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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Jeu 31 Aoû 2023 - 11:56
Cololi a écrit:
Ouai l'intégrale Brillant ... l'extrait était très beau. J'avais l'impression de me retrouver avec l'harmonie d'un romantique pas précoce du tout ... sur des jeux XIX° ... mais avec la clarté des jeux baroques ! Bon ... je vais voir si j'écoute ça prochainement par disque.
En attendant tout l'album est disponible en flux, tu peux picorer quelques autres pistes pour voir si ça te plaît autant – je trouve que toutes les toccate per la levatione se ressemblent chez lui, mêmes procédés, donc peut-être que tout le disque n'est pas nécessaire.
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Jeu 31 Aoû 2023 - 14:14
2. Génération Grand Siècle
1631 - Nicolas LEBÈGUE : Livres I & III (Symphonie) 1632 - Guillaume NIVERS : Livres I (Suite du 6e ton, Cromorne & basse de trompette) & III 1637 – Bernardo STORACE : Pastorale, Bergamasca, Passagagli sopra La 1637 - Dietrich BUXTEHUDE : Chaconnes en mim BuxWV 160, rém BuxWV 161 1640? – Pedro de ARAÚJO – Batalha du sixième ton 1643 – Johann Adam REINCKEN : Fugue en solm 1644 – Joan CABANILLES : Verso 49, Tiento 57 « à la mode d'Italie » 1649 ou 1655 - Jacques BOYVIN : Livres I (Ton 2, dialogue de récits de cromorne) & II (ton 3, dessus de cornet séparé, grand dialogue à 4 chœurs) 1650? – André RAISON : Messe du premier ton, « Laissez paître vos bêtes », « Le vive le Roy des Parisiens » 1650 ou 1653 Gilles JULLIEN : Suite du Cinquième ton 1653 - PACHELBEL : Chaconne en sol (reconstruction Michael Belotti), Ein feste Burg P.106, autres chaconnes 1653 – Georg MUFFAT : Ciacona en sol
Voilà une première occasion d'entendre autre chose que les pièces d'orgue les plus célèbres, et qui peuvent satisfaire pleinement certaines oreilles.
D'abord, c'est l'âge d'or français : encore plus que Couperin, Marchand, Grigny ou Clérambault, je chéris Jacques Boyvin et André Raison. Boyvin parce que ses récits ressemblent à de véritables phrases de tragédie LULLYste, avec un poids rhétorique – et quasiment prosodique – assez incroyable. La première fois que j'en ai entendu (à l'aveugle, pendant que le titulaire de Saint-Gilles d'Étampes s'exerçait), j'étais persuadé d'entendre une transcription d'opéra, sans parvenir à retrouver la scène… Sur les instruments spécialisés de Bolbec et Champagnole, on se régale de toutes les saveurs d'anches propres à la facture française ! Raison pour son entrain chantant, là aussi j'y entends une urgence beaucoup moins formelle que dans les messes de ses successeurs, une façon de jeter la mélodie qui sonne avec beaucoup moins de hiératisme – et beaucoup plus de personnalité, peut-être aussi parce qu'on en entend moins souvent. Ses Noëls sont en tout cas bien moins littéraux, plus ornés, plus apprêtés, davantage récrits que chez ses célèbres successeurs Dandrieu, Daquin, Corrette, Balbastre… Je trouve une sorte de fureur dans le contrepoint de « Laissez paître vos bêtes » – accentuée par la registratione et l'élan imprimé par Jean-Christophe Revel.
Les Français, d'une manière générale, privilégient d'emblée les recueils d'orgue qui regroupent par tons (il faut s'adapter aux tempéraments de chaque instruments, certaines tonalités peuvent y sonner particulièrement mal) les morceaux propres à l'ordinaire de la messe catholique – différentes sections prévues entre les parties de la célébration en latin. Ce peut aussi être en alternance avec des textes d'hymnes qu'on chantait en plain-chant – tout le monde à l'unisson, sur des mélodies qui avaient été remises au goût du jour, mais qui conservent toujours leur aspect « grégorien » –, chaque pièce d'orgue venant faire respirer le texte et l'orner musicalement. Comme toujours dans le langage français de cette époque, tout est très normé, mais la saveur un peu dansante de cette musique reste assez irrésistible à mon gré. Nivers et Jullien valent tout à fait le détour (surtout dans les merveilleuses interprétations que j'ai sélectionnées pour vous), et Lebègue a déjà toutes les caractéristiques et qualités des grands corpus ambitieux des générations suivantes.
