
Andreï Petrov est né à Saint-Pétersbourg le 2 septembre 1930 et est décédé le 15 février 2006. Il a composé la musique de plusieurs dizaines de films (
L'Homme amphibie,
L'Oiseau bleu, etc.) mais aussi plusieurs ballets (
La Création du monde est le plus connu et le plus facilement accessible, Youri Temirkanov a enregistré les trois Suites), de la musique orchestrale (fantaisies symphoniques, poèmes, concertos), de la musique vocale (opéras et mélodies). Petrov apprit d'abord le piano et le violon puis la composition à l'Ecole professionnelle. Il passa ensuite au Conservatoire de Leningrad où il étudia dans la classe de Yevlakhov. Il obtint son diplôme en 1954. Il travailla d'abord comme rédacteur aux éditions musicales d'Etat Muzgiz (pour l'anecdote son épouse Natalya Yefimovna était une célèbre musicologue). En 1964 il fut élu président de l'Union des compositeurs de Leningrad et le resta une trentaine d'années au moins ("jusqu'à sa mort" d'après Wikipedia). Cette qualité de président de l'Union a évidemment favorisé l'exécution de ses oeuvres en Russie. Tout au long de son existence il reçu de nombreuses distinctions (ex: Citoyen d'honneur de Saint-Pétersbourg) et son nom fut même donné à une petite planète découverte en 1994.
La musique de Petrov est programmatique et prend généralement appui sur un argument littéraire. Les oeuvres des premières années sont prudentes et académiques, les oeuvres sans texte sont extrêmement rares. En dehors de la musique de film et de ballet il compose ainsi des cantates commémoratives :
Hymne à Lénine (1970),
J'aime la Révolution (1977), qui utilisent des textes révolutionnaires comme pour conjurer tout soupçon de formalisme.
La première oeuvre symphonique importante date de 1966, il s'agit du
Poème "à la mémoire de ceux qui sont tombés pour Leningrad" pour 4 trompettes, deux pianos, orgue, cordes et percussions. Ce n'est qu'au début des années 80 qu'il compose un
Concerto pour violon et orchestre (1980-1983), oeuvre symphonique concertante enfin détachée de tout programme, explicite tout du moins. Deux ans plus tard, la
Symphonie-fantaisie Le Maître et la Marguerite (1985), qui se présente comme un vaste poème symphonique d'une vingtaine de minutes, marque une émancipation des thèmes officiels. Deux oeuvres orchestrales marquent la fin de cette décennie :
In Memoriam (1987) pour violon et orchestre de chambre et les
Variations romantiques pour orchestre (1989).
Petrov s'inscrit dans la tradition russe classique mais dans certaines oeuvres on perçoit une petite sensibilité aux courants modernistes. On en trouve ainsi de légères traces dans les oeuvres des années 70 : collages (Bach, Gluck, Haydn) dans le ballet
La Création du monde (1975) d'après les dessins de Jean Effel ou encore éléments aléatoires dans l'oratorio
Pierre Ier (1973), adapté deux ans plus tard en opéra. Il a aussi composé pas mal de musique "légère".
Petrov a composé deux opéras :
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Pierre Ier (1975) : cette oeuvre est restée depuis sa création au répertoire du théâtre Maly de Saint-Pétersbourg. Il s'agit d'une grande et vaste fresque historique, conventionnelle mais spectaculaire. Certains y ont vu parfois un pendant moderne de Boris Godounov.
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Les Débuts de Maïakovsky (1983) : "opéra-féérie" en deux actes dont il tirera ensuite une Suite pour basse et orchestre (1985). Celui-ci met en scène la période 1905-1917 (le Café des poètes, les amis de Maïakovsky, etc.)
Liste des oeuvres : http://home.online.nl/ovar/petrov.htm
(Attention ! Liste incomplète n'incluant pas les dernières oeuvres comme "Farewell to..." (2005))