Playlist (53)

Ben Polyeucte a marqué tous les interprètes dans son message...

C'est DECCA, DG, Naxos, Melodiya ???

Il n'y a pas tant de versions CD que ça, à mon avis ce sont des enregistrements radio.

Horatio a écrit:

Dans ce cas, essaye d'urgence le quatrième, une véritable tuerie !

C'est dans le plan, dès demain sans doute !!!

Beethoven : Sonate pour piano en do dièse mineur, opus 27 n°2.

J'ai comparé les interprétations d'Emil Gilels et de Vladimir Ashkenazy.
J'aurais pas dû.

Xavier a écrit:

Il n'y a pas tant de versions CD que ça, à mon avis ce sont des enregistrements radio.

Àh, j'suis vraiment assommant ce soir, désolé.

Vinomaorinsky a écrit:

CD

Ah........

C'est chez Chandos. Avec livrets intégrés en plus!

Scherzian a écrit:

Beethoven : Sonate pour piano en do dièse mineur, opus 27 n°2.

J'ai comparé les interprétations d'Emil Gilels et de Vladimir Ashkenazy.
J'aurais pas dû.

C'est si en défaveur de Vlad que ça ?

Scherzian a écrit:

Beethoven : Sonate pour piano en do dièse mineur, opus 27 n°2.

J'ai comparé les interprétations d'Emil Gilels et de Vladimir Ashkenazy.
J'aurais pas dû.

Ce sont des choses qui arrivent.

J'ai entendu dire qu'il existait deux intégrales Ashkenazy, tu confirmes ?
C'est un pianiste qui reste un peu mystérieux pour moi, il a gagné le Tchaïkovsky a une époque où le jury était encore sérieux, et pourtant je n'aime pas ce qu'il a fait chez Decca (quoiqu'en chef j'aime encore moins). Je serais curieux d'entendre de savoir ce qu'il donnait avant de passer à l'Ouest.

Bruckner : 7e symphonie, Karajan (DG)

oBlazeo a écrit:

Zemlinsky : quatuor n°2 (LaSalle Qt.)

Ouhhhh mais c'est beau ça !

(à réécouter)

Encore un truc que j'aurais découvert grâce à ce forum...

Faudra que tu essayes le 2° de Schoenberg dans ce cas (et le 3° de Zemlinsky, très beau mais plus sage).

Xavier a écrit:

Cololi a écrit:

Percy Bysshe a écrit:

Cololi a écrit:

Xavier a écrit:

Cololi a écrit:

Strauss : Die Fraue ohne Schatten - Acte 1 (Keilberth / Hotter / DFD / Mödl)

T'es toujours pas passé à l'acte 2?

Non, ça ne me botte pas encore assez pour ça.

Et c'est donc une raison pour t'infliger à nouveau un acte qui ne te plaît pas?

Euh je ne dis pas que ça me plait pas ... il y a de beaux moments, seulement on est encore loin de ce que j'adore chez Strauss en fait
Et pour répondre à ta question : je déteste m'éparpiller, donc je passe pas à l'acte 2 tant que le 1 est pas ok.

Percy Bysshe a écrit:

C'est vrai que c'est encore un opéra dans un genre particulier chez Strauss, ce qui fait que ce n'est ni Elektra ou Salomé, ni Der Rosenkavalier, ni Ariadne, ni Capriccio... les qualités dramatiques sont différentes, et un des plus beaux orchestres!
Ce genre de trucs, ça se dévore d'une traite.

J'avoue que moi aussi j'ai du mal à comprendre comment on peut attendre aussi longtemps avant de passer à l'acte 2!
A ce rythme Cololi tu n'as pas peur de ne pas avoir le temps d'écouter tous les opéras de Strauss d'ici la fin de ta vie??

Et puis si on devait toujours avoir tout assimilé pour écouter la suite, on n'irait jamais au bout d'une oeuvre... (sauf 4'33 de Cage peut-être)

Je peux pas aller plus vite que la musique
Non ça ne m'inquiète absolument pas
Ca viendra bien assez vite !

Cololi a écrit:

oBlazeo a écrit:

Zemlinsky : quatuor n°2 (LaSalle Qt.)

Ouhhhh mais c'est beau ça !

