Musiques traditionnelles : Playlist

http://kalaramnath.com

On pourrait aussi faire un fil sur les musiques européennes extra...


Désolé, c'est la décompression d'après-Noêl   


Sinon, dans le genre, j'aime bien Subramaniam et le père de N. Jones, qui a popularisé la musique indienne dès les années 50 (avant que la mode hippie ne se la réapproprie avec sitar et tablas...)

Chris3 a écrit:

le père de N. Jones

Oh ça c'est violent   
De mon côté, j'adore le père de CPE Bach.

Merci Alifie, je suis complètement client de ce genre de choses.
C'est beau, une gamme !   

France-Q lui a consacré un portrait le mois dernier : www.franceculture.fr/emission-une-vie-une-oeuvre-ravi-shankar-1920-2012-2013-11-30
EDIT : indigent, digne d'une radio périphérique et donc à zapper à mon avis (je viens de l'écouter)

Un peu plus à l'Ouest, aussi :



http://fr.wikipedia.org/wiki/Abida_parveen

jerome a écrit:

Chris3 a écrit:

le père de N. Jones

Oh ça c'est violent   

Désolé de n'avoir par ravi les amateurs de Shankar  

jerome a écrit:

C'est beau, une gamme !

Je ne suis pas sûr que le mot gamme puisse être celui qui définisse le mieux la musique indienne   

jerome a écrit:

Chris3 a écrit:

le père de N. Jones

Oh ça c'est violent
De mon côté, j'adore le père de CPE Bach.

Chris a écrit:

Désolé de n'avoir par ravi les amateurs de Shankar

Bel échange ! Chris, Ravi Shankar n'a pas eu qu'une (jolie) fille :

Spoiler:

Un peu plus au Nord :

Oui, Anoushka n'est pas mal non plus...

Sinon, beaucoup plus à l'est, j'ai été un fan de la première heure de Mercan Dede, musicien turc qui allie musique électronique et tradition soufie.

Chris3 a écrit:

Sinon, beaucoup plus à l'est

Ca dépend par où tu passes. ... j'y suis d'ailleurs, ayant enchaîné, pour finir mon programme de l'AM *, avec


*ça soufi comme ça, après je sors

Ah, c'était donc toi, le fan d'Arielle... (celle qui lave plus blanc, comme en témoignent les chemises de son mari )

Pour ce qui est de passer par l'est, c'est sûr, tu peux aussi y arriver de l'autre côté... Y'en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes   

épuisé, mais en écoute sur www.deezer.com/fr/album/44684 www.qobuz.com/album/munir-bachir-meditations-munir-bachir/3700368434062

Vous allez un peu vite pour moi   récapitulons :

* Kala Ramnath - violon (Hindustani)

* Abida Parveen - voix (Pakistan)

* Monâjât Yultchieva - voix (Ouzbékistan)

* Mercan Dede - trad. soufi/electro (Turquie)

* Tanburi Isak Efendi - tanbur, compo. (Turquie, 1745-1814)

* Naseer Shamma - oud (Irak)

* Munir Bachir - oud (Irak)

Y en a pour des semaines, avec tout ça.

Chris3 a écrit:

Je ne suis pas sûr que le mot gamme puisse être celui qui définisse le mieux la musique indienne  

Question d'usage, plutôt que profonde différence, non ?
Surtout quand ils jouent (comme Kala Ramnath dans plusieurs extraits) clairement sur un mode de notre gamme majeure.

Certes, l'octave occidentale est parfois utilisée par les musiciens indiens. Mais il faut savoir que leur musique est essentiellement modale : l'expression de chaque note est déterminée par sa relation avec une tonique fixe qui est constamment répétée ou maintenue en pédale, notamment par l'utilisation de la tampura, (luth spécifiquement désigné pour faire résonner les harmoniques de la tonique associés à celles de la quarte ou de la quinte).

