[jazz] Free Jazz

je vous propose de donner vos références pour ce style de musique.

Merci!

Alex a écrit:

je vous propose de donner vos références pour ce style de musique.

Merci!

C'est un style de jazz que je déteste... Hormis citer les albums de free que je ne supporte pas - mais alors pas du tout :face: , je suis notoirement incompétent

C'est l'une des formes de jazz qui me plait le plus. Je n'y connais pas grand chose. J'aime tellement Jonh Coltrane...

Je suis ignare en jazz.
Alors je suis comme Mr Jourdain j'aime le free jazz sans le savoir?
(j'adore Coltrane mais si j'ai bien suivi il fait du free Jazz?)

vartan a écrit:

Je suis ignare en jazz.
Alors je suis comme Mr Jourdain j'aime le free jazz sans le savoir?
(j'adore Coltrane mais si j'ai bien suivi il fait du free Jazz?)

Dans une de ses pèriodes de sa carrière oui. Je crois que l'on divise sa production en trois pèriodes, celle du free jazz est la deuxième surtout avec saxo ténor. Après c'est la pèriode dite mystique je crois. Ca n'a plus rien à voir.

Ornette Coleman sans hésiter.

L'Art Ensemble of Chicago reste pour moi l'un des meilleurs ensembles de free qu'il y ait jamais eu.

Sinon, j'aime beaucoup les albums mystico-free de Pharoah sanders et des personnalités comme Han Bennink, Derek Bailey, et plein d'autres.

Stanlea a écrit:

L'Art Ensemble of Chicago reste pour moi l'un des meilleurs ensembles de free qu'il y ait jamais eu.

L'album qu'ils ont réalisé en collaboration avec Brigitte Fontaire (Comme à la radio) est un véritable bijou : sincère, fou mais toujours cohérent.

Pour moi, le meilleur "free jazzeux" reste Albert Ayler, un précurseur de Coltrane, mais dans une version plus radicale.

demerawe a écrit:

Je n'avais pas repéré la rubrique free jazz que tu as créée...

Bien je continue ici alors, puisque nous avons un nouvel amateur de free sur ce forum


Je vais prêter attention aux disques que tu as cités.

mes disques préférés tournent pour ma part principalement entre les derniers classiques de Coltrane (Ascension notamment) et, plus méconnu, le répertoire de Peter Brötzmann, dont la technique toute de puissance à la limite de la brutalité et le mysticisme me plaisent énormément: Never too late but alwas too early, et les deux volumes de Little birds have fast hearts sont de bonnes manières d'aborder la discographie.

Wiki propose
* Albert Ayler (saxophone)
* Anthony Braxton (saxophones, clarinettes, composition)
* Art Ensemble of Chicago (orchestre)
* Peter Brötzmann (anches)
* Don Cherry (trompette, flûte, etc.)
* Ornette Coleman (saxophone, trompette, violon, composition)
* John Coltrane (saxophones)
* Eric Dolphy (anches)
* Charlie Haden (contrebasse)
* Roland Kirk (saxophones, flûtes, clarinette)
* Steve Lacy (saxophone soprano)
* Bernard Lubat (piano, batterie, table, vibraphone)
* Sunny Murray (batterie)
* Michel Portal (anches, bandonéon)
* Pharoah Sanders (saxophone)
* Archie Shepp (saxophones)
* Sonny Simmons (saxophone alto)
* Sun Ra (claviers, composition)
* Cecil Taylor (piano)
Je me demande si certaines interprétations de Larry coryell ne peuvent pas aussi être incluses ?

Alex a écrit:

mes disques préférés tournent pour ma part principalement entre les derniers classiques de Coltrane (Ascension notamment)

Ce qui est exaltant chez Coltrane, c'est qu'il a su créer son propre style de musique à partir de l'esthétique free. Ses disques chez Impulse sont magnifiques, mon préféré reste 'Expression'. Dans la toute dernière version du quartet, le piano d'Alice, tout en myriades fluctuantes, participe beaucoup à la magie hallucinatoire du propos. Mais il y a aussi 'Interstellar Space', très très difficile... quasi inabordable, d'une densité terrible. Entre autres...

demerawe a écrit:

Mais il y a aussi 'Interstellar Space', très très difficile... quasi inabordable, d'une densité terrible. Entre autres...

Je suis bien d'accord, c'est à mon goût son oeuvre majeure avec Ascension. C'est ce type de musique qui m'a convaincu d'aborder tardivement l'apprentissage de la musqiue avec le saxophone.

