Florian Laconi

Rien, apparemment, sur ce beau ténor français. Je colle ici la biographie que l'on trouve, par ailleurs, sur son site internet : http://www.florian-laconi.book.fr/.

Florian Laconi est né à Metz où il étudie l'Art Dramatique et participe à de nombreuses pièces de théatre en tant que comédien mais aussi en tant que metteur en scène. Il débute le chant en 1995 il étudie avec Michèle Command, Gabriel Bacquier et Christian Jean. Il est lauréat du Concours Voix Nouvelles 2002 et fut nominé aux XIIIe Victoires de la Musique Classique 2006 dans la catégorie «Révelation Artiste Lyrique de l´année».

Florian Laconi chante sous la direction de chefs tels que Giuliano Carella, Marco Guidarini, Alain Guingal, John Nelson, Jacques Lacombe, Alberto Zedda, Alain Altinoglu, Michel Plasson et Georges Prêtre.

Dans des mises en scène d'Antoine Bourseiller, Bernard Broca, Jean-Louis Grinda, Pier Luigi Pizzi, Ian Judge, Brontis Jodorowsky, Laurent Pelly et Jérôme Savary.

Aux cotés d'artistes tels que Patrizia Ciofi, Anna Netrebko, Rolando Villazon, Bryn Terfel, Marcelo Alvarez, Béatrice Uria Monzon, Ludovic Tézier, Jean Philippe Lafont, Alain Fondary, Fabio Armiliato, Daniela Dessi, Sylvie Valayre, Wladimir Galouzine, Inva Mula et Roberto Alagna.

Dans de nombreuses villes françaises (Metz, Avignon, Monte-Carlo, Toulouse, Massy, Nice, Saint-Etienne, Marseille, Opéra Comique de Paris, Festival d’Antibes, Festival d’Auvers-sur-Oise, Festival de Saint-Céré, Chorégies d’Orange…) mais aussi à l’étranger (Liège, Los Angeles, Hong Kong...).

Rolando Villazón l’invite à participer à l’enregistrement de son troisième disque «Opera recital».

J'écris "beau ténor", parce qu'il me semble (et je crois que je l'avais écrit ailleurs), qu'il réchauffe, rallume des feux mal éteints d'une certaine tradition française. Un chant clair, placé haut dans le masque, plus naturellement tranchant que "morbide" (au sens de la morbidezza, j'entends) ; une diction précise (mais pas maniériste, à mon sens ; d'autres pourront, peut-être, le confirmer ou l'infirmer) et une projection franche. Tout cela assorti d'un sens de la poésie, de la nuance absolument admirable nourrie d'une palette dynamique parfaitement maîtrisée ; la phrase est large mais pas étale. L'acteur tient son rang sur scène et, surtout, l'artiste paraît d'une intégrité parfaite, solaire ; j'ajoute que je ne le connais absolument pas, ni de près, ni de loin si toutefois quelqu'un en doutait.

Je l'ai entendu par deux fois à l'opéra d'Avignon où il paraît avoir ses habitudes depuis quelques saisons : dans Des Grieux et dans Faust. Les deux phrasés admirablement, le second (il y a quelques jours à peine ; une prise de rôle, pourtant), absolument crane, et notamment dans l'acte I riche de sonorités parfaitement assises dans le grave (et la "Demeure chaste et pure" l'archet à la corde qui soulève le public, spontanément). Il sera, la saison prochaine, le Roméo de Ciofi à Avignon toujours (elle était sa Manon, en 2009).

Récemment, Vincent, Hoffmann, Ferrando, Alois de la Magicienne d'Halévy à Montpellier, Pâris, Nicias et Don José (une rareté, aussi, parce qu'on ne soulignera jamais assez le courage de toute une génération de chanteurs, aujourd'hui : Mateo Falcone de Gouvy à Metz) ; à venir, une reprise de Faust (Metz), Beppe à Paris et Pong à Orange.

Pour ceux qui voudraient poursuivre...