Côté Allemagne, si Reincken reste assez austère (école du Nord) et bien moins singulier qu'au clavecin, trouvé-je, on remarque le triomphe du goût contrapuntique. Et en particulier chez deux compositeurs majeurs très bien documentés par le disque, Buxtehude (au Nord) et Pachelbel (au Sud), qui se connaissaient et s'estimaient. Un petit nombre de pièces figées contient toutes les œuvres de leurs catalogues (Préludes, Toccatas, Fugues, Fantaisies, Ricercari, Chaconnes, Canzone et paraphrases sur les hymnes luthériennes). J'ai un faible pour Pachelbel, un peu plus expansif, mais ce baroque allemand n'est pas nécessairement le plus avenant si l'on ne s'intéresse pas à la logique propre à chaque forme et si l'on ne connaît pas un peu les thèmes des hymnes les plus célèbres. Quoi qu'il en soit, énormément de propositions sur des orgues d'époque, plusieurs intégrales… je vous en ai proposé quelques-unes, mais n'étant pas ce que j'écoute le plus souvent, je suis loin d'en avoir fait le tour. Muffat, lui, a étudié auprès de LULLY et Corelli, son style est donc beaucoup plus international (on le compare souvent à Haendel, dans l'esprit) et l'on entend nettement l'influence italienne dans son goût pour des chaconnes plus mélodiques et chatoyantes que la concurrence.
Je vous ai aussi réservé des versions très typées des Ibériques : pour le Bracarien Araújo sur une superbe machine brabançonne de Helmond (les orgues baroques flamands sont peut-être les plus beaux au monde, toutes factures confondues… et on peut y jouer énormément de répertoires, y compris tardifs !) et pour le Valencien Cabanilles sur un pouêt-pouêt local, à la basilique de Vila-real. Leur langage reste moins marqué par les évolutions du centre de l'Europe, mais nettement plus mobile que leurs prédécesseurs (hors Arauxo).
Le bonbon de la sélection réside bien sûr dans les pièces extraverties et très inventives du méconnu Bernardo Storace, témoin de la place pionnière des Italiens… (recommandation de Mandryka ! )
→ Outre ces Storace assez irrésistibles qu'il faut absolument essayer, je vous recommande bien sûr en priorité les chouchous et princes à la fois de la mélodie et de la rhétorique, Boyvin & Raison. La chaconne de Muffat que je ne vous ai sélectionnée est aussi particulièrement réjouissante. Mais la vedette de cette sélection, c'est évidemment la chaconne en sol de Pachelbel reconstruite par Michael Belotti (et qui n'apparaît donc que dans l'intégrale CPO), avec des appuis dansés et un galbe mélodique très français, mais avec une rigueur de développement à l'allemande. Pièce absolument jubilatoire, l'une des pièces d'orgue que j'ai le plus écoutées de ma vie, alors que je ne la connais que depuis deux ans… C'était celle de la fameuse conversion de la Chaise-Dieu ; de retour à Paris, j'avais passé deux après-midis à tester toutes les pistes, recouper toutes les programmes, les compositeurs, les genres, les tonalités possibles… comme il s'agissait d'une reconstruction présente seulement dans une intégrale pas encore achevée, il m'avait fallu beaucoup de patience, mais je suis si heureux de l'avoir identifiée et de la réécouter encore et encore… cette œuvre célèbre vraiment le bonheur simple et motorique de la musique, c'est un peu l'Inextinguible de Pachelbel. (Et c'est tellement différent du reste de son catalogue que je m'interroge vraiment sur la part de reconstruction et sur mon envie de commander des compositions à Michael Belotti !) Ne manquez pas non plus ses Variations sur Ein feste Burg (le choral écrit par Luther), qui deviennent un feu d'artifice assez invraisemblable !
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Mar 5 Sep 2023 - 11:49
3. Le baroque triomphant
1660 – Johann KUHNAU : Sonates sacrées, chaconnes 1661 – Georg BÖHM : Variations-Partitas sur les hymnes 1665 – Nicolaus BRUHNS : Choralphantasie « Nun komm, der Heiden Heiland » 1668 – François COUPERIN : Messe pour les Paroisses, Messe pour les Couvents 1669 – Louis MARCHAND : Livres I et III 1672 – Nicolas de GRIGNY : Livre d'Orgue 1674 - Pierre du MAGE : Livre d'orgue 1676 – Johann Bernhard BACH (l'Ancien) : Ciacona 1676 – Nicolas CLÉRAMBAULT : Premier Livre d'Orgue
C'est le moment de parler des grands noms de l'orgue français ! Grand style à la fois dansant et hiératique, au sommet duquel on place en général les deux messes de Couperin d'une part, d'une hauteur de ton remarquable, la messe et les hymnes de Grigny d'autre part, un peu plus saillants ; chez Marchand, j'entends peut-être un brin plus de majesté, chez Pierre du Mage, de noirceur, et chez Clérambault, moins de drame, davantage de galanterie… mais ces nuances se déploient véritablement à la marge. On sent très bien que tous ces compositeurs procèdent de la même matrice, et s'inscrivent dans un style commun.
