George Crumb

Hey !! Je viens d'écouter les Makrokosmos de Crumb. C'est d'ailleurs la première fois que j'en entend, de la musique de ce compositeur américain. C'est super cette musique ! On est dans un univers sonore vraiment surnaturel. C'est fou ce qu'il parvient à faire avec un piano. Il y a un petit côté Cage sauf que c'est moins provocateur et plus sèrieux et plus beau si j'ose dire. Il y a aussi Zeitgeist pour deux piano qui est tout autant interessant. Vous connaissez déjà ? Que connaissez vous ? Que conseillez vous à part ce que j'ai cité ?


Euh...lui, c'est pas Crumb, c'est juste le pianiste. Crumb il est plus vieux que ça. :bigsmurf:

J'eusse aimé pouvoir t'aider, mais je ne connais absolument pas. C'est donc plutôt toi qui vas me conseiller...

Bah j'ai tout mis en haut en fait. Mes découvertes n'en sont qu'à leurs balbutiements. Makrokosmos et zeitgeist qui sont toutes les deux dans le même genre sauf qe le deuxième est pour deux pianos.

J'ai écouté pas mal de trucs de lui il y a quelque temps, mais je ne me souviens plus des titres.

C'est souvent curieux, surprenant, parfois beau; mais personnellement ça m'a lassé à force d'effets et de trucs rigolos, la musique elle-même n'étant pas si intéressante que ça. C'est peu construit, peu cohérent, je trouve qu'il n'a pas grand chose à dire finalement... (ceci dit ça fait longtemps faudrait que je lui redonne une chance)

Est-ce qu'il a fait autre chose que des trucs pour piano? (préparé ou non)

Par exemple de la musique de chambre, de la musique symphonique...

Xavier a écrit:

Est-ce qu'il a fait autre chose que des trucs pour piano? (préparé ou non)

Par exemple de la musique de chambre, de la musique symphonique...

Je ne sais pas encore, je découvre peu à peu en empruntant à la médiathèque. Il y a un disque qui m'attend dans ma chambre. Il est question de musique symphonique avec soprano Unto the Hills(sa femme en l'occurence je crois). Il y est question d'un quatuor aussi Black Angels. Miamiam, j'ai hâte. Je vous tiendrais au courant si ça vaut le coup d'oreille.

ouannier a écrit:

Il y est question d'un quatuor aussi Black Angels. Miamiam, j'ai hâte. Je vous tiendrais au courant si ça vaut le coup d'oreille.

Ah oui, exact, j'avais écouté ça, par le Kronos Quartet.
Ca m'avait bien plu sur le coup, c'est une musique étrange... et puis plouf, ça s'oublie vite. (en tout cas pour moi)

Justes quelques mots sur le dernier disque de récital de Christine Schäfer dont le plat de résistance est Apparition de 1979, chansons élégiaques pour soprano et piano amplifié, sur un texte extrait de " When Lilacs last in the dooryard bloom'd " de Walt Whitman (1819-1892).

I - The Night in silence under many a star
The ocean and the husky
whispering wave whose voice I know,
And the soul turning to thee O vast and well-veil'd death,
And the body gratefully nestling close to thee.

Vocalise I : Summer Sounds

II - When lilacs last in the dooryard blom'd
I mourn'd and yet shall mourn with ever-retuning spring.


III - Dark mother always gliding near with soft feet.
Have none chanted for thee a chant of fullest welcome ?
Then I chant it for thee, I glorify thee above all.
I bring thee a song that when thou most indeed come, come unfalteringly.

Vocalise 2 : Invocation

IV - Approach strong deliveress !
When it is so, when thou hast taken them
I joyously sing the dead.
Lost in the loving floating ocean of thee.
Laved in the flood of the bliss O death.

Vocalise 3 : Death Carol (Song of the Nightbird)

V - Come lovely and soothing death.
Undulate round the world, serenely arriving, arriving.
In the day, in the night, to all, to each.
Sooner or later delicate death.

VI - The night in silence under many a star
The ocean shore and the husky
whispering wave whose voice I know,
And the soul turning to thee O vast and well-veil'd death,
And the body gratefully nestling close to thee.








Deux mots avant que les dépositaires officiels du bon goût ne viennnent détruire le fragile édifice mis en place par Christine Schäfer.

