Wagner - Les Ring post-2000 (CDs)

Xavier a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

néanmoins, c'était la première (et ça reste la seule, non ?) fois qu'une bande avec Meier était officiellement publiée.

La première oui mais il y a aussi Thielemann 2011 (DG) et Barenboïm/Cassiers en 2010. (DVD)

C'est vrai (j'ai écouté les deux, en plus). C'est resté tellement longtemps le cas que je ne m'étais jamais posé la question ensuite. (Et puis j'écoutais beaucoup Dohnányi-Vienne et Pappano-Proms, donc je n'étais pas trop en manque.)

Dans le Ring, Mehta, c'est mon préféré -- je trouve ça totalement juste, à la fois musicalement, dramatiquement, sonorement. Ici, c'est en plus à Munich, où et l'orchestre et la salle sont quand même mieux qu'à Valence. Vraiment, je ne pense pas qu'on ait fait mieux -- dans les choses récentes j'aime, sur un mode très différent, Gergiev aussi (avec Mariinsky en tous cas), et Thielemann dans ses bons jours (essentiellement quand il arrive à ressembler à Furt), mais pour moi Mehta est l'étalon ici.

En effet il y a Waltraud Meier. Je ne suis en général pas un grand fan: le côté grande tragédienne, avec une grande bouche, qui marque chaque nuance un peu trop, sans incarner grand'chose. Mais ici, c'est extrêmement beau quand même.

J'ai carrément une allergie à Gabriele Schnaut aussi (c'est peut-être physiologique), mais pour l'instant ca passe (je ne suis pas encore au III).

Tomlinson, on ne l'aime pas pour la beauté de son timbre, et ici plutôt moins qu'ailleurs. Mais ce monologue de Wotan est superbe d'intelligibilité, et d'intelligence. Ce ne sont pas seulement les mots ou le drame, mais aussi, dans le chant, un façon de conserver l'essentiel sans essayer de faire ce qu'il n'a jamais bien fait et ne pouvait probablement plus du tout.

Mihoko Fujimura est une bien luxueuse Fricka, envoûtante, et elle aussi bien expressive.

Pourquoi est-ce que sont presque toujours les allemands dont on ne comprend pas bien l'allemand chanté? Pas Meier, Mais Seiffert et Schnaut sont moins bien que Tomlinson et Fujimura là dessus. J'imagine que parler la langue est ici un handicap pour la chanter.

Bref, je suis enchanté de ce disque, officiellement (en attendant le 3ème acte) une des mes Walkyrie préférées au disque.

DavidLeMarrec a écrit:

Xavier a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

néanmoins, c'était la première (et ça reste la seule, non ?) fois qu'une bande avec Meier était officiellement publiée.

La première oui mais il y a aussi Thielemann 2011 (DG) et Barenboïm/Cassiers en 2010. (DVD)

C'est vrai (j'ai écouté les deux, en plus). C'est resté tellement longtemps le cas que je ne m'étais jamais posé la question ensuite. (Et puis j'écoutais beaucoup Dohnányi-Vienne et Pappano-Proms, donc je n'étais pas trop en manque.)

J'y connais pas grand-chose, mais ça me semble beaucoup plus beau, Meier, en 2002 à Munich que avec Thielemann ou Barenboïm.

Globalement, quelle(s) version(s) audio récente(s) et facilement trouvable(s) du Ring me recommanderiez-vous?

Mes critères:
- orchestre: lisible, avec des basses bien définies et des vents assez présents, ni rond ni lisse, ni joli (et même si possible un peu sale ou un peu acide);
- direction: cursive, tendue, méchante (pas forcément hyper-spectaculaire et surtout pas hédoniste);
- chanteurs: voix franches, dictions impeccables, timbres assez typés (pas forcément beaux), engagement sans histrionisme.

(Ça peut être des volets dépareillés.)

Ca me paraît difficile d'avoir tout ça parmi les quelques versions récentes... (il n'y en a pas tant que ça en CD après 2000)

J'aurais pu te conseiller le Rheingold de Rattle, mais je ne sais pas si on peut dire qu'il est "méchant" ou pas hédoniste...

Sinon, Haenchen est assez idéal à mon goût, mais pareil, je ne peux pas dire que la direction soit spécialement méchante ou pas hédoniste.