Le fonctionnement est le même que précédemment : les pièces sont écrites dans un ton donné, pour s'adapter à un type de tempérament sur un instrument précis (mais en général les tons choisis sont les plus courants, et donc jouables sur tous les orgues), et leur description contient certes le moment de la messe ou le verset de l'hymne, mais surtout la registration : « tierce en taille » (c'est-à-dire que la mélodie est dévolue à la taille, ni en haut ni en bas de l'accord, et jouée par un jeu qui contient de forces harmoniques de tierce), « basse de cromorne » (la mélodie est à la basse, tenue par le jeu de cromorne, évoquant la basse de hauytbois et présent sur tous les orgues de l'époque), « dialogue sur les grands jeux » (on utilise les jeux d'anches et les mixtures, en changeant de clavier pour créer des effets de question-réponse), etc. Les préludes d'entrée et de sortie sont joués sur le plein-jeu (avec un son brillant), l'offertoire est toujours très impressionnant sur les grands jeux d'anches et ses accords massifs…
Tout cela est renforcé par la typicité des orgues choisis : les jeux d'anche (qui imitent le hautbois, disons) sont particulièrement saillants et nasillards dans la facture française – et plus l'orgue est ancien (par exemple ceux de Guimiliau, 1680, Seurre, 1699, ou La Chaise-Dieu, 1727), plus le son est typé. En avançant dans le temps, les facteurs semblent avoir cherché (les fous !) davantage de fondu dans la combinaison des jeux (fonds et anches, types des mixtures, etc.).
Je n'ai plus d'Italiens ni d'Espagnols à cette date ! Ils ne reviennent quasiment plus sur mes radars. Il est vrai que la facture d'orgue s'est également ralentie dans ces pays, mais il existe forcément des compositeurs, et je ne les ai jamais rencontrés. Une piste pour une future mise à jour / élargissement de cette notule.
Chez les Allemands, je n'ai sélectionné que des luthériens pour cette génération (Kuhnau est plus du centre que du Nord, basé à Leipzig) ! Donc beaucoup de chorals avec variations, particulièrement vivants : « Nun komm, der Heiden Heiland » de Bruhns s'emballe (un peu comme le Choral de Luther par Pachelbel), les partitas (des variations en réalité) de Georg Böhm rivalisent d'élégance et de finesse dans leurs trouvailles, et pour les pièces libres, je vous ai mis de côté des ciaccone absolument réjouissantes de Kuhnau – la fa mineur, quoique calme, a un beau mouvement tournoyant à la française, et dispose quelques glissements chromatiques assez postLULLYstes ! Le plus étonnant, ce sont évidemment les Sonates bibliques de Kuhnau, des séquences très brèves censées alternée avec les récits de l'Écriture, absolument figuralistes, quasiment du mickeymousing ! Le Combat de David et Goliath est assez emblématique de la chose ; la plupart des versions sont enregistrées sur clavecin, mais on en trouve sur orgue, je vous les ai proposées (avec l'intégrale Molardi de Brilliant, ou Leonhardt).
On trouve peu de choses de Johann Bernhard Bach I (l'Ancien, car son fils a aussi été compositeur), cousin au second degré de Jeansèbe, mais cette belle chaconne calme et douce enregistrée par Molardi dans son anthologie de la famille Bach me ravit tout à fait.
→ J'ai probablement un faible pour Pierre du Mage et les hymnes de Grigny, mais c'est vraiment une affaire de goût et les instruments utilisés permettent davantage de varier les plaisirs, je crois, que le changement entre les compositeurs de cette génération ! Vous pouvez aussi vous faire le petit plaisir d'écouter tous les offertoires des compositeurs français (et les finals des hymnes de Grigny). Dans ma sélection discographique, je vous ai proposé quelques-uns des orgues les plus réjouissants pour ce répertoire (Saint-Michel-en-Thiérache, La Flèche, Saint-Maximin, Seurre, Sainte-Croix de Bordeaux, Saint-Guilhem-le-Désert, Sarlat, Chapelle de Versailles, Poitiers…). Je n'ai pas hésité à en proposer un assez grand nombre pour les corpus qui sont très bien servis au disque, pour rendre justice à la diversité des possibles : des pièces d'une part, des sons d'autre part. → Je trouve ces Allemands-là particulièrement accessibles… il faut bien sûr essayer les sonates figuratives de Kuhnau, mais elles ne sont pas nécessairement très passionnantes sur la longueur, je vous conseille plutôt de vous régaler de ses chaconnes, de la grâce inventive des variations de Böhm ou de la grande fantaisie-choral (là aussi, des variations) de Bruhns.
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Dim 10 Sep 2023 - 13:09
4. Le style Louis XV
1680 – Jean-Adam GUILAIN : Deposuit potentes de sede (Suite 3e ton) 1682 – Jean-François DANDRIEU : Noëls, Messe de Pâques 1683 – Rameau 1685 – Johann Sebastian BACH : L'Art de la Fugue 1694 – Louis-Claude DAQUIN : Livres de Noëls 1707 – Michel CORRETTE : Offertoire 1713 – Johann Ludwig KREBS : Trios pour orgue
À partir de la génération 1680 se ressent une significative inflexion dans le style.
L'imposition du style galant
L'Académie Royale de Musique (i.e. l'Opéra) avait déjà consacré le triomphe du style galant avec le succès gigantesque des ballets à entrées – des opéras fragmentés, où chaque acte se déroule dans un nouveau lieu, avec une nouvelle intrigue et de nouveaux personnages (L'Europe galante et Les Feſtes vénitiennes de Campra, ou encore Les Surprises de l'Amour, Les Feſtes d'Hébé, Les Indes Galantes et bien d'autres opéras-ballets de Rameau).
