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 ELGAR : Symphonie n°3

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Ben.
Hippolyte
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MessageSujet: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyDim 23 Sep 2012 - 21:40

Le sujet avait été succinctement abordé par quelques messages le 31 mai 2008 sur le fil général consacré à ELGAR mais mérite sûrement approfondissement.

Subsistait-il assez de matériau original pour qu'on puisse attribuer cette oeuvre à ELGAR ? Les fragments musicaux étaient-ils assez significatifs pour justifier qu'on leur cherche une forme achevée ?
Je laisse de côté ce débat autour de l'opportunité (l'opportunisme) à exhumer ces bribes que le vieux compositeur souhaitait mieux voir détruites et qui furent pourtant formalisées avec l'aval des ayants-droits, avant qu'elles ne soient pillées à leur entrée dans le domaine public.

Car le résultat qu'assembla Anthony PAYNES sous le titre de Symphonie n°3 me laisse pantois, depuis l'élan visionnaire du début jusqu'aux convulsions héroïco tragiques du Finale !

A ma connaissance, on ne trouve que trois disques consacrés à cette oeuvre :

=> Andrew DAVIS avec l'orchestre de la BBC
=> Paul DANIEL avec le Bournemouth Symphony Orchestra
=> Sir Colin DAVIS avec le London Symphony Orchestra

Connaissez-vous d'autres interprétations ? Que pensez-vous de celles-là ? Avez-vous une préférence ? Laquelle vous semble la plus « elgarienne » ?
Je viens de confronter celles d'Andrew DAVIS et de Paul DANIEL, je vais rédiger un compte rendu d'écoute si cela peut intéresser au moins quelqu'un.
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyDim 30 Sep 2012 - 20:50

ELGAR : Symphonie n°3 664254464

Après l'irrésistible enthousiasme soulevé par ce sujet que j'avais lançé la semaine dernière, je me permets d'offrir un dernier sursaut à ce fil moribond, pour signaler que j'ai écouté ce matin l'interprétation de Sir Colin Davis et qu'elle me semble la moins aboutie des trois. Sec, mécanique, froid. Notamment dans le Finale qui est le plus décevant.
Andrew Davis convaincra les amateurs d'un ELGAR traditionnaliste voire emphatique, dans l'esprit des Pomp and Circumstances.
Plus incisif, notamment dans le Scherzo, Paul Daniels offre un visage plus moderniste à cette oeuvre, aiguisant un langage qui connaîtrait son STRAVINSKY et son BARTOK.

J'ai gardé mon commentaire détaillé de ces trois interprétations, confrontées en écoute croisée.

Si jamais ça intéresse quelqu'un qui a honte de se manifester sur ce fil désertique, je peux envoyer mon texte en message privé.

En tout cas, à l'occasion, ne manquez pas de jeter une oreille à cette symphonie vraiment passionnante (ses thèmes singuliers, son harmonie étrange, ses climats touours en péril d'anxiété) où Anthony Paynes a réalisé selon moi un admirable travail sur les ébauches laissées par Elgar.
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Hippolyte
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyDim 30 Sep 2012 - 22:19

ELGAR : Symphonie n°3 2661413304 J'aimerais bien pouvoir te répondre, je ne dois pas être le seul, mais je n'ai jamais entendu cette symphonie ! Sache qu'au moins tu es lu avec grand intérêt ! Smile
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyDim 30 Sep 2012 - 23:00

Hippolyte a écrit:
Sache qu'au moins tu es lu avec grand intérêt ! Smile

Oui oui, je n'en doute pas siffle

Le but de ce fil, outre de comparer les interprétations, était aussi d'attirer l'attention sur cette symphonie et d'inciter à sa découverte.
On trouve la version de Paul Daniels pour une bouchée de pain chez Naxos.
A mon humble avis, tout mélomane qui aime la musique anglaise se doit de jeter une oreille sur cette oeuvre. Oui, j'ai bien dit musique anglaise... Hein, euh, quoi,... attendez... mais ne partez pas... voyons, restez...
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyDim 30 Sep 2012 - 23:37