(à réécouter)

Encore un truc que j'aurais découvert grâce à ce forum...

Faudra que tu essayes le 2° de Schoenberg dans ce cas (et le 3° de Zemlinsky, très beau mais plus sage).

Le second de Schoenberg se passe de commentaires, c'est énorme . Moins décadent et plu sec que Zemlinsky toutefois - et j'insiste sur le quatrième quatuor de ce dernier, que je trouve plus captivant que le troisième (peut-être parce que celui-ci est un peu trop "sage", comme tu le dis ; le retour à une forme en 4 mouvements, que les 2e et 4e abandonnent avec bonheur, en est un indicateur).

Mascagni : Cavalleria rusticana (Karajan / Bergonzi)

Polyeucte a écrit:

Vinomaorinsky a écrit:

CD

Ah........

C'est chez Chandos. Avec livrets intégrés en plus!

Merci beaucoup.

oBlazeo a écrit:

Scherzian a écrit:

Beethoven : Sonate pour piano en do dièse mineur, opus 27 n°2.

J'ai comparé les interprétations d'Emil Gilels et de Vladimir Ashkenazy.
J'aurais pas dû.

C'est si en défaveur de Vlad que ça ?

Ben, pour moi, oui... Déjà dans le premier mouvement. Ashkenazy y est très pauvre de sa main gauche : les accords se succèdent ou s'égrènent avec une pusillanimité assez incroyable. Il ne fait absolument rien des triolets, alors qu'ils pourraient (à mon avis, devraient) participer à l'harmonie et à son évolution. À la ligne de chant, il a aussi, comme tant d'autres, cette manie de retarder toutes les blanches, pointées ou non, qui suivent la double croche du thème. Il le fait à chaque fois, c'est d'un prévisible, d'un convenu...

Avec Gilels, c'est exactement l'inverse. Le soutien harmonique de sa main gauche, pourtant toujours très réservée, est magnifique. Il utilise les triolets pour confirmer, anticiper, retarder, asseoir, creuser, etc., l'harmonie principale de la main gauche. Son rubato est beaucoup plus rigoureux et parcimonieux du côté de la ligne de chant ; du coup, son jeu a beaucoup plus de portée quand, par exception, il l'utilise. Aussi, ses nuances sont magnifiques, très rentrées, très intérieures. Avec Ashkenazy, les nuances ne sont perceptibles qu'avec un microscope à balayage électronique. Malgré un tempo très ample, Gilels donne beaucoup de grâce au deuxième mouvement. Dans le finale, l'opposition des thèmes est admirable. Les traits fulgurants en accords brisés sont tendus comme l'acier ; pas de doute non plus que seul le premier des accords, au sommet, a un sforzando, ce qui lui permet d'éviter toute dureté. Le thème lyrique, d'ailleurs aussi en grande partie à base d'accords brisés, contraste admirablement, mais sans aucun atermoiement. Je regrette juste que, quand ce second thème passe à la main gauche, après la reprise (observée), il n'ait pas plus d'impact et de continuité mais il faut qu'il reste un peu de place pour Sofronitsky, qui y est impérial.

Beethoven: Sonate pour piano et violon No.9 (Oistrakh - Oborin)
Des choix très fins, notamment dans les nuances, par rapport à ce qu'on entend habituellement (dans le I en particulier). Deux personnalités qui vont admirablement bien l'une avec l'autre.
L'oeuvre, c'est quand même un sacré chef d'oeuvre.

Rimsky-Korsakov: Shéhérazade (Reiner)
C'est quand même bien fameux.

alexandre. a écrit:

J'ai entendu dire qu'il existait deux intégrales Ashkenazy, tu confirmes ?

Je l'ignore, désolé (décidément, c'est pas ma soirée pour les renseignements...). J'ai un ami qui confirme que ses premiers enregistrements sont à connaître.

1/ Gilels Vs. Askenazy, même si je n'ai pas la science de Scherzian, c'était joué d'avance (si je puis dire )

2/ Pas d'inquiétude les gars, j'ai tous les Zemlinsky, et tous les Schonberg, par le LaSalle, chaque chose en son temps, c'est pas non plus de la musique qu'on peut écouter des heures (moi du moins, ça me demande quand même un peu de concentration).

oBlazeo a écrit:

2/ Pas d'inquiétude les gars, j'ai tous les Zemlinsky, et tous les Schonberg, par le LaSalle, chaque chose en son temps, c'est pas non plus de la musique qu'on peut écouter des heures (moi du moins, ça me demande quand même un peu de concentration).