Dans le même temps, les librettistes et compositeurs livrent les meilleurs opéras sérieux de langue française de toute la période baroque, sur des textes particulièrement sombres (beaucoup moins de héros récompensés, de résolutions miraculeuses et autres dei ex machina qu'à l'époque de LULLY) : Louis XIV, sous l'influence de Mme de Maintenon, se détourne de ce type de divertissement profane, et l'on sent que les coudées sont plus franches pour écrire une œuvre d'art en tant que telle, et pas simplement un panégyrique côté de la figure royale. Le Prologue devient d'ailleurs purement allégorique après la mort de Louis XIV, souvent une sorte d'annonce symbolique du sujet de l'œuvre à venir.
Et, alors même que les livrets n'ont jamais été aussi intenses, la musique aussi variée, raffinée et dramatique… la quasi-totalité de ces œuvres ambitieuses sont des échecs, tandis que le public se passionne pour l'opéra-ballet. C'est l'équivalent du style rococo qui triomphe : la décoration au-dessus du discours. Des scènes pastorales ou pittoresques, des intrigues naïves sans enjeu, de la musique qui sert la danse et la mise en scène plutôt que l'action ou la déclamation.
La chose se développe dès les dernières années du XVIIe siècle, mais ce goût atteint audiblement le répertoire d'orgue plutôt à partir de la Régence et du règne de Louis XV.
L'aîné de la triade Dandrieu-Daquin-Corrette, Jean-François Dandrieu, conserve audiblement des références Grand Siècle, nous léguant une messe, et d'un style un tout petit peu plus noble et élevé ; mais les trois sont surtout célèbres pour leurs livres de Noëls traditionnels sur lesquels ils écrivent de petites variations, en exaltant davantage qu'aux périodes précédentes l'esprit pastoral. Jusque dans la solennelle Messe de Pâques, Dandrieu trouve le moyen d'inclure des danses de musettes et quantité d'autres gracieusetés à la mode. Le style de Daquin est plus fluide, à la fois dépouillé (moins de goût pour les grands accords) et orné (pépiant, quelquefois !). Quant à Corrette, ses Noëls se présentent plutôt sous forme de concerts pour petits ensembles, mais je vous ai dégoté un bel Offertoire très bondissant (où les marques harmoniques et formules lorguent déjà vers le classicisme) sur les belles orgues d'Orgelet (dans le Jura suisse).
Guilain, peut-être du fait de son insertion tardive dans le style français – né dans le Saint-Empire, il ne s'installe en France qu'à l'âge de 22 ans –, il reste beaucoup plus conservateur et se réfère plutôt aussi bien aux formes (compositions pour les hymnes comme le Magnificat, ou sous forme de Suites par ton d'église) qu'au langage de la génération précédente. (Je le trouve aussi moins généreux et accompli que ses prédécesseurs, mais on trouve tout de même quelques très belles pièces comme le « Deposuit potentes de sede » pour son Magnificat du troisième ton. (Je reprécise ici que les « tons d'église » constituent simplement une nomenclature qui permet de désigner les tonalités les plus courantes, celles qui s'adaptent le mieux sur n'importe quel orgue du fait d'usage de tempéraments divers selon les instruments : ré mineur pour le premier ton, sol mineur pour le deuxième, etc.)
Rameau appartient à cette génération (1683) et, bien qu'il n'ait pas laissé d'œuvres spécifiquement pour orgue, on entend régulièrement ses pièces jouées pour l'instrument, que ce soient les pièces pour clavecin – souvenir émerveillé, par exemple, de « La Triomphante » de la Suite en la sur l'orgue classique de facture allemande (Godefroy Schmidt 1785) de l'ancienne église des Dominicains (actuelle Notre-Dame, à Bordeaux) – ou des transcriptions de ses airs et danses d'opéra. L'album de transcriptions d'Yves Rechsteiner sur les orgues de Cintegabelle est particulièrement abouti. Il fait donc quasiment partie du répertoire usuel d'orgue… mais je le réserve, lui et ses semblables outsiders, dans un prochain épisode, puisque je laisse délibérément de côté les transcriptions et les improvisations, qui feront l'objet d'un chapitre séparé.
C'est l'époque où la production italienne et espagnole semble quasiment disparaître – et, de fait, dans les églises des capitales italiennes, on ne rencontre pas majoritairement d'instrument comme c'est le cas en France ; beaucoup d'églises du XVIIIe ne disposent même pas de tribune à cet effet. Je n'en connais pas précisément les causes – j'ai l'impression que dans les États Pontificaux, la proscription des instruments dans les cérémonies puis l'attrait puissant pour la voix humaine, que ce soit pour des raisons théologiques ou purement par inclination esthétique, ont vampirisé les formes plus instrumentales, quel que soit le domaine musical. En tout cas, je m'arrête de parler d'eux dès la fin du XVIIe siècle et je n'aurai pas beaucoup d'occasion d'en reparler, même s'il existe évidemment des compositeurs. Mais quand on a peu d'instruments, on a d'autant moins d'organistes (à quoi bon, si l'on ne peut exercer ? ce n'est pas comme si l'on pouvait commander son violon et l'emmener ensuite dans des salles de concert), et donc d'autant moins d'occasions de compositions. Une large proportion du répertoire est conçue pour accompagner les offices ou prolonger la présence du sacré, tout de même.