Coltrane m'a beaucoup aidé, notamment à comprendre que penser que la musique "classique" est la musique majuscule est une belle bêtise.

Alex a écrit:

Coltrane m'a beaucoup aidé, notamment à comprendre que penser que la musique "classique" est la musique majuscule est une belle bêtise.

C'est Coltrane qui m'a fait comprendre que la musique c'est surtout des artistes et des créateurs avant d'être un genre.

vartan a écrit:

Alex a écrit:

Coltrane m'a beaucoup aidé, notamment à comprendre que penser que la musique "classique" est la musique majuscule est une belle bêtise.

C'est Coltrane qui m'a fait comprendre que la musique c'est surtout des artistes et des créateurs avant d'être un genre.

Et ben voilà.

Coltrane et Miles pour ma part, Bitches Brew et la Passion selon saint Matthieu, même combat.

Moi pareil, mais dans l'autre sens... j'ai commencé par Coltrane.

Personne n'est parfait.

Pour moi, le meilleur album de free, c'est le Live à Greenwich Village d'Albert Ayler.
Plein de sens, notamment quand il déforme les tubes des fanfares militaires américaines.

J'ai eu une période Free. Mais toujours plus dans l'optique "composition spontanée" que "à mon top départ, jouez ce que vous voulez, le plus vite possible"
Bon, c'est vrai, de temps en temps, un gros Coltrane tardif ou un CIRCLE (avec Chick Corea et Dave Holland), ça nettoie les oreilles!

arnaud bellemontagne a écrit:

Cecil Taylor : Silent Tongues
De lui j'ai le fameux Conquistador.
C'est bien ce Silent Tongues?

Ouais, c'est une bonne claque.

J'ai écouté Conquistador aussi, mais décidément, le free d'ensemble ne me fait rien du tout, pour l'instant. Silent Tongues, c'est du piano solo, pour moi ça change tout, c'est beaucoup plus intelligible dans la folie. Il est vraiment incroyable, ce Cecil Taylor. En apparence, c'est un zazou qui tape au hasard sur son piano, mais le plus vite possible. Je ferais écouter ça à ma grand-mère, elle éclaterait de rire.

Or il y a une différence énorme entre "free" et "au hasard", et cette différence ne se révèle pas forcément d'emblée. Ça fait quelques temps que ce gars m'intrigue, j'y reviens de plus en plus fréquemment. J'ai fait l'expérience, pour tenter de sentir de plus près les tenants et aboutissants de cette musique : je me suis collé devant un piano et me suis contraint à jouer n'importe quoi pendant une dizaine de minutes, sans m'arrêter (et sans me laisser décourager par la laideur produite). Du coup j'ai l'impression de comprendre un peu mieux à quel point ses déferlements peuvent être vertigineux. L'énergie déployée est considérable ; ça se joue au mental. Pour ne pas lâcher le morceau et persévérer dans ce long flux, avec une telle vivacité et autant d'invention dans la forme des vagues, faut vraiment brûler de l'intérieur, c'est stupéfiant.

Et, tout bêtement, contrôler où on pose les doigts, à une telle vitesse, c'est pas de la tarte. Naïvement, un gars qui voudrait montrer que tout le monde est capable de faire ça tiendrait à peine une minute avant de s'épuiser, vaincu par l'absurdité de ses clusters informes, avec les poings ou les doigts en travers des touches, dans un moule rythmique toujours à peu près identique. Il se créerait vraisemblablement rien du tout sur le plan dramatique, et ça fait toute la différence.

Cecil Taylor balance à toute allure une espèce d'abécédaire de la dissonance atonale (on voit quelques-uns de ses accords sur la vidéo), c'est archi-riche ! Donner une forme au gris, y sculpter des cascades convaincantes, savoir le rendre tour à tour tellurique, vaporeux ou liquide, c'est vraiment un art à part entière, éminemment musical.

Par moments, ça se recoupe un peu avec ce que je ressens de Sur Incises, d'ailleurs, c'est rigolo. J'écouterais pas ça toute la journée, mais ça me fascine de plus en plus.

