[Jazz] Playlist

Alifie a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Gil Evans : Into the Hot (62)

Un disque étonnant. Deux albums en un si on peut dire. Une série de titres écrits et arrangés par John Carisi dans une esthétique très sophistiquée façon "West Coast Cool Jazz" et une série de titres écrits par Cecil Taylor dans une optique plus convulsive et inquiète (du Cecil, quoi). Tout cela est inspiré, passionnant, mais que diable vient faire Gil Evans là-dedans?  

darkmagus a écrit:

Rien il me semble, je crois qu'il s'agit d'une erreur de pochette et qu'Impulse n'a pas voulu la rééditer pour de basses raisons financières, mais Alifie t'en diras plus et ne manquera pas de me reprendre si je me fourvoie

C'est presque ça : Evans avait signé pour deux albums avec Impulse. Après Out of the Cool en 1960, il préféra céder le second, l'année suivante, à Cecil Taylor et John Carisi *, dont il pensait qu'ils n'étaient pas assez enregistrés.

Impulse ayant déjà préparé la pochette d'Into the Hot (à partir de la même séance photo que pour le premier album), Creed Taylor refusa de la modifier, au grand dépit d'Evans, dont le rôle, à l'en croire, s'est borné "à aller chercher des bières pour les gars".

* associé à Gil Evans au sein de l'orchestre de Claude Thornhill à la fin des années 40, il a ensuite participé à l'élaboration de Birth of the Cool, avant même que le projet se formalise avec Miles Davis : une de ses compositions, Israel, figure sur l'album; hautement recommandable (néthou ne me contredira pas), à part la séance d'Into the Hot :

Le plus drôle dans tout ça, c'est qu'ils vendent aujourd'hui en un seul CD "Out of the cool"/"Into the hot" et font passer cela pour du Gil Evans.
Pas très honnête tout cela...

Gi Evans en est tout de même le superviseur/producteur, d'abord parce qu'il a choisi les deux artistes, représentatifs pour lui du jazz créatif de l'époque, à qui il confiait ces séances et ensuite parce que, contrairement à ce qu'il a affirmé avec son habituelle humilité, il ne s'est à l'évidence pas contenté d'"aller chercher les bières", au moins pour ce qui est de la face signée par John Carisi, à qui il aurait largement prêté la main durant ces séances.

Qui plus est, c'est une période de transition chez Impulse, avec le départ peu de temps après de Creed Taylor pour Verve (et son remplacement chez Impulse par Bob Thiele). Gil Evans préféra d'ailleurs suivre Creed Taylor chez Verve, pour y signer ensuite le somptueux Individualism.

Ceci explique sans doute la bizarrerie qui veut que cet Into the Hot soit resté, depuis sa publication jusqu'à nos jours, un album de Gil Evans... sans Gil Evans, si ce n'est sur la photo de la pochette.

Alifie a écrit:

Gi Evans en est tout de même le superviseur/producteur, d'abord parce qu'il a choisi les deux artistes, représentatifs pour lui du jazz créatif de l'époque, à qui il confiait ces séances et ensuite parce que, contrairement à ce qu'il a affirmé avec son habituelle humilité, il ne s'est à l'évidence pas contenté d'"aller chercher les bières", au moins pour ce qui de la face signée par John Carisi, à qui il aurait largement prêté la main durant ces séances.

Les notes indiquent en effet qu'il joue du piano, aurait contribué aux arrangements de Carisi et dirigé l'orchestre.
Difficile à vérifier pour les 2 derniers, surtout que pour la direction, je le vois mal s'immiscer autant dans la réalisation des morceaux.

C'est un peu comme si on avait une photo de Ganz sur toutes les pochettes Verve et que l'ont publiait des disques sous son nom...le nom d'Evans devrait à peine figurer sur la pochette.
A la rigueur qu'ils l'aient fait à l'époque pour des raisons de contrat, je comprends...mais 50 ans plus tard sur des rééditions c'est inexplicable, sauf à vouloir entourlouper le chaland en utilisant le nom d'Evans qui fait plus vendeur.

