Sherill Milnes

J'estime que ce grand baryton mérite un fil sur ce forum. Certes, il a très peu chanté de Wagner (peut-être Tännhauser...) mais surtout le répertoire italien avec Verdi en tête. Doté d'une belle voix profonde et caverneuse alla Warren et Merill, idéale pour les rôles de cruel comme Scarpia ou Iago, MIlnes est sans contexte l'un des meilleurs barytons du XXième siècle. Son étendu vocal était très impressionant : il avait en quelque sorte une tessiture de ténor puisque il arrivait presque au contre-ut. Il lui arrivait d'avoir des pianis détimbrés, des aigus pas très heureux, mais quelle richesse de couleur, et de caractérisation ! De plus, il a un certain talent d'acteur, bien mis en valeur grâce à certains films-opéras comme la Tosca avec Kabaivanska et Domingo.

Il est né le 10 Janvier 1935 dans une ferme du Downers Grove .Son père est un pasteur méthodiste et fermier.

rès jeune, il a développé de forts talents musicaux : non content d'avoir une belle voix, il savait aussi maîtriser le violon , l'alto, le tuba , la contrebasse, le piano...
Cependant, il n'était pas très porté vers l'opéra mais aimer en chanter pendant le travail des champs. Ses voisins le croyaient un peu fou puisqu'il chantait à tue-tête sur son tracteur... Cela devait être amusant de voir cela ! Ce n’est que pendant ses études qu’il décide de se tourner vers la musique. Il part étudier la musique à l’université de Drake où il obtient un « bac » et un master de musique, et termine ses études à l’université de Northwestern pour devenir professeur. Il prend ensuite des cours particuliers avec Rosa PONSELLE. Pour gagner sa vie, il joue dans des troupes de Jazz, fait du piano ou encore chante dans des chœurs d’église.
Puis, il rejoint, pendant 5 ans, la troupe d’opéra de Boris Goldovsky où il chante dans près de 300 représentations.
C’est seulement 4 ans après, qu’il fait ses véritables débuts, au New York City Opera puis au MET, dans Valentin de Faust.

Ses débuts européens se font en 1964 au Teatro Nuovo à Milan où il chante Figaro du Barbier de Séville de ROSSINI. Mais c’est dans le rôle de Miller dans Luisa Miller de VERDI en 1968 qui lui fait une certaine notoriété. Ensuite il enchaîne de grands rôles comme Macbeth en 1970 à l’Opéra de Vienne, fait ses débuts à Chicago en 1971 dans le rôle de Rodrigue dans Don Carlo et dans la même année, Renato du Bal Masqué au Covent Garden. On peut aussi l’entendre dans Amosnaro ( Aïda ), Carlo de La Force du destin et d’Ernani, Boccanegra, Rigoletto, Iago, Macbeth, Montfort, et le comte de Luna du Trouvère… Son répertoire inclut aussi Jack Rance de la Fille du Far-West, Don Giovanni, Escamillo ( Carmen ), Barnaba ( Gioconda ), Scarpia ( Tosca ), Athanaël ( Thaïs ) , Alfonso ( la Favorita ), Sir Riccardo Forth ( I Puritani ), ou encore Hamlet de Thomas (Hammmmleeeeet ).

En 1980, en pleine représentation d’Hamlet, il perd sa voix et souffre de sérieux problèmes vocaux. Les médecins ont décelé une hémorragie capillaire au niveau des cordes vocales ( ? ). De ce fait, Milnes a du annulé maints représentations et maints enregistrements. Le MET a même rompu son contrat d’où une longue absence. C’est assez anecdotique car Milnes a été pendant une décennie, l’un des piliers de cette maison. C'est un peu le problème de Ruth Ann Swenson actuellement... Malheureusement, il n’a pas été suffisamment bien soigné pour retourner sous les feux de la rampe et reprendre sa gloire passée.

Depuis les années 90, il est devenu chef d’orchestre et professeur de chant tout en se retirant progressivement de la scène. Ses masters-class sont d’ailleurs très convoitées.

Récemment, il a chanté dans Sly de Wolf Ferrari (au côté de José Carrerras) et Falstaff en 2001 ( ? ), Scarpia en 2002.