Pour commencer en "douceur" : le "The Shape of Jazz to Come" d'Ornette Coleman, ensuite, il y a "Free Jazz"

merci Mr.

mr.hutz a écrit:

le "The Shape of Jazz to Come" d'Ornette Coleman

Bon, pas de souci, j'aime beaucoup, c'est à peu près du même niveau de bargitude qu'Out to lunch, même si elle n'est pas tout à fait orientée pareil. Walking-chabada, ça va, je suis pas perdu.
Et alors après, j'écoute quoi ?

jerome a écrit:

Et alors après, j'écoute quoi ?

Pourquoi pas David S.Ware? Il n'y a pas grand-chose à écouter en ligne, si ce n'est cet album:
http://www.deezer.com/fr/#music/david-s-ware/go-see-the-world-78232
Ça donne une idée du style du monsieur (j'aime beaucoup même si je reconnais que c'est épuisant et qu'on ne peut pas écouter ça très longtemps).
Tu peux aussi aller voir du côté de ce que font en solo le pianiste (Matthew Ship) et le contrebassiste (William Parker).

Merci Jerome pour ton developpement sur Cecil Taylor, c'est toujours enrichissant de te lire.
A dire vrai je ne suis pas très "free" pur et dur.Ca me semble relever de l'impasse esthétique.Je suis plus interessé par ceux qui abordent le free de biais,je pense à un Anthony Braxton (ça arrive ), un Don Cherry, un Ornette Coleman, un Eric Dolphy ou un Pharoah Sanders.

A cet egard je te conseille le merveilleux Complete Communion de Don Cherry, symbiose miraculeuse de liberté insolente et de disciplin sous-jacente, le tout avec une fraicheur et un lyrisme juvenile.Chef d'oeuvre absolu.

Merci les gens, j'ai suivi scrupuleusement vos conseils.

De David S. Ware j'ai écouté Birth of a being (79) ; mais même en prenant cet album assez ancien, c'est le grand écart par rapport à l'étape précédente (Ornette 1959). Emmanuel, si tu connais cet album, c'est représentatif de ce que tu me conseillais, il n'a pas fait un grand virage stylistique ? Car il y a quelque chose comme 20 ans de silence après cet album.
C'est donc du "free d'ensemble", un peu dans la veine de Conquistador. J'ai du mal à assimiler l'interaction sax-piano-batterie, ça fait un contrepoint tellement dissocié, tellement lointain que je n'arrive pas à être sensible à la vague d'ensemble, je ne saisis pas ce qui les relie (à part de brefs moments où il y a des imitations, ou des crescendos collectifs évidents).
J'adore son son, en particulier les beaux graves velus. Il les aurait pas piqués à Sonny Rollins ?
J'aime quand c'est dépouillé (début de la piste 3), sinon je serais pas contre isoler la partie de saxo et l'écouter pour elle-même, dégagée, il y aurait déjà suffisamment à entendre indépendamment du "décor" fourni par les deux autres excités.

Matthew Shipp : Nu Bop.
Mélange de boucles hip-hop à la mode New-York-trop-hype et de jazz assez insaisissable, pas renversant, parfois même plutôt navrant. Une pièce en solo intéressante, même si ça me semble assez peu abouti et très en-deçà de ce que fait Cecil Taylor. Je n'ai pas aimé grand'chose dans cet album ; même pas les boucles funky, qui ne dégagent pas un groove énorme (et Shipp est parfois un peu mou dans son placement par rapport à elles). Dans le style trio groovy avec quelques effets sonores, je préfère Medesky et sa bande, ou encore The Bad Plus. Et pour la saveur atonale, il n'y a finalement pas beaucoup à manger ici.

Don Cherry : Complete communion.
Ça m'a l'air très proche de The shape of jazz to come, déjà dans l'instrumentation. On remplace l'alto par un ténor, et c'est le même effectif. Mais j'ai assez nettement préféré le Coleman, qui est sûrement un peu moins moderne ; et, tout bêtement, avec six titres contre deux, ça fait plus de thèmes. Le style mélodique est assez proche aussi ; le deuxième thème de Don Cherry est génial, très disjoint, comique. Sinon, entre le son de Barbieri et celui de Coleman, y a pas photo, alto rules !! J'ai pas vraiment perçu "la fraîcheur et le lyrisme juvénile" dont tu parlais, Arnaud. Pas assez de recul dans ce genre-là, sans doute.

Ce qui ressort de ces écoutes finalement, c'est une envie d'explorer chronologiquement la discographie d'Ornette Coleman.

arnaud bellemontagne a écrit:

Complete Communion de Don Cherry

+1000 !!