Mélomaniac a écrit:
Hippolyte a écrit:
Sache qu'au moins tu es lu avec grand intérêt ! Smile

Oui oui, je n'en doute pas siffle

Le but de ce fil, outre de comparer les interprétations, était aussi d'attirer l'attention sur cette symphonie et d'inciter à sa découverte.
On trouve la version de Paul Daniels pour une bouchée de pain chez Naxos.
A mon humble avis, tout mélomane qui aime la musique anglaise se doit de jeter une oreille sur cette oeuvre. Oui, j'ai bien dit musique anglaise... Hein, euh, quoi,... attendez... mais ne partez pas... voyons, restez...
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Dans le cadre de mon approfondissement de la musique anglaise, j'ai écouté un peu d'Elgar cet été, même si j'avoue avoir du mal à accrocher. C'est assez différent, mais je trouve ses oeuvres symphoniques bien moins abouties que celles de Vaughan Williams par exemple !

Concernant cette troisième symphonie, je la trouve un peu longue. Le matériau mélodique me paraît assez vite épuisé. Je suis surtout souvent déçu par ce Scherzo qui se traîne un peu, qui ne décolle jamais véritablement, et qui au final, danse assez peu. Comme très souvent chez Elgar, la relative faiblesse de l'orchestration s'efface derrière la prise de parole continue des cuivres et l'omniprésence des trompettes dans la réaffirmation thématique et l'exposition des cellules mélodiques. C'est assez insupportable dans ce Scherzo, par exemple vers 4:12, si je m'appuie sur la version Daniels. Difficile de faire plus balourd que cette juxtaposition un peu grossière des cuivres sur des cordes indifférenciées !

En toute honnêteté, j'apprécie relativement la deuxième symphonie d'Elgar, et son concerto pour violoncelle, par exemple, mais j'ai vraiment du mal avec le travail d'Anthony Payne. Je vois assez peu le Bartok, et encore moins le Stravinsky. La fibre mélodique paraît se détacher de tout matériau folklorique ou d'inspiration populaire, et la modernité m'échappe totalement. Si j'en crois les indications chronologiques, l'oeuvre est composée (du moins ses fragments le sont-ils) vers 1932. On est quand même très très loin, selon moi, de la modernité foudroyante d'un Ravel ou d'un Prokofiev à la même époque ! Ca n'est pas un défaut en soi, néanmoins. Wink

Désolé de ne pas pouvoir en dire plus, et même si tes posts me donnent envie d'approfondir peut-être cette oeuvre, je t'avoue avoir du mal à me motiver. Merci pour tes impressions en tout cas !
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyLun 1 Oct 2012 - 0:24

Je voulais dire que, comparé à la pompe victorienne de l'interprétation d'Andrew Davis, l'interprétation volontiers tranchante et caustique de Paul Daniels révèle un Elgar plus perméable aux nouvelles influences de l'époque... Mais bien sûr ça reste du Elgar. Des thèmes sinueux étirés au sein d'une vaste architecture, brossés large, bien cuivrés, avec des percussions qui se contentent de... ponctuer. Sur un tapis de cordes assez gras.
OK pour le Scherzo, je le trouve un peu longuet malgré le micro séquençage. Daniels le dirige très vite, voire trop (surtout en considération de la partition). Je comprends que le retour omniprésent du frêle thème introductif, peu fertile, puisse agacer. En revanche, on y sent poindre une brise nostalgique (les trémolos du tambour de basque aidant) certes plus présente dans la version d'Andrew Davis. Quant au passage à 4'32, je le réécouterai demain. J'ai passé la majeure partie de la journée à étudier l'interprétation de Colin Davis, je n'ai point envie de m'y replonger à cette heure.
Cette oeuvre me fascine vraiment. Dans le premier mouvement, la noblesse du thème introductif, qui semble voir loin puis retombe (son instabilité harmonique...) illustre un climat de malaise qui montre un Elgar à la fois visionnaire et torturé. Un climat qui se poursuit dans l'Andante dépressionnaire. Et qui se débat dans le Finale, d'abord triomphaliste (Daniels réussit bien cette fougue martiale) puis progressivement versé dans une sombre inquiétude, après une convulsion absolument déchirante quelques mesures avant la fin.

