- DavidLeMarrec, in playlist, a écrit:
¶ Rubinstein – Symphonie n°2– Moscou SO

Sous-titrée l'Océan, effectivement beaucoup d'effet de resac. Et vraiment intéressante, vivante, subtile.
Du grand Rubinstein – on ne produisait pas quantité de musique aussi nourrissante en Russie dans les années 1850 !
Ah bon, tu as vraiment trouvé ça intéressant ?
J'avais écrit le commentaire ci-dessous il y a sept ans, et je me souviens que lors des réécoutes (peu nombreuses, certes) mon ennui ne s'est pas transmué en intérêt.
Mais peut-être as-tu entendu une interprétation plus avenante ? :Anton Rubinstein fut le premier directeur du Conservatoire de Saint Petersburg
Né à Moscou, il voyagea en Europe du Nord pendant sa jeunesse et s'établit plusieurs années à Berlin puis Vienne pendant son adolescence.
Cette culture germanique lui faisait dire qu'on le considère comme un Russe en Allemagne et un Allemand en Russie.
Cette prépondérante personnalité de la vie musicale dans l'Empire d'Alexandre II fut aussi un pianiste hors pair, qui laissa cinq Concertos pour son instrument,
au point d'inquiéter la jalousie de Franz Liszt.
On doit aussi à ce prolifique compositeur une demie douzaine de symphonies qui peinèrent à s'imposer au répertoire et demeurent rarement jouées aujourd'hui,
comme en atteste aussi une mince discographie.
On y sent l'influence de Mendelssohn pour le lyrisme et de Schumann pour l'expression des idées musicales.
La
Symphonie n°2 connut plusieurs moutures entre 1851 et 1880, pour finalement déployer sept parties en une heure et quart.
Cette ample durée et son sous-titre (« Océan ») peuvent la situer dans la même mouvance que les symphonies naturalistes de son contemporain helvète Joseph Joachim Raff.
Les mouvements (Moderato assaï, Lento assaï, Andante, Allegro, Andante, Scherzo, Andante) ne répondent pas à un programme illustratif annoncé.
Toutefois, Tchaïkovski entendait dans le Scherzo une danse de marins. Les menaçants arpèges chromatiques du Lento peuvent évoquer la tempête.
Les embruns viennent fouetter le houleux Andante final. Le navire arrivera à bon port, sous le fier roulement des timbales et les sonneries de cuivres.
Certaines oeuvres de Rubinstein traînent la réputation d'être académiques, impersonnellement inspirées, longuettes voire ennuyeuses.
Ce qu'on ne saurait totalement réfuter à l'écoute de cet opus 47, qui s'épand sans surprendre.
Captée en décembre 1986, l'interprétation de la Philharmonie slovaque s'acquitte avec la fiabilité requise, malgré des couleurs quelconques et une dynamique trop monocorde.
Stephen Gunzenhauser garantit la discipline nécessaire, tranchante quand les accents le réclament,
mais sans réinventer une partition qui aurait bien besoin d'un supplément d'âme.
Prise de son correctement définie et consistante.