C'est clair

Scherzian a écrit:

pas de doute non plus que seul le premier des accords, au sommet, a un sforzando, ce qui lui permet d'éviter toute dureté.

Oui, et il fait bien vivre le rebondissement; en comparaison de Barenboïm par exemple: /watch?v=YJeD8ckihN8

Chopin, Mazurkas op.6 à op.33, Flier

Bach, Chorals Schübler, Foccroulle

Berlioz, Roméo et Juliette, Giulini / Chicago
Totalement démesuré, mais assez jouissif.

alexandre. a écrit:

Chopin, Mazurkas op.6 à op.33, Flier

Bach, Chorals Schübler, Foccroulle

Berlioz, Roméo et Juliette, Giulini / Chicago
Totalement démesuré, mais assez jouissif.

Oui, mais en attendant je scrute chacun de tes postes pour voir quand tu vas écouter l'Artemisia. (Car si j'ai écrit ce pavé pour rien... )

Mohirei a écrit:

néthou a écrit:

Une question: quelqu'un sait-il si Esteban Sanchez a enregistré les Danses espagnoles de Granados ?

A l'heure actuelle, il n'y a pas d'enregistrement connu d'Esteban Sánchez dans cette oeuvre.
Le seul Granados qui a été publié est El Pelele. Un vinyle introuvable qui comprenait aussi le Concerto pour piano No.2 de Rachmaninov avec Gamba

Merci Mohirei !

@ Percy
Oui, c'est curieux, parce que le rapport du premier accord, sforzando, et du second, qui ne l'est pas, est très bon. Peut-être retient-il un peu trop le temps après ces deux accords, au détriment du rebondissement ? Un manque de fluidité. Je ne sais pas.

Sinon, il y a aussi quelques détails qui me dérangent, par exemple cette manière de retenir les trois derniers accords du premier temps dans les deux mesures forte M16 et M14 avant la reprise (deux mesures qui reviennent aussi plus loin). Je n'aime pas beaucoup quand on joue ainsi ; ça sonne trop prémédité ou « apprêté », je trouve...

Sinon, pour voir ce que peut devenir le second thème, thème lyrique du finale, quand il s'engloutit dans les profondeurs du clavier à la main gauche, on peut écouter Sofronitsky à Leningrad, je trouve que c'est assez prodigieux (en tout cas unique). /watch?v=Eyzy9x9Fcec

Charpentier : Stabat Mater pour les religieuses, Savall. En boucle depuis un bon moment ... je peux mourir maintenant

Bruckner, Symphonie n°7 - Giulini, Philarmonia ( )

Bruckner, Symphonie n°9 - Giulini, Vienne ( )

Je ne me lasserai jamais de cet enregistrement stupéfiant.

Szymanowski, Mythes - Zimerman, Danczowska ( )

Sibelius: Symphonie n°5 (Vänskä)

Scherzian a écrit:

@ Percy
Oui, c'est curieux, parce que le rapport du premier accord, sforzando, et du second, qui ne l'est pas, est très bon. Peut-être retient-il un peu trop le temps après ces deux accords, au détriment du rebondissement ? Un manque de fluidité. Je ne sais pas.

Sinon, il y a aussi quelques détails qui me dérangent, par exemple cette manière de retenir les trois derniers accords du premier temps dans les deux mesures forte M16 et M14 avant la reprise (deux mesures qui reviennent aussi plus loin). Je n'aime pas beaucoup quand on joue ainsi ; ça sonne trop prémédité ou « apprêté », je trouve...

Oui, c'est une mise en valeur rythmique qui "en écho" (c'est vraiment le sentiment que ça me donne), qui n'est pas très heureuse.

Tu parles des mesures 49 et 51? Si ce sont bien elles je suis tout à fait d'accord, ça donne un côté emphatique à l'affaire - ce qui est le problème récurrent dans les enregistrements de Barenboim de ces sonates.

