Grenoble, Auditorium de la MC2
<Mercredi 7 décembre 2011>
La Chambre PhilharmoniqueDirection : Emmanuel Krivine |
Soliste : Olga Peretyatko, soprano |
Orchestre sur instruments d'époqueGaetano Donizetti : Il dolce suono et Ardon gl'incensi (extraits de Lucia di Lammermoor)
Guiseppe Verdi : Forza del Destino, ouverture
Vincenzo Bellini: Qui la voce et Vien, diletto (extraits des Puritains)
Vincenzo Bellini : Ah! Non credea mirarti (extrait de La Somnanbula)
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Robert Schumann : Symphonie n° 4 op. 120, en ré mineur
Concert donné à la Cité de la musique le 9 décembre.
Magnifique concert hier soir ! Auditorium de Grenoble plein à craquer, comme d'hab pour voir l'enfant du pays diriger "son" orchestre. Orchestre toujours aussi excellent : j'avais quelques doutes après 2 ans sans l'avoir entendu, en constant l'absence du fabuleux premier violon Alexander Janiczek et de David Guerrier au cor, par exemple. Mais le niveau n'a pas baissé : je l'ai même trouvé meilleur que dans l'intégrale des symphonies de Beethoven (donnée il y a 2 ans et sortie au disque depuis), assez décevante il est vrai.
Krivine a choisi un effectif restreint entre 55 musiciens (pour les airs d'opéra) et 48 (pour la symphonie de Schumann), avec seulement 30 cordes. Mais quelle fougue, quelle puissance, quelle vitalité ! Les tempis sont assez rapides, notamment dans la Forza del Destino et dans la symphonie, que je préfère jouée comme ça que façon pachidermique (comme risque de le faire Thielmann avec Vienne en 2012 au TCE...). Exécution instrumentale impeccable, malgré la direction toujours aussi alambiquée de Krivine : il gesticule tout le temps, tape du pied sur l'estrade et prend un malin plaisir à donner
tous les départs).
Mais que dire d'Olga Peretyatko ! Alors c'est vrai que je ne n'y connais rien en répertoire lyrique (j'ai dû voir 2 opéras dans ma vie

), mais je l'ai trouvée exceptionnelle ! Il faut dire que les airs étaient assez "faciles d'accès" et promptes à déclencher l'enthousiasme du public. Je crois que c'est dans la Lucia di Lammermoor qu'il y a un dialogue somptueux entre un flutiste et la soprano, c'était vraiment magnifique. Gros succès après les 2 airs des Puritains. En plus elle est assez bonne actrice, très expressive, se tournant même vers l'orchestre par moments... On sentait une belle complicité avec lui. Accompagnement au diapason : Krivine fait en sorte de ne jamais couvrir la voix de Peretyatko, et l'orchestre assure vraiment dans les passages grandioses.
Bref, un concert magnifique, accueilli comme il se doit par le public (pas de standing ovation toutefois, elles sont rares à Grenoble !). En bis, Krivine annonce la Sonate à Kreuzter...

A la fin de l'extrait (l'exposition du 1er mouvement), il précise que c'est un arrangement du jeune Tchaïkovsky lorsqu'il étudiait encore au conservatoire.
Le même programme est donné ce vendredi à la Cité de la musique, je vous encourage vivement à y aller. Si certains connaissent déjà Olga Peretyatko (ou la découvrent demain soir), je suis intéressé d'entendre leurs avis experts à son sujet !