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| Liszt: Dimension narrative des deux Légendes | |
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Percy Bysshe Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9940 Date d'inscription : 06/04/2009
| Sujet: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Sam 3 Avr 2010 - 14:53 | |
| Légende No.1: Saint François d'Assise, la prédication aux oiseauxJ'ai choisi cette oeuvre pour tenter d'illustrer les enjeux du piano romantique de Liszt: une oeuvre qui elle-même bénéficie d'une formidable modernité et annonce par bien des points l'impressionnisme. Franz Liszt, dans cette oeuvre qu'il dédie à sa fille Cosima, va narrer cet épisode célèbre que constitue la prédication (ou sermon) aux oiseaux de Saint François d'Assise. Je vais donc ici mettre en évidence comment il s'y prend, avec son seul piano, pour décrire cette scène. Voyons donc cela. François d'Assise prêchant aux oiseaux, Giotto Je prends le minutage de la version de Marie-Claire Le-Guay, que vous pouvez écouter ici: http://www.musicme.com/Compilation/ Liszt-:-2-Concertos-Pour-Piano-&-2-Legendes-0028947272823.html?play=08 Il y a dans cette scène deux "personnages": d'une part Saint François et d'autre part les oiseaux. Au début de l'oeuvre, il n'y a que les oiseaux; joué Allegretto, nous avons tout d'abord le battements des ailes d'oiseaux virevoltants. Très virtuose, très enveloppé de pédales, très impressionniste. Finalement, un premier thème [à 1min03], toujours dans l'aigu, toujours virtuose avec cet environnement sonore délicat, très aérien qui évoque bien l'univers de ces oiseaux. Le thème est plein de naïveté et de simplicité, mais aussi empreint d'une certaine pureté. Alors, les oiseaux s'arrêtent, après deux arpèges [à 3min15]: c'est l'arrivée de Saint François d'Assise, que les oiseaux veulent écouter. La voix de Saint François est plus grave, et est représentée par une ligne non harmonisée, d'ailleurs notée "Recitativo" et "voix céleste". S'instaure alors un dialogue entre Saint François et les oiseaux, ces derniers qui répondent toujours par de légers battements dans les aigus. Puis, la prédication va avoir lieu [à 4min55], et les oiseaux vont s'en trouver transcendés: notée solenne puis maestoso assai, dans un crescendo molto superbe, la révélation aux oiseaux est faite. Les oiseaux répètent alors le thème dans les aigus [à 5min25], puis le dialogue reprend, transfiguré: Saint François s'exprime toujours plus gravement, tandis que les oiseaux sont plus aérien, les deux mélodies se répondent superbement. La mélodie en est absolument magnifique, et les oiseaux absolument joyeux. Le dialogue prend finalement une ampleur magnifique, et s'emballe superbement.[à 7min00] Après que le calme soit revenu [après 7min30], la plénitude et le dialogue reprend tout à fait délicatement, et finalement les oiseaux s'en vont dans d'ultimes battements aériens, qui clôturent cette prédication. Voilà donc pour les dimensions narratives de cette oeuvre! J'espère que cela permettra de convaincre certains sur la qualité du piano de Liszt!
