Villa-Lobos : Les symphonies

Je trouve ça très bien chez Naxos (avec une préférences pour les symphonies 3 et 4).

Merci, kegue.
Je me suis passé le 1er mouvement de la 6ème Symphonie.Ca m'a rappelé le lyrisme des Chavez et autres Diamond.
Commandé le coffret, du coup.

J'ai aussi remarqué ce côté "son américain" de la 6ème (et tu vas voir dans le deuxième mouvement...). Ce qui est très intéressant, c'est aussi de constater que cette sonorité est déjà présente dans les symphonies 3 et 4, alors que ces dernières datent de 1919 (avant les productions principales de Diamond ou d'Harris). Je connais encore très mal Villa Lobos (excepté une grande partie de ses pièces pour guitare, bien entendu) et je ne sais pas quel impact ce dernier aura eu sur les compositeurs nord américain, mais c'est vrai que je constate dans cette partie du monde, une manière particulière de faire sonner les mélodies d' orchestre.

Bonjour, je suis nouveau et ce fil m'a intéressé, attendu que j'ignorais tout des symphonies de Villa-Lobos.
Je viens d'écouter un quart d'heure de la 4ème et un quart d'heure de la 3ème. Je préfère nettement la 3ème, mais en général je me garderai de comparer cette musique à celle de Mahler : d'abord parce que l'orchestration n'y est pas aussi soignée, encore moins limpide, ensuite parce que la thématique est brouillonne. Chez Mahler, les thèmes sont frappés, bien annoncés, on les retient sans peine. Chez VL, il m'a été impossible d'en mémoriser un.
Ceci est un avis personnel d'autant plus partial qu'il se fonde sur une seule et unique écoute. Mais j'accroche cette musique à ma liste à réécouter, et peut-être mon opinion évoluera-t-elle ; je n'oublie pas qu'il m'a fallu atteindre ma vingt-troisième année pour passer à l'égard du "Sacre du printemps" de l'indifférence irritée à l'adoration.

Vivien64 a écrit:

Bonjour, je suis nouveau et ce fil m'a intéressé, attendu que j'ignorais tout des symphonies de Villa-Lobos.
Je viens d'écouter un quart d'heure de la 4ème et un quart d'heure de la 3ème. Je préfère nettement la 3ème, mais en général je me garderai de comparer cette musique à celle de Mahler : d'abord parce que l'orchestration n'y est pas aussi soignée, encore moins limpide, ensuite parce que la thématique est brouillonne. Chez Mahler, les thèmes sont frappés, bien annoncés, on les retient sans peine. Chez VL, il m'a été impossible d'en mémoriser un.
Ceci est un avis personnel d'autant plus partial qu'il se fonde sur une seule et unique écoute. Mais j'accroche cette musique à ma liste à réécouter, et peut-être mon opinion évoluera-t-elle ; je n'oublie pas qu'il m'a fallu atteindre ma vingt-troisième année pour passer à l'égard du "Sacre du printemps" de l'indifférence irritée à l'adoration.

Salut à toi et bienvenue Un amateur de Mahler ?

Je suis entièrement d'accord avec toi sur le rapport avec Mahler : les langages sont radicalement différents, c'est clair.
Je suis en train de réécouter la 3ème qui me plaît vraiment bien, c'est vrai que l'orchestration est moins limpide, mais il y a des côtés qui sonnent quand même très bien (le jeu des marches militaires du premier mouvement, par exemple) et d'autres sans doute un peu lourdes ; mais je trouve néanmoins l'ensemble réussi.

Maintenant, je pense qu'il est effectivement difficile de mémoriser les différents thèmes après une seule écoute d'un quart d'heure (à part la Marseillaise,sans doute ); il en est de même pour Mahler . J'en suis à ma troisième écoute de l'oeuvre et je commence à repérer deux ou trois choses plus précises, et vu ce que j'écoute en ce moment, je me dis que cette oeuvre vaut le coup de persévérer (j'en suis au mouvement lent qui m'avait déjà interpellé à la première écoute : très jolie page...quoi que peut être un peu longuette...je réécouterai de toute façon).