Les disques de Don Cherry sont tous exceptionnels, mais ceux sortis chez Blue Note sont des chefs-d'œuvres du genre. Y ajouter donc les deux autres (symphony for improviser et Where Is Brooklyn).

Le bonheur auditif fut prolongé par un groupe essentiel aussi : Old and New Dreams : un must-have. Dewey Redman y remplace le sax d'Ornette.
Inutile de dire, qu'à l'instar de Miles Davis, tous les disques d'Ornette sont indispensables.

Aujourd'hui la tradition est prolongée par William Parker et son quartet magique.

http://www.aumfidelity.com/aum050.html


WILLIAM PARKER QUARTET - Petit Oiseau.

Il fut un temps où je n’écoutais presque uniquement du free jazz. C’est beaucoup moins le cas maintenant. Cecil Taylor a fini par m’épuiser. Pour moi il fonce dans un mur, à la longue ça devient lassant. Même si c’est vrai que Unit Structures est excellent. J’écoute beaucoup de musiciens dits, pour employer un mot qui ne veut pas dire dire grand-chose, « post free » : Taylor Ho Bynum, Mary Halvorson, Milo Fine, John Butcher (*), Peter Evans.

(*) Vu l’été dernier en concert. Un duo avec Gerry Hemingway. Génial !

JerMu a écrit:

Taylor Ho Bynum, Mary Halvorson, Milo Fine, John Butcher (*), Peter Evans.

(*) Vu l’été dernier en concert. Un duo avec Gerry Hemingway!

Eh bien tu as des goûts très sûrs !

phAx a écrit:

Eh bien tu as des goûts très sûrs !

C’est trop, c’est trop !

Un label que je recommande : http://treader.org

De l'acid jazz avec violon, la combinaison parfaite.
watch?v=M_4538euCHw
watch?v=AogqitUl7Os

En effet, il existe, mais c'est un peu le foutoir .

Alifie: AU BOULOT!

S'il te plait .

Si j'ai bien compris, c'est plutôt toi le spécialiste du tout bien rangé, non ?

Bon, une proposition, tout de même, dans l'actualité nécrologique du moment : /watch?v=3835BehoBro

Bon, pour relancer ce fil dormant, et puisque le sujet initial était :

Alex a écrit:

je vous propose de donner vos références pour ce style de musique.

Merci!

Voici une poignée brassée de disques que j’aime tout particulièrement dans ce style (un peu fourre-tout quand même) free – post free

John Coltrane : Kulu Se Mama
Albert Ayler: Spirits Rejoice
Albert Ayler: with Don Cherry: Vibrations
Albert Ayler : Live à St Paul de Vence – Nuits de la fondation Maeght
Sun Ra : idem à St Paul de Vence - Nuits de la fondation Maeght, surtout le volume 2
Sun Ra : Lanquidity
Cecil Taylor : Conquistador
Archie Shepp : Blasé
Archie Shepp: Attica Blues
Archie Shepp: The Magic of Ju-Ju
Gato Barbieri : El Pampero
Gato Barbieri: Under Fire
Charlie Haden : Liberation Music Orchestra
Anthony Braxton : Dortmund
Anthony Braxton: In the Tradition
Anthony Braxton: Creative Music Orchestra
Jack de Johnette: Spetial Edition
Peter Brötzmann: Last Exit - The Noise of the Trouble
Peter Brötzman: Last Exit - Iron Path
Chico Freeman: The Outside Within
Tim Berne : Big Satan
Tim Berne: Miniature
Fred Frith: And Keep the Dog live
John Zorn: Godard / Spillane
Tony Malaby : Tamarindo
Das Kapital: Ballads & Barricades
Das Kapital: Loves Christmas
Matana Roberts : Coin Coin chapter one

Et puis bien sûr : https://classik.forumactif.com/t8434-art-ensemble-of-chicago

En attendant une petite histoire du Free-Jazz:



Pluri-enregistrements réalisés en studio et en public dans la dynamique des "Manifestivités d'Uzeste Musical c'est toute l'année" (entre 1995 et 1997).

On parle pas souvent, jamais, de Bernard Lubat, qui est pourtant notre Jazzman Français le plus libre, libertaire.

Je me suis arrêté à Uzeste (début des années 2000). Grand méli-mélo politico-musicolo-alcoolo plutôt sympathique.

darkmagus a écrit:

Archie Shepp: Attica Blues
Anthony Braxton : Dortmund
Anthony Braxton: In the Tradition
Anthony Braxton: Creative Music Orchestra

J'aurai du mal à classer ces disques dans la rubrique Free-Jazz.