Côté germanique, je n'ai pas l'impression à en juger par la facture et la continuité de tradition que la composition pour orgue se soit interrompue, mais j'ai moins d'exemples intéressants en tête (et au disque ?) pour le milieu du XVIIIe siècle. Nous avons tout de même Johann Ludwig Krebs, qui a laissé peu de répertoire organistique (une heure environ), mais tout de même quelques belles pièces en Trio (désigne plutôt le nombre de « strates » ou de voix que d'instruments, contrairement à la Sonate en trio pour instruments qui évoque l'idée de deux solistes + basse continue).
C'est le moment où il faut finir par nommer l'éléphant dans la pièce : oui, j'ai inclus une seule pièce de Bachtu vas faire quoi ?, tout simplement parce que son legs pour orgue me touche très peu, voire m'ennuie. Je reconnais au demeurant toute la puissance conceptuelle, l'originalité, la technicité compositionnelle sans égale qui président à son écriture… mais ici, pour mainte raison, ça ne me touche pas et je serais donc assez en peine de recommander le meilleur – précisément, ceux qui n'aiment pas trop l'orgue ont souvent entendu du Bach et des Cavaillé-Coll. Voire, horresco referens, du Bach sur Cavaillé-Coll. Pour illustrer qu'il s'agit davantage d'une disposition profonde que d'un caprice bizarre, je me suis vu, dans mes jeunes années, proposer le poste d'organiste à la cathédrale de Bordeaux, et je l'aurais peut-être accepté, s'il ne m'avait pas fallu travailler tant de Bach qui m'indiffèrent et de romantiques figuralistes qui ne proposent pas de la très grande musique (coucou Gigout). [Et je me félicite chaque jour de mon choix de vie, même si le Gonzalez de Saint-André envoie du bois !] Aussi, plutôt que de proposer des pièces qui, finalement ne font que renforcer l'impression de complexité austère qui colle à la réputation de l'orgue, je me contente de recommander un disque – qui peut même être considéré comme arrangement, vu qu'il n'y a pas d'instrument original identifié pour L'Art de la Fugue, toujours l'objet d'innombrables spéculations diversement scientifiques. Car la clarté de l'orgue de Leufsta Bruk et les articulations bondissantes de Tribukait lui confèrent un aspect immédiatement plus ludique et avenant que la sévère abstraction qui en émane d'ordinaire. Avec tout autre disque, même si l'on en a de splendides versions (Kei Koito !), je ne garantis pas du tout le même effet.
Si vous êtes cependant à la recherche de belles versions de l'orgue de Bach, je puis vous recommander quelques intégrales très bien jouées et captées : Preston (très vive, droit au but), Koopman II (évidemment très ornée), Vernet (sobrement irréprochable). Tillmans et Foccroulle sont très bien également, parmi sans doute tant d'autres excellentes – je me permets simplement d'évoquer le fait que parmi celles qui ont bonne presse je n'aime vraiment pas Walcha I & II (orgue très gris, articulations lourdes), et que je n'ai pas été convaincu par les spécialistes pourtant informés Isoir (très lisse) et Chapuis (j'ai trouvé que ça faisait son âge, un peu figé, ce qui n'est pas du tout la norme chez Chapuis !). Pour autant, comme vous l'avez compris, qui suis-je pour faire des recommandations sur un corpus que j'apprécie guère ? Je l'ai certes bien souvent écouté, et même joué, mais si je ne le sens pas intimement, je ne sais si mes conseils restent pertinents – Koopman, clairement un chemin de traverse possible si vous trouvez Bach trop austère (et le caractère très direct de Preston fonctionne bien aussi), mais pour le reste des critères, je ne suis pas certain de toucher juste !
xoph Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Dim 10 Sep 2023 - 14:14
Ce (presque) silence assourdissant, même au vu de tes arguments (très personnels, que je ne partage pas, et que tu développes longuement plus haut) aurait pu être amendé néanmoins, en allant dans ton sens (ne pas surenchérir quant à l'impression de complexité austère associée à l'orgue) par les sonates en trio (plus tardives dans son œuvre, ou par les chorals Schübler, qui sont, il est vrai, presque des transcriptions de cantates). Je ne suis pas étonné de ton parti pris (te connaissant un peu), plus par contre, par le fait que les sonates en trio ne semblent pas échapper à l'image que tu as de l'orgue chez Bach (en excluant les œuvres concertantes, qui sont hors de ton propos).
Quant à moi, les sonates en trio auront certainement déplacé mon "image" de l'orgue, et l'image de Bach à l'orgue (ces immenses et inhumains portiques) ; plus italiennes sans se départir de la plus haute complexité contrapuntique, ni du chant toujours présent des chorals. Je trouve dans l'absolu que ça peut-être un bonne porte d'entrée (à l'orgue, au delà de Bach et inversement )
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Mar 12 Sep 2023 - 12:35
Tout à fait, les Sonates en trio sont les choses les plus immédiatement accessibles (probablement ce que j'aime le plus dans son corpus d'orgue, de fait), et il y a quelques jolis chorals, oui ! Mais j'ai pris le parti pris, contrairement à la playlist Histoire du quatuor, de sélectionner mes chouchous et d'assumer une liste subjective, puisqu'il y a des parties du répertoire emblématique d'orgue qui ne me sont pas très désirables – je ne me voyais pas recommander les Toccatas ou Préludes & Fugues de Bach ni la Toccata de Gigout !