Je confirme d'ailleurs le son "américain" que j'évoquais plus haut, en citant Harris et Diamond ; les collages à la Ives du final sont aussi intéressants à mentionner. J'y entends aussi quelques relents debussistes (les gammes par ton, certainement).
@Arnaud : je pense que tu as fait bien fait d'acheter le coffret ; cela devrait te plaire Perso, j'attends de voir ce que donne les quatre que j'ai pour l'instant (3 4 6 7)

Ecoute rapide de la 1ere.

Fascinants ces frottements entre alanguissements postromantiques et vivacités américaines.

Je m'écoute la 3ème.
Toujours ce style américain au lyrisme omniprésent, enveloppant et incantatoire dans la lignée de Diamond et Chavez.Rien de génial côté orchestration ou architecture mais quelle efficacité!!!

La 4.
J'aime de plus en plus ce compositeur décidément très proche de ma sensibilité.
J'entends carrément Daphnis et Chloé par endroits et toujours ce souci constant de proposer quelque chose de lyrique, de coloré et d'envoûtant.
Ah les petites mélodies enfantines (à la Chavez) du dernier mouvement... je marche à fond!

Réecoute de la gigantesque 10 ème symphonie.

Effectivement Cololi, c'est une oeuvre qui gagne à être réecoutée tant elle est ambitieuse, riche et profuse.

La symphonie est portée de la premiere à la derniere minute par un irrésistible souffle épique.Pour ma part c'est ce que j'ai écouté de plus enthousiasmant de ce côté ci-de l'Atlantique, tous compositeurs confondus(Copland, Ives, Harris, Diamond, Bernstein, Thompson, Chavez ,Schuman...).



Ce chef d'oeuvre dantesque condense tout ce qui me fait vibrer en musique à l'instar des Gurrelieder ou de la 2ème de Mahler.



Sans problème dans le top 10 de mes symphonies préférées.







Merci Cololi

Ca fait plaisir à lire

Et pour le coup je réitère mon étonnement : pourquoi diable cette symphonie n'est jamais jouée ? (alors qu'on va donner 50 fois par saison Daphnis et Chloé).

Idem.C'est incompréhensible.

Petit à petit ce Villa-Lobos est en train de devenir un de mes compositeurs préférés.

Il me tarde t'entendre ses Choros ainsi que ses Quatuors à Cordes.

Réécoute de cette fameuse 10ème.Cette fois-ci dirigée par Perez.
Une oeuvre toujours aussi enchanteresse.
J'ai repéré mon moment fétiche:le scherzo, véritable déferlement d'irradiation affectuelle.
J'ajoute qu'il est plus réussi chez St.Clair que chez Perez.

Symphonie n° 1 : D'une grande maturité. L'orchestration rappelle le foisonnement argenté des ballets français de Ravel et Debussy. Sa structure cyclique centre davantage notre regard du côté de D'Indy, mais sa force d'inspiration émane de ces mélodies chaleureuses et pittoresques, entrouvrant les portes des faubourgs de Rio Da Janeiro. D'un éventail riche et coloré, d'une inventivité détonante ! 
C'est l'une de mes symphonies favorites du compositeur.

Symphonie n° 2 : Moins originale, beaucoup plus infuse. Je reconnais étrangement des qualités propres au post-romantisme russe. Le finale ressemble comme deux gouttes d'eau à un mouvement rapide et glorieux d'une symphonie de Miaskovsky, tout particulièrement aux pupitres des cordes. Des réminiscences aberrantes de Tchaïkovsky et Borodine, en ce qui concerne les deux premiers mouvements (deux passages de cors dans le Scherzo rappellent sans conteste et sans complexe l'Univers de porcelaine cher aux ballets féériques de Piotr Ilyitch), polluent mes espérances d'un été tropical, en sirotant mon jus de fruit préféré sur les côtes de Baya.
Par contre, le troisième mouvement est exquis ! Quelles émotions ! Hélas, l'atmosphère saturée des hivers rigoureux reste encore perceptible.