Citation :

Sinon, pour voir ce que peut devenir le second thème, thème lyrique du finale, quand il s'engloutit dans les profondeurs du clavier à la main gauche, on peut écouter Sofronitsky à Leningrad, je trouve que c'est assez prodigieux (en tout cas unique). /watch?v=Eyzy9x9Fcec

Oui, là, fabuleux (ce passage est terrible). Et quelle densité sonore dans les sforzandos dans les premières mesures, à cette vitesse c'est extraordinaire.
Je suis devenu aussi fou de Sofronitsky que toi depuis quelques temps, question sonorité... Même ça, qui n'est pourtant pas hyper précis, ça m'enthousiasme au plus haut point: /watch?v=CDo3UotyFUc Mais le travail sonore de Sofronitsky, sur un vieux Bechstein, avec tant d'idées tirées de la partition, avec une sonorité pareille... je ne désire pas autre chose. Toute la fin, à partir de l'acmé, me plonge dans une sorte de stupeur.

William Hayes : The Passions

Takemtisu

A Flock Descends into the Pentagonal Garden
Dreamtime

J'aime beaucoup Takemitsu mais certaines oeuvres finissent quand même par se ressembler.

Beethoven
Concerto pour piano n°1
Baremboïm - Klemperer

George Bizet : Deux Suites de l'Arlésienne Op. 23
Symphonie en ut majeur
Deux Suites de Carmen

Comme disait l'ôtre : " Quand j'écoute du Bizet, je sens que je revis ma naissance..."

Mendelssohn : Les Hébrides, Dohnanyi

Brahms : Requiem Allemand, Harnoncourt

Vinomaorinsky a écrit:

Comme disait l'ôtre : " Quand j'écoute du Bizet, je sens que je revis ma naissance..."

Traumatique, donc ?

oBlazeo a écrit:

Vinomaorinsky a écrit:

Comme disait l'ôtre : " Quand j'écoute du Bizet, je sens que je revis ma naissance..."

Traumatique, donc ?

Non, Nietzsche.

Vinomaorinsky a écrit:

oBlazeo a écrit:

Vinomaorinsky a écrit:

Comme disait l'ôtre : " Quand j'écoute du Bizet, je sens que je revis ma naissance..."

Traumatique, donc ?

Non, Nietzsche.

Humm oui mais bon, bref, c'était une tentative humoristique pour dénigrer Bizet...

Zemlinsky : quatuors 3 & 4 (LaSalle Qt.)
/

Je sens que cela va entrer dans mes favoris... En revanche, j'ai un peu essayé la symphonie lyrique, je n'ai pas passé le cap du premier chant tant j'ai trouvé ça lourdaud. Même Goerne ne peut pas sauver la chose

oBlazeo a écrit:

Zemlinsky : quatuors 3 & 4 (LaSalle Qt.)
/

Je sens que cela va entrer dans mes favoris...

On veut ton avis développé !

Horatio a écrit:

On veut ton avis développé !

Arfff n'étant pas musicien, mes concepts sont trop limités pour pouvoir discourir de manière pertinente.
Pour les 3 & 4 (moins échevelés que le n°2), disons que j'apprécie une sorte d'élégance, un équilibre qui n'empêche pas l'audace, bref, cela plaît à mon oreille de béotien. J'avais écouté, il y a peu, ceux de Zymanowski, et bien je me retrouve beaucoup plus dans Zemlinsky. Ensuite, pourquoi aime-t-on une oeuvre plutôt qu'une autre ?

PS : j'enrage devant le prix démentiel de l'intégrale des quatuors de Krenek

Percy Bysshe a écrit:

[À propos du III de l'opus 27 n°2 de Beethoven.] Tu parles des mesures 49 et 51? Si ce sont bien elles je suis tout à fait d'accord, ça donne un côté emphatique à l'affaire - ce qui est le problème récurrent dans les enregistrements de Barenboim de ces sonates.

Oui, ce sont les mesures M49-M52 dans la numérotation de l'édition d'Heinrich Schenker. Aussi, plus loin, les mesures homologues M143-M146. D'accord, ça donne en effet un côté emphatique qui rompt un peu la progression dans chacun des deux couples de mesures, avec un piano, puis un crescendo bien amené, enfin un forte qui sonne étrangement dans un temps un peu élargi.

