Roland - Lully

J'ai pu emprunter à la bibliothèque Roland. Ca va me permettre de découvrir cet opéra dont l'ouverture n'a plus aucun secret pour moi puisque je l'écoute chaque matin.

J'ai hâte d'écouter ça.

Je pense que je vais le mettre après Simon Bocc.

C'est la version de Rousset ?

Oui !

Juste une question : est-ce normal que l'ouverture du prologue soit le même que celui de l'acte I dans Roland de Lully

Oui, on reprend l'ouverture à la fin du prologue.

Bon, je croyais que le disque n'était pas normal.

Je viens de terminer l'écoute de Roland (3ième écoute). Vraiment très emballée par cet opéra. Le livret est très bon. Basé sur Orlando furioso de l'arioste, Quinault en fait quelque chose de touchant. Roland, amour éconduit tombe dans la folie, mais grâce à Logistille retrouve ses esprits.
Alors Lully ne pouvait que faire quelque chose de beau. Et c'est le cas.

Je crois que c'est de cet opéra que David disait que Rousset faisait une direction molle. Déjà par les extraits que j'avais pu entendre, rien ne me semblait confirmer cela. Effectivement, à l'écoute intégrale, j'ai trouvé que c'était assez vif dans l'ensemble, Rousset dirige le tout d'une main de maître.

Nicolas Testé est un bon Roland. Certes, il n'y a rien pour comparer, prendre du recul, mais déjà, le chanteur fait bonne impression. Un guerrier mais un homme vrai, blessé.
Un autre bon point pour Anna Maria Panzarella, dotée d'une très belle voix. Le restant du plateau est de haut niveau.

Bref, un enregistrement, un opéra qui vaut le coup. Je trouve que Roland n'a rien à envier à Armide, qui est pourtant un opéra magnifique et très réussi. La trame dramatique est loin d'être déplaisante et Lully sait fort bien accompagner le livret.

Ah oui, un très bon point : je n'ai pas eu besoin de suivre avec le livret la diction étant très bonne.

C'est mieux que Persée côté vivacité, mais ça reste lisse, je trouve.

Le livret d'Armide est bien plus captivant amha, et la musique plus inspirée et originale aussi, mais je laisse les autres s'exprimer, je ne veux pas faire de la contre-publicité au plus grand compositeur de tous les temps après Borgstrøm.

DavidLeMarrec a écrit:

C'est mieux que Persée côté vivacité, mais ça reste lisse, je trouve.

Le livret d'Armide est bien plus captivant amha, et la musique plus inspirée et originale aussi, mais je laisse les autres s'exprimer, je ne veux pas faire de la contre-publicité au plus grand compositeur de tous les temps après Borgstrøm.

De toute façon, Armide ne vaut pas un bon Ernani de Verdi. (surtout au niveau du livret)

Tu sais que j'ai aussi un modèle pour fille ?

Spoiler:

Ce sont tes chaussons ?

DavidLeMarrec a écrit:

plus grand compositeur de tous les temps après Borgstrøm.

Elvira a écrit:

Armide ne vaut pas un bon Ernani de Verdi. (surtout au niveau du livret)

Ca floode sévère ici !

Merci Vartan

Elvira a écrit:

Armide ne vaut pas un bon Ernani de Verdi. (surtout au niveau du livret)

Surtout qu'en essayant d'être objectif, je comprends qu'on puisse trouver la musique de verdi plus intéressante, mais alors pour l'écriture

Elvira fait juste de la provocation par rapport à un autre fil, ça n'a aucun rapport avec ce qu'elle pense ni une quelconque forme d'objectivité.

(Oui, le livret d'Ernani est pourri.)

atomlegend a écrit:

Elvira a écrit:

Armide ne vaut pas un bon Ernani de Verdi. (surtout au niveau du livret)

Surtout qu'en essayant d'être objectif, je comprends qu'on puisse trouver la musique de verdi plus intéressante, mais alors pour l'écriture

De toute façon, Verdi et Lully, c'est trop éloigné pour comparer.

Je suis tombé par hasard sur un enregistrement de 94 dirigé par Jacobs avec le Concerto Köln et, entre autres, Naouri, Gens, Ragon etc. Tout ça m'intrigue, quelqu'un a déjà écouté ?

Non ! Si tu as l'occasion de l'écouter, n'hésite surtout pas à en parler

Ne rêvez pas trop, c'est un peu plan-plan : les timbres de l'orchestre sont magnifiques, mais c'est très rectiligne comme jeu, plus proche de l'Amadis de McGegan que de l'Armide de Herreweghe.

Ca reste assez beau cela dit, ce n'est pas non plus Harnoncourt dans Rameau, hein. Déjà, Gens est magnifique, les choeurs aussi.