Le programme du disque juxtapose et alterne les Crumb et les Purcell, des compositions avec trois siècles d'écart, et cela fonctionne ! Le goût de la mélodie, de l'onomatopée, des accompagnement délicats et sobres des deux compositeurs est frappant d'analogies, et la continuité du disque est une grande réussite.

Egalement quelques sonnets de Shakespeare murmurés, sans doute pour donner une atmosphère d'étrangeté supplémentaire. Tout cela est construit et voulu par Christine Schäfer, ainsi que la pochette - robe drapée blanche au milieu d'un troupeau de squelettes dans la Grande galerie de l'évolution du Jardin des plantes. Bon, là, bof, mais j'admire la prise de risque vu les attentes limitées au niveau de la création esthétique des aceteurs de disques en classique.

Je crois que d'interprétation des Crumb est d'anthologie en même temps vous me direz que la concurrence au disque n'est pas énorme
, beaucoup d'attention à créer un climat différent qui corresponde à chaque pièce, avec dépouillement mais surtout un engagement émotionnel intense.

Les Purcell feront sans doute moins l'unanimité. Le choix du piano moderne, déjà. Mais un changement d'instrument aurait ruiné l'unité du disque. Le piano reste très sobre, quand le chant sort sans doute du style habituel pour Purcell, mais j'ai trouvé ça plus que convaincant et même mieux que les minauderies de certains chanteurs baroqueux.

Au final, un très beau disque lyrique, très original, d'une démarche très sincère et qui ne ressemblera à rien de ce que vous avez dans votre discothèque.




Voilà, la meute peut maintenant se déchaîner.

Morloch a écrit:

Voilà, la meute peut maintenant se déchaîner.

Il n'y a pas de souriard "chien féroce" ? Tant pis, je repasserai plus tard.

C'est quand même déloyal d'avoir attendu mon avis pour me disqualifier d'avance comme tenant officiel du bon goût (la bonne blague, c'est Sofro qui va être content ).

Ici c'est Crumb qui me touche, plus que ses Purcell que je ne ressens absolument pas, extérieurs à cette musique pour moi, déplacés. Et je ne comprends rien à ce qu'elle chante malgré quelques roulements de r.

Les Crumb (j'ai découvert ici) me parlent tout de suite et le lyrisme qu'elle met ici en balance avec ce dépouillement rend ces pièces tout à fait chaleureuses. Ailleurs toute une froideur qui glace jusqu'aux os "Dark mother".

DavidLeMarrec a écrit:

C'est quand même déloyal d'avoir attendu mon avis pour me disqualifier d'avance comme tenant officiel du bon goût (la bonne blague, c'est Sofro qui va être content ).

Mais non, il ne lit pas ici. Il écoute les quatuors de Schubert par les Amadeus en ce moment, pas d'inquiétude à avoir

Oui, les Crumb sont des pièces vraiment magiques, ce doit être un bon début pour la musique contemporaine. Depuis le temps qu'elle les chante en concert, je suis bien content qu'elle les grave, surtout avec Schneider !

Comme je l'avais dit à Morloch, la diction est totalement floue, pas de consonnes, et voyelles monocolores. Un anglais terriblement mou et désincarné. Pour Purcell, ça ne pardonne pas.

Mais je suis toujours aussi emballé par Schneider, avec sa musicalité infiniment élégante - ce jeu à la fois perlé et plein dans le baroque.

Nooon? je n'en reviens pas, tous les compositeurs exitants/ayant existés sont ils référencés sur ce forum?
J'en avais jamais entendu parler ne serait de nom avant hier.
Et voilà je voulais voir si y'avait quelquechose sur ce compositeur par ici, et je n'en reviens pas, mais oui!
Voilà hier le sujet du bac musique lourde était le deuxième mouvement "absence" de Black Angels (13 image de la terre obscure). Et voilà, donc un composietur pour moi complètement iconnu (j'en sais un peu plus grâce à vous maintenant), et donc franchement, c'est vraiment interessant comme musique j'ai trouvé, enfin je trouve ça peut être comme l'a dit Xavier peu construit (ouais on avait même pas la traditionnelle question de la structure pffff), mais n'empêche interessant, j'ai adoré planché là dessus, bon j'aurais encore plus aimé si j'avais eu plus de temps car j'ai trouvé le sujet très long pour seulement 3h30 d'épreuves, mais bon... Par contre franchement autant je trouve ça interessant, faut avouer que j'écouterais pas ça en boucle, j'ose le dire à l'oreillle c'est vraiment dur, mais d'un côté c'est franchement fait pour je crois.
Voilàààà, malgrè tout holà pour ce compositeur découvert!

