Vos BD's préférées ???

Glocktahr a écrit:

Je viens de commander le tome 1 de la BD "pin-up". C'est parce que qqn a posté une pin-up sur facebook, ça m'a rappelé qu'une fois enfant j'avais été dans la section adulte de la bibliothèque et j'avais un peu feuilleté cette BD, du coup j'ai eu envie de l'acheter.

Excellente série. Du moins jusqu'au T.9, qui aurait dû, d'ailleurs, en marquer la fin. Ils ont remis les choses sur le tapis avec un 10e tome sous forme de one-shot qui, chronologiquement, est censé se passer antérieurement, et qui est peut-être ma plus grosse déception parmi les sorties de l'année. Mais je le répète, pour les tomes précédents, c'est du très bon.

Parsifal a écrit:

Je ne connaissais pas du tout ça m'a l'air assez sympathique
Le dessins ne me déplait pas du tout

Dans le même style graphique mais plus "avouable" en société, tu as Polina du même auteur qui se passe dans le milieu de la danse, constitue un peu (selon moi) le "magnum opus" de Vivès, et est en train de récolter prix après prix.

Vivès change assez souvent de style graphique, celui-là n'est pas nécessairement mon préféré, mais c'est du très bon.

Les melons de la colère, pas encore lu, mais j'y jetterai sans doute un coup d'œil voire plus. Dans la même collection "BD Cul" des Requins Marteaux, je recommande aussi (?) Comtesse d'Aude Picault (ça ne devrait étonner personne).

Sympathique sujet, sacrément varié. Ca m'a donné envie de tenter From Hell d'Alan Moore.

En ce moment, je me fais des doses de Batman post-Frank Miller. C'est fantastique. Très peu à voir avec les films que Burton et Nolan en ont tirés. (même s'ils sont très bien) Déjà, le justicier détective n'est pas franchement gentil et il ne passe pas son temps à sauver la jolie demoiselle. L'univers est sombre, violent et politiquement incorrect. On se demande souvent de quel droit Bruce Wayne se permet de faire justice lui-même. Très belle surprise, en tout cas, je recommande. (Dark Knight, Year Zero et Peur sur Gotham)

Spoiler:

Ca tombe bien, je fais une pause dans les Naruto (d'accord, ce n'est pas le genre). Je me rends compte que ça fait plus de dix ans que je suis ce manga.

Ophanin a écrit:

Ca tombe bien, je fais une pause dans les Naruto (d'accord, ce n'est pas le genre). Je me rends compte que ça fait plus de dix ans que je suis ce manga.

Tu les as tous lu?!!!
je doit avouer que j'ai du arrêter vers le 15 a peu prés (je préfère me concentrer sur Detective Conan )

Parsifal a écrit:

Ophanin a écrit:

Ca tombe bien, je fais une pause dans les Naruto (d'accord, ce n'est pas le genre). Je me rends compte que ça fait plus de dix ans que je suis ce manga.

Tu les as tous lu?!!!
je doit avouer que j'ai du arrêter vers le 15 a peu prés (je préfère me concentrer sur Detective Conan )

Existe-t-il un manga "Heidi" par hasard ?

sud273 a écrit:

oui, deux lutins qui font des bêtises, je me souviens d'une scène où ils mangent de la levure et s'envolent dans des hocquets, mais quoique les livres soient toujours dans ma chambre, je dois avouer ne pas les avoir relus depuis longtemps. Peut-être celui-là était-il plus destiné spécifiquement aux enfants. Une probable influence lointaine sur les Stroumph...

déterrage…

Christophe, ici, plagie une bande-dessinée allemande du XIXème siècle :

http://topfferiana.free.fr/?p=2753

Parsifal a écrit:

Ophanin a écrit:

Ca tombe bien, je fais une pause dans les Naruto (d'accord, ce n'est pas le genre). Je me rends compte que ça fait plus de dix ans que je suis ce manga.

Tu les as tous lu?!!!
je doit avouer que j'ai du arrêter vers le 15 a peu prés (je préfère me concentrer sur Detective Conan )

Oui, monsieur. Et on en est au chapitre 572, là. En matière de Shonen, c'est du grand art.

Qu'est-ce qu'un Shonen ?

Et quels retournements de situation réussit-on encore à inventer dans Naruto ?