Les versions sales ou acides, actuellement, ce sont plutôt des versions pas très bien jouées, en fait…

J'ai quelques pistes, mais tous ne sont pas des disques publiés… (le Crépuscule d'Inbal avec la RAI de Turin correspond assez exactement à ça…)

Je te répondrai plus précisément après avoir vérifié dans mes bases, mais spontanément, Walküre et Crépuscule de Neuhold (très cursif, pas très propre, urgence extraordinaire, voix pas très amples). Weigle aussi devrait te plaire (très fouillé orchestralement, plus magnétique que réellement beau), mais côté chanteurs, il faut faire avec ce que l'on a (Stensvold parfait pour ce que tu veux en Wotan, mais Lance Ryan déclinant en Siegfried, et les Rheintöchter hululantes…).

Peut-être que Kuhn, avec un orchestre un peu limité qui canarde mais qui reste très investi, et des voix plutôt légères (certaines très charismatiques, Andrea Martin en Alberich et Thomas Hay en Hunding), te siérait assez bien.

Sinon, la plus belle (très colorée), c'est probablement Haenchen II, mais totalement chambriste et hédoniste, même si tendue.

Bon, je regarde ce que j'ai en magasin et je reviens vers toi.

Citation :

- chanteurs: voix franches, dictions impeccables, engagement sans histrionisme.

Et puis cent balles et un Mars, c'est ça ?

On est chez Wagner, mon garçon.

Merci pour toutes ces pistes.
Le Rheingold Rattle / BR, je l'ai - en fait, côté voix, ça correspond assez bien, mais ça manque un peu de méchanceté à l'orchestre (même si c'est cursif et lisible).

Benedictus a écrit:

Merci pour toutes ces pistes.
Le Rheingold Rattle / BR, je l'ai - en fait, côté voix, ça correspond assez bien, mais ça manque un peu de méchanceté à l'orchestre (même si c'est cursif et lisible).

Tu as essayé Gergiev? Son Rheingold studio bien sûr.
Mais il y a eu des bandes pirates de Baden-Baden avec une distribution 100% Mariinsky qui ont circulé et c'était assez prenant. des voix percutantes et très caractérisées et un orchestre mené avec fougue (et pas forcément toujours beau...).
Par contre, la prise de son était assez éloignée donc les détails se perdent un peu!

Oui, j'avais bien aimé ce Rheingold studio aussi.
Dans mon souvenir, il me semble que Gergiev travaille davantage la grande poussée d'ensemble que l'articulation du détail orchestral - et surtout la distribution est très investie, mais avec des profils vocaux très disparates: je me souviens surtout du Loge de Rügamer (qui correspond exactement à ce que je recherche) mais aussi de beaucoup de voix très en arrière à la russe (avec de beaux timbres typés, cela dit).
(En revanche, sa Walkyrie m'avait laissé assez indifférent.)

Benedictus a écrit:

Oui, j'avais bien aimé ce Rheingold studio aussi.
Dans mon souvenir, il me semble que Gergiev travaille davantage la grande poussée d'ensemble que l'articulation du détail orchestral - et surtout la distribution est très investie, mais avec des profils vocaux très disparates: je me souviens surtout du Loge de Rügamer (qui correspond exactement à ce que je recherche) mais aussi de beaucoup de voix très en arrière à la russe (avec de beaux timbres typés, cela dit).
(En revanche, sa Walkyrie m'avait laissé assez indifférent.)

Oui, Gergiev a un superbe mouvement d'ensemble, mais ce n'est ni rapide, ni cursif, ni détaillé / transparent. D'accord avec toi sur la Walkyrie à peu près sans intérêt malgré le beau plateau, très idolente et opaque ; mais je ne vois pas trop les voix russes dont tu parles… finalement, il y a peu de monde… Fricka, oui, mais Nikitin est au contraire très franc. Pas beaucoup de temps de parole pour les vraies voix russes au bout du compte.

Bien, donc j'ai regardé d'un peu plus près. C'est vrai qu'il y a Thielemann-Vienne qui est très beau (avec un Loge baryton !), très détaillé, mais ça reste ample et hédoniste plus que cursif et méchant, assurément. Sans vouloir insister, la version Haenchen II, la discographie étant ce qu'elle est, te plairait sans doute beaucoup (couleurs extraordinaires, présence sonore très prégnante).

