J'y étais, et j'ai passé une très belle soirée, en dépit d'un changement d'oeuvres rendant le programme plus conventionnel qu'il aurait dû l'être (comme Muti et Chicago le mois dernier : pour ses dernières heures, Pleyel verse dans le consensuel).
Bizarrement j'étais toujours passé, jusque là, à côté des concerts parisiens de Nelson Freire. Cette fois, je n'ai pas regretté le déplacement : j'ai énormément apprécié l'élégance de son jeu, qui a le bongoût d'être sobre jusque dans des pièces où la virtuosité occasionne facilement des poussées de narcissisme (final des Etudes symphoniques et de la 3ème sonate de Chopin). Pour autant ce piano n'est pas austère, il est juste profond, puissant et timbré, dans la lignée des grands maîtres du clavier (j'ai par moment songé à Gilels, Kempff et Backhaus). Et en bis, pour conclure, un Rachmaninov inattendu, aérien comme du Debussy. Vraiment splendide !