Symphonie n° 3 : Une étrange œuvre. J'y entends des tracteurs, des paysans ricanant des fanfares improvisées, des chuchotement de coqs et d'ânes, la Marseillaise (pourquoi ? Àh, mais bien sûr, la Guerre...), de la souffrance sirupeuse et enfin, une fresque inachevée de la bataille de Waterloo. Bref, que de mouvements disparates souffrant d'une hâte écriture (d'après le livret, le troisième mouvement fut rédigé à la demande de Ricordi...).
Mais, il y a des idées intéressantes, presque constructivistes par moment. Malheureusement, elles ne sont guère développées au delà de leur propre partie. L'esprit de Franck est en éveil.

Symphonie n° 4 : De très loin ma symphonie préférée du compositeur (et peut-être en général...). Il y a l'euphorisme de Daphis, l'accouplement du Faune, des Choros bruyants mais festifs, des allusions liées à la victoire guerrière de l'Europe occidentale : C'est une orgie totale digne du Poème de l'Extase (le mouvement lent s'en apparente curieusement je trouve, non ?).
Pour tous ceux qui souhaitent découvrir ce riche corpus symphonique, je vous conseille vivement d'entendre cette symphonie ovidienne (au moins une fois dans vôtre humble existence).

Symphonie n° 5 : Euh... perdue... pourquoi ?

Bon a force de voir Cololi et Arnaud en parler je me suis pencher sur Villa Lobos et aujourd'hui j'ai écouter la troisième et quatrième symphonie sur You tube.

et j'ai beaucoup aimé surtout la quatrième! 

la troisième est pas mal mais je pense qu'il faudra que je la réécoute, je l'ai trouvé assez décousue et même fouillis disons que j'ai parfois eut du mal a voir ou il voulait en venir cela dit il y a un tel lyrisme qu'on ne s’ennuie jamais.

La quatriéme en revanche est un chef d'oeuvre absolument magnifique, inventive, riche, hédoniste et d'un lyrisme absolument lumineux!  

dés que j'ai le temps j'écoute la fameuse dixième!

et je vais tenter aussi ses morceaux pour guitare

Symphonie n° 6 : L'une des plus intéressantes, mais aussi celle des plus contradictoires. Sincèrement, j'ai sursauté lorsque j'ai entendu ce premier thème joué aux cordes accompagnées de certains cuivres basses... Un copié-collé de la sixième symphonie de... Prokofiev (alors pas encore à l'état de fœtus en 1944). L'atmosphère générale y est palpable, d'une richesse architecturale remarquable (composer une symphonie entière à partir d'un dessin millimétrique s'inspirant d'une chaîne montagneuse brésilienne, on ne voit pas ça tous les jours...). Le second mouvement est plus devin qu'Assurancetourix n'est barde. L'écriture y est diaphane, très impressionniste alla Dutilleux des années 1950.
Le discours musical est très subtil et toujours en demi-teinte, malgré la présence d'un apothéose convenu vers la fin.
Par contre, certaines fanfares de trompettes belliqueux et arrogants, au début du Scherzo, m'étouffent et me dégoûtent de par leur simplicité douteuse qui laisse présager un finale des plus brouillonnant. Ave Igor !

Passionnants tes descriptifs!
J'attends la suite avec impatience.

Symphonie n° 7 : La "Symphonie Aux Supplices". J'ai eu beaucoup plus de peine à entrer en immersion totale dans ce bazar rythmico-insulaire. Pourtant, il est fort probable que c'est l'une de ses meilleures symphonies appartenant à la période de maturité (années 1940-50).
Son orchestration est succulente. En ce qui concerne les comparaisons subjectives, elle est à mi-chemin des ballets constructivistes et burlesques de Prokofiev et la deuxième symphonie/Partita de Walton. Le deuxième mouvement est mystérieux, extatique, suffocant par instant. Le Scherzo est un brillant exercice d'instrumentation (dans l'introduction, nous pouvons y entendre des échos furtifs d'une note unique répétée, à tour de rôle, par les différents pupitres de l'orchestre, comme une conversation interrompue et/ou de sourds...). Le finale reste pour moi un véritable trésor d’ingéniosité, tant structurel que formel. Encore un fois, l'ombre de Miaskovsky plane sur les gradations des couleurs et l'appréhension des motifs. Toutefois, l'impression générale reste embourbée dans les danses frénétiques du Carnaval de Rio (avec, tout de même, quelques pauses bien méritées... Un groupe de Choros passe. "Garçon ! Un jus de fruit s'il vous plaît !").
Pour moi, la dernière minute est ultra-jouissive ! 
En conclusion, une symphonie relativement difficile à appréhender mais qui devient, à forces d'écoutes sérieuses et appliquées, un hymne universel à la plénitude de l'âme humaine. Euh... Garçon ! L'addition je vous prie !