Mais pour répondre à ta quête :

Rheingold :
¶ Weigle, vraiment passionnant orchestralement, et un peu poisseux (surtout vocalement et pas dans le meilleur sens du terme, mais Stensvold et Streit sont d'excellents diseurs).

Walküre :
¶ Neuhold. imprécis, pas bien capté, orchestre malingre, mais voix assez légères (superbes femmes avec Ronge et Pohl, très bon Wotan – Wegner, un Alberich de Bayreuth), et ça file très vite, assez étourdissant dans son genre Eeramatique.
¶ Weigle se laisse écouter (mais les voix peu gracieuses sont davantage un problème, évidemment).

Siegfried :
¶ Neuhold. Ça ne s'attarde pas dans le spectaculaire ni dans les voix typées, ça file droit. Allège beaucoup des lourdeurs de la partition, je trouve.
¶ Weigle. Tout est remarquablement joué et chanté… si tu survis à Lance Ryan déclinant (qui, en duo avec Susan Bullock qui chante très honorablement, mais pas très gracieusement…).
¶ Young. Pas passionnant orchestralement, mais la distribution est peu élégante mais bonne (Foster, mon chouchou Christian Franz, Struckmann).
Là, tu veux du poisseux, le choix ne manque pas !

Götterdämmerung :
¶ Neuhold : la meilleure de toutes les versions du Crépuscule de toute façon. Aucun chanteur spectaculaire (même si Pohl est très bien), mais un naturel dans l'écoulement, toujours urgent, jamais massif, c'est un réel miracle.
¶ Weigle. La direction orchestrale est complètement fascinante (la noirceur, là, tu l'as !). Après, Bullock, Ryan, Kränzle, il faut survivre au chant. J'aime bien Gregory Frank en Hagen (pas une voix profonde, mais un diseur fin) et Schmeckenbecher en Alberich, néanmoins. Je dois dire que c'est quand même, toutes périodes confondues, une des versions du Crépuscule qui m'ont le plus intéressé.
¶ Kuhn. Comme Neuhold, une version assez allégée, pas toujours propre, qui a beaucoup d'élan et d'enthousiasme.
¶ Janowski II. Assez tradi et ample, mais bel orchestre, et surtout, il y a Petra Lang qui sonne étrangement comme Martha Mödl.

--

Cycle intégral :
¶ Neuhold bien sûr (probablement celui qui correspond le mieux à ta demande, même si ça date des années 90). Seule réticence, Rheingold, étrangement terne (et plutôt canardeux).
¶ Weigle, pour la lecture orchestrale surtout (avec le Museum de Francfort, probablement le meilleur orchestre d'Europe sur le plan purement technique… tu verras, ils font des choses hallucinantes). Il y a aussi des points forts vocaux, avec Stensvold, un des plus beaux Wotan jamais captés. Mais il faut supporter certains chanteurs quasiment rédhibitoire, à commencer par Ryan en Siegfried. Ça répond très bien à ta demande d'un Ring poisseux et méchant, néanmoins.
¶ Kuhn, un peu dans le même genre que Neuhold, mais moins cursif et dramatique, moins de premiers rôles saillants aussi, mais sur l'ensemble, un Ring sobre et humain que j'aime beaucoup.
¶ Peut-être Paternostro, dans les Ring modestes. Je l'ai seulement survolé il y a quelque temps, mais tout semble bien fonctionner, et pas du tout hédoniste – et il y a Christian Franz dans les trois journées !

Bonne chasse ! Viens nous raconter…

Merci, je vais essayer de voir ce que je peux me procurer dans tout ça...

Benedictus a écrit:

Merci, je vais essayer de voir ce que je peux me procurer dans tout ça...

Le Neuhold est au prix d'un CD en promo !!

...mais ce n'est pas un "Ring" Post-2000

julot a écrit:

Tout frais tout chaud:

Peut-être bien qu'on va avoir la suite...
https://www.br-so.com/sir-simon-rattle-2-p13331/

Même orchestre, et une distribution qui reprend beaucoup de monde commun :

Sir Simon Rattle, direction

Stuart Skelton, Ténor (Siegmund)
Eric Halfvarson, Basse (Hunding)
Michael Volle, Baryton (Wotan)
Eva Maria Westbroek, Soprano (Sieglinde)
Iréne Theorin, Soprano (Brünnhilde)
Elisabeth Kulman, Mezzo-Soprano (Fricka)
Katherine Broderick, Soprano (Helmwige)
Alwyn Mellor, Soprano (Gerhilde)
Anna Gabler, Soprano (Ortlinde)
Jennifer Johnston, Mezzo-Soprano (Waltraute)
Claudia Huckle, Alt (Schwertleite)
Eva Vogel, Mezzo-Soprano (Siegrune)
Simone Schröder, Mezzo-Soprano (Roßweisse)
Anna Lapkovskaja, Mezzo-Soprano (Grimgerde)

Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks

c'est donné les 8 et 10 février!

