[Jazz] Playlist

McCoy Tyner: Expansions
Alan Shorter: Tes Esat. Un album dément mais/et passionnant

Coltrane: Jazz in Japan CD1 (Afro-blue et Peace on Earth) 11/07/66

Malgré sa réputation je trouve ça très cohérent. Bon, des titres de 40 minutes faut rester concentré c'est sûr, mais ce sont vraiment des musiciens qui se donnent et qui donnent. Epuisant mais ça nourrit.

Merci

Stanlea a écrit:

emmanuel a écrit:

Stanlea a écrit:

Oui, c'est très beau est Azar Lawrence est très bon sur ce morceau.

Le Ornette Coleman, je te le rachète, si tu veux.

Natrav tu en as de la chance d'avoir un voisin mélomane!

Ce n'est pas Azar Lawrence sur Sahara. Pour information, le personnel de l'album, puisque ça ne se voit pas sur musicMe:
Tyner (p, koto, fl, perc)
Sonny Fortune (ss, as, fl)
Calvin Hill (b,perc, reeds)
Alphonse Mouzon (dr, perc, trp, reeds).

Oups ! Pardon, j'ai confondu avec Atlantis, qui est très bien aussi.

Du coup j'écoute Atlantis sur musicMe, et ça commence bien, en effet: merci du conseil, je ne connaissais pas!

Finalement, Atlantis de McCoy Tyner, un superbe album, pris en public (ce qui devrait être toujours le cas en jazz): Azar Lawrence, dont je connaissais à peine le nom, déplace des montagnes. De belles introductions décalées harmoniquement de la part de McCoy Tyner, qui n'est pas pourtant coutumier du fait.

Ponty - Louiss - Humair : Bag's Groove (live 68)

J'écouterais bien ça.

Coltrane: Coltrane plays the blues (1962)
C'est déjà assez dur.

Citation :

J'écouterais bien ça.

Achète-le alors

Citation :

Coltrane plays the blues

Il me fend le coeur cet album

Qu'est-ce qu'on le sent inquiet là-dedans, tendu au possible, presque défensif.

Oui, mais d'un autre côté il peut être magnifiquement simple dans ses mélodies ! Je trouve ça très roots en fait, pas de sophistication gratuite, les envolées modernes jaillissent comme des extensions biscornues d'un chant authentique.
Non ?

Oui, c'est rapide en général (tout ça c'est du blues ? ) et les lignes mélodiques sont assez complexes, de grands intervalles ce qui me fait penser au Trane à venir, je ne m'y attendais pas. J'aime beaucoup cet impact pas tendre.
'Roots' ça veut dire quoi ?

Vous m'avez fait envie, du coup je l'écoute aussi, je n'ai pas dû l'entendre depuis... depuis... je ne sais plus. Ça commence bien...

Natrav> proche des racines, de la tradition quoi.
C'est drôle, ce ne sont ni la rapidité ni la violence que je retiens ici, plutôt l'intonation parfaite de segments mélodiques à la fois simples et originaux. C'est tendre, pour moi justement.

Je trouve ça incisif. Oui, découpé au scalpel.

jerome a écrit:

Natrav> proche des racines, de la tradition quoi.
C'est drôle, ce ne sont ni la rapidité ni la violence que je retiens ici, plutôt l'intonation parfaite de segments mélodiques à la fois simples et originaux. C'est tendre, pour moi justement.

Je cherchais les mots pour dire ça et tu as mieux trouvé . C'est sa puissance d'articulation qui donne cette impression de violence peut-être (on dirait qu'il a une langue en acier).

Une deuxième écoute. Oui, c'est un bon achat !

AHAHAHAHA... Ca m'apprendra à ne pas lire les crochets...

C'est vraiment du jazz ?

Sonny Clark: Cool Struttin' (1958)
C'est diabolique rythmiquement. D'abord ça paraît carré voir un peu mécanique puis petit à petit on sent la pulsation plus souple qui électrise tous ces musiciens et ça devient envoutant. Je me prends à jouer du piano sur le clavier de mon ordi.

Yeah !

Coltrane:
Giant steps (1959)
My favorite thing (1960) (Tyner royal)
Stellar regions (1967)
A love supreme (1964)

McCoy Tyner:
Expansions (1968)

Maria Schneider Orchestra : Evanescence (1994)
Du big band moderne, souvent lisse et un peu new age. Je n'aime pas tout mais c'est souvent très très fin. Maria Schneider est une ancienne élève de Bob Brookmeyer, autre grand arrangeur ; il y a comme une filiation.
http://www.mariaschneider.com/

Stan Kenton : Adventures in blues (1960-61) : Bofff...

