Jacopo Foroni (25.07.1825 Valeggio - 08.09.1858 Stockholm)Jacopo Foroni est né à Valeggio, dans la province de Vérone, le 25 juillet 1825 au sein d'une famille de musiciens. Très vite il apparaît comme un enfant prodige.
Son premier opéra,
Margherita, est représenté en mars 1848 au Teatro Regio di Milano mais après avoir pris part à l'insurrection de Milan qui est un échec, le seul moyen pour lui d'échapper aux représailles de l'Autriche est de s'exiler. Aussi il réussit à partir pour une tournée de concerts au Danemark et en Suède.
A Stockholm, l'opéra suédois se portait assez mal et en 2 saisons Foroni lui redonna une vitalité extraordinaire en faisant jouer à guichets fermés
Lucia di Lammermoor, Lucrezia Borgia, Linda di Chamounix, Don Pasquale et
l'Elisir d'amore de Donizetti,
Beatrice di Tenda de Bellini,
Il Barbiere di Siviglia de Rossini,
I Lombardi et
Ernani de Verdi ainsi que son opéra,
Cristina Regina di Svezia qu'il avait composé en l'honneur du monarque.
Trois ans après son arrivée à Stockholm, il est engagé pour diriger l'orchestre du Royal Opera House succédant ainsi à Franz Bergwald, considéré comme le meilleur musicien suédois de tous les temps. La tâche est difficile, car les Suédois sont difficiles de caractère et regardent toujours avec circonspection qui n'est pas suédois, mais Foroni s'en acquitte avec brio car cet admirateur de Rossini, Donizetti et Verdi est également pétri des musiques de Wagner, Mozart, Beethoven, Weber, Schumann, Liszt et Mendelssohn (plus en vogue dans les pays nordiques).
En 1850, il compose une
Cantata SinfonicaEn 1851, il retourne à Milan pour 2 années et compose
I GladiatoriIl retourne en Suède où il se consacre à la composition de symphonies et d'ouvertures.
Il est élu membre de l'Académie Royale de Musique de Stockholm et décoré de l'Ordre de Vasa par le roi Oscar I.
En 1858, il écrit son dernier ouvrage:
L’avvocato Pathelin, un opéra-comique.
Il meurt brutalement à 33 ans, victime de l'épidémie de choléra qui sévit à cette période.
Cristina Regina di Svezia (1849)Ouvrage magnifique dans la grande tradition vocale du belcanto qui s'inscrit dans la lignée des ultimes ouvrages de Donizetti, de ceux de Pacini et du premier Verdi mais avec une grande différence toutefois: une orchestration très fouillée et une écriture qui prennent leur ancrage dans la musique de Mendelssohn, de Liszt et même de Schumann et une dimension spectaculaire à la Meyerbeer.
L'ouvrage en 5 parties (Amour, Mariage, Conspiration, Désillusion, Abdication) et 3 actes porte sur l'abdication de la Reine Christine de Suède.
Tout y est, de l'ouverture d'écriture délibérément symphonique et spectaculaire, aux airs dramatiques et virtuoses, en passant par les grands ensembles concertants, les scènes de cour et de foule, les duos passionnés, scène de conjuration, grande scène finale.
Cet enregistrement qui vient de paraître est très réussi dans l'ensemble: pulsation formidable de la direction orchestrale de Tobias Ringborg, bel engagement des chanteurs aux voix assez séduisantes et à l'abattage technique éprouvé, très belle prise de son.