Miam par avance...

Découverte d'un nouveau Rheingold... Bon, ce n'est pas la révolution, mais entendre du Wagner sur instruments d'époques est toujours intéressant je trouve :

Karen England : Wellgunde
Geraldine McGreevy : Freia
Kate Royal : Woglinde
Yvonne Naef : Fricka
Christine Rice : Flosshilde
Anna Larsson : Erda
Kim Begley : Loge
Robin Leggate : Mime
Timothy Robinson : Froh
Oleg Bryjak : Alberich
Robert Lloyd : Fafner
Peter Rose : Fasolt
James Rutherford : Donner
Willard White : Wotan

Orchestra of the Age of Enlightenment

Direction : Sir Simon Rattle
Enregistré le 19 août 2004 au Royal Albert Hall de Londres, durant les PROMS 2004.

Alors bien sûr, l'orchestre n'est pas le plus typé parmi les orchestres sur instruments d'époques. On est loin de Hengelbrocke et son Balthasar-Neumann-Ensemble dans le Parsifal qui existe en bande d'un concert... mais tout de même l'orchestre sonne à la fois plus léger, mais aussi plus coloré. Les cuivres bien sûr, mais aussi les cordes plus chaudes je trouve. ça explose un peu moins par moments, mais les textures sont beaucoup plus riches je trouve (je ne sais pas si je suis clair!).
Rattle par contre ne nous fait pas une direction "d'époque" dans le sens où on a jamais l'impression qu'il presse le tempo, toujours assez traditionnel dans ses choix même si on entend des petits détails magnifiques.

Et puis distribution vraiment belle! Begley parfait, White immense (quelle prestance!!), Naef en Fricka parfaite... et tous en fait sont superbes.
Dommage qu'il n'ait pas fait la suite comme ça!

Ah oui, une des très grandes versions de Rheingold, qui se distingue par son naturel (et les couleurs un peu plus chaleureuses, même si comme tu dis ça ne change pas tout.

DavidLeMarrec a écrit:

¶ Wagner – Das Rheingold – Rutherford, Duisburger PO, Kober (CAvi 2019)
Wagner – Die Walküre – Watson, Weinius, Duisburger PO, Kober (CAvi 2020)
→ Orchestre décidément exceptionnel, l'un des meilleurs d'Europe, et toujours dans une prise de son extraordinaire (ces rafales de l'orage initial, incroyables !). Belle distribution dans l'ensemble.

Ce que tu écris David donne envie d'écouter et je suppose que la suite paraîtra ces prochains mois. Rutherford, je ne l'ai entendu de mémoire à ce jour que dans le rôle d'Argante dans le Rinaldo de Jacobs. Wotan / Wanderer est visiblement un rôle qu'il interprète régulièrement. Linda Watson dans Brünnhilde est comment par rapport aux deux versions avec Thielemann ? Enregistrements que je connais à peine d'ailleurs. Surtout qu'elle semble avoir mis à son répertoire des rôles de mezzo comme Die Amme et Herodias chez Strauss tout en gardant par exemple Ortrud (rôle entre deux tessitures comme Kundry car chantés tour à tour par mezzos ou sopranos) ou Brünnhilde à son répertoire. Comment est le reste de la distribution de ces enregistrements ? Merci pour tes compléments.

Je dois dire que j'ai vu passer ça, mais rien que Watson en Brünnhilde à ce stage de sa carrière, j'ai pas eu envie...
Pourtant, j'aime beaucoup sa Brünnhilde à Bayreuth avec Thielemann... et j'en garde un bon souvenir au Châtelet! (elle arrivait à sauver le tout d'un grand ennui... mais on n'y reviendra pas )

Vocalement, c'est vraiment pas mal : Weinius (Siegmund) s'en tire bien (nasal, mais avec de l'assise et pas du tout aussi perdu qu'en Fidelio…). Rutherford est l'un des grands titulaires de Wotan, Watson fend complètement l'armure (elle qui pouvait paraître un peu placide jadis, c'est comme la Voigt des dernières années, totalement possédée par son texte !) sans que la voix soit trop moche (ça vieillit, mais très raisonnablement), et j'ai adoré Sarah Ferede en Sieglinde, superbes couleurs.