Je ne connais pas l'état exact des ébauches sur lesquelles a travaillé Paynes, mais son travail me semble à la fois fidèle au premier Elgar, tout en offrant une crédible hypothèse sur l'évolution de son langage, de sa pensée (la crise économique des années 1920, le contexte politique, la conscience d'être passé de mode justement au regard de la modernité galopante).

Je ne veux pas entrer dans le hors sujet en abordant les deux autres symphonies et l'impression qu'elles t'ont faites, mais c'est un répertoire qui (comme Bruckner, Mahler, et tous autres compositeurs qui ont les idées larges) mérite approfondissement. Et ça dépend aussi dans quelle interprétation on les écoute. Entre Barbirolli et Menuhin, il y a un monde.
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyMer 3 Oct 2012 - 20:43

Ben. a écrit:


[...] Comme très souvent chez Elgar, la relative faiblesse de l'orchestration s'efface derrière la prise de parole continue des cuivres et l'omniprésence des trompettes dans la réaffirmation thématique et l'exposition des cellules mélodiques. C'est assez insupportable dans ce Scherzo, par exemple vers 4:12, si je m'appuie sur la version Daniels. Difficile de faire plus balourd que cette juxtaposition un peu grossière des cuivres sur des cordes indifférenciées !
[...]


A 4'10 dans l'interprétation de Daniels, ça correspond au passage con fuoco en ré mineur, développement central et pic d'activité de ce Scherzo.

Doublés par les flûtes, les violons reprennent fortissimo le liminaire sujet en double croches (as-tu noté sa parenté avec le Dorabella des Enigma Variations : ce zézaiement trillé ?)
Deux trompettes et deux cors superposent en valeur longue le thème qu'avait lanciné la trompette solo dès la reprise de l'introduction (0:50-)
Ce qui peut agacer, c'est cette lourde artillerie que bringuebalent violoncelles, contrebasses et bassons, martelée par les timbales et les coups de tambourine.

Effectivement, l'orchestration fait rustaud... quoique cette virile saillie martiale contraste justement avec la féminité de l'exposition.

Ben, je crois qu'on est d'accord : l'ensemble de ce second mouvement frôle parfois d'un peu trop près la niaiserie...
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyJeu 27 Déc 2012 - 16:44

CONFRONTATION DE DEUX INTERPRETATIONS

ELGAR : Symphonie n°3 Daniel10 ELGAR : Symphonie n°3 Davis10

1) Allegro Molto Maestoso

Certes une durée voisine (16’13, 16’06) pourrait cacher en son sein la variété des tempi choisis pour chaque séquence, mais les divergences sont trop minimes pour être significatives.
Pour preuve : l’exposition s’achève à 3’17 pour Andrew Davis, à 3’21 pour Paul Daniel ; la reprise respectivement à 6’10 et 6’14.
En revanche, on perçoit dès le début une différence de ton et de son.
La pâte du BBC Symphony orchestra paraît plus grasse, enveloppant les jeux harmoniques dans un opulent manteau matelassé de legato qui correspond bien à l’indication « molto maestoso ».
L’orchestre de Bournemouth s’avoue d’emblée plus fin, transparent, avec des pupitres mieux discernés, des cuivres intrusifs qui accentuent encore l’approche très directe de Daniel, moins amidonnée que son confrère. On observera que les deux distribuent les violons 1 & 2 à gauche et à droite pour une meilleure aération, nécessaire aux effets antiphoniques que leur offre la partition.
On vérifie cette hypothèse dans la dense section centrale risoluto Daniel s’avère plus lisible (7’38-8’54) sur tout le spectre, osant un fulgurant éclair de flûte & piccolo (8’09). Entre 10’07-10’26, il fait jouer sul ponticello le trémolo d’altos et violoncelles : un effet non inscrit sur la partition mais qui génère une ambiance inquiétante digne des chatoiements harmoniques de L’Oiseau de feu.
A mon sens, aucun des deux chefs n’insuffle un convaincant lyrisme aux épisodes cantabile (eg celui en mi bémol majeur à 1’10) qui auraient mérité un geste plus généreux.
Bilan d’étape : Daniel s’avère plus analytique et moderniste, alors que Davis flatte un romantisme victorien typique de l’emphase associée ordinairement (légitimement ?) au compositeur des Pomp and Circumstances.