Je ne suis pas certain qu'à part ses albums avec Miles, Gil Evans ait jamais, et dès cette époque, été très vendeur : il a fallu par ex. attendre les années 70 et une réédition anglaise en double LP pour pouvoir écouter l'intégralité des séances d'Individualism dont tu parlais il y a peu sur le fil qui lui est dédié. Quant à la dernière partie de sa carrière, de la fin des années 60 jusqu'à sa disparition dans les années 80, elle est plutôt pour happy few essentiellement.

L'album, qui a un caractère historique, est resté tel quel, mais Impulse a aussi réédité, dans les années 90, la séance de Cecil Taylor sous son nom, cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Mixed_(album).

Gary Burton :Ring (74)



Disque superbe avec un tout jeune Pat Metheny.

Rothenberg & Feldman & Courvoisier, In Cahoots (2016)
Ned Rothenberg : clarinette, saxophone alto, clarinette basse, shakuhachi
Mark Feldman : violon
Sylvie Courvoisier : piano
New York, 2014

Gary Burton : Passengers (77)


Le parfait complément à Ring (quasiment le même line-up) pour des compositions superbes (Sea Journey de Corea, The Whopper de Metheny, Yellow Fields de Weber)

Art Ensemble of Chicago : Nice Guys (78)



A part le très beau Dreaming of the Master, ce disque m'a copieusement ennuyé.

arnaud bellemontagne a écrit:

Art Ensemble of Chicago : Nice Guys (78)



A part le très beau Dreaming of the Master, ce disque m'a copieusement ennuyé.

C’est surprenant car c’est un des disques les plus variés de l’Art Ensemble : difficile de s'ennuyer quand on passe du classicisme de « Dreaming of the Master », à l’humour et l’enthousiasme communicatif de « Ja » (attendre 2mn 24 cependant), puis au petit interlude insouciant de « Nice Guys », au bruitisme de « Folkus », au bop débridé (ou au free tranquille) de « 597-59 », avec cependant ses deux dernières minutes toutes en introspection, et enfin aux sons inquiétants de « Cyp »,

Cet album est une porte d’entrée idéale pour une initiation en douceur au free jazz, et un patchwork non moins idéal pour se familiariser avec l’esthétique polystylistique du groupe.

Par contre je comprends que l'on puisse ne pas aimer, mais s'ennuyer, non je ne vois vraiment pas, je le comprendrai plus pour "People in Sorrow", l'album qu'a écouté lucien plus haut, qui ne comporte qu'un unique thème (coupé en deux parties pour des raisons de place lors du pressage initial sur album vinyle), et qui est plus monoproduit si je puis dire...Il ne nous en a rien dit d'ailleurs.

J'ai trouvé Full Force, bien plus contrasté, varié, travaillé et inspiré.

Elvira Plenar Trio, I was just... (1991)
Elvira Plenar : piano
Peter Kowald : contrebasse
John Betsch : batterie
Frankfurt-am-Main, 1991

Pat Metheny : The Way Up (2005)



Je ne sais pas si c'est du jazz , mais je sais que c'est un putain de chef d'oeuvre.

Toujours dans la discographie de Jacques Coursil :



écoute en ligne : https://frankwright.bandcamp.com/album/your-prayer

Codona : Codona (78)


Dépaysant et envoûtant.

Codona : Codona 2 (80)


Un ton en dessous du précédent.


Ralph Towner : Solstice/Sound and shadows (77)




Très élégant...un brin désincarné quand même (La ECM touch?   )

En emboîtant le pas à arnaud :

En emboîtant le pas à Alifie :

Egberto Gismonti : Sol Do Meio Dia (77)



Pourvu d'un cast de luxe (Garbarek, Vasconselos, Walcott,Towner ) ce disque m'a vraiment déçu. Il ne se passe pas grand chose...

