Théâtre du Châtelet 2007-2008

Domingo a aussi été hué certains soirs...

Merci pour cette vision plus optimiste (et alléchante). Ce sera radiodiffusé ?

Apparemment oui, une diffusion est prévue sur France Musique le 2 août, à 20 heures.

Je lisais la critique de R. Machart dans le Monde, et pour lui la musique est essentiellement atonale, c'est curieux il me semble avoir entendu quelque chose d'essentiellement tonal.

Heureusement Xavier y va et pourra dire ce qu'il en est, avec les auditeurs de France Musique.

Hello,

alors je suis allé voir la Mouche samedi. Ma femme m'avait pris 2 places pour mon anniv au 3 eme rang. J'étais au 3eme rang à l'orchestre donc très très bon.

Pour ce qui est de la mise en scene, rien à dire, un peu kitsh par moment, mais c'est voulu dans le style années 50. Le travai lsur la lumière est exceptionnel.

La musique, j'avoue avoir été un peu déçu. J'ai trouvé que la musique de Shore empiétait trop sur les voix et l'acteur principal était bien souvent inaudible. Beaucoup de moments très agréables à l'écoute "le passage My universe" ou encore quelques autres dont je ne me rappelle plus le nom. J'aime toujours autant on travail sur les choeurs. Par contre je trouve ses orchestrations bourrines.
Domingo sinon... Tout le monde lui crie dessus. Même si j'essaie d'entrainer mon oreille, je ne suis pas encore assez bon pour juger des départs précipités ou de la qualité des instruments, mais il me semble que ça sonnait tout de même bien, sauf au niveau des expressions ou souvent les cuivres étaient bien trop forts et couvraient le chant.

Mais au final très bon spectacle. J'étais dedans pendant deux heures et l'actrice principale: Waouh!!!! vocalement, ça le faisait.

Sinon un peu déçu de certains jeunes qui sortaient en se moquant de ceux applaudissants ("Ils ne connaissent rien à la musique, quels ignares, c'est juste parce que c'est Domingo..."). C'est pas avec une attitude comme ça que la musique classique va élargir son public!

Tout à fait d'accord que la Ruxanda Donose est assez impresionnante, sans doute que Domingo a des réservoirs à chanteurs cachés quelque part dans une base au fond des fosses océaniques...

Personnellement, j'ai un peu de mal à avoir un avis définitif sur la musique. Mais si une orchestration bourrine est voulue, c'est mal ? Je pense que Shore avait en tête des orchestrations viennois entre deux guerres, même si l'orchestre est ici plus petit, "seulement" 75 musiciens. Mais c'est pensé pour une importance de l'orchestre, je pense.

Ce que je reprocherais à Domingo, j'ai eu l'impression d'une certaine molesse dans la direction, cela dit je n'ai pas entendu par quelqu'un d'autre, j'ai l'impression qu'il aurait fallu un chef très affuté.

Quant au public, oui, une partie étaient des "grands esthètes" qui avaient mieux compris que tout le monde avant d'avoir entendu une note, mais c'est la règle du jeu pour ce type de production.

Je me suis repris des places à 10 euros pour dimanche. Je pourrais surement mieux me placer que prévu, il parait que c'est loin d'être remplis selon la gentille standardiste.

Et comme ça je pourrais réécouter avec moins l'ecxitation de ma première fois à l'opéra (faut pas se moquer!).

Peut-être pas un opéra majeur, mais j'ai passé tout de même un très bon moment avec cette Mouche.

Après 30-40 minutes pourtant, j'ai cru que j'allais décrocher et même bien m'ennuyer, la faute à une écriture harmonique et orchestrale assez monotone et même assez aride jusque là.
Heureusement ça s'emballe à la fin du 1er acte, et j'ai été littéralement happé par l'intensité du 2è acte.
Shore montre là son savoir-faire évident lorsqu'il s'agit de mener une dramaturgie, avec pourtant une musique relativement pauvre en éclats et en pure séduction.
Excellente idée que celle du choeur qui chante à l'unisson la voix de l'ordinateur, c'est étonnant et efficace.

Je peux confirmer une bonne partie des impressions de Morloch d'un point de vue musical; pour la question tonal/atonal, ça dépend... si on parle d'un point de vue strictement technique, c'était en grande partie atonal, mais de l'atonal "soft", impur, imprégné de modal et avec des passages fortement tonaux.
En gros c'est ce qu'on appelle du tonal dans le contexte de la musique contemporaine.
Donc oui, c'est plus moderne qu'un compositeur tonal comme Prokofiev, mais évidemment plus accessible qu'un Berg.

Je ne vois pas du tout comment on peut parler d'orchestration bourrine, ce n'est pas spécialement raffiné ou très coloré, mais en aucun cas bourrin en tout cas à mes oreilles.
Aucun chanteur ne s'est trouvé couvert, là-dessus non plus je ne vois pas de reproches à faire ni à Shore ni à Domingo.

La première mise en scène d'opéra de Cronenberg est assez rudimentaire, sage même par rapport à ce qu'on aurait pu attendre.
Quelques belles idées tout de même comme celle de Veronica qui entoure, embrasse même le télépode après avoir achevé son amant larveux.