Shonen = garçon. Les histoires sont souvent picaresques. La plupart du temps, c'est relativement bagarreur et même si on peut discerner deux camps qui s'affrontent, il n'y a pas vraiment de gentils d'un côté et de méchants de l'autre. Par exemple : Dragon Ball, Naruto donc, Gurren Lagan, Dead Leaves, etc.

Faut bien distinguer le naruto version papier et l'anime. Dans le manga/papier il n'y a aucun temps mort. Et les auteurs s'amusent à nous tourner en bourrique en laissant des indices ambigus de partout, si bien que même en connaissant la recette par coeur j'ai toujours envie de savoir à quoi ça mène.

Lis-le, tu verras.

Perso, je préfère lire les épisodes VII et LCD de Charlie la Licorne (チャーリーユニコーン)

Pour Parsifal, et les autres, des bandes-dessinées de jeunesse de Sergueï Eisenstein :

http://topfferiana.free.fr/?p=5502

(de quoi changer la face de l'histoire du cinéma ; le montage viendrait-il de la bande-dessinée ?… ; je dis ça, je dis ça : mais je suis en train de me dire que le montage cinématographique c'est plutôt griffith, à la base…)

Je suis sur qu'il y aurait de quoi écrire des choses très intéressantes sur les rapport entre la bande dessiné et le cinema, il est très probable effectivement que la bande dessiné est influencé les premiers cinéastes a s'être interessé au montage.

Sinon concernant Griffith c'est quand même un peu plus compliqué, le montage et le gros plan ont été inventé avant lui, j'ai notamment eut un cours sur l'école de brighton des cinéastes britannique qui dans des petits film (qui n'ont qu'un intérêt très limité sur le plan narratif, puisque soit purement expérimental, soit d'une simplisme effarent) ont effectivement commencer a expérimenté sur les raccords, les changement d'échelle de plan (le gros plan notamment):

un exemple célèbre rescued by Rover de Cecil Hepworth:
/watch?v=LlhNxHfyWTU
(on peut constater qu'a l'époque l'ellipse n'était pas une pratique courante )

ou encore Grandma's reading glass de Georges Albert Smith:
/watch?v=dCNGQ2jCk4o


Et il ne faudrait pas oublier ce film d'Edwin S Porter:
/watch?v=V1zBkZuzvYg c'est 1903 quand même

Griffith lui a réunis toutes une série d'innovation afin de fonder un langage cinématographique vraiment mature et expressif.
Mais son travail sur le montage reste timide comparer aux théoricien russe du montage qui eux l'on pousser dans ses plus extrême limites, de toutes façon je préfère dans le cinema américain de l'époque je préfère DeMille et son Forfaiture

Aujourd'hui je suis allé à la FNAC m'offrir l'Emmanuelle de Crepax. C'est une bédé qui a marqué ma jeunesse, lorsque je la lisais alors que je n'étais pas censé le faire, donc en cachette. On dira ce qu'on veut, mais rien de mieux que le judéo-christiannisme pour donner à nos mauvais penchants la dimension poétique et extatique qui manque à l'homme sans morale. Bref, j'ai grandi sans Internet et donc ce genre de choses je me devais de les compulser en cachette, quand les gamins d'aujourd'hui, nantis de parents inconscients, ne se cachent plus que derrière leur adresse IP.

Comme le prix n'était pas indiqué sur l'ouvrage, j'ai demandé à une personne du rayon BD de me biper le livre afin de m'en dire le prix, en présentant bien le verso du bouquin sur lequel se trouve le code-barre et sur lequel, au passage, ne se trouve pas le dessin spécialement explicite de la couverture. Une fois le prix indiqué, après des soucis de bipage car le livre ne passait pas, je descends payer tout cela au rez-de-chaussée, en prenant soin de dissimuler la couverture contre mon flanc, car même si je fais ce que je veux et que j'achète ce que j'ai envie d'acheter, je n'ai pas spécialement le désir que cela se sache.

Je me présente à l'accueil, parce qu'avec ma carte ultra-privilège je peux payer à l'accueil moi madame, et tend le livre. La personne à l'accueil n'arrive pas à le biper, et ne trouve pas de manip pour faire passer le bouquin. Du coup, la voici qui appelle le rayon BD et crie bien fort, à deux reprises pour ses deux interlocuteurs successifs : « j'ai un monsieur là avec une BD, Emmanuelle, il vous a demandé le prix à l'étage. Oui, Emmanuelle, c'est ça ! ».