J'ai un enregistrement de Cavalleria Rusticana avec lui, et son Prologue est faramineux de facilité...
Je l'aime énormement en Shériff dans La Fanciulla del West... Il est vraiment touchant dans le DVD avec Domingo... Son enregistrement en CD avec Mehta et Domingo est également chaudement recommandé...

C'est amusant, nous avons un diagnostic en miroir. C'est plutôt un baryton-Verdi "aérien" que caverneux, à mon sens : la voix est très métallique mais claire.

Je me suis assez lassé (après quelques courtes années de vive admiration) de sa trop grande facilité et de ses poses un peu standardisées, surtout que le timbre est très monochrome. Mais incontestablement, c'est une valeur sûre.

Effectivement, il avait tout à fait des moyens de ténor, et ç'aurait peut-être été plus électrique, avec la tension (ses si bémol sont extraordinaires).

Citation :

C'est amusant, nous avons un diagnostic en miroir. C'est plutôt un baryton-Verdi "aérien" que caverneux, à mon sens : la voix est très métallique mais claire.

C'est peut-être l'épaisseur de sa voix qui me donne l'impression d'une voix caverneuse.

Citation :

Je me suis assez lassé (après quelques courtes années de vive admiration) de sa trop grande facilité et de ses poses un peu standardisées, surtout que le timbre est très monochrome.

Le timbre monochrome ? Quand même pas !

nugava a écrit:

J'ai un enregistrement de Cavalleria Rusticana avec lui, et son Prologue est faramineux de facilité...

Excusez-moi Ruggero et Pietro...

nugava a écrit:

nugava a écrit:

J'ai un enregistrement de Cavalleria Rusticana avec lui, et son Prologue est faramineux de facilité...

Excusez-moi Ruggero et Pietro...

As-tu la vidéo de Paillasse de 1978 au MET avec lui ?

Elvira a écrit:

Citation :

C'est amusant, nous avons un diagnostic en miroir. C'est plutôt un baryton-Verdi "aérien" que caverneux, à mon sens : la voix est très métallique mais claire.

C'est peut-être l'épaisseur de sa voix qui me donne l'impression d'une voix caverneuse.

A la réflexion, c'est peut-être le halo de ses piani qui te fait dire ça ? Oui, si on veut, mais quand on dit caverneux, il me semble qu'on pense plutôt à des voix un peu rauques, je vois plutôt Bryn Terfel ou James Morris, non ?

Citation :

Le timbre monochrome ? Quand même pas !

Je ne perçois aucune variation du métal, tout est chromé. Je n'entends toujours qu'un seul timbre et qu'une couleur. Tu le définirais comment, alors ?

Citation :

A la réflexion, c'est peut-être le halo de ses piani qui te fait dire ça ? Oui, si on veut, mais quand on dit caverneux, il me semble qu'on pense plutôt à des voix un peu rauques, je vois plutôt Bryn Terfel ou James Morris, non ?

Oui, à la réflexion, tu as raison.

Citation :

Je ne perçois aucune variation du métal, tout est chromé. Je n'entends toujours qu'un seul timbre et qu'une couleur. Tu le définirais comment, alors ?

HUm, je vois que j'ai encore bcp de mal avec cette appellation. Je dirais variation de tons... la ligne n'est pas toujours la même.
Au secours.

Elvira a écrit:

nugava a écrit:

nugava a écrit:

J'ai un enregistrement de Cavalleria Rusticana avec lui, et son Prologue est faramineux de facilité...

Excusez-moi Ruggero et Pietro...

As-tu la vidéo de Paillasse de 1978 au MET avec lui ?

Non, qui sont ses deux comparses ?

Dirigé par Levine, avec Domingo. La soprano, je ne l'ai pas reconnu.

Elvira a écrit:

Citation :

A la réflexion, c'est peut-être le halo de ses piani qui te fait dire ça ? Oui, si on veut, mais quand on dit caverneux, il me semble qu'on pense plutôt à des voix un peu rauques, je vois plutôt Bryn Terfel ou James Morris, non ?

Oui, à la réflexion, tu as raison.

Citation :

Je ne perçois aucune variation du métal, tout est chromé. Je n'entends toujours qu'un seul timbre et qu'une couleur. Tu le définirais comment, alors ?

HUm, je vois que j'ai encore bcp de mal avec cette appellation. Je dirais variation de tons... la ligne n'est pas toujours la même.
Au secours.

Bon, d'accord, on est d'accord en somme.