Dernière édition par Percy Bysshe le Lun 31 Jan 2011 - 12:21, édité 1 fois |
| | | Mehdi Okr Mélomaniaque
Nombre de messages : 1703 Date d'inscription : 04/02/2009
| Sujet: Re: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Sam 3 Avr 2010 - 15:40 | |
| - Wolfgang a écrit:
Voilà donc pour les dimensions narratives de cette oeuvre! J'espère que cela permettra de convaincre certains sur la qualité du piano de Liszt! Oui, et de tes qualités pédagogiques, aussi. |
| | | Percy Bysshe Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9940 Date d'inscription : 06/04/2009
| Sujet: Re: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Sam 3 Avr 2010 - 15:45 | |
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| | | Percy Bysshe Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9940 Date d'inscription : 06/04/2009
| Sujet: Re: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Lun 31 Jan 2011 - 13:02 | |
| Je voulais toucher un mot de la deuxième Légende, qui tout comme la première Légende, possède une structure narrative extrêmement développée et très intéressante à observer. Légende No.2: Saint François de Paule marchant sur les flotsComme pour la première Légende, il s'agit d'un mythe religieux, celui de Saint François de Paule traversant le détroit de Messine alors qu'on lui avait refusé le passage sur un bateau. Je vais faire le minutage sur la version de François-René Duchable (Lien Musicme). [0'] L'introduction présente le thème de la marche de Saint François: thème austère, grave, puissant, il exprime la marche de Saint François qui est encore sur la terre ferme, ainsi que le caractère religieux du miracle qui va se produire. [0'17"]Ce thème est alors repris avec une main gauche jouant des octaves tremolando qui symbolisent l'instabilité des flots sur lesquels marche Saint François; la main droite joue le thème de la marche. On note que pour les moment, les flots ne sont pas très agités. Ils vont le devenir petit à petit: [0'47"], on entend déjà des petits remous dans la régularité, remous qui vont s'accentuer, si l'on suit la main gauche. [0'59"] [1'33"] Ces remous deviennent ici de véritables vagues que symbolisent ces gammes chromatiques à la main gauche: au fur et à mesure que Saint François s'écarte de la côte, les flots deviennent de plus en plus impétueux, et atteignent des hauteurs importantes. [1'45"] [1'57"] Malgré cela, le thème de la marche reprend, et Saint François de Paule ne faiblit pas (main droite sempre marcato). La main gauche joue avec la régularité périodique des vagues marines. Mais les flots deviennent toujours plus tempétueux. [2'34"] Le thème passe alors à la main gauche, marcato, ce qui va exprimer le renversement de situation: auparavant, Saint François de Paule était au-dessus des flots, mais par les dimensions que prennent ces derniers, il est bien plus souvent dans le creux de la vague. [2'38"] [2'56"] C'est bien le thème de la marche que l'on retrouve donc à la main gauche, tandis que la main droite se charge des flots toujours plus vertigineux. A partir de [2'13"], c'est le déchaînement le plus total, dans une violence inouïe. C'est la tempête la plus féroce qui se manifeste. [3'28"] Ces accords semblent en effet bien sonner le glas de Saint François... [3'38"] Grand crescendo qui va traverser tout le clavier, toujours plus puissant, toujours plus vertigineux... C'est alors, au moment où plus personne n'y croit, que la tourmente se métamorphose en chant d'allégresse [3'50"], en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. [3'55"] Les grands appels de victoire résonnent avec bravoure (Allegro maestoso ed animato), la thème de la marche de Saint François revient, la main gauche fait un accompagnement en accord qui symbolise la sûreté terrestre: le miracle s'est bien produit. [4'01"] Grandiose! [4'23"] Que d'allégresse! Liszt en profite pour exposer quelques réminiscence de ce que vient de traverser Saint François... [5'11"] C'est le récitatif: silence d'église pour entendre la parole de Saint François; accompagnement de rigueur opératique. Moment de recueillement. [6'29"] Réapparition du thème de la marche à la main gauche. Grande plénitude finale... [6'49"] Crescendo qui mène au chant de gloire final, avec ces octaves à la main gauche! Fin. |
| | | Percy Bysshe Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9940 Date d'inscription : 06/04/2009
| Sujet: Re: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Lun 31 Jan 2011 - 20:06 | |
| Dommage que ces deux oeuvres n'intéressent visiblement personne, ce sont deux magnifiques exemples de la capacité de Liszt a narrer de manière cohérente des évènements par son seul piano; et les dimensions sont moins importantes que la Sonate en si, et la structure thématique, le développement des leitmotivs est bien moins importante, ainsi que la transformation thématique. Liszt a tendu vers une musique plus immédiatement expressive dans ces deux Légendes, qui sont plus immédiatement accessible, alors que la narration de la Sonate est plus subtile. En tout cas, c'est un des corpus pour piano qui m'enthousiasme le plus - mais personne ne l'a cité dans le fil sur les oeuvres pour piano seul... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97914 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Lun 31 Jan 2011 - 20:19 | |
| On te l'a déjà dit, difficile de répondre à une étude en profondeur, ça nécessite de dire des choses intéressantes que tu n'aies pas déjà énoncées... En ce qui me concerne, pour avoir regardé (plus que joué ) la partition, je n'ai jamais été séduit auditivement, ni enthousiasmé à la lecture. C'est très figuratif, très virtuose, peut-être dramatique pour l'ermite de Paule, mais c'est un peu trop dans l'effet pour me toucher. Ta lecture redonne un peu d'ambition et de noblesse à ce diptyque, il faudra que je lui redonne sa chance, en plus avec le temps qui a passé je pourrais peut-être les jouoter. |
| | | Percy Bysshe Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9940 Date d'inscription : 06/04/2009
| Sujet: Re: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Lun 31 Jan 2011 - 20:31 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- On te l'a déjà dit, difficile de répondre à une étude en profondeur, ça nécessite de dire des choses intéressantes que tu n'aies pas déjà énoncées...