Petite (toute petite) revue de presse, avec une interview ; avis à ceux qui voudraient compléter :

http://www.arts-spectacles.com/Interview-Florian-Laconi-sera-Vincent-dans-Mireille-de-Gounod-aux-Choregies-d-Orange_a4511.html

Beppe, à Bastille, à partir de ce vendredi : http://www.operadeparis.fr/Saison_2011_2012/Operas/Cavalleria-rusticana-Pagliacci/detail/.
Voix idéale pour le rôle, à mon avis ; à la fois lumineuse, parfaitement gérée du point de vue de la dynamique et riche d'un phrasé très poétique. Sa sérénade peut y gagner un beau relief !
(HS : si Galouzine est aussi en voix qu'à Marseille la saison passée, la production risque d'être électristante.)

Ah Florian Laconi, je connais un peu mais un peu quoi. (Merci youtube !) Une voix qui m'a plutôt intéressé (oui, c'est possible, c'est un ténor ! ) mais que je trouve un peu rude (toi, tu appelles ça "voix franche"). Je crois que si j'ai un jour la possibilité de l'entendre en vrai, ce sera avec plaisir.

"Florian Laconi obtient un beau succès personnel après sa sérénade « O Colombina », finement nuancée" : http://www.forumopera.com/index.php?mact=News%2Ccntnt01%2Cdetail%2C0&cntnt01articleid=3641&cntnt01origid=57&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54.

Elvira a écrit:

Je crois que si j'ai un jour la possibilité de l'entendre en vrai, ce sera avec plaisir.

Lu ici et là : "sérénade remarquée de Florian Laconi (Beppe)", "Florian Laconi manifeste son aisance, vocale et scénique, dans le rôle de Pâris qu’il affronte victorieusement, avec une probité dépourvue de la moindre lourdeur".

http://www.qobuz.com/blogs/andretubeuf/2012/04/18/cavalleria-rusticana-pagliacci-a-lopera-bastille/
http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,print,0&cntnt01articleid=3302&cntnt01showtemplate=false&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54

A noter que Laconi reprendra le rôle de Pâris (mise en scène identique) à Liège la saison prochaine : http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/la-belle-helene.

C'est un ténor que j'aime beaucoup. Il vaut bien Alagna, (bon il ne chante pas encore tous les rôles de ce dernier. Je parle de l'Alagna ténor lyrique français comme Romeo, Dezs Grieux...) avec son timbre de ténor français, pas forcément très puissant mais suffisemment pour pouvoir affronter l'orchestration lourde de ces rôles, leur poids dramatique et émotionnel, mais assez corsé pour justement disposé d'un clavier assez variié, et un répertoire large. Un peu comme Gilles Ragon avec une voix plus belle bien sûr (Ragon a commencé avec le baroque et il chante maintenant Eleazar.)

Je situe Laconi dans la tradition de Alain Vanzo, Piotr Beczala, Vittorio Grigolo, c'est à dire d'un ténor lyrique de la plus belle eau. Et avec beaucoup de possibilités dramatiques (il a été un Don José plus que crédible à Massy). Avec en plus un autre atout peu souvent présent chez les ténors lyriques, l'humour. Quand il chante l'opérette d'Offenbach, il est à mourir de rire. Je l'ai vu dans Orphée aux Enfers dans le rôle d'Aristée/Pluton....

Je l'ai vu débuter à Metz, d'abord dans un rôle secondaire d'opérettes, puis dans Cosi où il remplaçait un autre ténor. Tout le monde a remarqué son timbre (ceertains ont parlé dans opéra International de son timbre rare et prenant) Et je l'ai vu après en Nadir, Rodolphe, Le Jongleur de Notre Dame, Paris de la Belle Helene, Le Duc de Mantoue, d'autres encore... Et maintenant dans un mois ou deux, Faust où l'enfant du pays reviendra, d'espoir qu'il était, à une authentique valeur sûre, qui peut, s'il continue avec cette constance et cette régularité, à devenir un ténor de référence dans ces rôles pour le futur. En tout cas son statut (et sa stature artistique) a augmenté et je vais sûrement être face à un très grand Faust dans la plus belle tradition française.

Je l'attends maintenant, et j'aimerais beaucoup que cela se concrétise à Metz, en Des Grieux... Il y serait idéal, surtout s'il chante avec Isabelle Philippe, merveilleuse soprano lyrico colorature à ses côtés. Il le chante aussi avec Ciofi.....