Ca permet quand même de comparer !

De 'Playlist' :

DavidLeMarrec a écrit:

=> LULLY, Roland, Jacobs.

Hidraot a écrit:

Alors ? C'est comme dans tes souvenirs ?

Je suis frappé par la puissance de Naouri à cette époque, ça fait trembler les murs, il est terrible en Alcide. Amusant, son déclin coïncide avec le moment où il a déclaré enfin maîtriser son instrument (alors qu'il engorge énormément depuis, et que le son ne sort plus... ).

C'est un peu raide à l'orchestre, mais pas dépourvu de noblesse, et les chanteurs sont absolument extraordinaires.

Finalement, c'est sans doute mieux que Rousset (tous les chanteurs sont meilleurs, sans exception).

C'est Gens qui chante Angélique ?

Non, c'est Ann Panagulias (superbe). Gens est fantastique, elle chante Thémire qui a quand même de belles scènes.


Pour l'anecdote, j'ai une captation de Montpellier, mais au TCE, c'était van Dam qui tenait Roland.

Ah oui ? C'est marrant ça ! Tu ne sais pas ce que ça donnait ?

A l'époque, Opéra International avait été assez sanglant avec la production (il faut dire que la mise en scène de Deflo ne fait pas spécialement envie ), et avait distingué van Dam et les seconds rôles Gens et Ragon.

Bien, en fait, étant bien plongé dedans depuis ces quelques jours, j'ai été très sévère avec Jacobs... Ca rebondit quand même pas mal, et puis avec les choeurs formés à Versailles, c'est superbe.
C'est largement plus beau que Rousset, et c'est vrai que le brin de raideur de Jacobs, c'était quand même la pointe du progrès en 94 : Minkowski, Christie ou Herreweghe n'était pas spécialement plus souples en cette période. On n'avait pas encore Niquet, Haïm, le meilleur Reyne ou le dernier Christie dans les tragédies lyriques...

J'ai commencé une écoute comparée. Le choix entre les 2 est assez difficile pour l'instant. Chez Rousset tout est dans la subtilité quitte à devenir un peu monotone tandis que Jacobs est énergique mais un peu trop carré (duo Angélique/Médor au III) voir un peu brutal (la chaconne par exemple). En tout cas chez Jacobs les voix sont effectivement superbes, le son de l'orchestre est aussi très beau, ça sonne bien rond. Le continuo est très riche, inventif, je pense en particulier au duo Angélique/Médor au III qui au niveau du continuo est à tomber.
En tout cas, ce petit jeu me rappelle à quel point j'aime Roland

Je me suis replongé dans Roland (version Rousset) et c'est vraiment une partition sublime je trouve. Des moments bouleversant pour le rôle titre. En fait, c'est vraiment lui qui attire tous les regards, les autres gravitant sans vraiment prendre forme je trouve.
Et au détour d'un disque, je suis retombé sur la chaconne gigantesque

Mais en relisant ce sujet, je vois que Jacobs serait un concurrent sérieux à la version "unique" de Rousset... Il va falloir que je me mette en recherche de cette bande. En plus Naouri en Roland, ça promet!

Si tu trouves, tu partages hein !

Edit : je suis folle comme un panier, j'ai cru que c'était un truc nouveau qui m'avait échappé, mais je l'ai cette bande

Hidraot a écrit:

Si tu trouves, tu partages hein !

Edit : je suis folle comme un panier, j'ai cru que c'était un truc nouveau qui m'avait échappé, mais je l'ai cette bande

Trop de bière? Dure journée de travail? On va essayer de te trouver des excuses!

Les deux !

DavidLeMarrec a écrit:

Bien, en fait, étant bien plongé dedans depuis ces quelques jours, j'ai été très sévère avec Jacobs... Ca rebondit quand même pas mal, et puis avec les choeurs formés à Versailles, c'est superbe.
C'est largement plus beau que Rousset, et c'est vrai que le brin de raideur de Jacobs, c'était quand même la pointe du progrès en 94 : Minkowski, Christie ou Herreweghe n'était pas spécialement plus souples en cette période. On n'avait pas encore Niquet, Haïm, le meilleur Reyne ou le dernier Christie dans les tragédies lyriques...

Tiens, d'ailleurs j'aime davantage Rousset maintenant ; autant son Persée de la même époque est atone, autant son Roland, certes sans éclat, propose le meilleur raffinement : rien de spectaculaire, mais quel goût !
Et puis je me suis mis à aimer tout le monde dans cette distribution.

Jacobs est plus opulent, mais moins recueilli et subtil, moins fin dans sa réception du style (mais c'est très bon aussi !).