Pas forcément, on peut aussi parler dire que l'on connaît ces oeuvres, si on les aime ou non... comme tu viens de le faire. - Citation :
- En ce qui me concerne, pour avoir regardé (plus que joué ) la partition, je n'ai jamais été séduit auditivement, ni enthousiasmé à la lecture. C'est très figuratif, très virtuose, peut-être dramatique pour l'ermite de Paule, mais c'est un peu trop dans l'effet pour me toucher. Ta lecture redonne un peu d'ambition et de noblesse à ce diptyque, il faudra que je lui redonne sa chance, en plus avec le temps qui a passé je pourrais peut-être les jouoter.
Liszt compose ces deux pièces en 1863 et 1865, donc si on est encore loin de l'aridité du Via Crucis, on est toutefois très largement dans le processus de Liszt de s'émanciper de la virtuosité en tant que procédé de bravoure autre que strictement expressif - processus que l'on peut même penser être arrivé à son terme en 1853, où la révision des Grandes Etudes en Etudes d'exécution transcendante produit des oeuvres plus faciles... Mais évidemment, si l'on ne s'intéresse pas à cette expressivité, on passe à côté de tout - d'une certaine manière, tu écoutais l'opéra sans livret. Il y a d'ailleurs un long texte de programme en amont de la partition sur mon édition Dover. Il est anglais, j'essaierai de traduire voir si des éléments nouveaux/supplémentaires s'y trouvent. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97914 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Lun 31 Jan 2011 - 22:14 | |
| - Percy Bysshe a écrit:
- Pas forcément, on peut aussi parler dire que l'on connaît ces oeuvres, si on les aime ou non... comme tu viens de le faire.
Ouais, mais après avoir dit, en gros, que j'ai regardé la partition, je n'ai pas beaucoup fait avancer la machine. - Citation :
- Liszt compose ces deux pièces en 1863 et 1865, donc si on est encore loin de l'aridité du Via Crucis, on est toutefois très largement dans le processus de Liszt de s'émanciper de la virtuosité en tant que procédé de bravoure autre que strictement expressif
C'est l'évidence effectivement, lorsqu'on écoute... mais ça reste trop pianistique pour moi, je sens les réflexes du pianiste qui prennent le pas sur le propos. C'est pour cela que j'aime tant jouer (ou écouter) les transcriptions d'oeuvres non-pianistiques... Même si, en ce qui concerne les opéras, les transcripteurs ont leurs propres recettes récurrentes pour traduire les effets de l'orchestre... - Citation :
- Mais évidemment, si l'on ne s'intéresse pas à cette expressivité, on passe à côté de tout - d'une certaine manière, tu écoutais l'opéra sans livret.
Heu, lisant le titre, en disposant d'une culture minimale sur ces épisodes et en suivant la partition, on peut considérer que j'étais quand même plus ou moins au coeur de l'affaire. Même si effectivement ton minutage détaillé sera très bienvenu pour la réécoute ! |
| | | Percy Bysshe Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9940 Date d'inscription : 06/04/2009
| Sujet: Re: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Mar 1 Fév 2011 - 7:07 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Percy Bysshe a écrit:
- Pas forcément, on peut aussi parler dire que l'on connaît ces oeuvres, si on les aime ou non... comme tu viens de le faire.