Ok, c'est donc moi qui ai mal compris, désolée.

Il me semble aussi que c'est un excellent Germont. Voila sa discographie au passage.

http://www.amazon.fr/s/qid=1220174398/ref=a9_sc_1?ie=UTF8&search-alias=classical&field-keywords=sherrill%20milnes

Un excellent verdien de toute façon...

Ca fait rêver comme programme, non ?

1. Titon et l'Aurore, opera Sur les pâles humains
   Composed by Jean-Joseph Cassanea de Mondonville
   
2. Amadis, opera, LWV 63 Bois épais
   Composed by Jean-Baptiste Lully
   
3. Richard Coeur-de-lion, opera in 3 acts Ô Richard
   Composed by Andre-Ernest-Modeste Gretry
   
4. Allerseelen ("Stell' auf den Tisch die duftenden Reseden"), song for voice & piano, Op. 10/8 (TrV 141/
   Composed by Richard Strauss
   
5. Heimliche Aufforderung ("Auf, hebe die funkelnde Schale empor zum Mund"), song for voice & piano, Op. 27/3 (TrV 170/3)
   Composed by Richard Strauss
   
6. Befreit ("Du wirst nicht weinen"), song for voice & piano (or orchestra), Op. 39/4 (TrV 189/4)
   Composed by Richard Strauss
   
7. Die Nacht ("Aus dem Walde tritt die Nacht"), song for voice & piano, Op. 10/3 (TrV 141/3)
   Composed by Richard Strauss
   
8. Kling! ("Kling!...Meine Seele gibt reinen ton"), song for voice & piano, Op. 48/3 (TrV 202/3)
   Composed by Richard Strauss
   
9. Don Carlo, opera Per me giunto... Io morrò
   Composed by Giuseppe Verdi
   
10. Quando le domandai
    Composed by Francesco Santoliquido
    
11. Io me levai del centro della Terra
    Composed by Francesco Santoliquido
    
12. Riflessi, for voice & piano
    Composed by Francesco Santoliquido
    
13. Malinconia, for voice & piano
    Composed by Francesco Santoliquido
    
14. Short Japanese Poems (Petits poèmes japonais), for voice & piano
    Composed by Francesco Santoliquido
    
15. Let us garlands bring, for voice & piano, Op. 18: No. 4, O mistress mine
    Composed by Gerald Finzi
    
16. Let us garlands bring, for voice & piano, Op. 18: No. 5, It was a lover and his lass
    Composed by Gerald Finzi
    
17. The Little Irish Girl
    Composed by Hermann Lohr
    
18. A Kingdom by the Sea
    Composed by Arthur Somervell
    
19. Duna
    Composed by Josephine McGill
    
20. Take Joy Home
    Composed by Alice Jordan
    
21. Don Giovanni, opera, K. 527 Finch'han dal vino
    Composed by Wolfgang Amadeus Mozart
    
22. Shenandoah, folk song
    Composed by American Traditional
    

Bon, je ne le vois pas franchement dans du baroque, pas du tout le type de voix, ni la finesse, mais mine de rien, ça change !!!

Elvira a écrit:

Ca fait rêver comme programme, non ?

1. Titon et l'Aurore, opera Sur les pâles humains
   Composed by Jean-Joseph Cassanea de Mondonville
   
2. Amadis, opera, LWV 63 Bois épais
   Composed by Jean-Baptiste Lully
   
3. Richard Coeur-de-lion, opera in 3 acts Ô Richard
   Composed by Andre-Ernest-Modeste Gretry
   
4. Don Giovanni, opera, K. 527 Finch'han dal vino
   Composed by Wolfgang Amadeus Mozart
   
5. Shenandoah, folk song
   Composed by American Traditional
   

Bon, je ne le vois pas franchement dans du baroque, pas du tout le type de voix, ni la finesse, mais mine de rien, ça change !!!

Oui ça fait rêver, c'est le programme de quoi ?

D'un récital de sherill milnes (volume 2).

Ce programme change en effet mais ne m'intéresse pas spécialement.

Il date de quand ? Parce que "Bois épais", c'est sorti des premières parties de récital depuis quasiment soixante ans !