Cette 7ème est une de mes préférées.Une belle et grande réussite.
Merci pour ton compte rendu. 

Vino-Lobosvsky a écrit:

Symphonie n° 2 : Moins originale, beaucoup plus infuse. Je reconnais étrangement des qualités propres au post-romantisme russe. Le finale ressemble comme deux gouttes d'eau à un mouvement rapide et glorieux d'une symphonie de Miaskovsky, tout particulièrement aux pupitres des cordes. Des réminiscences aberrantes de Tchaïkovsky et Borodine, en ce qui concerne les deux premiers mouvements (deux passages de cors dans le Scherzo rappellent sans conteste et sans complexe l'Univers de porcelaine cher aux ballets féériques de Piotr Ilyitch), polluent mes espérances d'un été tropical, en sirotant mon jus de fruit préféré sur les côtes de Baya.
Par contre, le troisième mouvement est exquis ! Quelles émotions ! Hélas, l'atmosphère saturée des hivers rigoureux reste encore perceptible.

Je suis en train de la réécouter.
Une des plus vastes et ambitieuses de la série avec la 10 ème.
Le premier mouvement (à peine terni par un thème mélodramatique un peu trop dégoulinant) est ample et majestueux.
L'allegretto est insinuant et léger avec son coloris flûté si typique de Villa-Lobos. Oui ça fait un peu "ballerine" parfois.Mais le sens du dramatisme et des contrastes de notre cher Heitor emporte tout.
Andante baigné de lyrisme suave.
Le finale alterne atermoiements neurasthéniques et triomphalismes en tutti (tutu?).
Une bien belle symphonie même si un peu trop sage par endroits.On aimerait plus de folie.

Effectivement, cette symphonie est de très loin l'une de mes préférées, tout particulièrement grâce à son ton dramatique et sirupeux dans les mouvements extrêmes. 

 

J'aime bien les tutus, pas toi ?

Toujours aussi fasciné et enthousiasmé par cette épique et dantesque 10ème symphonie de Villa-Lobos. 
Dans un monde qui tourne rond cette oeuvre imposante serait considérée comme un pilier symphonique du repertoire (presque) au même titre qu'une 2ème de Mahler ou qu'une 8ème de Bruckner.  

arnaud bellemontagne a écrit:

Toujours aussi fasciné et enthousiasmé par cette épique et dantesque 10ème symphonie de Villa-Lobos. 
Dans un monde qui tourne rond cette oeuvre imposante serait considérée comme un pilier symphonique du repertoire (presque) au même titre qu'une 2ème de Mahler ou qu'une 8ème de Bruckner.  

Beh oui ... et c'est même pas remboursé par la Sécu   

L'intégrale Naxos se poursuit avec la 10° symphonie :



http://www.resmusica.com/2014/11/24/tout-le-bresil-dans-une-symphonie/

Cololi a écrit:

L'intégrale Naxos se poursuit avec la 10° symphonie :



http://www.resmusica.com/2014/11/24/tout-le-bresil-dans-une-symphonie/

Justement, il y a un moment qu'on n'a pas eu de livraison dans cette série ; quid de la suite à ta/votre connaissance ?
(Notamment les 10e & 12e symphonies, quels incroyables fresques ; une vraie révélation, pour moi !)

Cololi a écrit:

L'intégrale Naxos se poursuit avec la 10° symphonie :

Ça fait presque dans l'ethnomusicologie, à en juger par la pochette et le titre.
Cette Dixième Symphonie de Villa-Lobos est qualifiée d'oratorio symphonique.

ovni231 a écrit:

Symphonie n° 5 : Euh... perdue... pourquoi ?

C'est une question que je me pose également. il peut sembler aberrant qu'on puisse perdre une oeuvre du 20ème siècle :stock: Les deux derniers choros (n° 13 et 14) sont perdus aussi... La cinquième symphonie "la Paix" date de 1920, les choros de 1929. Même si les manuscrits sont perdus ou détruits pour une cause inconnue (guerre, incendie, inondation?), il devrait au moins exister des copies chez les éditeurs.