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elisabeth a écrit:

Je situe Laconi dans la tradition de Alain Vanzo, Piotr Beczala, Vittorio Grigolo, c'est à dire d'un ténor lyrique de la plus belle eau.

Je dois dire que mettre ces trois là dans la même catégorie me semble assez étrange...
Vanzo : ténor français type, avec une distinction presque hautaine, mais une musicalité géniale
Beczala : beaucoup de tenue, mais une voix déjà moins libre. Par contre, plus de couleur et d'engagement
Grigolo : ténor italien typique, avec beaucoup de vie, mais pas une musicalité passionnante... et surtout une tendance à faire un peu n'importe quoi (pour se montrer... enfin c'est mon impression)...

Polyeucte a écrit:

elisabeth a écrit:

Je situe Laconi dans la tradition de Alain Vanzo, Piotr Beczala, Vittorio Grigolo, c'est à dire d'un ténor lyrique de la plus belle eau.

Je dois dire que mettre ces trois là dans la même catégorie me semble assez étrange...
Vanzo : ténor français type, avec une distinction presque hautaine, mais une musicalité géniale
Beczala : beaucoup de tenue, mais une voix déjà moins libre. Par contre, plus de couleur et d'engagement
Grigolo : ténor italien typique, avec beaucoup de vie, mais pas une musicalité passionnante... et surtout une tendance à faire un peu n'importe quoi (pour se montrer... enfin c'est mon impression)...

Spontanément, je le situerais plus à mi-chemin entre Vanzo et Villabella ; avec un zest de Charles Richard et quelque chose (le meilleur ) de Charles Burles. Et en même temps, un truc assez indéfinissable, une espèce de cuivré, un vibrato charnu que je n'arrive à rattacher à personne (mais est-ce bien le but, de toute façon ?). Miracle de l'eugénisme vocal !

Hoffmann : /watch?v=lYjF3ktRzPw&feature=fvst, /watch?v=33_Nvc2_chc et /watch?v=zeOGtuSK2wE
Vincent : /watch?v=MvOuoACjIUs
Beppe : /watch?v=-j0BStytEI0
Lenski : /watch?v=lNojpdkd-Yc&feature=fvst
Pour se faire une idée ; très partielle, cependant, parce que je trouve qu'il y a une dimension de la voix, telle qu'elle s'exprime en live (brillant et intériorité avec des résonances graves très cuivrées) qui ne passent pas la barrière de ces enregistrements (souvent de qualité moyenne) ; comme cette idée d'un volume qui paraît infini, comme modulé au potentiomètre (et au quart de cheveu près) !

Un bon ténor français, assurément. La voix est belle, le musicien solide, surtout dans les rôles vraiment lyriques.
Son Hoffmann m'avait un brin inquiété, souvent en force même s'il est arrivé au bout.
Ce que je lui reprocherais, c'est cette nette tendance qu'il a de faire les aigus en deux temps, très "ouvert puis couvert", en prenant appui sur le ton du dessous pour envoyer la note "réelle", ce qui, employé fréquemment, change presque la partition, comme dans sa cavatine de Faust à Avignon : /watch?v=qABP0X279DI
Alors que, lorsqu'il attaque les notes franchement, c'est beaucoup plus libre et moins poussé.

Attention pour les liens... merci de penser à les tronquer!

taminottavio a écrit:

comme dans sa cavatine de Faust à Avignon : /watch?v=qABP0X279DI

Evidemment, ça fonctionnait beaucoup mieux en direct ! Sonorité très libre ; même si c'est, encore plus, au I (grave pas du tout truqué) que j'ai été bluffé !

Faust, à nouveau et de manière imminente, à Metz : http://opera.metzmetropole.fr/site/agenda_detail.php?id_agenda=77&id_groupe=.

Certains, ici, étaient de la prise de rôle de Laconi en Roméo de Gounod, à Tours ? La mise en scène de Fourny ne paraît pas avoir complètement convaincu. Au-delà, le couple formé avec Anne-Catherine Gillet (prise de rôle pour elle aussi, je crois) semble avoir bien fonctionné.
La production sera reprise à Avignon, en mai avec Laconi toujours et Yoncheva en amoureuse fraîche et tragique : http://www.opera-avignon.fr/spectacles/romeo-et-juliette-2/ .