Ensuite, gentiment, alors que normalement il coûte cinq centimes, elle m'a offert le sac en plastique FNAC.

Je me le suis mis sur la tête pour sortir du magasin.

Tu sais, il n'y a rien de honteux d'acheter un crepax, bien au contraire !, c'est juste peut-être l'un des meilleurs et plus importants auteurs de bande-dessinée italienne (et même de la bande-dessinée tout court).

Et résumer crépax à de la bd de cul

il n'a pas résumé Crépax a de la BD de cul, il a parler d'une bande dessiné bien précise de cette auteur, pour avoir été voir ce que donnait Emanuelle Crépax sur google image je confirme qu'on peut quand même difficilement qualifier ça autrement que comme une BD de cul (disons BD érotique si tu préfère ça fait plus bourgeois ) ce qui ne veux absolument pas dire que ça n'a aucune qualité esthétique, ni que ça se limite a ça (mais bon ça me semble quand même être une BD bien porté la dessus on peut comprendre la géne de Picrotal quand tout le magazin est au courant de son achat

Les yeux qui fascinent a écrit:

Et résumer crépax à de la bd de cul

Parce que c'est ce que j'ai fait ?

Il faudra m'expliquer pourquoi, chaque fois qu'on ne parle pas de quelque chose de la manière dont quelqu'un aime qu'on en parle, on se fait forcément accuser de « résumer ceci à cela »...

Un autre point de vue, une autre approche, c'est bien aussi, non ? Ça peut avoir sa valeur de temps en temps, NON ?

C'est un peu ce que tu as fait ci-dessus, oui (Après, oui, je t'accorde volontiers qu'en dehors de ce message tu ne réduis pas Crépax à un truc de cul).

(et puis ton post — bien que l'anecdote m'a fait sourire — est un peu comme si tu postais dans le fil concert, où il est question d'un opéra de wagner, et que tu te contente d'écrire une anecdote sur la cravate avec des mickey dessus de ton voisin à gauche sans toucher mot du concert ou de wagner — ce post avait plus sa place sur nos petits malheurs du jour par exemple)

(et puis crépax étant encore largement sous-estimé, oui c'est chiant de n'en causer que sous l'angle du trivial tout en renforçant les clichés dessus).

@Parsifal : pas plus que Sade ou l'origine du monde de courbet

Les yeux qui fascinent a écrit:

@Parsifal : pas plus que Sade ou l'origine du monde de courbet

oui sauf que l'origine du monde de Courbet tout en étant un tableau absolument remarquable est a mon sens totalement anti-érotique
Alors que les dessins de Crépax que j'ai vu eux me semble très clairement l'être, c'est une dimension qui m'y semble manifeste (là ou chez Courbet j'y vois plus une volonté de choquer, enfin j'ai toujours perçu le tableau ainsi)

oui tout a fait pas plus que Sade, et Sade il y a des pages qui justifie tout a fait qu'on le rattache a la littérature érotique et non ça ne veut pas dire qu'on lui enlève tout génie ou tout talent

Picrotal a écrit:

la voici qui appelle le rayon BD et crie bien fort, à deux reprises pour ses deux interlocuteurs successifs : « j'ai un monsieur là avec une BD, Emmanuelle, il vous a demandé le prix à l'étage. Oui, Emmanuelle, c'est ça ! ».

Ça me rappelle "C'est combien, Solange, Prends-moi salope ? - Quinze vingt !" des VRP

Les yeux qui fascinent a écrit:

(et puis ton post — bien que l'anecdote m'a fait sourire — est un peu comme si tu postais dans le fil concert, où il est question d'un opéra de wagner, et que tu te contente d'écrire une anecdote sur la cravate avec des mickey dessus de ton voisin à gauche sans toucher mot du concert ou de wagner — ce post avait plus sa place sur nos petits malheurs du jour par exemple)

J'ai hésité et j'ai choisi de le mettre ici, c'est tout. Tu as AUSSI quelque chose à redire sur l'endroit où je poste mes messages ?

Et si on faisait comme ça : chaque fois que je veux poster quelque chose, je te soumets mon texte par mp, tu le corriges et tu décides toi-même de son affectation.

