Henri Pousseur(1929-2009)ou le style et l'idée

Henri Pousseur .Compositeur belge né le 23 juin 1929 à Malmedy, mort le 6 mars 2009.


"Henri Pousseur a étudié au Conservatoire de Liège entre 1947 et 1952 auprès de Pierre Froidebise et André Souris qui l’ont orienté vers la musique de Webern. Il rencontre Pierre Boulez en 1951 et Karlheinz Stockhausen deux ans plus tard, grâce auquel il travaille au Studio de Cologne – où il compose Séismogrammes – et participe régulièrement à partir de 1954 aux cours d’été de Darmstadt. De cette période datent ses premières œuvres importantes avec les Symphonies à quinze Solistes et le Quintette à la mémoire de Webern, Scambi pour bande qu’il réalise au Studio de phonologie de Milan (1957), Mobilepour deux pianos et Répons. Il fonde le Studio de Bruxelles en 1958.

Aux années cinquante marquées par le sérialisme post-webernien qu’il met en jeu dans ses œuvres autant qu’il l’analyse dans ses écrits, succèdent les années soixante essentiellement dominées par sa rencontre avec Michel Butor, qui l’accompagnera jusque dans ses dernières œuvres, et par la composition de Votre Faust et de Couleurs croisées pour orchestre (1967). C’est également le moment où il met au point la « théorie des réseaux », dans son écrit « L’Apothéose de Rameau » (1968), l’élargissement de sa technique sérielle par l’intégration de musiques du passé. Il enseigne à l’université de Buffalo (1966-1968) et fonde le Centre de recherches musicales en Wallonie en 1970 avec Pierre Bartholomée et Philippe Boesmans. Il compose, en hommage à Schoenberg, Die Erprobung des Petrus Hebraïcus et sa version française Le procès du jeune Chien, alors qu’il prend la direction du Conservatoire de Liège en 1975. De 1984 à 1987, il dirige l’Institut de pédagogie musicale à Paris et bénéficie d’une importante résidence de compositeur à l’université de Louvain de 1993 à 1998 au cours de laquelle il compose notamment le cycle Aquarius-memorial dédié à Karel Goeyvarts.

Comme Boulez et Stockhausen, Pousseur a déployé une intense activité théorique en regard de ses propres œuvres, avec de nombreux articles de première importance. La dimension esthétique est également omniprésente et il sera l’un des rares musiciens à répondre pertinemment à « Contradiction du langage sériel » de Nicolas Ruwet ou aux critiques de Lévi-Strauss de la célèbre « Ouverture » à Le cru et le cuit.

À l’exception de quelques œuvres parues chez Universal Edition (Vienne), l’essentiel de son œuvre est publiée chez Suvini Zerboni (Milan). Ses archives sont déposées à la Fondation Sacher à Bâle."

Ircam-Centre Pompidou, 2011 /Sources Alain Poirier

J'ai toujours eu envie d'écouter Paysages Planétaires son oeuvre concrète/acousmatique avec Michel Butor, mais pas encore trouvé le temps (ça dure 3h30..).

Presque contemporain Karel Goeyvaerts (1923-1993) fut à la fois un ami et un confrère musicien, auquel Pousseur consacra en hommage le cycle Aquarius-memorial . Beaucoup de parallèles et d'entrecroisements, entre leurs oeuvres.Dommage que ce compositeur soit un peu laissé de côté aujourd'hui, lui qui déclarait que « La musique a pour tâche de présenter ‘l’essence’ dans le temps et l’espace » -


ZUM WASSERMANN (1984) composer: Karel Goeyvaerts
SPECTRA conducted by Filip Rathé
recorded on 17 February 2021, Music Centre De Bijloke, Ghent
www.spectraensemble.com

musicians:
Pieter Jansen, violin
Jeroen Robbrecht, violin
Bram Bossier, viola
Peter Devos, cello
Ben Faes, double bass
Tille Van Gastel, flute
Luk Nielandt, oboe
Cédric De Bruycker, clarinet
Wim Van Volsem, bassoon
Simon Haspeslagh, english horn
Frankie De Kuyffer, trumpet
Pieter Vandermeiren, trombone
Lukas Huisman, piano
Frank Van Eycken, percussion
Filip Rathé, conductor

Pour l'écouter/ https://youtu.be/dsCTvVg61eA?si=BKeIgkLHrJy9nsJ6

bambou a écrit:

J'ai toujours eu envie d'écouter Paysages Planétaires son oeuvre concrète/acousmatique avec Michel Butor, mais pas encore trouvé le temps (ça dure 3h30..).

Il y a d'autres oeuvres moins longues,il a beaucoup produit .Pour moi, ses oeuvres ,comme ses mélodies avec orchestre m'ont toujours impressionné.Je ne pensais pas ,qu'il n'y ait pas de post sur lui. Voilà,Il est sûrement mal fait, mais il est fait.