Interprètes tous excellents, en premier lieu Ruxandra Donose (quelqu'un avait-il entendu parler de cette chanteuse?), superbe mezzo avec un petit quelque chose de Troyanos dans la voix.
Très belle voix, très engagée.
Laurent Alvaro (qui n'assurait que cette représentation je crois) a été remarquable lui aussi dans le quasi rôle-titre.
On peut souligner l'exploit de chanter quelques répliques vers la fin la tête en bas, ça ne me semble pas évident.
Projection phénoménale des deux chanteurs principaux.
Les autres rôles étaient également très bien tenus.
Je n'ai rien à reprocher à Domingo personnellement, la mollesse du 1er acte étant à mon avis à incomber à Shore lui-même.
La mise en place m'a semblé impeccable. (c'était ce soir l'avant-dernière représentation, j'imagine qu'il y a eu des progrès depuis les premières)

Pour les curieux, ça sera diffusé sur France Musique le 2 août à 20h.

Je n'ai plus qu'une envie, revoir le film.

Un peu le même genre d'impressions. Dommage que le premier acte soit un peu grisâtre, quand même. L'écriture vocale est super bien.

Xavier a écrit:

si on parle d'un point de vue strictement technique, c'était en grande partie atonal, mais de l'atonal "soft", impur, imprégné de modal et avec des passages fortement tonaux.
En gros c'est ce qu'on appelle du tonal dans le contexte de la musique contemporaine.
Donc oui, c'est plus moderne qu'un compositeur tonal comme Prokofiev, mais évidemment plus accessible qu'un Berg.

C'est à peu près ce que j'avais perçu, comme il y a des passages tonaux, je pensais que les passages qui sonnent clairement atonaux étaient du "tonal maquillé".

Bref, je suis nul mais c'est pas grave

(Il y a pire que moi : j'avais vu un vieux qui pestait et râlait parce que la musique était inécoutable tant c'était de la guimauve mielleuse. Shore, inventeur de l'atonal sirupeux).

Ouf ! l'honneur est sauf, je viens de trouver une seconde personne qui a trouvé ça " essentiellement tonal", sur un blog de Papageno que je ne connaissait pas, mais qui semble aussi une connaissance du

Non franchement ce n'était pas sirupeux, c'était même en bonne partie assez aride j'ai trouvé, avec quelques envolées plus sucrées oui...

Sinon, comme je te dis, ce n'est qu'une question de mots, ce style c'est ce qu'on appelle grosso modo du tonal en musique contemporaine, parce que c'est moins atonal que l'atonal pur...

Alors voilà, j'y suis retourné une deuxieme fois dimanche pour la derniere.

Après l'orchestre, j'étais au deuxieme balcon.

alors la différence majeure, c'est que la direction musicale était bien plus en place. Ca sonnait beaucoup moins brouillon que le 5 juillet. Plus de faux départ de l'orchestre et plus sde phrases non chantées par les acteurs (bon yen avait eu une ou deux, mais tout de même).
Là, la mise en place était vraiment impeccable. En plus comme c'était la deuxieme fois, j'en ai profité pour bien écouter la musique.

Par contre je confirme, Brundle était encore inaudible et entièrement couert par l'orchestre, ce qui n'est pas le cas des autres chanteurs. Alors j'aurais bien aimé voir Alvaro parceque celui que j'ai vu devait avoir moins de coffre...

Sinon Morloch, ne t'en fais pas, moi aussi je me serais gouré, j'aurais dis tonal bien souvent modulé comme toi, et pourtant même après avoir lu les propos de Xavier. Comme quoi j'ai encore bien du boulot!

Je suis en train d'écouter l'oeuvre...

Ca commence façon très minimaliste et sirupeuse, tout de même. Ca ressemble assez à l'immobilité harmonique agréable des opéras de Ralph Vaughan Williams.

C'est agréable, mais très monotone pour l'instant. (Et orchestré de façon très paresseuse.)

Je suis en train de décrocher.

Après la mouche de David Cronenberg, la mèche de David Kronenbourg...

(écoute Norma plutôt...)

DavidLeMarrec a écrit:

Je suis en train de décrocher.

Ca m'a fait pareil au début, ça s'améliore ensuite.

je n'ai pas vraiment accroché non plus, ça s'écoute agréablement comme beaucoup de choses contemporaines néo-romantiques. Pas plus excitant que Le Transit de Vénus par exemple... et moins que Pinocchio de Dove... si ça avait été écrit dans les années 30 encore!
ça me fait penser que les wagnériens n'ont pas pris contact avec l'opéra de Jonathan Harvey Wagner's dream qui est pourtant très intéressant, tant le livret que la création (je n'ose pas ajouter "musicale")

sud273 a écrit:

je n'ai pas vraiment accroché non plus, ça s'écoute agréablement comme beaucoup de choses contemporaines néo-romantiques. Pas plus excitant que Le Transit de Vénus par exemple... et moins que Pinocchio de Dove... si ça avait été écrit dans les années 30 encore!

Personnellement je n'aime pas une oeuvre en fonction de sa date de composition...
Tu n'as qu'à imaginer que ça a été écrit 80 ans avant si ça t'aide à apprécier.

Citation :

Personnellement je n'aime pas une oeuvre en fonction de sa date de composition...

C'est tout le problème lorsque tu écoutes LULLY.

Bien, ça commence à être intéressant au bout de combien de temps à peu près ?