Ça ira, comme ça ?

Pourtant le tableau de Courbet est à la base un (des) tableau(x) pornographique(s) de Courbet (bon maintenant, ça a perdu de son pouvoir érotique surtout à une époque ou le poil pubien est banni chez nombre de mesdemoiselles…).

Citation :

non ça ne veut pas dire qu'on lui enlève tout génie ou tout talent

Le problème est que crepax passe encore auprès de beaucoup comme de "la bd de cul"* (un truc sulfureux juste fait pour bander dessus) et le réduire à ça c'est complétement con et injuste ; c'est avant tout un artiste de l'ellipse !!

*comme manara ou les "poches italiens pour adultes" à 3 sous mal dessinés à la chaîne.

Yeux (thématique assez présente chez Crepax) :

. tu as fini de nous énerver Picro, non ?

. Crepax, même s'il n'a pas fait que ça (L'Homme de Harlem par ex. pour les amateurs de jazz), est tout de même un auteur essentiellement érotique

. ceci dit (pour Parsifal), nombre des aventures de son héroïne récurrente, Valentina Rosselli, sont d'une grâce et d'une poésie qui n'a pas toujours à voir avec le cul (évidemment sur internet, c'est toujours son joli cul que tu verras), voire à peu près pas du tout, Caduti Angeli par ex. (de mémoire, je n'ai pas le recueil, Le Journal de Valentina, sous la main)

. sous-estimé, oui, et de tous temps très peu traduit en français (de toute façon, c'est bien mieux en italien)

Les yeux qui fascinent a écrit:

(et puis ton post — bien que l'anecdote m'a fait sourire — est un peu comme si tu postais dans le fil concert, où il est question d'un opéra de wagner, et que tu te contente d'écrire une anecdote sur la cravate avec des mickey dessus de ton voisin à gauche sans toucher mot du concert ou de wagner — ce post avait plus sa place sur nos petits malheurs du jour par exemple)

Faut peut-être pas pousser, on est en hors-sujet ici.
C'est un forum musical, tout ce qui est en hors-sujet n'est pas soumis à une nécessité de contenu particulière.
Chaque message du topic BD n'a pas à être digne d'une encyclopédie.

En attendant, on vient d'annoncer le décès de Sylvia Kristel. Y suis-je pour quelque chose ?

A ce propos, et sans être trop indiscret, pourrais-tu nous préciser pourquoi le collectionneur que tu es certainement a dû racheter l'Emmanuelle de Crepax :

. je l'ai égaré à force de vouloir dissimuler mon second rayon à mes amies
. on me l'a volé
. de nombreuses pages étaient collées

PS : Valentina est bien plus jolie

Spoiler:

Alifie a écrit:

A ce propos, et sans être trop indiscret, pourrais-tu nous préciser pourquoi le collectionneur que tu es certainement a dû racheter l'Emmanuelle de Crepax

En fait il n'était pas à moi, et je ne sais même plus à qui il était. De plus, il était très abimé. Je ne sais même pas ce qu'il est devenu, c'était il y a longtemps, une vieille édition... Donc voilà, j'y ai repensé récemment et me suis dit, comme je savais qu'il avait été réédité voici quelques années, que j'allais me l'offrir, ne serait-ce que par nostalgie.

Zut, je me suis loupé avec mon scan de Ciao, Valentina!

Spoiler:

Citation :

PS : Valentina est bien plus jolie

ben oui, c'est louise brooks

En un peu plus longiline, mais il n'y a aucun doute là-dessus

n.b : je ne redimensionne pas la photo, mon navigateur me fait des misères aujourd'hui

Ben oui, il n'y a aucun doute dessus : Crepax l'a dit ouvertement ; et il a entretenu une longue correspondance avec Louise Brooks.

