cors ont fait une belle introduction avant des passages plus inégaux dans la suite de la symphonie. Mais dans l'ensemble tous se sont appliqués à respecter la vision de Bychkov. Très beau trombone de Jonathan Reith. Retour au pupitre de violon solo de Igor Yuzefovich, du BBC Symphony Orchestra, qu'on avait aperçu pour quelques concerts en 20-21 et qui était déjà là pour la 2e de Mahler. Je l'entendais pour la première fois dans de longs passages solistes, c'était remarquable. On entendait aussi au hautbois Rebecka Neumann, deuxième soliste à l'OP depuis peu, concentrée d'abord, plus libérée ensuite avec de beaux phrasés.