Citation :

Je suis devenu aussi fou de Sofronitsky que toi depuis quelques temps, question sonorité... Même ça, qui n'est pourtant pas hyper précis, ça m'enthousiasme au plus haut point: /watch?v=CDo3UotyFUc Mais le travail sonore de Sofronitsky, sur un vieux Bechstein, avec tant d'idées tirées de la partition, avec une sonorité pareille... je ne désire pas autre chose. Toute la fin, à partir de l'acmé, me plonge dans une sorte de stupeur.

Passée l'acmé, c'est comme si sa sonorité méditait, se ressouvenait, ruminait la courbe de l'œuvre. C'est un des versants de son travail sur la sonorité (ahem... quelle que soit la qualité intrinsèque de l'instrument...), le versant méditatif, intériorisé, contemplatif. Certaines sonorités semblent provenir d'un tout autre instrument qu'un piano, je trouve. (L'autre versant, c'est l'adret éclaboussé de soleil, le jeu sûr de lui, aveuglé et aveuglant, qu'on rencontre aussi parfois.) Ces Reflets dans l'eau sont vraiment très beaux, troubles, étincelants, opaques, translucides. Richter disait de lui que c'était un des meilleurs interprètes de Debussy, quel dommage qu'on ait finalement si peu d'œuvres de Debussy enregistrées par lui.

Brahms, Sonate pour violoncelle et piano n°1, Gutman - Virsaladze
4ème fois que j'écoute ça aujourd'hui. La fugue, la fugue

Neusidler, Oeuvres pour luth, O'Dette

Beethoven, Sonates pour violoncelle et piano - Gutman / Virsaladze

Bach, Passion selon saint Matthieu - Harnoncourt II

Scherzian a écrit:

Passée l'acmé, c'est comme si sa sonorité méditait, se ressouvenait, ruminait la courbe de l'œuvre. C'est un des versants de son travail sur la sonorité (ahem... quelle que soit la qualité intrinsèque de l'instrument...), le versant méditatif, intériorisé, contemplatif. Certaines sonorités semblent provenir d'un tout autre instrument qu'un piano, je trouve. (L'autre versant, c'est l'adret éclaboussé de soleil, le jeu sûr de lui, aveuglé et aveuglant, qu'on rencontre aussi parfois.) Ces Reflets dans l'eau sont vraiment très beaux, troubles, étincelants, opaques, translucides. Richter disait de lui que c'était un des meilleurs interprètes de Debussy, quel dommage qu'on ait finalement si peu d'œuvres de Debussy enregistrées par lui.

Oui, et tous les témoignages enregistrés que l'on peut en avoir aujourd'hui le démontre clairement.
Ce Canope absolument fabuleux: /watch?v=LMxbeuE7kdc à partir de 0'28" par exemple, d'une luminosité! Et une coloration... combien de timbres différents là-dedans? Tu as bien raison de dire que l'on n'entend pas que du piano!
Feuilles mortes: /watch?v=HdhR-uYsa1c
Je connais aussi deux pièces extraites de Childen's Corner, et le Prélude de Pour le piano...

Pour revenir à ce que tu dis, j'ai essayé moi-même au piano d'essayer de produire ce genre de sonorités ( ), de retrouver le geste qui fait cette sérénité absolue, définitive, que l'on retrouve aussi pleinement dans le Sposalizio, au niveau de la sonorité, j'ai obtenu quelques résultats... Il ne s'agit nullement d'un abandon ou d'une métaphysique - j'ai mis un peu de tant à le comprendre, en essayant de penser à autre chose! Le corps tout décontracté, l'impulsion, pure, nette et sans hésitation (c'est ce qui est le plus important...), nécessaire (... et le plus difficile). Toutes les articulations phalangiennes proximales décontractées, ainsi que la décontraction de l'articulation métacarpo-phalangienne au niveau du pouce (décontraction qui change la sonorité pianistique du tout au tout). Le tout avec une voûte au niveau des articulations métacarpo-phalangiennes sûre, et la pureté du geste fait la pureté sonore, la conscience du corps fait la conscience du son. Je crois que c'est Mariefran qui disait que Sofronitsky faisait l'amour a son piano... eh bien c'est tout à fait cela dont il s'agit, quelque chose d'incarné au niveau du corps, qui fait l'incarnation du son! Tu en parles admirablement bien!