Dans le très beau recueil "Louise Brooks, portrait d'une anti-star" (indispensable à tout amoureux des actrices mortes comme Parsifal), Roland Jaccard cite une lettre de Brooks à Crepax et plusieurs planches de Valentina, dont celle-ci, de Valentina Intrepida :

Spoiler:

Découverte du dernier Blake et Mortimer - Le Serment des Cinq Lords ;



Au niveau du scénario, c'est une très bonne surprise ! Après la Malédiction des Trente Deniers qui me semblaient franchement à côté de la plaque et très éloigné de ce qui faisait l'originalité de l'univers Blake et Mortimer et une trilogie consacrée aux sarcophages qui explorait un aspect de la vie des deux héros que Jacobs n'avait jamais développé - à savoir leur jeunesse -, cet album retrouve un ton et une ambiance bien plus proche des originaux. Comme à son habitude, le professeur tombe à pieds joints dans une enquête policière alors qu'une de fois de plus il voulait seulement assister à un colloque universitaire ; et le capitaine, chef du MI 5 au temps libre décidément bien occupé, de venir dénouer les fils de l'intrigue. Les dialogues sont parfaits, les scènes et leur agencement très bien pensés, et l'on prend à la fois le temps et le plaisir de lire tous les encadrés descriptifs et les longues répliques. L'album est saupoudré d'un léger charme suranné et très anglais (d'autant plus que l'histoire se déroule à Oxford) ; j'apprécie la primauté du scénario sur la virtuosité du dessin (à comparer à certains délires graphiques de bandes dessinées de fantasy qui ne se lisent qu'une fois, le temps d'assimiler un scénario qui tient en une demi-page et d'imaginer le temps qu'à dû passé l'illustrateur sur sa table de dessin), le ton naturel des dialogues et les références - autant à des domaines variés comme l'archéologie, l'histoire ou la vie aristocratique anglaise, qu'à la série elle-même - qui parsèment l'album et lui donnent plus de consistance.
Quelques regrets tout de même. D'abord, le dessin va au plus simple et au plus uniforme ; l'identité visuelle des différents personnages n'est ainsi pas toujours fortement marquée, et Juillard a tendance à ne pas détailler les décors et les arrières-plans (ce qui est presque laid à plusieurs occasions, ces grands et uniformes aplats de couleurs appauvrissant la qualité des plages), notamment dans les scènes d'intérieur. Je regrette également la passion que portait Jacobs à la documention ; l'histoire se déroule à Oxford et dans les environs, mais nul part on ne trouve de développements sur la géographie locale ni sur la ville ne elle-même (il faut lire S.O.S Météores et le début du Piège diabolique pour voir ce dont Jacobs était capable !). De plus, l'enjeu "théâtral" de l'affaire résolue par nos héros peut paraître assez réduite : s'il s'agit bien de meurtres, Sente n'insiste pas trop lourdement sur cet aspect, préférant dévier sur les relations que Blake entretient avec ses amis d'enfance. Les motifs des "méchants" ne sont pas aussi frappants que dans d'autres albums, le scénario annonçant d'emblée que leur cause s'est fourvoyée ; ils n'ont au final que peu d'envergure tragique, leurs motivations sont rapidement expédiées et leurs caractère guère creusés - ce qui me fait dire que l'essentiel de l'album ne se trouve pas là (sinon Olrik aurait pointé le bout de son porte-cigarette).
La qualité essentielle de ce scénario n'est donc pas de proposer une aventure palpitante et teintée de science-fiction, mais de mettre en place une affaire intimiste où le scénariste peut prendre le temps de développer les caractères et les ambiances. Si l'évocation du passé de Blake m'a paru cousu de fil blanc et simpliste à l'excès, les relations entre les Cinq Lords et les cogitations de Mortimer dans le biotope universitaire sont bien plus intéressantes.

D'ailleurs, les continuations de Blake et Mortimer me semblent, d'une manière générale, excellentes - les auteurs ont réussi le tour de force (au prix parfois d'un album d'adaptation) d'identifier les traits principaux des albums de Jacobs, de les conserver tout en proposant un éclairage différent ; si les œuvres du premier sont fortes, au sens où les individualités sont toujours colossales, tourmentées et presque shakespeariennes (Septimus, l'un des meilleurs savants fous de la littérature ; Pradier et son caractère ; Olrik, évidemment...), les œuvres des continuateurs explorent un registre plus personnel et fragile des héros, introduisent une subtilité moins granitique dans les personnages secondaires (sans compter l'apparition des personnages féminins), tout en conservant l'incroyable osmose et la remarquable complémentarité liant les caractères de Blake et de Mortimer - à l'origine pour moi de bien des réussites scénaristiques dans cette série. Parmi les continuations, ma préférée est peut-être L'Affaire Francis Blake, où l'action, le suspens, le choix des lieux et des situations participent d'une même intensité.