Merci David pour le commentaire. Comment sont le Loge et l'Albérich de Rheingold, deux rôles très importants de ce volet ?

Alberich, c'est Schmeckenbecher, qui l'était déjà pour Janowski-Radio Berlin. Pas toujours d'un goût parfait, mais maîtrisé et assez impressionnant de haine.

En Loge, Raymond Very me plaît beaucoup, très expressif, grand soin du texte sans hystérie. Je ne sais pas si tu aimeras la voix (qui oscille, le vibrato se fait sur l'intensité dynamique !), moi je suis assez client.

Vraiment une belle version!

On va commencer par les quelques petits regrets... mais vraiment des tous petits.
Eva-Maria Westbroek reste une Sieglinde majuscule avec ce timbre superbe, ces nuances vraiment parfaitement vécue et la vie qui coule de son chant. Après les années passent, et petit à petit certaines notes deviennent moins belles, on entend un effet ascenceur lors de montées vers l'aigu... c'est un peu dommage. Mais vraiment on reste sur une immense Sieglinde pour l'incarnation et la voix suit très bien.
Je dirai un peu la même chose pour Irène Théorin... La voix est glorieuse, la chanteuse connaît parfaitement son rôle... et on a du coup une superbe Brünnhilde. Mais l'entrée est un peu difficile (voix pas chauffée?) alors que par la suite, même lors de sa seconde entrée, la voix a retrouvé tout son métal et sa puissance. Là encore, ce n'est qu'un tout petit regret!
Autre et dernier regret... Michael Voll qui devait chanter Wotan a été obligé d'annuler... du coup, c'est James Rutherford qui le remplace! Et remplacement de luxe tant le portrait est complet et superbe! La voix est assez parfaite pour le rôle! Mais j'aurais beaucoup aimé entendre Voll dans ce volet, après la superbe prestation dans Rheingold.

Stuart Skelton est parfait en Siegmund, que dire de plus? Il a la poésie, la puissance, la beauté du timbre... c'est tout bonnement parfait!
Elisabeth Kulmann nous offre une superbe Fricka, d'une grande noblesse mais aussi droite comme la justice!
Et puis le vétéran qui est toujours aussi glaçant dans ce genre de rôles : Eric Halfvarson... Les années passent mais la voix reste aussi noire, aussi profonde et tenue... Son Hunding est vraiment glaçant et puissant!

Et puis l'orchestre et Rattle sont comme toujours splendides, construisant un Wagner non pas guerrier, mais toujours musical et détaillé. Même dans la Chevauchée on retrouve ce soin à ne pas surcharger l'oreille et à toujours montrer les détails de l'orchestre. D'ailleurs superbe ensemble de Walkyries.

Je suis peut-être blasé, mais je n'ai pas trouvé cette Walkyrie extraordinaire… sans avoir grand chose à lui reprocher non plus.
J'aurais vraiment aimé entendre Volle.

J'ai trouvé ça vraiment épatant, moi, sur tous les paramètres : une des meilleures Walkyrie au disque (et je suis très content d'avoir Rutherford, plus de grain et d'assise que Volle).

Pour moi aussi, une très très belle "Walkyrie" (S. Rattle) - même si je n'ai écouté qu'environ la moitié pour l'instant ; mais je suis vraiment très séduit, en 1er lieu par la prestation de l'orchestre, vraiment magnifique, avec des nuances et une articulation très séduisantes (prise de son superbe), des phrasés et des sonorités splendides - même si parfois le drame manque un peu de tension dans la direction de Rattle. Infimes réserves concernant le plateau : J. Rutherford (Wotan) est vraiment très beau vocalement, son incarnation habitée, même s'il manque parfois un peu d'amplitude ; idem pour le Hunding de E. Halfvarson. Je ne suis pas encore totalement séduit par la Brünnhilde de I. Theorin, mais j'attends l'Acte III.  Par contre, très belle Sieglinde (E.-M. Westbroek), et surtout magnifique Fricka (E. Kulman) et Siegmund superlatif (S. Skelton). A suivre...