Beethoven - Symphonie n°4

Un peu hors sujet mais j'ai un très beau souvenir d'un concert de l'Orchestre national de Lyon dirigé par Christian Zacharias dans cette oeuvre : un tissu pas nécessairement dégraissé mais extrêmement lisible, une motorique puissante mais sans impression de survol (le "tempo giusto", j'imagine que ça doit ressembler à ça). Difficile à exprimer, en fait.
Intégrales ou non et comme souvent, j'aime beaucoup Wand là-dedans ; sinon, dans le désordre, Karajan (soit EMI avec le Philarmonia, soit avec Berlin live réédité récemment par Testament, soit la dernière intégrale DGG), Drahos (Naxos), Menuhin avec le Sinfonia Varsovia (les formes "intermédiaires", les symphonies "charnières" lui réussissent), Leibowitz avec le Royal Philarmonic Orchestra ou Schuricht avec la Société des Concerts du Conservatoire (deux "têtes" reliées à une multitude de "mains" si j'ose dire), Klemperer avec le Philarmonia Orchestra (Testament), Tintner avec le Symphonia Nova Scotia (Naxos ; pour des qualités de probité, "d'objectivité" sensiblement équivalentes à celles de Klemperer), Mengelberg avec le Concertgebouw d'Amsterdam (l'exact contraire de ce que je décris juste avant : pour le profil démirugique, prométhéen), et Walter avec le Columbia Symphony Orchestra.
Un vrai inventaire à la Prévert...

Diablotin a écrit:

Je rajouterai à la liste la très belle version de Rafael Kubelik, avec l'OP d'Israël, parue chez DGG, dans le cadre de son intégrale très curieuse (un orchestre différent par symphonie). Les deux premiers mouvements, notamment, sont très réussis.

Plus un pour la version juste parfaite(surtout le premier mouvement qui survole toutes les versions entendu) de Rafael Kubelik !!

Quelques autres versions, marquantes à mon avis :

Eugen Jochum, Orchestre Philharmonique de Berlin (DGG),
Pierre Monteux, London Symphony Orchestra (RCA/DECCa),
Hans Schmidt-Isserstedt, Orchestre Philharmonique de Vienne (EMI),
Wolfgang Sawallisch, Concertgebouw orkest, Amsterdam (EMI),
et, surtout,
Carl schuricht, Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire (EMI).

Diablotin a écrit:

Opus 60 - 1806.
On ne parle guère de cette symphonie, hors intégrale, et, pourtant, elle est à plus d'un titre très intéressante et, en définitive, fort belle. Mais il est vrai qu'entre l'Eroica et la 5ème...
Karajan l'aimait beaucoup et considérait que c'était la plus difficile à diriger.
Peu enregistrée hors intégrale, quelques interprétations sont néanmoins incontournables :
• celle de Karajan dans sa première intégrale berlinoise, DGG, en 1962. C'est à mon avis la plus belle interprétation de l'oeuvre et l'une des réussites majeures du chef dans Beethoven;
• celle de Klemperer avec le Philharmonia, dans son intégrale pour EMI;
• celle de Kleiber avec l'orchestre de la radio de Bavière (live Orfeo), souple, élégante, souriante;
• celle de Gardiner (Archiv), qui est peut-être la meilleure des versions "modernes" : au fil du temps, il me semble qu'une constante demeure, on traite cette symphonie, dans le cadre des intégrales, comme un "temps faible" entre la 3ème et la 5ème...

Il faudrait peut-être, à mon sens, ajouter celle de Carlos Kleiber avec l'Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam enregistrée en 1983. C'est aussi "live" mais sur disque vidéo (Philips), couplée avec la 7e (tout aussi un sommet).

Dire que cette symphonie "demeure comme un temps faible entre la 3e et la 5e" confirme un certain manque de popularité difficilement explicable. Pourtant, lorsque l'on a écouté Karajan (1962) et Kleiber dans ses deux interprétations légendaires de cette symphonie qui ne manque pas d'originalité et de profondeur, on ne peut que déplorer cette indifférence relative.

+1 pour Kleiber mais il n'est pas le seul en verve dans cette difficile symphonie. J'aime assez un vieil enregistrement de Mravinsky chez Praga. Optique différente mais le charme opère également.

Bertrand67 a écrit:

+1 pour Kleiber mais il n'est pas le seul en verve dans cette difficile symphonie. J'aime assez un vieil enregistrement de Mravinsky chez Praga. Optique différente mais le charme opère également.

Je ne connais pas cette version, mais avec Mravinsky, le contraire m'aurait surpris pour ce qui touche à la "verve"...

Sinon j'aime assez Leibowitz ou Wand également. C'est toujours inspiré.