Tiens, pourtant, la qualité première de Crumb est à mon avis une certaine accessibilité... Mais tout dépend ce que tu as l'habitude d'écouter, c'est sûr.

J'aime beaucoup justement sa simplicité, sa "ludicité".

DavidLeMarrec a écrit:

Tiens, pourtant, la qualité première de Crumb est à mon avis une certaine accessibilité... Mais tout dépend ce que tu as l'habitude d'écouter, c'est sûr.

J'aime beaucoup justement sa simplicité, sa "ludicité".

c'est pas vraiment d'accessibilité qu'il me semble manqué, parce qu'en vérité je qulifierais presque la deuxième partie du 2ème mouvement de musqiue descriptive mais enfin c'est mon propre jugement en fait je trouve ça dur à l'oreille vraiment, bizarre peut être, enfin dans la classe yavait des avis divergeants yen avait qui pesnait comme moi et d'autres qui trouve carrément ça joli, j'irais certainement pas jusqu'à joli en tout cas, et je trouve que ça pourrait vexer Crumb si on lui disait que c'est joli...

s'il y a des amateurs de black angels, auriez vous des avis sur les différentes versions ?

Comme tout le monde je pense, j'ai découvert cette œuvre grâce au Kronos quartet - donc syndrome de la première version, j'ai du mal à juger. J'ai ensuite acheté celle du quatuor Miro: ce n'est pas décevant, quelques bruits (il y en a dans la partition) sont un peu différents, mais l'ensemble reste très engagé et très bien joué. Pris de son un peu plus réverbérée et plus ronde que celle des Kronos. A mon humble avis, égalité, deux très bonnes versions.

merci.
selon Bernard Fournier dans le 3eme tome du quatuor à cordes, la version de référence serait celle du concord quartet chez vox..

HOLLIGER a écrit:

merci.
selon Bernard Fournier dans le 3eme tome du quatuor à cordes, la version de référence serait celle du concord quartet chez vox..

Le concord String Quartet est en fait le créateur de l'œuvre. Leur version est en effet dispo chez Vox

Et ce double CD n'est pas intéressant que pour le quatuor de Crumb.

Personnellement, je suis moyennement attiré par la musique de chambre de George Crumb. En revanche, je crois qu'il faut absolument écouter A Haunted Landscape qui est un exercice symphonique de haute volée utilisant pratiquement tous les timbres percussifs possibles et, souvent, les plus inattendus. Le début de cette oeuvre n'est pas sans rappeler Serendib de Tristan Murail avec cette note réverbérée martelée avec insistance au piano.
J'ai un enregistrement de cette oeuvre avec le Philharmonique de New York mais il semble qu'on ne le trouve plus sauf sur commande (je donnerai les coordonnées si ça intéresse quelqu'un.)

Écouter Crumb en deuxième partie d'un concert avec la Sonate pour 2 pianos et percussions de Bartok, c'est fatal pour Crumb ... 45 minutes d'"oeuvre" dont 40 à étaler du papier toilette sur les cordes ... quant au reste ...

Je disais sur un autre fil ( celui sur les mélodies de Schoenberg, dont je me suis enfui par crainte du HS), à propos de Jan De Gateani que j'avais vu qu'elle avait enregistré "Apparition", oeuvre que j'ai découvert il y a trois ou quatre ans lors d'un récital de Renée Fleming au TCE.

Quelqu'un connaît ce disque de DeGaetani ?

David, tu voulais dire quelque chose à propos de Fleming dans "Apparition".

Hippolyte a écrit:

Je disais sur un autre fil

..., celui qui cause avatar, que je me demandais si celui d'Hippolyte c'était du Henri Michaux ou pas.

natrav a écrit:

Hippolyte a écrit:

Je disais sur un autre fil

..., celui qui cause avatar, que je me demandais si celui d'Hippolyte c'était du Henri Michaux ou pas.

Je n'avais pas vu, je ne pense pas à aller voir là-bas, mais maintenant j'ai répondu. (Si ça c'est pas du HS ! Et moi qui m'échine à l'éviter depuis une heure ! )

Oh ! Dans un fil Crumb, c'est grave ?

Hippolyte a écrit:

David, tu voulais dire quelque chose à propos de Fleming dans "Apparition".