Tiens, ça faisait une paye que je n'avais pas posté ici... Aujourd'hui:


• Marion Brown: Three for Shepp
Marion Brown (saxophone alto), Grachan Moncur III (trombone), Dave Burrell / Stanley Cowell (piano), Norris Jones (Sirone) (basse), Bobby Capp / Beaver Harris (batterie)
Englewood Cliffs, XII.1966
Impulse!

Je ne l’avais pas réécouté depuis longtemps. Très chouette album: trois compositions de Marion Brown (New Blue, Fortunato, The Shadow Knows) et trois d’Archie Shepp (Spooks, West India, Delicado) - les premières assez typiquement marionbrowniennes (très free, mais avec ce ton si particulier de lyrisme ténu, un peu mystérieux), les secondes très pulsées et mélodiques, limite funky.

Deux choses étonnantes:
- par contraste, Archie Shepp fait presque figure de traditionnaliste décontracté à la Horace Silver (on est certes avant le festival panafricain et Blasé, mais après Fire Music et Newport);
- c’est assez chouette d’entendre Marion Brown et Grachan Moncur jouer avec autant d’aisance et de ferveur des compositions qui sortent assez de leurs univers, plus expérimentaux, plus allusivement poétique pour Marion Brown, plus austère pour Grachan Moncur.

Suite au concert d'Annette Peacock samedi dernier :

Annette Peacock ‎: Been In The Streets Too Long, 1983.

C'est très beau.

Codona : Codona 3 (83)


Bof.

aussi écoutable ici : http://konzertplayer.wdr3.de/jazz-and-more/konzert/wdr-3-konzert-03062017/

à ne pas louper, ce ZIM Sextet, arnaud !

Après Zim, Zoot en 4tet avec Bud Powell, itou :



écoute en ligne : https://budpowell.bandcamp.com

De retour du très chouette festival de La Ferté-sous-Jouarre (sur les bords de Marne, à une petite heure de Paris) où j'ai pu faire quelques belles découvertes :

_ le dernier projet du flûtiste Christophe dal Sasso (en quintette avec notamment Pierre de Bethmann et David El Malek) d'inspiration astronomique, Les Nébuleuses. Le compositeur se réclame des sériels, ce qui ne saute pas forcément à l'oreille. Le travail sur les textures sonores m'a paru fichtrement intéressant.
À noter que l'enregistrement qui en a été réalisé l'an passé inclut un trio à cordes.

_ l'excellent Pierre de Bethmann (encore), cette fois-ci accompagné de son Medium ensemble avec lequel il vient d'enregistrer son deuxième album. Un combo à un par partie (voix de femme sans paroles, clavier, flûte, sax alto, sax ténor, clarinette basse, bugle, cor, trombone + section rythmique) pour un résultat d'une verve incomparable
Il m'a semblé qu'on perdait un peu par rapport au live à l'écoute du disque, qui pourrait toutefois intéresser les canterburiens du coin

_ le décoiffant big band d'André Charlier et Benoît Sourisse, Multiquarium

_ et quelques autres groupes sympa, notamment le quintette de Jerry Léonide inspiré du séga de son Île Maurice natale.

Keith Jarrett : Nude Ants (79)



Un double live du "Belonging Band".

Je reste ambivalent à l'endroit de ce groupe (et de Jarrett).

Des moments incroyables de beauté, d'esthétisme et de créativité (la version magique d'Oasis   ) accolés a ce qu'il faut bien appeler du jazz de Prisunic ( Innocence est insensé de mièvrerie ).

J'ai un peu le même problème avec Pat Metheny (des choses fabuleuses et de l'émollient pénible).

Old and new dreams : Old and new dreams (79)



Du tout bon.

The Roost Sessions www.deezer.com/album/41129101