En fait, tout repose principalement sur le concept de râga, qui est une sorte de cadre mélodique où les 21 modes principaux (sans compter les centaines de dérivés quand on les combine entre eux) sont classés selon plusieurs systèmes extrêmement complexes (en Inde du nord) ou en 72 (!!) échelles de sept notes (en Inde du sud) dans un système chromatique où chacune, exceptée la tonique, a deux positions, pouvant être naturelles et, selon les cas, dièse ou bémol. L'octave est divisée en 22 intervalles (eux-mêmes répartis en diverses catégories selon leur types d’expression) permettant l'accord exact des notes.
Bon, ça, ce n'est que le début   
Après, il y aussi le fait que chaque râga correspond à un sentiment, une humeur, une heure de la journée, une période de l'année : on ne peut pas jouer n'importe quoi n'importe quand.
En outre, la musique indienne repose en grande partie sur l'improvisation, un peu comme pour le jazz : là encore, il ne s'agit pas de jouer au hasard, il y a des règles très précises à suivre, des canevas (dont certains ressemblent à des structures mathématiques) que nombre de musiciens apprennent par coeur.
La notion de rythme est également fort ardue pour les habitués de la musique occidentale que nous sommes (et même pour moi, qui ai quelques bases !) ; je ne développerai pas, mais sachez juste que les plus courants sont à 16, 14, 12 ou 10 temps (en sachant que par exemple 2 cycles rythmiques de 4-4-4-4 n'ont pas pour autant forcément la même structure...), et qu'à l'intérieur, on trouve des subdivisions, des alternances de temps plus ou moins forts et faibles, des contretemps, des battements placés légèrement avant ou après le temps : cela permet des arabesques d'une très grand richesse. Et encore, je simplifie à l'extrême !!!!
Pour terminer, une petite anecdote :
Lorsque je faisais mes études à la Sorbonne, un de mes professeurs de philosophie indienne, qui était soit dit en passant marié à une charmante danseuse de bharata natyam, eut la bonne idée de faire venir un joueur de sitar pour nous interpréter quelques râga-s fameux (enfin, pour ceux qui les connaissaient). Le type arrive, s'installe sur le fauteuil qu'on lui a avait préparé, puis... rien. Nous, on attendait, mais comme on était polis, on ne disait rien, sauf qu'on commençait à trouver le temps long. Au bout d'un moment, quand même, le musicien a quitté son fauteuil, s'est assis en tailleur sur une table qui se trouvait là, et il a commencé à jouer. Le concert, initialement prévu pour une heure, en a duré trois, et notre professeur nous a expliqué par la suite que nul, pas même ceux qui jouent, ne peuvent prévoir combien de temps cela allait durer. Voilà pourquoi le râga est bien une entité mélodique complexe qui ne saurait être assimilée à une gamme, à une échelle ou à un mode mais qui correspond plus exactement à une atmosphère ou un climat musical particulier. Le seul objectif du musicien est de rendre ce climat musical suffisamment convaincant afin qu’il puisse « colorer » l’esprit de l’auditeur sensible et susciter en lui une réponse à la couleur émotionnelle évoquée (râsa). Notre joueur de sitar s'est mis en condition... in the mood comme disait G. Miller (et là encore, cela peut durer plus d'une heure !) pour nous transmettre l'état affectif particulier dans lequel il se trouvait : voilà pourquoi cette primauté du sentiment est essentielle chez les musiciens indiens, bien plus que leur virtuosité technique. Ce qui compte, c'est l'intime émotion esthétique suscitée plus que le respect des notes jouées...

Ça a dû être un super moment

Merci pour tes explications. N'hésite pas à entrer dans les détails si tu as du temps pour développer, je trouve ça intéressant.

gluckhand a ouvert il y a quelques mois un fil dédié : https://classik.forumactif.com/t6858-le-monde-du-raga . Mais celui-ci, après avoir été menacé par la world music (arnaud, reviens !) est ensuite parti en live après qu'ait été évoquée l'origine religieuse de la musique indienne et a tourné court.

J'ai changé le titre du fil... pour pouvoir y poster :



cf. http://musette.free.fr/chroniq2cd.htm#misteri

jerome a écrit:

Ça a dû être un super moment

Merci pour tes explications. N'hésite pas à entrer dans les détails si tu as du temps pour développer, je trouve ça intéressant.

Oui, mais là, il faudrait que je retrouve mes notes de l'époque, parce que je ne connais pas tout par coeur !!

Un de ces jours, promis, je reviendrai plus en détail sur le sujet.

Nusrat Fateh Ali Khan était aussi un sacré bonhomme ; ce Pakistanais, qui était comme Obélix, bas de poitrine, a laissé des témoignages inoubliables sur sa musique et sur la ferveur intense du public lors de ses concerts. il est hélas décédé prématurément mais il nous reste ses enregistrements tels que :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Salamat_%26_Nazakat_Ali_Khan

http://fr.wikipedia.org/wiki/Khyal
http://fr.wikipedia.org/wiki/Thumri

le groupe Shakti peut-il être assimilé à cette rubrique?

https://classik.forumactif.com/t7132-world-music-ethno-jazz-etc

http://fr.wikipedia.org/wiki/Haj_Houcine_Toulali
http://en.wikipedia.org/wiki/Malhun

http://en.wikipedia.org/wiki/Vilayat_Khan

Spoiler:

http://en.wikipedia.org/wiki/Bismillah_Khan
http://en.wikipedia.org/wiki/Jugalbandi

devrait intéresser, entre autres, les jazzophiles amateurs de Yusef Lateef, disparu il y a 2 semaines.