Henri Pousseur: Caractères (1961)

Henri Pousseur (1929-2009) : Caractères, due pezzi per pianoforte (1961) -- Steffen Schleiermacher, pianoforte

Pour l'écouter/ https://youtu.be/S4yfCoN5KpI?si=rx5oj2dhSGr7_B-v

Une maîtrise du sérialisme déjà impressionnante.

Pousseur/ Quintette a la memoire d'Anton Webern / 1955


Quintette à la mémoire d'Anton Webern · Henri Pousseur · Pierre Bartholomée · Musiques Nouvelles
Musiques Nouvelles 2012

Pour l'écouter/ https://youtu.be/mJVB5P43No8?si=0brWYA74riVDD4T_

Les litanies d'icare font partie de cet hommage au compositeur Karel Goeyvaerts,dans Aquarius-Memorial cité plus haut. L'oeuvre est beaucoup plus profonde et grave dans son ensemble et elle comprend 4 parties différentes..Rzewski est vraiment remarquable ici. Ce morceau ne constitue seulement ,que la première partie de cet hommage.

Pousseur : Aquarius-Memorial
1 / Les litanies d’icare ·
2 / Danseurs gnidiens cherchant la perle clémentine ·
3 / Les fouilles de jérusona
4 / Icare aux jardins du verseau  
Henri Pousseur · Pierre Bartholomée · Frédéric Rzewski · Académie Beethoven Cyprès 2009

Pour l'écouter/ https://youtu.be/LyJDgs1s-kE?si=CPS1ORp2uuxT1Z0O

PS/ j'avais seulement écouté cette oeuvre qu'en partie,mais chaque partie est formidable , c'est pour moi,vraiment un chef-d'oeuvre, quand on l'écoute dans sa totalité.C'est une oeuvre qui dégage une certaine puissance , et une grande force intérieure.Pousseur y est vraiment génial.Sûrement ,l'une des plus belles oeuvres de notre époque. Icare aux jardins du verseau  est tout simplement époustouflant.

"De 1964 à 1966, Pousseur compose Apostrophe et six Réflexions, pour piano, et, en 1967, toujours avec Butor, Couleurs croisées, pour grand orchestre. Cette dernière page, immense fresque sonore se développant à partir du chant intégrationniste américain We Shall Overcome, emblématique des mouvements pour les droits civiques, consacre (et cela, avant l'achèvement définitif de Votre Faust) l'éclatante viabilité de son concept d'harmonie généralisée : son langage harmonique évolue du chromatisme à la consonance grâce à des transformations qui mettent en jeu la monodie, l'homophonie, l'antiphonie et la polyphonie. Mnémosyne, « monodie pour voix ou instrument solo ou chœur à l'unisson » (1968), tirera de ce singulier concept un système d'improvisation conçu afin d'articuler et de développer une... mélodie. Pousseur développera ce système d'improvisation dans Mnémosyne II, pour effectif variable (1969), sous-titré « système d'improvisation individuelle ou collective sur la base de Mnémosyne », et dans Icare apprenti (1970), où il s'applique à « un nombre indéfini d'interprètes ». Pédagogue dans l'âme, il donne des cours à Darmstadt de 1957 à 1967, et son activité d'enseignant le conduit à la Musikhochschule de Cologne (1962-1968), à la Musik-Akademie de Bâle (1963-1964), puis à l'université de l'État de New York à Buffalo (1966-1968). Rentré en Belgique, il fonde en 1970, à Liège, avec notamment Pierre Bartholomée et Philippe Boesmans, le Centre de recherches et de formation musicales de Wallonie (C.R.F.M.W.). Cinq ans plus tard, il prend la direction du Conservatoire de Liège, dont il va rénover profondément les méthodes pédagogiques, le transformant en un lieu dynamique de transmission, ouvert à toutes les musiques." https://www.universalis.fr/encyclopedie/henri-pousseur/3-citations-et-collages/

Icare Apprenti (1970) HENRI POUSSEUR (version du Laps Ensemble) Live
LAPS Ensemble à l’Académie Royale de Belgique
jeudi 7 décembre 2017
Nao Momitani, piano
Dejana Sekulic, violon
Jérémie Ninove, violoncelle
Rudy Mathey, clarinettes
Amaury Geens, saxophone
Romain Garitte, trombone

Gilles Gobert, Gilles Doneux, Pierre Slinckx
Laptops
Geoffrey François
gestion des sons

Claude Ledoux
direction

Pour l'écouter/ https://youtu.be/mWwtPsikrCM?si=JxDzHvYBcJOwZhsp

Henri Pousseur: Les Éphémérides d'Icare 2 (1970)

