Carl Loewe (1796-1869) , le faiseur de ballades

En 1836, quatre ans avant Schumann, Loewe mettait en musique les poèmes de Chamisso pour le cycle "Frauenliebe und -leben".
Neuf poèmes pour Loewe, huit pour Schumann (qui a délaissé le dernier).

Le cycle de Schumann est certainement le plus connu, et pourtant je trouve que celui de Loewe n'a pas à souffrir de la comparaison.

Je trouve d'ailleurs certains Lieder très réussis, les n°5 (Helft mir, Ihr Schwestern) n°6 (Süßer Freund, du blickest) et les suivants dans une certaine mesure.

Ce cycle est vraiment à connaître.

...et j'ose le dire, je préfère le celui de Loewe ! ...Si, si !

...que l'on trouve (entre autres) sur le volume 8 de l'intégrale CPO, interprété par Iris Vermillion et Cord Garben au piano.

Le cycle existe aussi par Fassbaender (et déjà Garben), couplé avec plusieurs Faust-Lieder de Loewe.

Vision très différente quand on a baigné dans Schumann depuis toujours. Un traitement beaucoup moins moderne (chez Schumann, il y a ces silences, cette autonomie du piano…), mais de belles couleurs et une véritable sensibilité au texte : la musique prend moins la vedette. J'aime beaucoup les modulations et plus généralement les changements d'atmosphères là-dedans.

Cela dit, je le trouve beaucoup, beaucoup moins prenant que le Schumann, il n'y a pas la même individualité incroyable entre numéros. Mais comme on ne peut pas écouter les deux en même temps, ce n'est pas un problème, il y a de la place pour deux !

DavidLeMarrec a écrit:

Le cycle existe aussi par Fassbaender (et déjà Garben), couplé avec plusieurs Faust-Lieder de Loewe.

Oui j'ai vu ça, et avec Fassbaender, je serais assez tenté.

Citation :

Mais comme on ne peut pas écouter les deux en même temps, ce n'est pas un problème, il y a de la place pour deux !

Absolument !

Fassbaender y est sur le déclin, avec une voix qui n'a plus la même fermeté, mais le timbre et l'expression sont restés intacts jusqu'à la fin de toute façon. J'aime beaucoup (je n'ai pas écouté la version Vermillion).

DavidLeMarrec a écrit:

Fassbaender y est sur le déclin, avec une voix qui n'a plus la même fermeté, mais le timbre et l'expression sont restés intacts jusqu'à la fin de toute façon. J'aime beaucoup (je n'ai pas écouté la version Vermillion).

J'aime bien...ne connaissant pas d'autres versions !

...et j'ai l'impression qu'il y a très peu de versions.

Carl Loewe a mis en musique des poèmes  de l'auteur polonais Adam Mickiewicz. Il en avait pris connaissance grâce à la traduction que Carl von Blankensee, résidant à Szczecin comme Loewe, en avait faite.

Ceci nous donnant un recueil de sept ballades, parfois inspirées par des contes folkloriques polonais.
La première, Pani Twardowska est une sorte de Faust polonais.  
Une autre, Piérwiosnek est inspirée par "Das Blümlein Wunderschön" de Goethe.

Musicalement, je trouve que c'est intéressant, jamais ennuyeux (c'est parfois le cas dans certaines longues ballades) la dernière faisant pourtant 15mn.
Il est bien sûr préférable d'avoir la traduction des textes.

Son style semble avoir été "adapté" à la langue polonaise...mais ce n'est qu'une impression que j'ai ressentie.
C'est interprété de belle façon par la soprano polonaise Urszula Kryger.

C'est dans le vol.15 chez CPO.

joachim a écrit:

En effet, Carl Loewe, ce n'est pas que les Ballades et Lieder.

J'ai écouté sa symphonie en ré mineur, le concerto pour piano en la majeur, les sonates pour piano plus le poème symphonique pour piano intitulé "printemps" , et son grand oratorio Das Sühnpfer des neuen Bundes.

Un ensemble d'oeuvres qui méritent absolument de sortir de l'oubli, éclipsées qu'elles sont par les ballades.

j'écoute sa Symphony No. 1 en ré mineur
watch?v=WExua_qEWKY
ça s'écoute...

[Playlist]

Lieder (vol.6 cpo)

Kurt Moll / Cord Garben

Une sélection:

-Der Nöck
-Meeresleuchten
-Der Feind (l'ennemi)
L'aigle écoute dans son aire ;
Le sanglier se précipite vers son trou dans la forêt ;
Le petit chat s'accroche fermement à la branche ;
Le loup, il traîne la patte vers son repaire dans les rochers,
Le cerf se dirige vers le fourré ;
Le renard se faufile silencieux dans sa tanière ;
En alerte, la biche timide s'éloigne ;
Le lièvre dresse ses oreilles dans le trèfle ;
Le canard se baisse dans les roseaux sombres :
Le petit poisson ne jette plus un coup d'œil ;
Et tous se taisent en embuscade !
L'homme apparaît, marche dans le bois.

Spoiler:

-Im Sturme
-Heimlichkeit (secret)
Mon cœur, oh, referme-toi ! Les heures solennelles approchent !
Seulement dans la solitude tu as trouvé toi-même
Le bourgeon du printemps ! recouvert de douce mousse !
La plus belle de toutes les roses fleurit en secret !

-Reiterlied
-Archibald Douglas - Longue ballade, dont Loewe est coutumier...j'aime beaucoup.  

j'aime bien la voix de Kurt Moll, mais je préfère quand même un baryton pour ces ballades.

[Playlist]



Das Sühnopfer des neuen Bundes
Passions-Oratorium

Barockorchester L'Arpa Festante: Thomas Gropper
Arci-Vocalisten München
Monika Mauch: soprano
Ulrike Malotta: mezzo-soprano
Georg Poplutz: ténor
Andreas Burkhart: baryton

On est loin ici de ses Lieder, avec cet oratorio aux réminiscences de Bach et Haendel...

J'ai bien aimé; il faut dire que l'interprétation est vraiment bonne, avec d'excellents solistes.
Plus de détails après de nouvelles écoutes.

[Playlist]



Das Sühnopfer des neuen Bundes
Passions-Oratorium

Voir ci-dessus.