Fledermaus en V F - Minkosvki - Alexandre - Favart XII 14

J'ai essayé - en vain d'avoir des places - malgré quelques notes dissonantes, ça semble une belle réussite.
 Dans une interview, Minko a évoqué les souvenirs, pour lui pénibles,  de sa précédente Chauve - Souris, dernier spectacle commandité par Mortier à Salzbourg : la mise en scène de Neuenfels avait fait - AMHA à juste titre - scandale ; Mortier avait voulu faire un bras d'honneur aux autrichiens qui l'avaient critiqué.

 Rien de tel cette année à Favart :

http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=10341

 Personne n'y est allé ?

 Montfort

Autre avis :

http://www.opera-online.com/columns/alainduault/le-point-de-vue-dalain-duault-une-chauve-souris-franco-francaise-a-lopera-comique

Incidemment je suis allé regarder sur Youtube "Kimchilia Bartoli" - c'est en effet assez vulgaire, pour autant qu'on l'entende car elle est largement couverte par les rires de l'assistance.

 Montfort

J'étais à la première; pas eu le temps d'en parler plus tôt.

Un très chouette spectacle, très drôle et impeccable musicalement. C'est l'antithèse totale de l'(affreuse) production viennoise d'Otto Schenck, ici on est plus du côté du théâtre de boulevard très franchouillard; c'est notamment dû à la nouvelle traduction de Pascal Paul-Harang, très bien réalisée.
Le cast est formidable: Stéphane Degout magnifique, Sabine Devieilhe géniale, très bonne comédienne en plus (et que je te chante un contre-sol, trop facile ); Florian Sempey superbe (quelques tensions dans les aigus parfois); le Frosch d'Atmen Kelif est à mourir de rire dans son monologue du 3e acte (les allusions à la perte de la subvention des Musiciens du Louvre ont déclenché une ovation du public qui en a profité pour siffler Manuel Valls présent dans la salle); la Rosalinde de Chiara Skerath très noble (une voix parfois un peu sèche, notamment dans la Czardas, mais il faut voir la chorégraphie qu'elle nous fait: je n'arrive pas à comprendre comment elle arrive à chanter un air aussi difficile en même temps !), Franck Leguérinel est très drôle et malgré une voix un peu fatiguée, est un excellent musicien.
Justin Kim est un très bon Orlofsky, malgré un registre un peu trop grave pour lui (il est plus sopraniste que contre-ténor) et est excellent comédien. On pouvait craindre le pire en le voyant arriver, au début de la deuxième partie, en Cecilia Bartoli, mais en fait sa parodie est absolument hilarante, pas du tout vulgaire, et il chante son aria de Vivaldi d'une manière phénoménale.
De manière générale on a l'impression que tout le monde s'amuse comme des petits fous, et du coup le public aussi !

Farfarello a écrit:

C'est l'antithèse totale de l'(affreuse) production viennoise d'Otto Schenck,

Il y a énormément, chaque année, d'excellentes versions de cette pièce ; mais il est vrai qu'entre la rigidité de mauvais goût de Schenk (en plus dans les soirées Popp-Gruberová, on avait tout de même associé les deux plus mauvaises actrices de l'histoire du théâtre lyrique !), le n'importe quoi de Neuenfels (moche, provocateur au petit bras, et irrespectueux tu texte comme de la partition) et les multiples rediffusions de la pas très exaltante version de Serreau… les productions les plus médiatisées sont un peu sinistrées.

Citation :

Justin Kim est un très bon Orlofsky, malgré un registre un peu trop grave pour lui (il est plus sopraniste que contre-ténor)

En réalité, contre-ténor est synonyme de falsettiste : on peut être sopraniste ou altiste avec cette technique. Kim est clairement altiste, mais ça doit pouvoir se confirmer aisément avec son répertoire que je n'ai pas vérifié — je l'ai découvert ces jours-ci, avec la majorité de l'Univers.