J'ai des doutes sur le style (de toute façon, ce n'était jamais joué en style, tout simplement parce qu'on ne savait pas), mais ce ne peut pas être plus lourd que ce que faisait Souzay, et Milnes a un français impeccable.

http://opera-giocoso.net/operagiocoso/viewtopic.php?t=3891&highlight=sheryl+milnes
En faisant des recherches cet aprèm sur Giocoso, je suis tombé sur ce portrait de Sherrill Milnes. Portrait réalisé par notre Abigaille de Cherbourg ... tiens tiens ......
Et Il y a des photos !

Immense artiste ! depuis mon DVD d 'Ernani (MET) je suis admiratif . M'a fait vraiment découvrir et aimer la voix de baryton.

Guyercoeur a écrit:

http://opera-giocoso.net/operagiocoso/viewtopic.php?t=3891&highlight=sheryl+milnes
En faisant des recherches cet aprèm sur Giocoso, je suis tombé sur ce portrait de Sherrill Milnes. Portrait réalisé par notre Abigaille de Cherbourg ... tiens tiens ......
Et Il y a des photos !

Nous nous connaissons peut-être.

oui, j'ai honte, j'aurais du faire un peu de réécriture...

DavidLeMarrec a écrit:

Il date de quand ? Parce que "Bois épais", c'est sorti des premières parties de récital depuis quasiment soixante ans !

J'ai des doutes sur le style (de toute façon, ce n'était jamais joué en style, tout simplement parce qu'on ne savait pas), mais ce ne peut pas être plus lourd que ce que faisait Souzay, et Milnes a un français impeccable.

Oui, j'ai des doutes aussi sur le style, mais bon, je verrais bien !

En fait, je crois que ce sont des performances in vivo, regroupés par vai music.

Le premier volume se compose de mélodies (Marcello, Duparc, Copland, Duke, Warlock, Giordano, Lerner Loewe, Hutchinson, Bernstein)... je l'ai, et il est vraiment bien.

Voilà, je me pose une graaaaande question... Quel type de baryton serait Milnes ? J'ai plutôt l'impression qu'on ne peut pas trop apposer d'étiquette pour sa voix... (déjà que pour les autres chanteurs ce n'est pas facile)

Elvira a écrit:

Voilà, je me pose une graaaaande question... Quel type de baryton serait Milnes ? J'ai plutôt l'impression qu'on ne peut pas trop apposer d'étiquette pour sa voix... (déjà que pour les autres chanteurs ce n'est pas facile)

Il entrerait assez bien dans la classification Kavalierbaryton des Allemands dans leurs Fächer. Je n'aime pas trop cette façon de classer en mélangeant les genres (au lieu de classer par esthétique dominante), mais il est exactement dedans : voix métallique, qui peut être puissante ou lyrique.

Sinon, il est assez difficile à classer :
- trop lyrique pour un baryton-Verdi ;
- trop mordant pour un baryton lyrique ;
- trop aigu pour un baryton dramatique...

Et la catégorie de 'baryton central', que j'utilise pour désigner des voix de format modeste, ne lui convient pas non plus vu son extension aiguë et sa pêche...


Donc Kavalierbaryton si tu veux quelque chose, sinon, sinon... Eh bien, atypique.
Cela dit, si on essaie de classer des barytons plus ou moins proches, je dirais baryton lyrique pour Croft et baryton central pour Hampson... Mais en fait, techniquement et même pour la nature de la voix, ils n'ont rien à voir...

Ok, donc en gros, c'est un baryton.

Il me semble avoir été un peu plus précis que ça.

Je me demande parfois s'il n'avait pas le potentiel d'un ténor sans beaucoup se forcer... Je trouve d'ailleurs que son aigu manque de tension.

DavidLeMarrec a écrit:

Il me semble avoir été un peu plus précis que ça.

Oui, oui mais il est quand même trop inclassable.

Citation :

Je me demande parfois s'il n'avait pas le potentiel d'un ténor sans beaucoup se forcer... Je trouve d'ailleurs que son aigu manque de tension.

Il a bien chanté E lucevan le stelle sans avoir baisser d'un ton... Et il approche le do4...

Elvira a écrit:

Oui, oui mais il est quand même trop inclassable.

Je sais bien que ça te fait plaisir, mais il est quand même Kavalierbaryton-type.

Citation :

Il a bien chanté E lucevan le stelle sans avoir baisser d'un ton... Et il approche le do4...

