Dimanche 11 septembre.
Grande salle du "Kongress und Kultur Luzern" (KKL): le concert de clôture du Festival de Lucerne de cette année.
Le Simon Bolivar Symphony Orchestra of Venezuela dirigé par Gustavo Dudamel avec Jean-Yves Thibaudet au piano et Cynthia Millar interprétaient la "Turangalila Symphonie" d'Olivier Messiaen. Malgré le prix astronomique des places, une occasion à ne pas rater d'écouter cette oeuvre magnifique trop rarement jouée (en tout cas en Suisse).
Ce fut une très belle interprétation avec beaucoup d'engagement mais, parfois (début de "Joie du sang des étoiles", par exemple), un manque de clarté dans les rythmes et, aussi, un rien de manque de précision dans les attaques. En fait cette oeuvre difficile marque un peu les limites de l'orchestre vénézuelien qui a eu un peu de peine à rendre compte avec rigueur les nombreux moments de complexité rythmique. Toutefois par son engagement, par la qualité individuelle des instrumentistes (superbes pupitres des cuivres et des percussions) et par le dynamisme que confère la direction de Dudamel l'oeuvre a été rendue avec beaucoup de vie et de couleurs orchestrales mais aussi, quand il le fallait, de poésie ("Jardin du sommeil d'amour"). Ceci grâce également au jeu merveilleux de précision et de poésie de Thibaudet. Bien sûr, il y avait la très belle acoustique du KKL qui ne sature jamais et favorise les basses (toutefois les ondes Martenot étaient un peu effacées). Cependant, ayant récemment assisté pour la première fois à un concert de l'Orchestre de Paris à la Philharmonie j'ai le sentiment que l'acoustique de la Philharmonie est encore meilleure que celle du KKL (ce qui n'est pas peu dire !): plus équilibrée entre les différents registres et un meilleur épanouissement dans l'espace. Toutefois, pour une personne de grande taille comme moi, les sièges du KKL sont infiniment plus confortables que ceux de la Philharmonie !
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