David LeMerrec, qui sait "tout" a peut-être la réponse ?

Je n'ai pas de réponse, mais il y a pas mal de partitions perdues au XXe quand même. L'Œdipe de Varèse, déjà, rien que ça…

Et puis celles reconstituées d'oreille lorsqu'il existe un enregistrement (The Sea Hawk de Korngold). Il y en a pas mal en réalité.

bAlexb a écrit:

Justement, il y a un moment qu'on n'a pas eu de livraison dans cette série ; quid de la suite à ta/votre connaissance ?
(Notamment les 10e & 12e symphonies, quels incroyables fresques ; une vraie révélation, pour moi !)

Il y a quelques jours, une nouvelle parution est venue compléter les précédentes :



Il ne manque que les deux premières symphonies pour compléter le corpus.

Question aux villalobossiens qui connaissent un peu mes goûts (Cololi, Arnaud, Vino): si je veux essayer les symphonies de Villa-Lobos, que me conseilleriez-vous? À lire les descriptions de Vino, je dirais plutôt la 4 ou la 7, non? (A priori, il vaut mieux que j'essaie d'éviter la 10, dans un premier temps, j'ai l'impression.)

Je ne les ai pas suffisamment écoutées (et pas toutes non plus, je crois bien) pour te donner une feuille de route, mais la 10 te plairait à mon avis, c'est un peu bigarré comme un décadent (en plus radieux que vénéneux), je ne vois pas ce qui te rebuterait. Après, il y a peut-être mieux dans le corpus, mais c'est celle qui m'a le plus intéressé, moi (au delà du fait que son côté profusif et lumineux est assez compatible avec mes goûts).

Après, ce n'est pas l'œuvre du siècle non plus, mais je n'ai trouvé ça dans aucune de ses symphonies, par rapport aux poèmes symphoniques.

Ah bon. Vu les effectifs, j'avais craint de trouver ça un peu kitsch. (En ce moment, j'essaye des symphonies de compositeurs qui a priori ne m'intéressent pas outre mesure)

Ben, éviter le kitsch, heu, c'est comme écouter Parsifal pour avoir du répertoire sous la douche, ce n'est pas forcément le bon réflexe d'écouter HVL alors.

Mais le reproche que je ferais à la 10 serait plutôt de ne pas être très spectaculaire musicalement ni dramatiquement, pas d'être bruyante ou vulgaire. (Ce n'est pas du tout comme du mauvais Bernstein, par exemple.)

• Symphonie nº10 «Amerindia» Sumé pater patrium (oratorio en 5 parties)
Francisco Vas (ténor), Enrique Baquerizo (baryton), Santos Ariño (basse), Víctor Pablo Pérez / Orquestq Sinfónica de Tenerife, Coral Universitat de Illes Balears, Coral Reyes Bartlet, Coro de Cámara de Tenerife, Coro del Conservatorio Superior de Música de Tenerife
Tenerife, XII.1998
Harmonia Mundi

En effet, j’ai beaucoup aimé - c’est tout à fait conforme à ce que m’en disait David juste au-dessus. Bigarré, profus et lumineux mais jamais bruyant ou vulgaire, et pas très spectaculaire musicalement ni dramatiquement - de fait, c’est peut-être ce qui m’a le plus retenu dans cette œuvre: le côté un peu hiératique de l’écriture pour les solistes et les chœurs (qui contre toute attente m’a fait penser à plusieurs reprises à la musique chorale de Poulenc ou Milhaud - ce qui est plutôt un compliment). Et puis j’ai bien aimé ces couleurs orchestrales à la fois crues et un peu mates.

Ça ne va pas devenir ma symphonie préférée, mais je pense que j’y reviendrai. (En tout cas, mille fois plus ma came que Floresta do Amazonas...)

Maintenant, nouvel appel à Arnaud, Cololi et Vino: pour les autres symphonies, vous me conseilleriez plutôt lesquels?

Fonce sur la 4 et la 7.

La 10 reste sa plus aboutie AMHA.