De superbes albums, soit dit en passant...

arnaud bellemontagne a écrit:

darkmagus a écrit:

Archie Shepp: Attica Blues
Anthony Braxton : Dortmund
Anthony Braxton: In the Tradition
Anthony Braxton: Creative Music Orchestra

J'aurai du mal à classer ces disques dans la rubrique Free-Jazz.  

De superbes albums, soit dit en passant...

Contrairement au New Orleans, au swing, au hard bop facilement identifiables, le free jazz n’est pas un style, mais une attitude, un concept flou où se mêlent et s’entrechoquent (bien que tout ne soit pas toujours présent en même temps) liberté rythmique, absence de trame harmonique, renoncement aux thèmes, improvisation collective, objets musicaux hétéroclites ou inusités en jazz jusqu’alors, revendications politiques et sociales, rejet de l’ordre établi, et Shepp et les membres de l’AACM, dont Braxton est issu, sont communément acceptés comme des membres fondateurs au même titre que Ornette Coleman, Albert Ayler, Don Cherry ou Cecil Taylor.

Mais petit à petit, conscients sans doute de s’engager dans une impasse, les musiciens se sont libérés peu à peu de leur libertés (sic) et sont revenus partiellement à certaines contraintes et à certains cadres

Maintenant, dire que tel album de Shepp ou de Braxton n’est pas du free jazz et que tel autre en est, j’avoue que ça m’a traversé aussi l’esprit (on peut émettre les mêmes réserves pour « Conquistador » de Taylor ou « Special Edition » de deJohnette, voire du « Lanquidity » de Sun Ra, tous sur ma liste)

J’ai donc, devant l’insolubilité de la question « est-ce ou non du free jazz », inclus dans ma liste une partie des disques que j’aimais et qui me semblait par la présence de tel ou tel musicien ou par l’esprit qui s’en dégageait être sinon du free jazz du moins en être l’héritier.

Ouf !  

Ca marche (et merci pour le petit développement).

Citation :

Contrairement au New Orleans, au swing, au hard bop facilement identifiables, le free jazz n’est pas un style, mais une attitude, un concept flou où se mêlent et s’entrechoquent (bien que tout ne soit pas toujours présent en même temps) liberté rythmique, absence de trame harmonique, renoncement aux thèmes, improvisation collective, objets musicaux hétéroclites ou inusités en jazz jusqu’alors, revendications politiques et sociales, rejet de l’ordre établi, et Shepp et les membres de l’AACM, dont Braxton est issu, sont communément acceptés comme des membres fondateurs au même titre que Ornette Coleman, Albert Ayler, Don Cherry ou Cecil Taylor.

J'aurais pas dit mieux .
Merci .

OTHER AFTERNOONS
Jimmy LYONS
AFFINITY, 1969.

1 Other afternoons 12:50
2 Premonitions 7:30
3 However 11:03
4 My you 6:30


Jimmy LYONS Saxophone alto, Lester BOWIE Trompette, Alan SILVA Contrebasse, Andrew CYRILLE Drums.

Un des disques célèbres de Jimmy Lyons, Bowie y est plus agressif qu'au sein de l'Art Ensemble of Chicago

Bon disque, sans être exceptionnel amha, j'aime beaucoup le dernier titre.

JOE MCPHEE - TOPOLOGY

Joe McPhee - trumpet, soprano & tenor sax, pocket trumpet
Pierre Favre – percussion, André Jaume - bass clarinet, tenor sax
Radu Malfatti - percussion, trombone, electronics
Raymond Boni - guitar François Méchali – bass  
Irène Schweizer - piano Tamia - voices Tracks:

1. Age [10:47]      
2. Blues For Chicago [05:34]
3. Pithecanthropus [10:33]      
4. Violets For Pia [07:43]
5. Topology [28:40]                  

Mars 1981


« Topology »  long thème de presque une demi-heure a beaucoup emprunté à l’Art Ensemble of Chicago avec la parodie de marche militaire qui rappelle fortement celle de « Sun Precondition Two » dans « URBAN BUSHMEN » de l'AEC enregistré 10 mois plus tôt, ainsi que les divers bruitismes déjà entendus à maintes reprises chez l’Art Ensemble (sax en souffle à peine audible et percussions variées)