Dave Holland Big Band : What goes around (2002)
C'est trop touffu... Pourtant c'est un "petit format" (3 trompettes, 3 trombones, 4 saxes). J'aime bien certains passages, mais ça me raconte trop peu souvent un truc pour que j'en retire un véritable plaisir. Beaucoup, beaucoup de notes, mais dans quel but ?


Gil Evans : Gil Evans & Ten (1957)
Beaucoup de vents graves, dont un basson. Les climats brumeux à la Evans, allégés par la relative intimité de l'effectif, et une franche base swing (Paul Chambers est de la partie). Il y a Steve Lacy, Lee Konitz. Des voicings géniaux. Mon préféré de ces 4 albums, très nettement.

Gil Evans a une façon très particulière de faire sonner l'orchestre, avec des graves très profonds, des silences très suggestifs, un feeling reconnaissable entre tous, très blues, très brut. Avec Mingus c'est un précurseur des big band actuels qui jouent sur des textures très âpres mais sur un spectre très large.

Out of the Cool doit être mon préféré avec The Individualism... et "...and ten". (sachant que "porgy and bess" est peut ^tre son "chef d'oeuvre" ?)

Pour sa période hendrixienne (que je ne goute guère) le "Live at public Theatre" (vol 1 et 2) de 1980 est une perle. Ses reprises de Mingus sont bien au dessus de ses reprises d'Hendrix.

Sinon, tout ça pour dire que son duo avec Konitz de 1980 (2 disques aussi : heroes et antiheroes) est un des disques les plus cool qui soit. Chef d'oeuvre du duo. Celui avec Lacy est bien aussi, mais très en dessous de cette merveille de tendresse. Ca doit être écoutable en streaming.

Du mal avec ce free assez froid. Quelques beaux titres délicats comme Dirgis, d'autres ou le sax prend des airs de duduk, assez incroyable, on pense à Dolphy parfois. Mais globalement je ne sens pas le lien entre les musiciens, pour mes oreilles la sauce ne prend pas.

Ça va mieux dans un autre genre avec Jean-Luc Ponty dans le Bag's Groove qu'évoquait Jérôme un peu plus haut. Beaucoup d'enthousiasme dans ce violon qui ne s'interdit rien.

J'aime beaucoup ce trio. Ghosts est leur meilleur disque. Missing a Page est excellent aussi. Et j'adore celui-là (world view)…
Et puis quel percussionniste ce Reisinger…
Dave Liebman est pour moi un des plus grand jazzman vivant. Peut-être le plus grand souffleur de sa génération ?

Réécouté Out to lunch (Dolphy) et Orgasm (Alan Shorter) en suivant ce World view et tout de suite je sens une autre tension, un autre drame, une pêche, des connexions. Je passe à côté de quelque chose on dirait.

natrav a écrit:

Du mal avec ce free assez froid.

L'esthétique de la prise de son y est peut-être pour quelque chose. Le son de Liebman, large et un peu lisse, aussi, ainsi que le langage, aux détours chromatiques sophistiqués. Je trouve le premier titre (Acid birds) fascinant de dureté, le reste beaucoup moins.

J'ai pensé aussi qu'en concert ça devait mieux donner. Là on se sent un peu extérieur à ce qu'il se passe entre les musiciens.

natrav a écrit:

Réécouté Out to lunch (Dolphy)

Ca c'est du métal inoxydable…

Otomo Yoshihide a donné de ce disque une version très costaud, qu'on peut trouver un peu lourde à digérer, sur un de ses disques en grande formation nommée "New Jazz Orchestra". Et en concert Otomo déchire tout.

Purée, quel bonheur ce matin en voiture seul avec Coltrane. J'ai mis les CD3 et 4 du Live at the Village Vanguard (1961).
Je commence à cerner ces 4 soirées de rêve.

La troisième est la plus incroyable (vendredi 3 novembre).
Coltrane est envouté, Elvin Jones plane au sommet de l'Olympe il mène souvent le groupe, Dolphy fait barrir sa clarinette basse, Tyner colore ces six plages de teintes incroyables. La virtuosité est dépassée, ne reste que la passion et le génie en fusion. Une énergie sexuelle, un érotisme musical. Je ne sais pas comment décrire autrement la séduction de ces quelques titres. Un Mile's mode de folie. Je me demande comment le public a pu supporter de tels feux d'artifice.