Ouais, mais après avoir dit, en gros, que j'ai regardé la partition, je n'ai pas beaucoup fait avancer la machine. Oui, mais le but du forum n'est pas de faire avancer la machine, c'est de papoter! - Citation :
-
- Citation :
- Liszt compose ces deux pièces en 1863 et 1865, donc si on est encore loin de l'aridité du Via Crucis, on est toutefois très largement dans le processus de Liszt de s'émanciper de la virtuosité en tant que procédé de bravoure autre que strictement expressif
C'est l'évidence effectivement, lorsqu'on écoute... mais ça reste trop pianistique pour moi, je sens les réflexes du pianiste qui prennent le pas sur le propos. C'est pour cela que j'aime tant jouer (ou écouter) les transcriptions d'oeuvres non-pianistiques... Même si, en ce qui concerne les opéras, les transcripteurs ont leurs propres recettes récurrentes pour traduire les effets de l'orchestre... C'est vrai qu'il y a certains passages qui sont écrits avec des techniques typiquement pianistiques, mais il y a aussi des passages assez inventifs de ce point de vue, notamment le Récitatif de la Légende No.2 qui reprend le format opératique voix/clavecin. - Citation :
-
- Citation :
- Mais évidemment, si l'on ne s'intéresse pas à cette expressivité, on passe à côté de tout - d'une certaine manière, tu écoutais l'opéra sans livret.
Heu, lisant le titre, en disposant d'une culture minimale sur ces épisodes et en suivant la partition, on peut considérer que j'étais quand même plus ou moins au coeur de l'affaire. Même si effectivement ton minutage détaillé sera très bienvenu pour la réécoute ! Je m'en doutais bien, je te taquinais. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97914 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Mar 1 Fév 2011 - 11:39 | |
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| | | Percy Bysshe Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9940 Date d'inscription : 06/04/2009
| Sujet: Re: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Mar 1 Fév 2011 - 11:42 | |
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| | | Au coin de la patate Néophyte
Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 02/02/2011
| Sujet: Re: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Mer 2 Fév 2011 - 20:44 | |
| Ça consiste en qoiu la prédictoin aux oiseaux? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Mer 2 Fév 2011 - 20:45 | |
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| | | Percy Bysshe Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9940 Date d'inscription : 06/04/2009
| Sujet: Re: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Mer 2 Fév 2011 - 21:27 | |
| Ici ce texte explique tout bien. |
| | | widokristus Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 20 Age : 33 Localisation : devant son pc Date d'inscription : 13/11/2010
| Sujet: Re: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Ven 4 Fév 2011 - 20:57 | |
| Merci à toi Percy Bysshe pour cet apport considérable!!!! Enfin, je comprends!!! Je n'ai en vérité aucun goût pour la première légende; mais quant à la seconde, j'en suis follement amoureux. Je trouvais d'ailleurs à une époque que c'était une des plus belles oeuvres pour piano seul ( et même à un moment LA). Je ne comprends jusque là pas pourquoi elle n'est pas plus reconnue que ça, mais bon... J'ai envie de dire, c'est tellement bien écrit que j'arrivais à imaginer une partie de ce que tu nous as délicieusement exposé ici!! Du grand Liszt!!! MERCI!!!!!!!! |
| | | Percy Bysshe Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9940 Date d'inscription : 06/04/2009
| Sujet: Re: Liszt: Dimension narrative des deux Légendes Sam 5 Fév 2011 - 9:15 | |
| - wido a écrit:
- Merci à toi Percy Bysshe pour cet apport considérable!!!! Enfin, je comprends!!!
Je n'ai en vérité aucun goût pour la première légende; mais quant à la seconde, j'en suis follement amoureux. Je trouvais d'ailleurs à une époque que c'était une des plus belles oeuvres pour piano seul ( et même à un moment LA). Je ne comprends jusque là pas pourquoi elle n'est pas plus reconnue que ça, mais bon... J'ai envie de dire, c'est tellement bien écrit que j'arrivais à imaginer une partie de ce que tu nous as délicieusement exposé ici!! Du grand Liszt!!! MERCI!!!!!!!! Merci! C'est un vrai plaisir. Moi aussi, je préfère la seconde Légende, et c'est effectivement une de mes oeuvres préférées de Liszt, pour ce côté grandiose justement: l'arrivée de Saint François sur la Terre ferme, c'est un si grand moment! Mais rien que chez Liszt, je trouve que la Sonate en si mineur, les Années de pèlerinage ou encore quelques Etudes (Harmonies du soir par exemple) sont supérieures à cette oeuvre - et c'est bien ce qui fait la richesse du catalogue des oeuvres de Liszt. En tout cas, c'est vrai qu'elle n'est pas très reconnue, peu (et mal) enregistrée à mon goût. |
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