Je les connais très peu, à part la 10

Enfin content que tu aies aimé

Bon, ayant écrit une tarine sur les quatuors, je me sens soudain paresseux au moment d'aborder les symphonies de VIlla-Lobos, alors je vais faire un tour d'horizon encore beaucoup plus rapide en ne distinguant en gros que celles qui m'ont le plus accroché, même si pour le coup j'estime (beaucoup plus que pour les quatuors à vrai dire) que le corpus mérite vraiment d'être abordé dans son intégralité tant les 11 symphonies qui nous restent (la cinquième ayant été perdue) sont de qualité.

Ma préférée après une première écoute du cycle est la Deuxième, qui allie une structure formelle complèement maitrisée à un élan mélodique et à une évidence des développements confondante. Ca coule vraiment tout seul (la symphonie est pourtant longue, avec notamment un premier mouvement qui approche les 20 minutes), c'est beau, riche, sans excès de folklorisme (on est loin des Bachianas, pour ceux qui auraient peur du côté exotique de la musique de VIlla-Lobos), et en même temps la touche "couleur locale" est indéniablement là dès l'introduction du premier mouvement. En fait, c'est justement l'équilibre parfait entre la forme traditionnelle et les spécificités de la musique du compositeur qui rendent à mon sens cette oeuvre superbe.

Beaucoup moins convaincu par les Troisième et Quatrième symphonies, initialement deux morceaux d'un tryptique complété par la symphonie perdue, mais je signale quand même le très beau mouvement lent funèbre de la troisième symphonie, là aussi d'une grande simplicité mais d'une efficacité impressionnante (dommage que le reste de la symphonie soit à mon goût très nettement inférieur).

À partir de la Sixième on retrouve le style assez caractéristique du Villa-Lobos de la maturité, dont je me rends compte à force d'explorer son corpus que je le trouve finalement moins intéressant que le compositeur des premières oeuvres qui cherche encore son chemin. Mais les dernières symphonies restent toutes intéressantes, sans que j'en ai une particulièrement à détacher du lot. Bien sûr, on est tout de même obligé de mettre à part la Dixième chère à Cololi, gros maëlstrom choral qui est incontastablement l'oeuvre la plus ambitieuse du cycle. À mon sens pas la plus réussie ceci dit, j'écoute ça avec grand plaisir mais je ne suis pas autant transporté que par les meilleurs moments des premières symphonies (je n'ai rien dit sur la Première, mais elle est très bien aussi).

Naxos propose dorénavant son intégrale des symphonies sous forme de coffret
Une très belle alternative à celle de St.Clair.

Réécoute des Symphonies programmée en ce moment.
La première ne m'a pas plus emballé que ça, mais je le l'ai pas souvent écouté. C'est une belle œuvre mais le langage n'est peut être pas encore tout à fait personnel.

La deuxième est vraiment splendide. Beaucoup plus personnelle dans l'orchestration ; j'y entend pas mal d'influences des compositeurs germaniques, mais avec une manière de juxtaposer les timbres, comme des collages, qui me plaît beaucoup. La forme est vraiment maîtrisée et la structure est beaucoup plus claire.

Dans la troisième, c'est plus les procédés cycliques qui m'ont interpellé (et une harmonisation sans doute plus proches des compositeurs français). La profusion des thèmes récurrents rend l'œuvre finalement très claire et bien construite. Les techniques de collages sont encore plus approfondie, ce qui donne au final un côté vraiment narratif.
Je vais continuer mon exploration prochainement avec un grand enthousiasme.

Oh, bonne initiative, je vais m'y remettre aussi ! Un beau corpus que j'ai finalement peu écouté (plutôt tendance à me faire des cycles scandinaves, slaves ou bataves…).

La 2° est un petit bijou oui.

Dans mes souvenirs (mais il faudrait que je me remette ça aussi dans les oreilles, tiens), la Deuxième est ma préférée, le meilleur de Villa-Lobos (les couleurs, la mélodie) sans que ça ne tourne trop au n'importe quoi (faut bien avouer que parfois c'est un peu l'empilement de plus ou moins bonnes idées pas totalement structurées).