Alifie a écrit:

Spoiler:

Tiens tiens, un troubadour hein... Ca n'est pas précisément l'image que j'ai de lui... il me semble déjà qu'on ne compose plus guère ce genre de chose, à part quelques impros entre des interprétations pauvrement variées d'espèce de standards. Je devrais d'ailleurs réécouter ça plus attentivement, l'impression que subit un préadolescent désintéressé ça n'est pas très sérieux, d'autant plus que je ne détestais pas...

C'est drôle, en tentant d'apprêter à mon écoute (passée) une perspective occidentale, cette musique a changé de goût.

Caca a écrit:

il me semble déjà qu'on ne compose plus guère ce genre de chose, à part quelques impros entre des interprétations pauvrement variées d'espèce de standards.

 à moins que tu ne veuilles parler du chaâbi, dont ne relèvent ni le père ni le fils Fergani et qui n'est lui évidemment plus une musique pour les jeunes, je ne comprends pas : la musique arabo-andalouse savante, elle, n'est à mon avis pas près de disparaître. Ou alors, pour ce qui est du malouf constantinois, les années agitées qu'a vécu l'Algérie depuis 25 ans ont quelque chose à voir là-dedans (si tu as des informations, je suis preneur, je ne suis moi qu'un simple auditeur de ces musiques).

Alifie a écrit:

 à moins que tu ne veuilles parler du chaâbi, dont ne relèvent ni le père ni le fils Fergani et qui n'est lui évidemment plus une musique pour les jeunes [...]

Non je ne parlais pas du chaâbi, qui est encore plus récent -- moins mort.

Citation :

je ne comprends pas : la musique arabo-andalouse savante n'est à mon avis pas près de disparaître.

Peut-être pas, mais ça ne reste qu'un héritage -- de je ne sais où/qui -- que grosso modo on ressasse. Un peu comme la musique baroque, quand le chaâbi serait plutôt analogue à la chanson française.

Citation :

pour ce qui est du malouf constantinois, les années agitées qu'a vécu l'Algérie depuis 25 ans ont quelque chose à voir là-dedans

J'crois pas non.

Je vais essayer de me renseigner (je ne suis pas complètement sûr de ce que je raconte).

Le chaâbi date du 20ème siècle, et il y a longtemps qu'il n'est plus la musique populaire que des anciennes générations, la musique arabo-andalouse est je pense la plus ancienne musique savante répertoriée, puisqu'elle date d'avant la Reconquista. "De pauvres interprétations sur des standards", si tu parles des noubas, ça a à peu près autant de sens que si tu disais la même chose des ragas indiens. Enfin, je ne sais pas ce qu'il en est de l'état de santé du genre arabo-andalou en Algérie ou en Tunisie aujourd'hui, mais il y a au moins le Maroc, où il est institutionnellement protégé.

C'est-à-dire, institutionnellement protégé ?

Caca a écrit:

C'est-à-dire, institutionnellement protégé ?

par l'Etat, au titre du patrimoine culturel.

Ca ne rend pas ce patrimoine vivant pour autant, que je sache. Je n'ai noté que son exposition, personnellement ; du moins à Constantine.

Si tu le dis.

Lalgudi Jayaraman (violon solo), Lalgudi Krishnan, Lalgudi Vijayalakshmi (violons doublure)
Kriti de Thyaraga dans le raga Mohanam, enregistré en concert à Montreal en 1995, album :



http://en.wikipedia.org/wiki/Lalgudi_Jayaraman

L. Subramaniam (violon), Kamalakar Rao (mridangam)
Ragam Thanam Pallavi dans le raga Hemavathi, album :



http://en.wikipedia.org/wiki/L._Subramaniam

Ensemble de l'art du Muqam du Xinjiang : muqam On ikki dans le mode Chebiyat

http://en.wikipedia.org/wiki/Muqam

http://en.wikipedia.org/wiki/Shivkumar_Sharma
http://fr.wikipedia.org/wiki/Santoor

Omar Metioui et son Ensemble de Tanger : Nouba dans le mode Iraq Al Ayam

http://fr.wikipedia.org/wiki/Omar_Metioui

E. S. Shastry (vina), Madras Kannan (mridangam) : raga Vachaspathi, album :



http://en.wikipedia.org/wiki/Emani_Sankara_Sastry

Gending Lingtang Karakainan (Rayonnement de l'étoile) par le gamelan du palais royal de Yogyakarta, album :

Cinuçen Tanrikorur (chant et oud) : "Ayin-I-Serifi", dans le mode bayataraban, album :

Alla : Foundou pour oud et percussions, album :