oBlazeo a écrit:

PS : j'enrage devant le prix démentiel de l'intégrale des quatuors de Krenek

Tu n'es pas le seul !
Merci pour tes impressions sur Zemlinsky. Je ne comprends que ses quatuors ne soient pas plus souvent joués, ce sont de vraies merveilles ! Le 4e me bouleverse à chaque fois, mais la réécoute immédiate est impossible tellement c'est prenant, viscéral dans le propos.

alexandre. a écrit:

Brahms, Sonate pour violoncelle et piano n°1, Gutman - Virsaladze
4ème fois que j'écoute ça aujourd'hui. La fugue, la fugue

D'une rare puissance, tout à fait (ça me fait presque penser à la 4e symphonie, cette façon de nourrir sa propre sauvagerie). J'ai aussi un faible pour le thème crépusculaire du premier mouvement ...

__________________
Brahms : 1e symphonie, Solti

En terme de puissance brute, il n'y a que Dorati pour soutenir la comparaison.

Aujourd'hui, entre autres:
Enregistrements de Rachmaninov 1921-1942, du Beethoven, du Chopin, du Schumann, et bien d'autres choses dont des compositions et des transcriptions. C'était un pianiste tout à fait exceptionnel.

Liszt: Concertos pour piano No.1 et 2 (François - Silvestri)
Je ne l'attendais pas ici, mais ces enregistrements sont tout-à-fait exceptionnels! Fabuleux, le 2ème, peut-être la meilleure version.

Là je viens d'écouter l'opus 55 (chansons tziganes) : c'est frais, gracieux, voir naïf, et bourré de poésie...

Sauguet : Symphonie n°2 "Allégorique" (ANtonio de Almeida)

Amor, récital de Dessay consacré à Strauss sous la direction de Pappano dans lequel elle est entourée par Lott, Koch, Kirschlager et Allen.

Schumann - Gesänge der Frühe, Pollini

Brahms - op.118 & 119 - Lupu

Percy Bysshe a écrit:

Ce Canope absolument fabuleux: /watch?v=LMxbeuE7kdc à partir de 0'28" par exemple, d'une luminosité! Et une coloration... combien de timbres différents là-dedans? Tu as bien raison de dire que l'on n'entend pas que du piano!
Feuilles mortes: /watch?v=HdhR-uYsa1c
Je connais aussi deux pièces extraites de Childen's Corner, et le Prélude de Pour le piano...

Oui, de Children's Corner, on n'a que Doctor Gradus ad Parnassum (1 version) et Serenade of the Doll (4). Dans les Images, on n'a que ces Reflets dans l'eau (1). On a quelques Préludes, surtout du livre II (Minstrels [1], Feuilles mortes [1], General Lavine -- eccentric [2], Canope [2], Feux d'artifice [1]). Et aussi le Prélude de la suite Pour le piano. Et c'est tout... Une des deux versions de General Lavine -- eccentric est incroyablement extrême (celle du 11 juin 1954) : je l'avais mise dans mon BT jadis, pensant que quelqu'un s'offusquerait , mais non (faut dire aussi qu'il y a un gros trou de mémoire, vers le début, qui amène quelques interpolations...).

Citation :

Pour revenir à ce que tu dis, j'ai essayé moi-même au piano d'essayer de produire ce genre de sonorités (), de retrouver le geste qui fait cette sérénité absolue, définitive, que l'on retrouve aussi pleinement dans le Sposalizio, au niveau de la sonorité, j'ai obtenu quelques résultats... Il ne s'agit nullement d'un abandon ou d'une métaphysique - j'ai mis un peu de tant à le comprendre, en essayant de penser à autre chose! Le corps tout décontracté, l'impulsion, pure, nette et sans hésitation (c'est ce qui est le plus important...), nécessaire (... et le plus difficile). Toutes les articulations phalangiennes proximales décontractées, ainsi que la décontraction de l'articulation métacarpo-phalangienne au niveau du pouce (décontraction qui change la sonorité pianistique du tout au tout). Le tout avec une voûte au niveau des articulations métacarpo-phalangiennes sûre, et la pureté du geste fait la pureté sonore, la conscience du corps fait la conscience du son. Je crois que c'est Mariefran qui disait que Sofronitsky faisait l'amour a son piano... eh bien c'est tout à fait cela dont il s'agit, quelque chose d'incarné au niveau du corps, qui fait l'incarnation du son! Tu en parles admirablement bien!