Merci pour ce compte-rendu. Sente s'est mis assez tard à scénariser, mais généralement j'aime beaucoup ce qu'il fait.

Hors poursuite de séries bien connues, il avait réalisé ceci que j'avais adoré :

"Mais il y a tant de livres à lire, de toiles à admirer, que je n’ai pas de temps à perdre pour ce qu’on appelait autrefois les illustrés. La beauté des livres, c’est qu’ils sont sans images et qu’ils offrent ainsi libre carrière à l’imagination. Quand on me raconte une histoire, j’ai besoin qu’on me donne à penser, qu’on me donne l’envie d’interrompre ma lecture et de lever la tête, pas qu’on dessine pour moi les héros. Mais les enfants gâtés veulent rester des enfants."

Alain F.

Spoiler:

Arnaud, tu veux nous dire que tu n'apprécies pas la BD ?

Pas du tout (Thorgal, Calvin et Hobbes, Mafalda...)

Finkie semble moins fan, je crois qu'il préfère la corrida.

arnaud bellemontagne a écrit:

"Mais il y a tant de livres à lire, de toiles à admirer, que je n’ai pas de temps à perdre pour ce qu’on appelait autrefois les illustrés. La beauté des livres, c’est qu’ils sont sans images et qu’ils offrent ainsi libre carrière à l’imagination. Quand on me raconte une histoire, j’ai besoin qu’on me donne à penser, qu’on me donne l’envie d’interrompre ma lecture et de lever la tête, pas qu’on dessine pour moi les héros. Mais les enfants gâtés veulent rester des enfants."

Alain F.

Propos d'une bêtise hallucinante et qui au fond démontre une certaine forme d'inculture, mais ça ne m'étonne de Finkelkraut ça lui correspond parfaitement

J'aime beaucoup la BD, mais de là à dire que ça a un potentiel émotionnel ou esthétique aussi important que la musique ou la littérature, il y a un pas que je ne suis pas prêt de franchir. C'est facile de taper sur Finkie, en plus on est sûr de s'attirer la bienveillance de beaucoup de monde, mais malgré une formulation (bêtement) provocatrice, sa remarque ne me semble pas si indigente que cela.

alexandre. a écrit:

J'aime beaucoup la BD, mais de là à dire que ça a un potentiel émotionnel ou esthétique aussi important que la musique ou la littérature, il y a un pas que je ne suis pas prêt de franchir.

Un pas que je franchis allégrement, le seul "avantage" que peuvent avoir la littérature ou la peinture (je laisse de côté la musique) c'est leur ancienneté qui fait qu'ils peuvent apparaitre comme noble aux yeux d'une certaine élite qui prétend régenter le bon gout, qu'il y ait quantité d'oeuvre formaté et purement commercial, simpliste et médiocre dans la bande dessiné n’empêche aucunement qu'il y ait aussi des œuvres ambitieuse aussi bien narrativement qu'esthétiquement et oui je n'hésite pas a le dire la BD quand le scénariste et le dessinateur ont vraiment envie d'en faire quelques chose et qu'ils prennent vraiment au sérieux le médium et bien oui la bande dessiné n'a absolument pas a rougir face aux autres formes artistiques après qu'on soit plus ou moins sensible a la littérature qu'a la bande dessinée ça c'est affaire de sensibilité personnel, mais pour ma part j'ai trouvé peu de roman contemporain aussi passionant aussi bien dans la forme que dans le fond que le Sandman de Neil Gaiman, le From Hell d'Alan Moore ou même les BD de Tardi.

Et puis comparer la bande dessiné a la littérature ou a la peinture comme le fait ici Finkielkraut ça n'a vraiment pas beaucoup de sens, effectivement les textes de bande dessiné n'auront que rarement la même valeur littéraire qu'un texte littéraire (et au passage il y a des bande dessiné sans texte, ou pratiquement sans), idem pour la peinture on trouveras difficilement l'équivalent de Michel Ange parmi les dessinateurs de BD (mais on les trouveras tout aussi difficilement dans la peinture contemporaine et ça ne veux pas pour autant dire que la peinture contemporaine n'est qu'un tas de merde), mais ça n'est pas très important puisque ça n'est effectivement ni de la littérature ni de la peinture, c'est une nouvelle façon de raconter des histoire, de transmettre des émotions et le mépris que témoigne Finkielkraut a l'égard de cette forme artistique montre qu'il n'y connais absolument rien, en tout cas quelqu'un dit ça, moi j'ai l'impression qu'il n'a jamais lu autre chose que le journal de Mickey et qu'il ne fait qu'exprimer un snobisme profondément arrogant.