La dernière journée, deux titres est toute aussi exceptionnelle, malheureusement deux seuls titres, India (15' de transe) et sans doute la meilleure version de Spiritual (20') de chant de sax sur une basse vrombissante de clarinette pour la moitié de la piste.

En fouinant chez OCD (où j'ai fait le plein de DVD de films d'horreur ) j'ai découvert qu'ils avaient aussi un rayon jazz conséquent

Joe Henderson: Our Thing (1963)
Un bon petit album bien rythmé avec la trompette de Kenny Dorham qui partage les compositions avec Joe. Pas emballé plus que ça cependant en dehors de la prise alternative de Teeter Totter.

natrav a écrit:

Joe Henderson: Our Thing (1963)
Un bon petit album bien rythmé avec la trompette de Kenny Dorham qui partage les compositions avec Joe. Pas emballé plus que ça cependant en dehors de la prise alternative de Teeter Totter.

De Joe Henderson, deux gros classiques inusables:
-In'nOut, dans lequel le premier morceau, comme l'indique le titre, explore les échappées harmoniques sur un même accord, avec rien moins qu'Elvin Jones et McCoy Tyner en sidemen.
http://www.musicme.com/Joe-Henderson/albums/In-'n-Out-0724359650821.html
- Inner urge, avec un premier titre éponyme devenu un classique des harmonies que l'on pourrait appeler "non fonctionnelles", des changements d'accords pour leur couleur sonore plus que pour leur direction harmonique.
http://www.musicme.com/Joe-Henderson/albums/Inner-Urge-0724357872720.html
Bonne écoute!

Tes balises url étaient inutiles à mon avis.

Inner urge est un de mes premiers CD de Jazz et je l'écoute très souvent.
Je vais écouter le In'n out.

A noter sur cet Inner Urge la présence à la basse de Bob Cranshaw, qui fut un des premiers bassistes de jazz à adopter la basse électrique (contraint et forcé après un grave accident de voiture).

Très critiqué par les puristes, il a été et reste un très important musicien de studio, et il a énormément enregistré avec beaucoup de grands jazzmen. D'ailleurs sa présence sur le disque de Joe Henderson aux côtés des pointures comme Elvin ou McCoy en dit long sur son niveau.

Et pour finir, rappelons qu'il est le fidèle compagnon de Sonny Rollins depuis 40 ans...

In'n out (1964) enregistré à peine quelques mois avant Inner Urge sans doute

Oui, c'est tout de suite plus intéressant que Our thing. Moins Hard Bop mitigé, plus free sans doute et tout de suite plus pêchu.

Rhooo !

(1954)

Ah oui !
Le flûtiste est assez faux, si je me souviens bien, mais il y a des arrangements sympa.
Ceci dit, je la trouve encore plus inspirée avec trio

Je vais découvrir. Un généreux donateur m'a offert une série de ses disques.

Mark Turner, Dharma days.
http://www.musicme.com/Mark-Turner/albums/Dharma-Days-0093624799825.html
Belles compositions, pas putassières du tout, superbe rythmique avec une lumineuse guitare (Kurt Rosenwinkel), un disque à la fois sophistiqué et sobre, à l'image du saxophone du leader, tout en fluidité et pourtant ciselé. Mais voilà, je guette désespérément un dérapage, un son moins contrôlé, une impression de risque improvisé. Rien ne dépasse ici.
Evidemmment, à ce niveau, je chipote.

emmanuel a écrit:

Mark Turner, Dharma days.
http://www.musicme.com/Mark-Turner/albums/Dharma-Days-0093624799825.html

Musicme ne marche pas ce soir.
Evidemmment, à ce niveau, je chipote.

natrav a écrit:

emmanuel a écrit:

Mark Turner, Dharma days.
http://www.musicme.com/Mark-Turner/albums/Dharma-Days-0093624799825.html

Musicme ne marche pas ce soir.
Evidemmment, à ce niveau, je chipote.

MusicMe refonctionne.
Je sais, je chipote, là.

Très chic mais un peu froid pour moi. Espaces éthérés, de beaux solos de guitare en effet. J'ai peur de ne pas y trouver assez de tension.

Exactement mon impression, comme si ces musiciens étaient trop bons. C'est curieux car j'ai tendance à aimer en musique classique les interprètes jugés froids: ceux qui font les notes, et personne n'est trop bon pour ça. Je dois attendre autre chose du jazz.

