Autant les concours de piano me paraissent révéler peu de personnalités, autant dans le domaine du chant (et parfois du violon), on peut découvrir de très belles personnalités.
Operalia a la particularité de récompenser des voix très bien faites, taillées pour le grand répertoire (le baroque et le lied ne sont assurément pas les critères principaux), avec déjà une carrière, mais encore peu médiatisée à l'international. (On y trouvait par exemple cette année Thomas Dolié qui a été éliminé en demi-finale, et qui a quand même déjà enregistré plusieurs disques où il a été avec quelque raison salué par la critique - mais ce n'est pas une voix ample, les concours ne récompensent guère les voix de ce genre.)
Un certain nombre des récompensés de chaque année font ensuite une belle carrière, ce sont même parfois les étoiles du lendemain.
Et d'autres dont on regrette qu'ils n'aient pas fait plus (Jennifer Check, éternelle doublure du Met, est pourtant extraordinaire).
Il y a de très belles choses comme d'habitude, en particulier les vainqueurs Yoncheva (extraordinaire) et Pop (vraiment très beau), mais on entend aussi quelques récompensés vraiment pas terribles (des russes et coréens qui poussent sur la gorge et chantent sans expression) et des non crédités au palmarès comme Nathaniel Peake qui font montre de très belles qualités, de quoi contenter les plus grandes scènes.
On remarque aussi que l'orchestre de la Scala est très inférieur à celui des Pasdeloup (qui assurait la compétition l'an passé) dont on dit tant de mal : ces derniers jouent impeccablement Schreker alors que les italiens jouent faux dans un tube (certes pas facile) comme le monologue du Hollandais.
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