Maintenant c'est peut être facile de taper sur Finkielkraut mais je ne pas me priver de dire ce que je pense de lui et pour moi il n'a beaucoup plus de valeur que BHL (allez pour être gentil, disons qu'il est tout au plus l'équivalent d'Onfray de l'autre côté de l’échiquier politique)
De toute façon pour évaluer sa crédibilité on pourras se reporter a la critique qu'il avait écris sur Underground de Kusturica (réalisateur que je ne cherche pas a défendre ici je suis loin d'être un fan) alors qu'il n'avait pas vu le film chose qu'il fut obligé de reconnaitre.

arnaud bellemontagne a écrit:

"Mais il y a tant de livres à lire, de toiles à admirer, que je n’ai pas de temps à perdre pour ce qu’on appelait autrefois les illustrés.

Tout est dit, non ?

Moi je n'aime pas le cinéma : « L'Arroseur arrosé », c'est tout de même beaucoup moins subtil que Molière !

Parsifal a écrit:

il ne fait qu'exprimer un snobisme profondément arrogant.

Nul snobisme chez Finkielkraut, juste la jouissance de pouvoir encore exister, quelques décennies après s'être auto-proclamé "nouveau philosophe" avec ses copains pieds nickelés, par le registre de la provocation ratiocinante : toute insulte en retour, malgré ses mimiques de supplicié lorsqu'on contredit sa pensée supérieure, est pour lui une délectation, puisqu'elle lui permet d'être "l'homme que vous aimeriez haïr", suivant la formule appliquée à Stroheim pendant sa carrière d'acteur : un vrai méchant de cinéma donc ... ou encore de bande dessinée.

Citation :

pour moi il n'a beaucoup plus de valeur que BHL (allez pour être gentil, disons qu'il est tout au plus l'équivalent d'Onfray de l'autre côté de l’échiquier politique)

Ca n'est pas vraiment gentil pour BHL, qui outre son oeuvre de cinéaste et d'intellectuel engagé volant au secours des opprimés, a tout de même quelque chose qui le distingue considérablement des 2 autres

Spoiler:

Parsifal a écrit:

Maintenant c'est peut être facile de taper sur Finkielkraut mais je ne pas me priver de dire ce que je pense de lui et pour moi il n'a beaucoup plus de valeur que BHL (allez pour être gentil, disons qu'il est tout au plus l'équivalent d'Onfray de l'autre côté de l’échiquier politique)

Mais pourquoi toujours revenir à ces trois là ?
Certes on ne prend aucun risque en les citant, mais on n'apporte rien du tout de constructif non plus.

Il reste quantité de penseurs pertinents en France pour ne pas avoir à se limiter à un lynchage permanent de ceux quasi unanimement reconnus comme nuls (à juste titre d'ailleurs).

alexandre. a écrit:

Parsifal a écrit:

Maintenant c'est peut être facile de taper sur Finkielkraut mais je ne pas me priver de dire ce que je pense de lui et pour moi il n'a beaucoup plus de valeur que BHL (allez pour être gentil, disons qu'il est tout au plus l'équivalent d'Onfray de l'autre côté de l’échiquier politique)

Mais pourquoi toujours revenir à ces trois là ?
Certes on ne prend aucun risque en les citant, mais on n'apporte rien du tout de constructif non plus.

Il reste quantité de penseurs pertinents en France pour ne pas avoir à se limiter à un lynchage permanent de ceux quasi unanimement reconnus comme nuls (à juste titre d'ailleurs).