C'est très intéressant, ce que tu dis au point de vue technique. Bien sûr, l'abandon n'existe que ressenti quand on écoute, ce qui donne cette impression d'acquiescement sans faille ; du côté du pianiste, en revanche, ça ne peut être qu'un alliage de décontraction des muscles et du squelette (comme disait Claudio Arrau : autant de décontraction physique que de concentration mentale).

Dans son cas, c'est vraiment dommage qu'on n'ait aucune bande vidéo. En tout cas, selon sa fille aînée, Roksana Kogan-Sofronitskaya, il n'existait pas de telle bande au sein de la famille ; si quelque chose doit exister, c'est peut-être à chercher du côté de la tournée à Potsdam en 1945 (on sait que certaines choses y ont été filmées), mais elle a cherché et n'a rien trouvé. Dans un article en italien dans Piano Time en novembre 1990 (vol. 92, p. 29-30), Luigi Schiavon a essayé un paragraphe technique, mais il ne l'a jamais vu jouer, pour autant que je sache, et ça vaut donc ce que ça vaut. Voici une traduction en anglais par Emily White :

Luigi Schiavon (trad. Emily White) a écrit:

From these recordings [Scriabin's Sonatas 3-5,8-10; Schubert's Sonata D960 and Schubert/Liszt Lieder] emerges a vision of the artist equally distant from the usual cliché of the Russian performer of sweeping impetus and sonorous strength (à la Gilels) as from its opposite, of the coloristic virtuosity and vertiginous velocities of a Lhévinne. At the same time, it seems that Sofronitsky's style of playing rejected the principle of clean articulation and decisive release of the fingers from a motionless hand, one of the ideas upon which Nikolayev [Sofronitsky's and Yudina's teacher at the Leningrad Conservatory] based his teaching. Such a method can be traced to Leschetizky, and indeed, if applied to the letter, produces a notable clarity in musical articulation as well as a penetrating sound which is at times slightly cutting, as one can well hear in the performances of Yudina. Instead, to obtain his characteristic vivid, velvety tone so rich with harmonics, Sofronitsky was obliged to minimize his articulation by using slightly elongated fingers, instinctively preferring the weight of the hand to that of the arm when he wanted to color the melody in a particular way (which is to say, nearly always).

C'est vrai que dans le Sposalizio, l'œuvre exige des sonorités inouïes, en particulier dans l'incomparable section centrale en sol majeur. Il y trouve des sonorités mouillées -- « frémissantes et transparentes comme la rosée du matin », selon Igor Nikonovitch -- et un incroyable dialogue des deux mains, où les apartés dans l'aigu, presque absents pourtant, relancent la mélodie au médium comme s'ils en faisaient partie... Un autre exemple de page méditative, qui semble ruminer sur elle-même et suspendre le temps, ce sont les longues phrases poco a poco doppio movimento vers le début de la Fantaisie opus 49 de Chopin (M40-M67). Je les avais mises aussi dans le BT, mais personne n'a crié . Pourtant, dans tous ces triolets de croches, il n'y en a pas beaucoup qui soient joués en tempo strict ; du point de vue métrique, c'est vraiment très loin de la partition, mais, en tout cas pour moi, ça a un sens persuasif et convaincant (/watch?v=lwJ1OHQ7W_4, mais l'édition Denon n'a pas tout ce hachis sonore aux plus mauvais moments...).

P.-S. Joué par Rachmaninoff, tu as écouté le Carnaval de Schumann ? Fabuleux, n'est-ce pas ?

Bellini : La Sonnambula (Alessandro De Marchi, 2008 : Cecilia Bartoli, Juan Diego Florez, Ildebrando d'Arcangelo, Gemma Bertagnolli, Liliana Nikiteanu, Peter Kalman, Javier Camarena)