2) Scherzo

Les deux chefs s’opposent quant à l’esprit de cet Allegretto, ce qu’on décèle à la durée qu’ils lui accordent : 9’37 pour Davis, seulement 8’22 pour Daniel dont on pourrait craindre qu’il évince quelques unes des reprises… mais non elles sont toutes là.
Comparé aux douze indications métronomiques qui se succèdent dans la partition, et à de rares exceptions près, Davis est systématiquement un peu trop lent, et Daniel systématiquement beaucoup trop rapide. Paynes fixe la noire à 84 pour le début : 81 pour Davis (-0’58), 94 pour Daniel (-0’50) qui récidive à la reprise (2’38-3’26). Il prescrit la noire à 92 pour le poco piu mosso en sol majeur : 90 pour Davis (3’45-5’09), à 99 pour Daniel (3’26-4’42). Le con moto en la majeur doit accélérer progressivement (noire à 126, 132 puis 144) : globalement 116 pour Davis, (5’09-7’26) et 148 pour Daniel (4’42-6’29).
Pour la Coda, Davis anticipe le retour du tempo primo (84 au lieu de 92 entre 8’11-9’11) tandis que son confrère aborde trop vite ce conclusif allegretto (99 entre 7’07-7’58).
Dans l’absolu, Daniel me semble forcer l’allure du refrain, amorçant un sulfureux scherzo animé tel une chorégraphie fantasmagorique, traitant le con fuoco avec une certaine violence qui rappelle les ambiances délétères du second mouvement de la Symphonie n°2. Il taquine tout ce que la partition suggère de grinçant (le contre-chant de trompette en sourdine lors des reprises du refrain).
Davis distille nonchalamment une nostalgie préraphaélite qui prend le temps d’éclore : ainsi le gracieux bourgeonnement de l’épisode en la majeur (5’09) ciselé par le hautbois et décliné par les violons.

3) Adagio solenne

Les pupitres de la BBC appesantissent l’Adagio, avec des basses plus lourdes pour évoquer cette « grande porte de bronze qui s’ouvre étrangement sur quelque chose d’inhabituel » dont parlait le compositeur. Les cuivres plus brillants et saillants de Bournemouth taraudent cet univers inquiet.
Les deux chefs accusent le hiératisme de l’Adagio, chacun un quart trop lents que la noire à 56 réclamée par le premier sujet, où Daniel gagne toutefois une légère avance en raison de la moindre inertie de son orchestre. Mais ensuite il cède du terrain lors des épisodes piu lento (3’29-4’04, 5’40-7’02) et particulièrement dans l’adagio qui précède le retour en mi bémol majeur du second sujet (9’13-10’20), achevant ce troisième mouvement quelques secondes après son confrère qui pourtant avait initialement semblé trop modéré : plus homogènes, ses choix de tempi défendent sa vision solennelle.
L’un comme l’autre, à leur manière, saisissent fort sensiblement l’esprit de ces pages fantomatiques, refermées sur une conclusion blafarde.

4) Allegro

Décidé mais impulsif, intense mais turbulent, agité de bribes chevaleresques comme le Froissart opus 19, Daniel empresse le Finale par sa volonté de brio.
Monumentales voire grandiloquentes, les déterminations de Davis semblent plus profondes, caractérisées par un subtil art du sostenuto et du ritardando qui s’exprime avec force et souplesse, par la « résilience » de la respiration rythmique.
La preste baguette de Daniel se montre constamment plus diligente, jusqu’au piu lento maestoso (noire à 59, 10’42-12’03 ; à 75 pour son confrère) qui se trouve à court de carburant. Il remobilise ses troupes pour l’ultime baroud d’honneur (13’18) vociféré dans l’urgence par des cuivres un peu braillards, à un moment où Davis fait culminer là sa logique mieux solidement architecturée.