Je dirais - et plus j'écoute de jazz plus j'ai cette impression- que ça manque de sexe. On va dire que je ne pense qu'à ça, ce qui n'est pas tout à fait inexact, mais dans ce qui me parle le plus, il y a une certaine tension érotique, même dans le free le plus dissocié, indispensable au plaisir que j'éprouve à écouter, à participer d'une certaine façon à ce qui se joue.

Il y a forcément cela dès les origines du jazz, entremêlées de musique savante et de flonflons de bordel. Il y a aussi une prise de risque différente de l'interprétation classique: jouer la Hammerklavier si c'est un tout petit peu au-dessus de son niveau technique mène au désastre, alors que prendre des risques en improvisant des choses au-dessus de ce qu'on est capable de faire ordinairement participe d'une sorte de mise à nu de l'intime ou d'un jeu dangereux évocateur de la séduction, en effet.

emmanuel a écrit:

natrav a écrit:

Oh !
Je ne crois pas avoir la distribution d'Orgasm.

Dans Carnavalito on reconnaît ce timbre bien rageux. Ça satisfait mes goûts pour la bossa et la samba.

C'est l'inconvénient de l'écoute en ligne, on n'a pas le personnel (ça serait génial que Deezer et autres mettent les pochettes complètes). Timbre très caractéristique en effet, j'adore ce grain énorme qui compense un langage harmonique assez simple il faut bien le dire.

Oui, c'est pas très free cet album. De belles mélodies. Ses précédents albums sont plus modernes ?
Un sacré punch en tout cas ici, El arriero.

natrav a écrit:

emmanuel a écrit:

natrav a écrit:

Oh !
Je ne crois pas avoir la distribution d'Orgasm.

Dans Carnavalito on reconnaît ce timbre bien rageux. Ça satisfait mes goûts pour la bossa et la samba.

C'est l'inconvénient de l'écoute en ligne, on n'a pas le personnel (ça serait génial que Deezer et autres mettent les pochettes complètes). Timbre très caractéristique en effet, j'adore ce grain énorme qui compense un langage harmonique assez simple il faut bien le dire.

Oui, c'est pas très free cet album. De belles mélodies. Ses précédents albums sont plus modernes ?

En solo je ne pense pas, mais je n'en connais que peu. Avec Carla Bley ou le Liberation music orchestra oui, dans une certaine mesure.
http://www.musicme.com/Charlie-Haden/albums/Liberation-Music-Orchestra-0011105118828.html?ipg=2
Avec en plus une reprise de Hanns Eisler (plage 2) et tout ce qu'il faut pour encenser le Che. Un album de 1969 évidemment.

Bolivia est un bel album, pas trop "latino", avec Airto, Jean-François Jenny-Clarck, Lonnie Liston Smith. Très attachant.

emmanuel a écrit:

Liberation music orchestra oui, dans une certaine mesure.
http://www.musicme.com/Charlie-Haden/albums/Liberation-Music-Orchestra-0011105118828.html?ipg=2
Avec en plus une reprise de Hanns Eisler (plage 2) et tout ce qu'il faut pour encenser le Che. Un album de 1969 évidemment.

Ouais, bon ! Il y a des passages drôlement sympas où le sax se lâche mais d'autres complètement foutraques, baroque et folk. On trouve vraiment l'ambiance libérée, expérimentale et optimiste de ces années-là. Ça me rappelle ma jeunesse.


Par contre le Gato barbieri, Bolivia (1973) me parle tout de suite. Toujours ce souci mélodique assez simple voire classique (un peu trop ?) mais un sacré feu dans le jeu, un timbre organique, chaleureux.

McCoy Tyner: Sahara (1972)
Comme son nom ne l'indique pas, nous serions plus près des pentes du Fuji San que de celles du Kilimandjaro. Quelques titres traversés de sonorités de flûte façon aulos ou youyou berbères, de koto en place du piano, de maracas... Une contrebasse délicate, un beau sax (je ne connais pas la distribution), des titres inégaux. Mais toujours sens du drame, Tyner ne jouant pas pour se griser de ses belles couleurs harmoniques mais parce qu'il a une histoire à nous raconter et c'est du sérieux. A écouter, rien que pour le titre éponyme de 25 minutes, comme un pays à lui tout seul, et là c'est l'Afrique des tam-tams et des danses tribales.

http://www.musicme.com/#/Mc-Coy-Tyner/albums/Sahara-0090204702312.html?ipg=2




A noter qu'il passe en concert début juillet pas très loin (mais trop loin de Bordeaux ) A Gand en Belgique et à Rotterdam aux Pays-Bas.