J'y étais le 10 (juillet 2017), concert transféré à la Mairie du IVe pour cause de pluies.
Quatre œuvres pour quintette à vents, trois standards et une transcription.
La Petite Suite de Debussy transcrite, pour commencer. Je n'avais jamais aussi bien entendu les évolutions harmoniques déjà très Debussy dans le « Cortège » du II. J'adore cette œuvre et ce mouvement en particulier, de toute façon.
Summer Music de Barber ensuite. Je n'ai jamais été très marqué par l'œuvre au disque, mais en vrai, l'ensemble sonne très bien. Très divertissant et rafraîchissant, et puis l'impact physique du quintette à vent permet toujours de se sentir très concerné dans ce type de concert : je n'aime pas forcément à la folie les œuvres de son répertoire (peu de chefs-d'œuvre incommensurables, c'est pas du quatuor à cordes…), mais je troue que c'est l'une des formations qui a le plus d'autorité lorsqu'on l'entend en vrai.
Les incontournables Bagatelles de Ligeti. Pourtant pas loin d'être la première fois que je l'écoute (même en salle), mais cette fois je suis particulièrement sensible à certains effets : carillon (puis nuage typique de Ligeti) dans la deuxième pièce, parentés étranges avec la Fille au cheveux de lin (enragée, comme dans les Játékok de Kurtág) ou la Sérénade de Britten dans la sixième…
Autre classique, les Three Shanties d'Arnold, évocation de chants de marins, dansants et exubérants, avec quantité d'effets un peu hors sol (habanera, clarinette en clairon…).
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Pas de chef-d'œuvre là-dedans (encore que, la Petite Suite…), mais une très belle association.
Côté exécution, il n'y a pas, bien sûr, la même cohésion que dans un ensemble constitué qui fait tourner le même programme pendant des mois (c'était le premier concert officiel du Quintette de l'OCP), mais en tenant compte de cette contrainte, la précision et l'esprit de l'ensemble étaient vraiment au-dessus de l'honnêteté. Particulièrement aimé Florent Pujuila (clarinette) comme d'habitude, et la nouvelle recrue Nicolas Ramez (corniste épatant).
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Concept très chouette (et quels lieux !), mais je remarque qu'il n'y a pas du tout d'applaudissement entre les mouvements : il semble y avoir surtout des abonnés de l'OCP dans la salle, alors que le billet est à 5€ dans une capitale désertée par les concerts (enfin, si, il y a toujours des récitals de piano dans les églises, les chœurs russes de la Toison d'Art et les Quatre Saisons à la Sainte-Chapelle, mais c'est très peu par rapport à l'ordinaire). Ça m'avait semblé plus diversifié la première année (où c'était gratuit, mais ça rendait la logistique beaucoup plus compliquée, et tout le monde peut mettre la moitié d'une place de cinéma dans un concert).
Encore une preuve que ce n'est pas tant le prix qui fait la différence dans la popularisation de la culture mais l'information ou l'envie. Compliqué de trouver des solutions, je croyais vraiment que c'était un concept propre à motiver des touristes ou des pères de famille.
Reste à tenter d'y adjoindre le medley Daft Punk l'année prochaine.