Il fait l'ut4 en privé (il chantait Di quella pira dans son salon ) ; au disque, on a déjà eu droit à l'ut bémol parfait et à un si bémol3 de fou à la scène. Après, je ne sais pas s'il éprouve de la fatigue à chanter en tessiture haute, c'est là qu'est le critère. Mais je pense que c'est une voix très longue, de toute façon...

(bon, bon kavalierbarytonmaispastropquandmême )

Citation :

Il fait l'ut4 en privé (il chantait Di quella pira dans son salon ) ; au disque, on a déjà eu droit à l'ut bémol parfait et à un si bémol3 de fou à la scène. Après, je ne sais pas s'il éprouve de la fatigue à chanter en tessiture haute, c'est là qu'est le critère. Mais je pense que c'est une voix très longue, de toute façon...

Ah oui quand même

A la fin du Rigoletto de Bonynge, c'est un ut bémol, le machin au-dessus du la bémol final. Ou alors un ut un peu bas...

Mais tout de même...

Oui, c'est à celui-là que je pensais. Vraiment impressionant. Qui d'autre avait une voix aussi longue que lui (ne pas comprendre : il n'y a que lui qui faisait ça, hein )

Aussi longue, il y en a d'autres (y compris des pas célèbres), mais pas forcément au même endroit (j'ai lu sans pouvoir le vérifier que Merritt avait le mi1...).

Ca reste quand même exceptionnel, de pouvoir chanter dans deux tessitures ! (Même DFD n'était pas ténor, malgré son timbre. La voix n'était pas très longue en réalité, mais extraordinairement souple et maîtrisée.)

Le coup du si bémol, Capuccilli l'a fait. Sinon, en studio, Ezio Flagello, basse noble qui chantait à l'occasion des rôles de baryton, produit un la bémol 3 impeccable (Lucrezia Borgia de Perlea).

Citation :

Le coup du si bémol, Capuccilli l'a fait.

Tiens, ça m'étonne, je trouve que Cappuccilli n'est pas terrible dans les aigus.

Elvira a écrit:

Citation :

Le coup du si bémol, Capuccilli l'a fait.

Tiens, ça m'étonne, je trouve que Cappuccilli n'est pas terrible dans les aigus.

Ils sont durs, mais c'est parce qu'il est trop tonique. Il était capable non pas de tenir une tessiture de ténor, mais d'interpoler. Et je t'assure que même pour moi qui n'aime pas le timbre de Cappuccilli, le si bémol claque superbement !

Dans quel enregistrement ? Ca m'intéresse. Ma mère me disait que si l'enregistrement de Lucia di Lammermoore avait été transposé d'un ton ou d'un demi-ton (je ne sais plus) c'était à cause de lui...

mais Pavarotti est peut-être dans le coup

J'ai totalement oublié. Je crois que c'était un extrait où je n'avais quasiment que le si bémol (peut-être Germont ?). Je ne sais même pas si c'est tiré d'un truc publié un jour ou même d'une bande complète.

A vrai dire, la chose n'avait que peu d'intérêt (vingt secondes et un aigu), je te faisais juste passer l'information.

Bon, peut-être que j'aurais de la chance avec un fan de Cappuccilli!

Je préfère latte macchiato...

Tiens tiens, il chante Monna Vanna (opéra inachevé) de Rachmaninov dans l'intégrale Brilliant... (en Anglais, je crois)... Je m'en vais de ce pas écouter ça... J'adore sa voix...

J'ai écouté son Te Deum de Tosca et j'ai trouvé ça pas mal. Seuls reproches : prononciation bof, pas assez de personnalité. Sinon c'est trés bien.

Bon... pour moi, son italien est très bien, et la caratérisation du personnage est vraiment là. Bref...

A propos du Scarpia de Milnes :

Elvira a écrit:

Bon, en même temps, Milnes est distribué dans quelques autres versions. Au pire, ce n'est pas grave pour lui.

En effet, il y a 3 versions officielles avec le Scarpia de Milnes :

(version que j'ai entendu une fois en entier et dont j'ai parlé il me semble dans le fil consacré à la discographie de cet opéra. Price est décevante dans cet enregistrement en Tosca.)

(Je connais plusieurs extraits et l'incarnation de Milnes est remarquable. La confrontation avec Kabaivanska est explosive.)