Ah mais je suis entièrement d'accord avec toi la dessus, seulement là il était en l’occurrence il était question de Finkelkraut et ce n'est pas moi qui l'ait apporter dans la conversation (on finirais par le croire), par ailleurs cette conversation ne portait pas sur les penseurs français, si ça avait été me cas je ne les aurait surement pas mentionné, puisqu'effectivement il y a plus interessant mais je ne voyais pas vraiment a qui d'autre comparer Finkelkraut.
maintenant si il y a effectivement d'autre penseur en France seulement si l'on parle souvent de ces trois là c'est parce que ce sont ces trois là qui envahissent littéralement l'espace médiatique, on a beau les considérer comme nul ils sont toujours là pour venir donner des leçons, alors peut être que si l'on en revient toujours a ces trois là c'est aussi pour cette raison (et c'est déplorable en effet)

Sinon oui Alifie BHL a en effet quelques chose en plus par rapport aux deux autres, il a l'avantage d'être (bien involontairement) un incomparable personnage comique, aussi pour le coup je plaide coupable j'en reviens souvent a lui parce que pour le coup je crois qu'il manquerait si il n'existait pas

Oui, BHL on l'aime beaucoup, puisqu'il est une inépuisable source de bonne humeur

Dans les intellectuels drôlatiques, Gonzague Saint-Bris est très bien aussi qui, malgré ses bouleversants clips culturels et son oeuvre littéraire, dont le sommet est probablement son "Au Paradis avec Michael Jackson", se présente en vain à l'Académie française depuis plus de 10 ans.

Je n'ai jamais Gonzague Saint Bris je ne connais que de nom (mais quel nom )

Moi non plus, mais je me le reproche tous les jours !

Horatio a écrit:

Découverte du dernier Blake et Mortimer - Le Serment des Cinq Lords ;

Très beau compte rendu, Horatio, j'ai hâte de passer en France (prévu à Noël) pour le lire.

Citation :

D'ailleurs, les continuations de Blake et Mortimer me semblent, d'une manière générale, excellentes - les auteurs ont réussi le tour de force (au prix parfois d'un album d'adaptation) d'identifier les traits principaux des albums de Jacobs, de les conserver tout en proposant un éclairage différent ; si les œuvres du premier sont fortes, au sens où les individualités sont toujours colossales, tourmentées et presque shakespeariennes (Septimus, l'un des meilleurs savants fous de la littérature ; Pradier et son caractère ; Olrik, évidemment...), les œuvres des continuateurs explorent un registre plus personnel et fragile des héros, introduisent une subtilité moins granitique dans les personnages secondaires (sans compter l'apparition des personnages féminins), tout en conservant l'incroyable osmose et la remarquable complémentarité liant les caractères de Blake et de Mortimer - à l'origine pour moi de bien des réussites scénaristiques dans cette série. Parmi les continuations, ma préférée est peut-être L'Affaire Francis Blake, où l'action, le suspens, le choix des lieux et des situations participent d'une même intensité.

La question est de savoir comment aurait évolué Edgar P Jacobs s'il avait continué sa série...

Quand on voit l'évolution de Hergé entre Tintin chez les Soviets et l'Alph Art...

ma BD préférée :

Spoiler:

Pat17 a écrit:

Quand on voit l'évolution de Hergé entre Tintin chez les Soviets et l'Alph Art...

Evolution qui doit d'ailleurs pas mal à Jacobs (bien plus qu'à Bob de Moor par la suite).

Un petit mot sur Blake et Mortimer...

Lecture de deux livres récemment :

Série d'entretiens avec  Yves Sente et André Juillard, respectivement scénaristes et dessinateurs d'une des deux équipes qui poursuivent la série...

Beaucoup de croquis, une explication sur leur approche de ce travail difficile qui était de recréer un style graphique et une histoire, de s'ancrer dans ce qu'avait pensé Jacobs en le dépassant un peu.
Très intéressant.


Biographie de Jacobs très intéressante car nous présentant l'homme sans la légende qu'il s'est créée (pas encore lu "Un Opéra de Paper", l'autobiographie de Jacobs, mais les auteurs de la "Damnation" expliquent que Jacobs n'était pas très objectif quand il écrivait sur sa vie...)
Beaucoup de documents, d'interviews, de témoignages... sur Jacobs bien sûr, mais aussi sur toute la naissance de la Bande Dessinée belge.
Très bien écrit, documenté... on y découvre Jacobs et son oeuvre sous un autre angle qui va me faire replonger dans la lecture!


Quelqu'un a lu l'autobiographie de Jacobs? Et je crois qu'il existe un livre aussi sur l'autre équipe de "continuateurs" non?