My Angel 10:00
Blasé 10:15
There Is A Balm In Gilead 6:00
Sophisticated Lady 5:15
Touareg 9:15

Bass – Malachi Favors
Drums – Philly Joe Jones
Harmonica – Chicago Beau , Julio Finn
Piano – Dave Burrell
Trompette – Lester Bowie
Tenor Saxophone, Written-By – Archie Shepp
Vocals – Jeanne Lee

Studios Davout, Paris, France, 16 août 1969



« Blasé », le titre éponyme, est un condensé, de noirceur, de colère sourde, de révolte larvée, de fatalité, c’est noir, poisseux, groovy à l’excès avec en plus cette impression de souffrance insoutenable, d’espérance brisée.

Et puis il y a « there is a balm in gilead », magnifique ballade désabusée quasi murmurée autant que chanté par Jeanne Lee et où la trompette de Lester Bowie donne comme une impression d’irrémédiable déchirure.

Grand, puissant, poignant, profond, avec quelque chose d’une certaine noblesse d’âme, digne, grave, rugueuse, austère …au-delà d’un grand disque, grâce notamment à ces deux thèmes, « Blasé » est une très grande œuvre, et un immense hommage au peuple noir américain.

Assurément une des plus belles pages du free jazz.

El Pampero  13:44  
Mi Buenos Aires Querido  6:21  
Brasil  9:36  
El Arriero  11:59  

Bass – Chuck Rainey
Berimbau – Na-Na
Congas – Sonny Morgan
Drums – Bernard Purdie
Piano – Lonnie Liston Smith
Sax Tenor – Gato  Barbieri

Montreux, 18 juin 1971


L'exact opposé de Blasé, mais tout aussi majeur dans la discographie free, ce live débridé à Montreux déborde de joie, d’enthousiasme, d’ivresse, de folie jubilatoire, d’espérance utopique en une aurore nouvelle que ce début des seventies semblait promettre.

Musicalement, la promesse a été tenue au-delà de toutes les espérances: une vraie manne tous genres confondus (du jazz au rock en passant par la soul ou le funk).

Une décennie enchanteresse.

Joachim Kühn a donné seize concerts avec Ornette Coleman entre 1995 et 2000 : « Avant chacun d’eux, Ornette écrivait dix nouvelles compositions que nous répétions puis enregistrions durant une semaine dans son studio Harmolodic à Harlem. Puisqu'il voulait que je contribue aux accords et aux sons de ses mélodies, j'ai été directement impliqué dans le processus de création. Une fois le concert terminé, les chansons n’étaient plus jamais jouées. Je suis maintenant le seul à avoir tous les enregistrements et les partitions pour un total de 170 morceaux. Et après une vingtaine d’années, j’ai réuni les plus belles de ses mélodies et de ses ballades et je les ai enregistrées pour piano solo. A l’exception de Lone Woman, aucune de ces pièces n’a été enregistrée par Ornette. »

Tout est dit. Des compositions inédites de Coleman, un pianiste brillant, un bon disque à écouter pour la curiosité et surtout  pour les deux très belles interprétations de Lonely Woman.

   

Merci pour l'alléchante description, j'ignorais jusqu'à l'existence de ces compositions, je vais essayer d'écouter ça.

John COLTRANE - KULU SE MAMA

Je suis absolument fou du morceau titre, hypnotique, lancinant, envoûtant, extatique, chaotique, incantatoire...
Probablement l’œuvre la plus « finie » de Coltrane, la plus cohérente, la plus « classique » de la période Impulse, malgré la virulence du cri, la plus aboutie, celle en tout cas qui me correspond le mieux.
Sur un autre site, j’avais parlé d’ une oeuvre majeure de Coltrane, une oeuvre majeure du jazz, une oeuvre majeure de la musique contemporaine.

Je ne me renie pas !

Moi je trouve ça plutôt lyrique et spirituel avec des couleurs "tropicales"...c'est vraiment du free ?

arnaud bellemontagne a écrit:

Moi je trouve ça plutôt lyrique et spirituel avec des couleurs "tropicales"...c'est vraiment du free ?

Si tu passes le début, les stridences de Coltrane et les feulements de Sanders (à moins que ce ne soit l'inverse) ne laissent à mon avis aucun doute sur la question, mais malgré tout je ne ressens aucune violence dans ce morceau, et la fin est très apaisante.

Et l'ajout du chant est vraiment atypique pour du Coltrane.