Je suis d'accord, ces pièces échappent un peu à l'image générale de l'orgue gris (de toute façon Bach est suffisamment inventif pour ne pas être gris, du moins quand c'est pas Walcha qui joue ), mais le tri est ici subjectif.
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Mer 4 Oct 2023 - 9:04
je dois ajouter à ma liste :
Hugo Distler : Kleine Orgelchoralbearbeitungen op. 8/3 (1938) les pièces de Jörg Herchet
xoph Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Ven 3 Nov 2023 - 17:23
@lulu Je vois que tu ne mentionnes pas Éliane Radigue - Occam XXV (2018) (que j'ai écouté il y a peu par Frédéric Blondy, orgue Union Chapel)
C'est un choix de ta part ? j'ai pour ma part trouvé cela marquant, même si je crains que la finesse de mon ouïe n'ait pas (plus) la sensibilité qui puisse rendre pleinement justice à ce type de démarche.
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Ven 3 Nov 2023 - 19:20
pas écouté, je programme ça prochainement.
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 4 Nov 2023 - 8:27
Bon voilà j’ai écouté. J’ai pas détesté, mais c’est tout, et ne le sélectionnerais pas dans une liste. C’est un type de démarche qui me touche peu mais j’en attendais un peu plus quand même, c’est un peu low effort ici.
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 4 Nov 2023 - 12:53
xoph a écrit:
@lulu Je vois que tu ne mentionnes pas Éliane Radigue - Occam XXV (2018) (que j'ai écouté il y a peu par Frédéric Blondy, orgue Union Chapel)
C'est un choix de ta part ? j'ai pour ma part trouvé cela marquant, même si je crains que la finesse de mon ouïe n'ait pas (plus) la sensibilité qui puisse rendre pleinement justice à ce type de démarche.
Je l'ai entendu en concert. Je n'ai vraiment pas compris l'intérêt : note unique, quelques changements de registration même pas spectaculaires, et ça dure 40 minutes. Je ne veux surtout pas nier la sincérité de la démarche, mais pour l'auditeur, c'est assez naze en tout cas.
xoph Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 4 Nov 2023 - 13:13
Oui, c'est un peu éprouvant, en raison même de l’expérience physique (sur enceintes et/ou au casque) ressentie. Tout à la fois un son qui empreint complètement le corps (j'ai rarement ressenti ça) et paradoxalement le côté aérien des irisations. Pas spectaculaire dans son déroulé, mais pour moi assez spectaculaire dans les sensations. Ensuite comme je l'ai dit, il faut sans doute une ouïe plus fine que la mienne pour les percevoir entièrement. Quant à l'ennui par rapport aux œuvres où il semble ne rien se passer, chacun·e a son seuil de tolérance (et le mien est assez élevé)
Pour celles et ceux qui connaissent pas https://pitchfork.com/reviews/albums/eliane-radigue-frederic-blondy-occam-xxv/
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 4 Nov 2023 - 13:16
xoph a écrit:
Ensuite comme je l'ai dit, il faut sans doute une ouïe plus fine que la mienne pour les percevoir entièrement.
je pense pas honnêtement, puisque l’essentiel de ce qui s’y passe, en plus des interférences plus objectives entre les sons, est le produit de l’imperfection de l’ouïe humaine et de sa propre oreille.
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 4 Nov 2023 - 13:35
xoph a écrit:
Tout à la fois un son qui empreint complètement le corps (j'ai rarement ressenti ça) et paradoxalement le côté aérien des irisations.
Pas ressenti ça du tout en concert (à part la relative stridence du son de départ), mais il faut dire que l'orgue de la Philharmonie de Paris n'est pas le phénix des hôtes de ces bois, et que l'organiste n'a pas choisi des successions de registration très spectaculaires.
Mais je salue ton endurance d'écouter ça au casque (!!).
/ Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 4 Nov 2023 - 13:51
je pense pas que ça soit destiné à être spectaculaire, mais au contraire à pousser l’auditeur à un degré supérieur d’écoute pour percevoir l’intérieur du son et à l’intérieur du son des choses plus insaisissables et en particulier des catégories qui échappent au simple « note/registration », etc. mais non moi non plus (qui suis peu réceptif à ce genre de choses mais quand même davantage que toi) je n’ai pas été éprouvé, même pas par ennui.
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 4 Nov 2023 - 14:23
Oui, oui, j'entends bien, on finit par se concentrer sur les battements, les partiels… mais enfin, pour un cours de physique aussi élémentaire, je n'ai pas besoin de 40 minutes d'ennui et de souffrance, deux lignes de Wikipédia font mon affaire.
/ Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 4 Nov 2023 - 14:58
xoph Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 4 Nov 2023 - 15:46
lulu a écrit:
xoph a écrit:
Ensuite comme je l'ai dit, il faut sans doute une ouïe plus fine que la mienne pour les percevoir entièrement.
je pense pas honnêtement, puisque l’essentiel de ce qui s’y passe, en plus des interférences plus objectives entre les sons, est le produit de l’imperfection de l’ouïe humaine et de sa propre oreille.