Heu, en fait je voulais dire que c'était bien qu'elle le fasse, mais que puisqu'il y avait Schäfer, on pouvait prendre moins de risques quitte à écouter du Crumb. Rien qui mérite tous ces efforts, quoi... mais on était vraiment HS en revanche.

ouannier a écrit:

Hey !! Je viens d'écouter les Makrokosmos de Crumb. C'est d'ailleurs la première fois que j'en entend, de la musique de ce compositeur américain. C'est super cette musique ! On est dans un univers sonore vraiment surnaturel. C'est fou ce qu'il parvient à faire avec un piano. Il y a un petit côté Cage sauf que c'est moins provocateur et plus sèrieux et plus beau si j'ose dire.

Je viens d'écouter Music For A Summer Evening (Makrokosmos III) pour deux pianos amplifiés et deux percussionnistes (1974).

La description de ouannier correspond à mon ressenti même si je suis très légèrement moins enthousiaste que lui.

Crumb est un grand admirateur de Bartók et le titre de cette pièce comme l'effectif renvoient clairement à ce dernier. Musicalement, c'est moins clair. L'esthétique est plus moderne chez l'américain, plus "stellaire" aussi. Il y a une grande recherche d'effets sonores inhabituels, voire franchement étonnants comme l'espèce de chant de baleine qui ouvre le deuxième mouvement (Wanderer-Fantasie). J'ai un peu de mal à imaginer comment il obtient ça avec deux pianos et des percussions, j'imagine que c'est un bidouillage de l'amplification avec une pédale de volume. Ce que j'apprécie, c'est que je n'ai pas l'impression qu'il a mis ça pour épater la galerie, ces effets renforcent la poétique de la pièce. Les mouvements qui m'ont le plus marqués sont le troisième (The Advent) qui prend la forme d'une marche nerveuse et le cinquième (Music of the Starry Night), une sorte de douce berceuse cosmique. Ils sont aussi les plus développés.

C'est une musique accessible, parfois réellement belle, souvent poétique qui appelle les grands espaces.

Xavier a écrit:

Ca m'avait bien plu sur le coup, c'est une musique étrange... et puis plouf, ça s'oublie vite. (en tout cas pour moi)

Voilà évidemment un écueil possible et je vérifierai si ça tient la route mais sa sonate pour violoncelle seul supporte bien la réécoute en ce qui concerne. Je reprend ici ce que j'en disais dans le fil sur les oeuvres pour violoncelle seul:

Crumb était, de son propre aveu, influencé par Bartók et Kodály à l'époque de la composition (1955). Cela s'entend particulièrement dans le premier mouvement. Le deuxième, un doux thème pastoral avec variations, est très beau, tout en légèreté. Une vigoureuse toccata en clôture apporte un contraste notable.

Bref, pour l'instant c'est le carton plein, j'aime franchement les deux pièces que je connais de lui.

HeLLO,
Vox Balaenae: Je suis intéressé par cette oeuvre axée cetacae masqués et amplifiés. Certain d'entre vous connaissent-il cette oeuvre? Quelle interprétation conseillez-vous?
D'avance, merci beaucoup!

Pas écouté celle-ci, mais il y a des échos maritimes dans d'autres œuvres (le cycle Apparitions est joué de temps en temps en concert), assez poétiques et réussis d'ailleurs.

Tacrolimus a écrit:

HeLLO,
Vox Balaenae: Je suis intéressé par cette oeuvre axée cetacae masqués et amplifiés. Certain d'entre vous connaissent-il cette oeuvre? Quelle interprétation conseillez-vous?
D'avance, merci beaucoup!

Le Cd Naxos avec le New Music Concerts Ensemble est parfait.

Tiré de Playlist

xoph a écrit:

George Crumb (1929-2022)
Métamorphoses - Livre I
"dix pièces-fantaisies pour piano amplifié d'après des peintures célèbres"

Marcantonio Barone, piano

On peut lire un certain nombre de choses sur cet enregistrement qui laissent un peu abasourdi "Crumb nous fait percevoir Contes Barbares, Guernica, Persistances de la Mémoire ou le Portrait d'Adele Bloch-Bauer comme si, figés devant la toile au musée, nous plongions, les yeux intensément clos, dans l’univers de l’artiste, où, par une sorcellerie intrigante, image et son se fondent pour ne plus faire qu’un."* Ecouter-Voir la peinture les yeux intensément clos n'est pas une mince affaire, j'aime mieux ouvrir les yeux et les oreilles. Mais si on l'entend comme évocations, au sens large, et miniatures de caractérisation sonore, c'est séduisant (pour moi en tout cas).