(toujours aussi bien chanté par Milnes mais mort de Scarpia à l'Acte II qui tombe totalement à plat)

Je n'ai jamais compris l'enthousiasme que générait Sherill Milnes : le timbre n'est pas désagréable mais reste très banal et l'interprétation n'a jamais rien de marquant...comparé à Capuccilli, Bruson, Zancanaro ou Hvorostovky qui reste mon carré d'as dans le répertoire italien.

A mon avis, il doit surtout sa carrière au soutien indéffectible d'une maison d'opéra (le Met) et de disques (RCA). Quant à son talent...

keane a écrit:

Je n'ai jamais compris l'enthousiasme que générait Sherill Milnes : le timbre n'est pas désagréable mais reste très banal et l'interprétation n'a jamais rien de marquant...comparé à Capuccilli, Bruson, Zancanaro ou Hvorostovky qui reste mon carré d'as dans le répertoire italien.

A mon avis, il doit surtout sa carrière au soutien indéffectible d'une maison d'opéra (le Met) et de disques (RCA). Quant à son talent...

Il suffit de voir notamment en DVD son Simon Boccanegra pour se rendre compte qu'il était très impliqué sur le plan dramatique. Le timbre n'est pas quelconque et est d'une grande beauté.

Dans Simon comme dans tout Verdi, il lui manque l'essentiel : la noblesse du phrasé.

Bref pour moi, Milnes reste de la routine de très haut niveau (je le trouve toujours très correct mais jamais génial). Mais pour l'incarnation ou la splendeur du timbre, j'irai voir ailleurs...

Pas du tout d'accord.

Reprocher la banalité du timbre ou l'incarnation à Milnes en donnant pour modèle Capuccilli, ça c'est assez fort

Il a une voix hors du commun : capable de chanter des parties de ténor, et donc des aigus d'une facilité déconcertante, un timbre d'une très rare beauté. Côté incarnation disons que ça dépend des rôles : ok en Iago c'est plat, mais il fait merveille partout ailleurs, et avant tout en Rigoletto où pour moi il n'y a guère que Nucci pour rival.

Dans Rigoletto, Fischer Dieskau (dont je ne suis generalement pas fan) dans son plus bel emploi verdien, c'est quand même autrement plus subtil et émouvant ! Et pour la beauté du timbre et de la ligne de chant, Cappuccilli et Zancanaro chez Muti, renvoient Sherrill Milnes aux oubliettes...

keane a écrit:

Dans Simon comme dans tout Verdi, il lui manque l'essentiel : la noblesse du phrasé.

Bref pour moi, Milnes reste de la routine de très haut niveau (je le trouve toujours très correct mais jamais génial). Mais pour l'incarnation ou la splendeur du timbre, j'irai voir ailleurs...

je partage cette approche du "baryton verdien" qui font que comme vous je n'arrive pas à voir en Milnes autre chose que de la routine de très haut niveau
Les goûts personnels pour les timbres c'est autre chose. Mais effectivement dans ce répertoire, je privilégie la conduite de la ligne, le phrasé : c'est une des raisons pour lesquelles j'ai toujours pensé qu'un Hampson que j'aimme beaucoup dans d'autres répertoires se fourvoyait dans de répertoire.

Ericc a écrit:

keane a écrit:

Dans Simon comme dans tout Verdi, il lui manque l'essentiel : la noblesse du phrasé.

Bref pour moi, Milnes reste de la routine de très haut niveau (je le trouve toujours très correct mais jamais génial). Mais pour l'incarnation ou la splendeur du timbre, j'irai voir ailleurs...

je partage cette approche du "baryton verdien" qui font que comme vous je n'arrive pas à voir en Milnes autre chose que de la routine de très haut niveau
Les goûts personnels pour les timbres c'est autre chose. Mais effectivement dans ce répertoire, je privilégie la conduite de la ligne, le phrasé : c'est une des raisons pour lesquelles j'ai toujours pensé qu'un Hampson que j'aimme beaucoup dans d'autres répertoires se fourvoyait dans de répertoire.

Décidément, là aussi je ne suis pas d'accord.
Hampson en Posa ou en Germont ... beh j'ai pas encore entendu (et vu !) mieux.

Pour Milnes, je l'ai déjà dit, mais il me semble idéal en Rance... Maintenant, ce n'est peut-être pas un rôle majeur...