Les Ephémérides d'Icare 2 pour soliste et ensemble (1970) 50’
[soliste principal (grande extension), concertino de trois (aigu, moyen, grave) et quatre quatuors aux sonorités aussi homogènes que possible, occupant chacun un large ambitus, du grave à l'aigu]
à Luis de Pablo, Pierre Bartholomée, Marcelle Mercenier, etc.
les sept Planètes qui constituent la trame de l'oeuvre sont dédiées chacune à l'un des musiciens principaux, y compris, en tête, l'organisateur du concert, chef de l'ensemble Alea qui assurait le Ripieno. Les quatre autres noms sont: Francette Bartholomée, Georges Dumortier, Wieland et Sigiswald Kuijken.
Création au Theatro Real de Madrid dans la série de concerts Alea, pendant la période pascale de 1970.
Pierre Bartholomée dirigeait, Marcelle Mercenier était soliste principale.

Pour l'écouter/ https://youtu.be/U5iQC0egUzU?si=Cs3Hrj7oPH0yFx2t

Henri Pousseur / Couleurs croisées pour orchestre



Couleurs croisées pour orchestre · Henri Pousseur · Pierre Bartholomée · Orchestre Philharmnique de la Communauté Française
Pousseur: Couleurs croisées, La Seconde apothéose de Rameau

Couleurs croisées est une pièce pour grand orchestre composée en 1967, commandée par la Koussevitzky Foundation in the Library of Congress et créée le 20 décembre 1968 à Bruxelles sous la direction de Pierre Boulez. Ecrit comme une représentation de l'image que Pousseur se faisait des États-Unis — le pays de son commanditaire et de ses amis Cage, Tudor et al, du pop-art et du jazz —, image nourrie par un séjour personnel à Buffalo comme professeur et par les écrits de son ami Michel Butor sur l'Amérique, ce « poème symphonique » (cf. Pousseur, note du livret mentionné) veut « raconter la manière dont [lui] apparaissait "l'histoire" de ce pays et celle du "rapport entre les groupes sociaux qui le constituent" », frappé qu'était le compositeur « par la situation ethnique (et d'ailleurs aussi économique) à la fois très bigarrée et très déchirée, vivante et conflictuelle dont ce grand pays, à quelque titre un résumé
[...] de toute notre planète, est le théâtre. »
https://www.erudit.org/en/journals/circuit/2005-v15-n2-circuit3620/902361ar.pdf

Pour l'écouter/ https://youtu.be/3H40izjyJl8?si=6jzBzluG9UCd4b0d

Henri Pousseur (1929--2009), La Rose des Voix, en collaboration avec Michel Butor (1926--), pour quatre haut-parleurs, quatre quatuors vocaux, quatre chœurs et huit musiciens (1982)
Michel Butor, Amid Chakir, Marianne Pousser, Françoise Walot

D. Verkinderen, M. Barbier, P. Poot, J. Depuydt
A. Van Outryve, B. Van Den Berghe, P. Van Isacker, F. Hofsteenge
L. Monbaliu, A.-M. Rogiest, S. Leys, F. Vanhulle
C. Nieuwehuysen, J. Bekker, A. Magri, P. Coene

Les Compagnons du Champeau (E. Poiré)
L'Ensemble vocal (M.-C. Remy)
La Marlagne (J. Derhet)
Amaryllis (M. Binamé)
Jehan Lebel (J. Fourgon)

J.-P. Peuvion, G. List, P. Valana, J.-P. Urbano, D. Pousseur, F. Danloy, M. Debrulle, A. Cirri
Henri Pousseur, conductor

Pousseur s'appuie souvent sur des textes de Butor,pour des oeuvres chorales et multidirectionnelles comme celle-ci.Une sorte d'oratorio profane scènique ,avec de nombreux participants.On peut être séduit ,comme être réfractaire à ce genre d'oeuvres.Perso, ce n'est pas ce qui m'interesse le plus chez lui, mais comme toute musique, c'est assez subjectif.

Pour l'écouter/ https://youtu.be/c955m0x4cG0?si=dA4ehOELmQEbszc6

Henri Pousseur: La seconde apothéose de Rameau, Musikkollegium Winterthur, Pierre-Alain Monot

L'oeuvre est très boulezienne dans sa forme et sa structure,pourtant elle date de 1981.Elle est paraît il , remplie de citations et de collages, dont je ne peux vraiment rien dire sérieusement.Il vaut mieux se rapporter à l'article très sérieux de Michel Gonneville.
https://www.erudit.org/fr/revues/circuit/2001-v12-n1-circuit3612/902239ar/

Pour l'écouter/ https://youtu.be/JKq0CFE5fIY?si=k9nmlqeYx_rMK7H1