Oui et non, les franges d'un tableau de Rothko, sont certes perçues différement par un daltonien et perçues quand même, mais avec une perte cependant.
DavidLeMarrec a écrit:
xoph a écrit:
Tout à la fois un son qui empreint complètement le corps (j'ai rarement ressenti ça) et paradoxalement le côté aérien des irisations.
Pas ressenti ça du tout en concert (à part la relative stridence du son de départ), mais il faut dire que l'orgue de la Philharmonie de Paris n'est pas le phénix des hôtes de ces bois, et que l'organiste n'a pas choisi des successions de registration très spectaculaires.
Mais je salue ton endurance d'écouter ça au casque (!!).
Euh, mais le début c'est une pulsation infrabasse pas du tout stridente !
Spoiler:
Sinon j'ai été surpris que cette pulsation, qui atteint le corps dans son entier, soit aussi présente au casque, je pensais que l'air vibrait autour de moi, c’était la pulsation dans mes oreilles bien sûr. Si on veut vivre cette Expérience : le casque s'impose presque, semi-ouvert pour le mien, fermé serait mieux ( )
lulu a écrit:
je pense pas que ça soit destiné à être spectaculaire, mais au contraire à pousser l’auditeur à un degré supérieur d’écoute pour percevoir l’intérieur du son et à l’intérieur du son des choses plus insaisissables et en particulier des catégories qui échappent au simple « note/registration », etc.
Oui, bien sûr.
Dernière édition par xoph le Sam 4 Nov 2023 - 16:01, édité 1 fois
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 4 Nov 2023 - 15:57
Ah oui, moi c'était la même chose mais avec une octave beaucoup plus aiguë… (j'aurais nettement préféré avoir la version basse, ça rempli davantage le corps et l'espace, en effet !)
xoph Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 4 Nov 2023 - 16:00
bon, alors tu es (re)parti pour quarante minutes ! et là, tu verras la lumière
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 4 Nov 2023 - 16:09
Plutôt écouter un opéra de Philip Glass !
Alifie Googlemaniac
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Ven 19 Juil 2024 - 21:21
A la demande (dont j'ai différé l'exécution pour la raison que l'on imagine) de / , qui s'apprêtait il y a 2 mois à proposer cette sélection, mais n'en pas eu l'opportunité :
Heinrich Kaminski : Choralvorspiel über „Meine Seel ist stille“ (1940) Johann Nepomuk David : Partita „Es ist ein Schnitter, heißt der Tod“ (1946/47) Siegfried Reda : Sonate (1960) Jan W. Morthenson : Some of These (1961) Herbert Collum : Orgelsuite (1962) Oskar Gottlieb Blarr : Hommage (1963) Joseph Ahrens : Verwandlungen (1963–65) Torsten Nilsson : Septem Improvisationes (1964–68) William Albright : Organ Book I (1967) Paavo Heininen : Oculus aquilae (1968) Torsten Nilsson : Ski’zein II (1969) Joachim Blume : Orgelsonate I (1969) Johann Nepomuk David : Hölderlin (1970) Wolfgang Stockmeier : Sonate III (1970) Oskar Gottlieb Blarr : „...qui tollis“ – Seufzer für BAZI (1971) Per Nørgård : Canon (1971) Paavo Heininen : Zwei Stücke (1972) Joachim Blume : Orgelsonate III (1974) Bent Lorentzen : Triplex (1974) Günther Becker : À la mémoire de Josquin (1974) Wilfried Michel : Trakturen (1974) Bengt Hambraeus : Icons (1975) Wolfgang Stockmeier : Sonate 5 (1976–77) Siegfried Naumann : Organum (1977) Tamás Ungváry : Interaction no. 2 (1979) Ole Lützow-Holm : L’ieu d’ad Orgue (1979–86) Peter Maxwell Davies : Sonata for Organ (1982) Bent Lorentzen : Sol (1982) Jean-Pierre Leguay : Sonate II (1982–83) Bent Lorentzen : Luna (1984) Axel Borup-Jørgensen : for orgel IV (1984) Stanisław Moryto : Cantio polonica (1985) Wolfgang Stockmeier : Sonate 6 (1986) Per Nørgård : Trepartita (1988) Jan Maegaard : Fantasi for orgel (1989) Joachim Blume : Orgelsonate V (1990) Ruch Zechlin : Musik zu Epiphanie (1996)
Songeur Mélomaniaque
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 20 Juil 2024 - 13:41
Alifie a écrit:
Jan W. Morthenson : Some of These (1961) Herbert Collum : Orgelsuite (1962) Joseph Ahrens : Verwandlungen (1963–65) Oskar Gottlieb Blarr : „...qui tollis“ – Seufzer für BAZI (1971) Bent Lorentzen : Triplex (1974) Günther Becker : À la mémoire de Josquin (1974) Wilfried Michel : Trakturen (1974) Bengt Hambraeus : Icons (1975) Siegfried Naumann : Organum (1977) Tamás Ungváry : Interaction no. 2 (1979) Ole Lützow-Holm : L’ieu d’ad Orgue (1979–86) Peter Maxwell Davies : Sonata for Organ (1982) Bent Lorentzen : Sol (1982) Jean-Pierre Leguay : Sonate II (1982–83) Bent Lorentzen : Luna (1984) Axel Borup-Jørgensen : for orgel IV (1984) Jan Maegaard : Fantasi for orgel (1989)
Jamais entendu parler d’un seul de ces noms là…
Golisande Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 20 Juil 2024 - 14:54
J’ai eu peur en croyant un instant qu’il s’agissait de la liste d’Alifie (mais comme c’est celle de / on pourrait presque ( ) dire que tout est normal)…
Alifie Googlemaniac
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 20 Juil 2024 - 16:00
Golisande a écrit:
J’ai eu peur en croyant un instant qu’il s’agissait de la liste d’Alifie
Strictement impossible, vu mon inaptitude avérée à dresser la moindre liste ou classement doté(e) d'un minimum de cohérence, et d'autant plus que dans cette sélection luluïenne, je ne connais en tout et pour tout que Johann Nepomuk David et Peter Maxwell Davies. .