Sa parodie est phénoménale effectivement (je ne l'ai vue que dans le fameux concert en ligne : /watch?v=vdQU-N8b3HA ) : non seulement l'attitude corporelle elle très juste (mouvements de tête antérieurs pendant la vocalisation, petits gestes enthousiastes du bras…), mais même la technique (et le timbre !) ressemblent assez.
Dans le concert, ce n'est pas toujours impeccable (ni juste dans l'aigu), mais il le chante avec piano (plus aigu d'un demi-ton, donc), et puis je me demande même comment il peut produire des sons avec cette position du cou !

Moi j'ai beaucoup aimé, d'autant que c'était plus un hommage tendre qu'une parodie méchante.

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

Justin Kim est un très bon Orlofsky, malgré un registre un peu trop grave pour lui (il est plus sopraniste que contre-ténor)

En réalité, contre-ténor est synonyme de falsettiste : on peut être sopraniste ou altiste avec cette technique. Kim est clairement altiste, mais ça doit pouvoir se confirmer aisément avec son répertoire que je n'ai pas vérifié — je l'ai découvert ces jours-ci, avec la majorité de l'Univers.

Ben il a repris le rôle de Menelao dans l'Elena de Cavalli, qui a tourné un peu partout en France, et qui est un rôle très aigu; et il avait des facilités déconcertantes dans les vocalises de "Agitata da due Venti", mais passait souvent en voix de poitrine dans les graves de Vivaldi et les couplets d'Orlofsky... d'où mes doutes quant à sa tessiture précise  

DavidLeMarrec a écrit:

Sa parodie est phénoménale effectivement (je ne l'ai vue que dans le fameux concert en ligne : /watch?v=vdQU-N8b3HA ) : non seulement l'attitude corporelle elle très juste (mouvements de tête antérieurs pendant la vocalisation, petits gestes enthousiastes du bras…), mais même la technique (et le timbre !) ressemblent assez.
Dans le concert, ce n'est pas toujours impeccable (ni juste dans l'aigu), mais il le chante avec piano (plus aigu d'un demi-ton, donc), et puis je me demande même comment il peut produire des sons avec cette position du cou !  

Moi j'ai beaucoup aimé, d'autant que c'était plus un hommage tendre qu'une parodie méchante.

Là c'était en La Majeur, mais sur instruments modernes
Une copine y est allé jeudi dernier, pour la 3ème représentation, et m'a dit qu'il avait été obligé de bisser le Vivaldi devant les réactions enthousiastes du public !

Farfarello a écrit:

Ben il a repris le rôle de Menelao dans l'Elena de Cavalli, qui a tourné un peu partout en France, et qui est un rôle très aigu; et il avait des facilités déconcertantes dans les vocalises de "Agitata da due Venti", mais passait souvent en voix de poitrine dans les graves de Vivaldi et les couplets d'Orlofsky... d'où mes doutes quant à sa tessiture précise  

D'accord. Je ne l'ai pas écouté là-dedans. Dans l'extrait de la Griselda, j'entends un altiste à la voix pas très longue. Je ne l'ai pas entendu ailleurs, tu as peut-être raison.

Citation :

Là c'était en La Majeur, mais sur instruments modernes

Pour la Chauve-Souris ? Je suppose que les Musiciens du Louvre jouent comme d'habitude sur des instruments d'époque, non ? (Mais à 440, vu la date.)

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

Là c'était en La Majeur, mais sur instruments modernes

Pour la Chauve-Souris ?  Je suppose que les Musiciens du Louvre jouent comme d'habitude sur des instruments d'époque, non ?  (Mais à 440, vu la date.)

Non, pour le coup, cordes modernes et vents d'époque (bassons, trombones, français; trompettes allemandes) pour des raisons acoustiques (d'après Minko dans le programme). En plus le violon solo est un ancien du philhar de Vienne...

Tout ça explique sans doute pourquoi les Musiciens du Louvre sont de moins en moins typés. (Enfin, leurs Boréades étaient superbes, cela dit.)

Que de changements de configuration (et de musiciens) !

J'ai écouté sur France-Musique (ICI) cette Chauve-Souris...
Et pour une découverte, j'ai bien ri! C'est vif, bien tourné, agréable, très bien réalisé... un vrai petit bonheur.
Du coup je suis déçu de ne pas l'avoir vu en salle. ça devait être quelque chose vu ce qu'on entend des commentaires par les spectateurs et par les participants!

Une chouette découverte!