BILAN

Voilà deux excellentes interprétations quoique différentes. Celle du créateur de l’œuvre : ample, nourrie, habitée, volontiers grandiose voire compassé, conforme à l’image traditionaliste d’un Elgar en col glacé.
Celle d’un jeune challenger qui, comme David Zinman, John Eliot Gardiner ou Giuseppe Sinopoli, ose un ton nerveux, allège le discours, affine les contours mélodiques, et réforme les clichés.
Reste à se demander comment John Barbirolli ou Adrian Boult (sous réserve d’ailleurs qu’ils en eussent accepté le projet) auraient dirigé cette œuvre. A mon avis, en leurs dernières années, certainement comme Andrew Davis
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyDim 29 Déc 2013 - 17:08

*Armand, in playlist, a écrit:

Elgar : Symphonie no 3 ( esquisses, élaborée par Anthony Payne)

Tadaaki Otaka & The Sapporo Symphony Orchestra



ELGAR : Symphonie n°3 Elgars10



 bounce Connais pas cette version. Si tu veux en dire un mot. Ou exprimer ton avis sur l'oeuvre...

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Nestor
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyDim 29 Déc 2013 - 17:42

Je ne connais pas assez l'oeuvre pour en dire vraiment grand chose... J'ai écouté la symphonie no 1 ce matin et j'avais décidé de poursuivre avec celle-ci, mais je ne suis pas familier avec l'oeuvre d'Elgar. Du coup autant dire que cela ferait plutôt léger à côté de ce que tu as posté plus haut.
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyDim 14 Sep 2014 - 23:29

André, in playlist, a écrit:

Elgar: symphonie no 3. Pomp and Circumstance March No. 6. Orchestre de Sapporo, Tadaaki Otaka (Signum Classics). Canevas de Elgar, finition de Anthony Payne. Je ne sais pas au juste quelle est la part d'Elgar là-dedans, mais on est loin de la richesse et de la rofondeur des deux 'vraies' symphonies d'Elgar.


Hormis le matériau un peu simplet du Scherzo, je trouve que les autres mouvements fonctionnent très bien, notamment le Finale où la pompe s'adjoint un sentiment de détresse amère et désabusée qui correspond bien à l'univers elgarien, ou du moins à la façon dont il aurait peut-être évolué en ses dernières années, face au modernisme qui le démoda.
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyLun 15 Sep 2014 - 1:14

Perso, j'ai bien aimé les deux derniers mouvements, mais dans 1 c'est vraiment trop décharné pour convaincre que c'est du bon Elgar.

Je vais mettre la version de Daniels pour comparer.
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyLun 9 Sep 2019 - 22:35

Roupoil, in playlist, a écrit:

Elgar/Payne : Symphonie n°3, Bournemouth Symphony Orchestra/Paul Daniels

Je n'avais jamais entendu cette symphonie inachevée (ou plutôt achevée par un autre) d'Elgar, eh bien, très agréable surprise, ça me plait beaucoup plus que les deux "vraies" symphonies d'Elgar.
On retrouve ici une certaine noblesse typiquement anglaise (le matériau thématique du premier mouvement est très beau) mais sans que ça ne tombe dans le dégouliannt/emphatique.
Bon, certes ça tourne parfois un peu en rond, mais ça reste une très belle oeuvre.


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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyMar 10 Sep 2019 - 11:21

Je me souviens avoir longuement discuté de cette 3ème symphonie, telle qu'élaborée par Anthony Payne lors de la publication de l'enregistrement Naxos de Paul Daniel (1999-2000 ?) avec un collègue anglais, grand admirateur d'Elgar (Et de la musique anglaise, bien sûr). Ce collègue était farouchement hostile au travail et à la publication du travail de Payne, comme il était hostile à toute "finition" des oeuvres inachevées. Ceci ne l'avait pas empêché d'acheter (et de me prêter) le CD.