Golisande Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 20 Juil 2024 - 16:06
En même temps tu fais plus que te « rattraper » dans d’autres styles/domaines…
Songeur Mélomaniaque
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 20 Juil 2024 - 17:25
Alifie a écrit:
je ne connais en tout et pour tout que Johann Nepomuk David et Peter Maxwell Davies. .
Et Nørgård, non ?
Après, ceux dont j’ai déjà entendu le nom ne sont pas des compositeurs qui me sont familiers (à part David et Nørgård, et encore)…
Songeur Mélomaniaque
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 20 Juil 2024 - 21:23
Petite liste sans ordre (sachant que suis complètement néophyte en ce qui concerne l’orgue) :
Bach : toccata et fugue en ré mineur BWV 565 Bach : toccata et fugue en en do majeur BWV 531 Bach : sonates en trio Liszt : requiem pour orgue Liszt : Prélude et fugue sur le nom de B-A-C-H Widor : symphonie pour orgue n°5 Schmidt : toccata pour orgue Vierne : Communion Karg-Elert : passacaille sur le nom de B-A-C-H Alain : Litanies Sorabji : symphonie pour orgue n°1 Langaard : Fantasia Patetico Messiaen : La Nativité du Seigneur Messiaen : l’Ascension Messiaen : Livre d'orgue Messiaen : Messe de la Pentecôte Messiaen : Corps glorieux Davies : Sonate pour orgue David : Chaconne en la majeur David : fantaisie et fugue en do majeur Nørgård : Trepartita
Dernière édition par Songeur le Lun 5 Aoû 2024 - 2:47, édité 1 fois
Golisande Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 20 Juil 2024 - 22:57
Bravo, mais de Bach même pas la Passacaille en ut mineur (presque la seule œuvre pour orgue qui m’ait vraiment marqué) ?
Songeur Mélomaniaque
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Sam 20 Juil 2024 - 23:09
Golisande a écrit:
Bravo, mais de Bach même pas la Passacaille en ut mineur (presque la seule œuvre pour orgue qui m’ait vraiment marqué) ?
Je l’ai juste oublié, mais oui, tout en haut de Bach à l’orgue . Et puis j’ai aussi passé sous silence la très sympathique Passacaille pour orgue en ré mineur de Buxtehude…
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Mar 23 Juil 2024 - 11:31
Songeur a écrit:
Petite liste sans ordre (sachant que suis complètement néophyte en ce qui concerne l’orgue) :
Bach : toccata et fugue en ré mineur BWV 565 Bach : toccata et fugue en en do majeur BWV 531 Bach : sonates en trio Liszt : requiem pour orgue Liszt : Prélude et fugue sur le nom de B-A-C-H Widor : symphonie pour orgue n°5 Schmidt : toccata pour orgue Vierne : Communion Karg-Elert : passacaille sur le nom de B-A-C-H Alain : Litanies Sorabji : symphonie pour orgue n°1 Messiaen : La Nativité du Seigneur Messiaen : Livre d'orgue Davies : Sonate pour orgue David : Chaconne en la majeur David : fantaisie et fugue en do majeur Nørgård : Trepartita
Pas mal déjà !
(et assez original… le Livre d'orgue, il a fallu que j'écoute Innig pour adhérer…)
Songeur Mélomaniaque
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Sujet: Re: Les plus belles pièces d'orgue Dim 28 Juil 2024 - 23:51
DavidLeMarrec a écrit:
(et assez original… le Livre d'orgue, il a fallu que j'écoute Innig pour adhérer…)
Et j’ai oublié la Messe de la Pentecôte et les Corps glorieux .
Il faudrait que je mette ma liste régulièrement à jour, mais de toute façon, toute l’œuvre de Bach aurait sa place ici, presque tout ce que je connais de Messiaen et de Widor, et je ne crois pas avoir entendu de mauvais Liszt…
Je place vraiment très haut la toccata de Karg-Elert, c’est peut-être la seule œuvre pour orgue dans laquelle sa sonorité ne me gêne presque pas.