Écoute de la 4ème symphonie en ce moment.
J'ai l'impression que le langage orchestral s'est un peu épuré, les collages de la symphonie précédente semblent avoir fait place à une orchestration plus sobre (quoiqu'avec des mélanges de timbres très intéressants (dans le mouvement lent notamment). J'ai été assez branché par le premier mouvement : son intro très rythmique et sa coda effrayante, le tout encadrant un mouvement tout en contraste.
Je suis un peu plus mitigé sur les différents rappels des motifs de la 3eme Symphonie. Il est vrai que les deux oeuvres sont liés par leur argument, mais j'ai eu plus l'impression d'une redite que d'une utilisation sur un éclairage différent. C'est surtout sur le final que j'ai eu cette impression. A réessayer donc

J'enchaîne avec la Sixième Symphonie (1944)
Malgré ce que j'ai pu lire sur le changement de style opéré par Villa Lobos à partir de cette oeuvre, je ne trouve pas cela si flagrant après cette écoute. J'y ai retrouvé pas mal de choses qui font quand même la pâte du compositeur, à commencer par l'orchestration et la recherche des effets. Ce sont les mouvements pairs (et en particulier ce superbe mouvement lent ; avec ces glissandi de cordes, effet certes facile, mais très efficace ici)) qui m'ont le plus marqué. En un temps relativement court (mais à part la dixième, il le semble que c'est le cas de toutes ses symphonies) Villa Lobos nous embarque dans un très beau voyage, entre rêverie et déchaînement.

Et j'ajoute une mention spéciale à tous ses mouvements lents qui sont somptueux à chaque fois

C'est avec la septième symphonie que le changement de langage me semble le plus frappant, avec les collages de textures et de tonalité plus approfondis, et une manière encore plus personnelle de jouer avec la dissonance.
C'est aussi une œuvre qui me semble beaucoup plus torturée que les précédentes, plus sombre. J'y entend enfin pas mal de trucs qui m'évoquent les Russes (un peu de Stravinsky, du peu de Chosta), mais le tout servi dans un tourbillon de rythmes et de sarcasme qui m'a franchement plu.
Donc pour l'instant, cette Septième aura bien enchanté mes oreilles. Mes goûts la placent en haut du tableau, avec la Deuxième.

Attends d'arriver à la dixième.

Mais j'y compte bien.

En attendant ce moment, j'écoute la Huitième Symphonie.
Après la grosse impression que m'a faite la précédente, je suis un peu déçu par cette œuvre. C'est certes beaucoup plus sobre en terme d'orchestration, les thèmes sont donc plus mis à nu. Mais du coup, les effets d'orchestre étant moins présent, je trouve que les développements tournent un peu en rond, sans réelle progression.
Même le mouvement lent ne m'a plus emballé que ça, une première pour l'instant

Neuvième Symphonie.
Encore une oeuvre de courte durée, mais qui fonctionne bien mieux. Villa Lobos à renouvelé avec une écriture orchestral plus foisonnante, qui habille merveilleusement les thèmes et leur développement. C'est aussi ici que je ressens mieux le côté populaire dans la couleur des thèmes, que je trouve du coup plus riches, plus émouvant.
Une très belle œuvre donc, concise et efficace, naturelle et poétique.
Aspect rigolo, il aimait bien les thèmes qui se terminent en triolets. On entend ça très souvent dans ses symphonie.

Dixième Symphonie.
Tout d'abord, je comprends parfaitement les éloges que j'ai pu lire à propos de cette oeuvre. C'est effectivement une très bonne synthèse des ingrédients d'écriture chers à Villa Lobos (polytonalité, orchestration chatoyante, mélodies d'inspiration populaire, etc..). De plus, je trouve l'écriture vocale intelligente et émouvante.
En revanche, je trouve le quatrième mouvement trop long. Je n'ai pas suivi de continuité dans cette page et je trouve que ça déséquilibre grandement la structure de l'oeuvre.
Donc en bref, j'ai bien aimé cette oeuvre mais je ne suis pas non plus grimpé au rideau.
Mais je suis conscient d'être face à une "noix dure à craquer" (pour reprendre l'expression d'un certain Gustav M...), Et que l'assimilation d'une telle oeuvre, de part sa dimension et sa complexité, demandera des écoutes répétées.