La 10ème de Mahler a bien été diversement "achevée", Boris Godounov a "subi" plusieurs révisions et orchestrations, compléter la 3ème symphonie d'Elgar me semblait une démarche relativement banale et j'étais curieux d'entendre la réalisation de Payne. Deux éléments m'ont alors frappé : l'écart musical entre cette symphonie et les deux premières et l'excellence de la direction de Paul Daniel. Bref, j'avais éprouvé un intérêt certain et avais qualifié l'ensemble de "Pas si mal et même bien", au grand dam de mon collègue. Par la suite, j'ai acquis les trois symphonies d'Elgar dirigées par Colin Davis (LSO Live), interprétations qui n'ont pas retenu mon attention, qu'il s'agisse de la 1ère, de la 2ème ou de la 3ème.

Aujourd'hui, cette 3ème symphonie a été, apparemment, peu donnée en concert depuis la parution de l'élaboration de Payne. Pourquoi ?
Pour ma part, je pense qu'il y a place pour d'autres versions "finales" de cette symphonie et je souhaite vivement que d'autres compositeurs ou musicologues s'y attaquent.

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PS. Pour la petite histoire, lorsque mon collègue anglais s'est retiré, il m'a laissé le CD de Paul Daniel.

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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyMar 10 Sep 2019 - 17:28

Je vous rejoins : je l'ai toujours trouvée réussie, et assez nettement différente des deux autres, quoique tout à fait elgarienne. C'est celle que j'ai le plus aimée, même si j'ai davantage écouté, récemment, la Première, à la faveur du disque Oramo et du concert Norrington d'il y a un an et demi (Orchestre de Paris), que j'ai vraiment réévaluée.
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyMer 11 Sep 2019 - 18:15

DavidLeMarrec a écrit:
Je vous rejoins : je l'ai toujours trouvée réussie, et assez nettement différente des deux autres, quoique tout à fait elgarienne. C'est celle que j'ai le plus aimée, même si j'ai davantage écouté, récemment, la Première, à la faveur du disque Oramo et du concert Norrington d'il y a un an et demi (Orchestre de Paris), que j'ai vraiment réévaluée.

Mais les symphonies d'Elgar sont une musique si anglaise qu'elles ne peuvent être magnifiquement interprétées que par un orchestre anglais dirigé par un chef anglais, tels Sir Adrian Boult et Sir John Barbirolli !

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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyMer 11 Sep 2019 - 19:16

Autant l'argument s'entend pour des musiques qui reposent sur du folklore (où il faut donc avoir un sens particulier des appuis), comme les opéras russes ou les œuvres de Bartók, autant pour de la musique symphonique formelle un peu molle, comme du Elgar, j'ai tendance à considérer qu'il est avisé de ne pas confier ce matériau délicat à des Britanniques.
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyMer 11 Sep 2019 - 21:44

DavidLeMarrec a écrit:
Autant l'argument s'entend pour des musiques qui reposent sur du folklore (où il faut donc avoir un sens particulier des appuis), comme les opéras russes ou les œuvres de Bartók, autant pour de la musique symphonique formelle un peu molle, comme du Elgar, j'ai tendance à considérer qu'il est avisé de ne pas confier ce matériau délicat à des Britanniques.

Diable !
Qu'en pense la Reine ?

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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyMer 11 Sep 2019 - 23:09

Si elle a en ce moment dans les oreilles du Elgar par le Royal Philharmonic, il est peut-être trop tard pour penser, ses fluides cérébraux auront été changés en gélatine.
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyJeu 12 Sep 2019 - 0:06

DavidLeMarrec a écrit:

du Elgar par le Royal Philharmonic [méchancetés]


carton rouge Tu oublies que les Pomp & Circumstances par Norman del Mar et le Royal Philharmonic se sont vu décerner un Mélomaniac d'Or.
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DavidLeMarrec
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DavidLeMarrec


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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 EmptyJeu 12 Sep 2019 - 13:50

Il est vrai que les Mélomaniac d'or représentent très exactement la quintessence du goût marrécien : des œuvres rares dans des interprétations musicologiquement informées et bien captées. siffle
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MessageSujet: Re: ELGAR : Symphonie n°3   ELGAR : Symphonie n°3 Empty

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