* study https://www.clicmusique.com/george-crumb-metamorphoses-livres-barone-p-108333.html

xoph a écrit:

George Crumb (1929-2022)
• Métamorphoses - Livre II 2018-2020  
"dix pièces-fantaisies pour piano amplifié d'après des peintures célèbres"

@Mefistofele, oui c'est super !

Marcantonio Barone, piano

Spoiler:

Je connaissais le premier livre, écouté avec enthousiasme à sa sortie ; le second est au moins au même niveau d'inspiration. L'on est dans la continuité de ce que Cowell a pu écrire au pour l'instrument : je pense par exemple au formidable Banshee dont on retrouve littéralement des échos dans le Black Prince de Crumb. Les sonorités du piano préparé sont exploitées de façon fort illustrative, par exemple l'effet de boîte à musiquee et les scintillements de Clowns at Night possèdent un charme désuet, enfantin, et inquiétant à la fois. Des effets plus ou moins incongrus sont également exploités, toujours pour ces Clowns (percussions, gémissements), ou les violentes onomatopées de Contes Barbares.
Du premier livre que je connais bien, j'avoue une appétence pour les frétillements de Goldfish, l'angoisse inextinguible de Perilous Night, la pompe et la présence du Black Prince, la violence torrentielle de The Blue Rider.

Le second livre ne déçoit pas, écrivai-je. Sonorités orientales et traits égyptiens (déformés) de rigueur pour Ancient Sound, langueur dérangeante de Purple Haze (le même motif répété et déformé), horreur de Guernica (l'impression de mitraille est saisissante !), multiples effets percussifs pour From the Faraway, Nearby. Les pièces plus douces, aux confins du silence, ne manquent pas de charme non plus (Starry Night, Christina's World, ou Crows Over the Wheatfield... D'ailleurs, comment est obtenu ce croassement ?).

Un sens de l'atmosphère que je ne me lasse pas de goûter.

George CRUMB : Makrokosmos I & II (Stephanos Thomopoulos, piano)


George CRUMB : Makrokosmos III - Music for A Summer Evening (Quattro Mani, piano ; John Kinzie & David Colson, percussions)


George CRUMB : Makrokosmos IV - Celestial Mechanics (Robert Shannon & Haewon Song, piano)

Suite de l'exploration du piano de Crumb, et il s'avère que l'instrument préparé aux accents ésotériques avec interventions vocales du pianiste dataient au moins de Makrokosmos ! Les deux premiers cahiers proposent un double tour du zodiaque, avec effets percussifs, murmures, hululements ou psalmodies. Les titres sont spécialement évocateurs. Le retour du Cancer - Morning Music a des sonorités orientales et offre une sorte de battement d'aile. Scorpio  - The Phantom Gondolier est dans l'idée de Banshee avec des onomatopées un peu kitsch mais conjure efficacement des images spectrales. Virgo - The Abyss of Time est minimaliste, l'impression d'un mécanisme grinçant et inquiétant... au contraire de l'instable Aries - Spring Fire : capricant, qui ne tient pas en place, semblant se consummer en vain... La liste pourrait continuer longtemps.

Le volume III propose 2 pianistes et des percussionistes, l'univers sonore ne s'élargit pas démusérement pour autant. Ce cahier est même situé dans un univers plus feutré et mystérieux, accentué par des glas éthérés, woodblocks orientaux et effets d'échos hypnotiques. En particulier, The Advent et surtout Music of the Starry Night déroulent une riche tapisserie aux détails aussi multiples qu'hétérogènes (cosmos, religion, Laideronette de Ravel qui s'effiloche...).

Le volume IV évacue les percussions et propose un univers encore différent, plus mobile, plus palpitant. La chose est évidente dans Alpha Centauri et Gamma Draconis (dont le final en catastrophe imminente est assez fascinant) ; Beta Cygni est certes dans un univers plus feutré, mails il n'en reste pas moins papillonnant (versant noctuidé). Delta Orionis, enfin, revisite des territoires connus, en proposant quelques nouveautés (une sorte d'horloge par exemple, les staccatos qui se répondent) ; une sorte de catalogue, dont seule la voix, si présente dans les cahiers précédents, est évacuée. Envoûtant...