Caricatures de nos chers compositeurs/interprètes/critiques

Bonjour à tous,

Sauf BL-erreur, dont vous aurez bien sûr la gentillesse d'excuser le néophyte-bleubite que je suis, il n'y aurait donc pas de caricatures de nos chers chéris (ou pas) sur le forum ?

Si c'est le cas, eh bien, je serai heureux de voir ce qui sommeille ou veille dans vos disques durs, bibliothèques e tutti frutti.

Je me lance avec qui vous savez, celui qui est, pour un bon peu dans d'entre nous, musicien de notre présent comme de notre avenir :




et pour quelques autres, que je ne qualifierai point afin de respecter l'esprit de concorde qui règne présentement, et puis après tout, on peut respecter tous les goûts, même les plus pervers, les plus désolants, et ce même si l'on frôle là les bornes des limites de l'acceptabilité



Amitiés à tous et bises aux autres

BL

PS : dois-je préciser que je n'ai aucun mépris, même pas un vague sentiment de pitié, pour les wagnérophobes ? La preuve, j'ai un ami, claveciniste amateur, qui déteste Wagner.

Un épigone faisant sa cuisine à sa sauce, qui convient bien en ces temps d'Halloween :




Et parce qu'aussi étonnant que cela puisse paraître, il n'y a pas qu'un Richard dans la vie, en voici un autre, servi sur un plateau, mais sans voiles :

Bonne idée ce fil!

Bienvenue parmi nous BLESL!

Rien que de très connu :


C'est évidemment trop petit pour en ressentir l'humour, et finalement la grande tendresse....
J'adore celle du milieu en haut, très bien sentie avec les lunettes qui reflètent les feux de la rampe : sûrement une caricature due à un des pupitres...
Et c'est mon premier avatar sur ce forum.

Merci de ta participation, Tod. C'est effectivement un dessin teinté de tendresse que cette caricature de Mahler. Je me permets de la remettre en un peu plus grand, que l'on en juge mieux :


Le livre Richard Wagner en caricatures de John Grand-Carteret édité initialement par la Librairie Larousse en 1892 vient d'être réédité en fac-similé par la BNF et Hachette.
On peut en consulter ici la version numérique.

Le lien qui va bien vers la BNF...

Le fac-similé du bouquin


et une de ses illustrations


Celle-ci n'est pas dans le bouquin, mais elle pourrait y être



au contraire de cette caricature de je ne sais plus qui (...) dans P. G. de B. B.

Il n'y a pas que Richard W. dans la vie, il y a aussi d'autres Richard. Nous l'avons déjà vu perdant la tête, le voici en entier :


Il n'y a pas que des Richard germaniques dans la vie, il y a aussi de bons français :


un Hector



un Giuseppe (français ? Oui, à la naissance...)



un Camille :

Même si l'iconographie de l'inventeur de la Musqiue de l'avenir reste la plus variée, la plus riche... Ne serait-ce que parce que l'actualité s'y prêtait, avec la création parisienne de Lohengrin, à une époque riche en journaux de caricature. Et que Wagner, francophobe déclaré après la Kaisermarsch, La Capitulation, musicien adoré ou haï, n'était pas un très bon sujet mais un excellentissime sujet dans une France post-1870 où régnait l'esprit de revanche...

C'est une musique simiesque affidée à l'Anti-France et chauvine


que certains (mauvais) français portaient pourtant au pinacle...



PS :

Citation :

Après la défaite de 1870 contre les allemands, une vague d'antibochisme primaire et d'antiwagnérisme inonda la capitale (que Wagner aurait voulu voir brûlée, Hamour-Aine quand tu nous tiens!).
    Pour les allemands les raisons de l'antipathie française étaient évidentes, pour notre Richard elle était inspirée (si l'on peut dire, car ça ne volait pas bien haut) par la francophobie flamboyante de Wagner (et de sa Cosima d'épouse, née française -fille de Liszt et de Marie d'Agoult) à ce moment : il nous traite de "peuple de singes", (un peu comme Kipling, mais c'est une autre histoire..., ou comme les séides bushiens), il pond son "Ode à l'armée allemande devant Paris" (01.1871), la Kaiser Marsch (Marche impériale 1871) ou sa désopilante comédie La Capitulation (avec Jack von Offenback, mais notre bon Jacques avait tiré le premier avec son Carnaval des revues donné aux Bouffes Parisiens en 1860 où il moquait le compositeur de la "musique de l'avenir"). Cette Capitulation était si affreusement méchante et mauvaise qu'elle fut refusée même par les théâtres allemands.
   En réaction (?), nos braves humoristes gaulois brocardèrent Wagner et l'on vit des revues ou oeuvrettes satiriques "finement" nommées Panne aux airs (à vrai dire avant guerre : 1861) Ya-Mein-Herr, Cacophonie de l’Avenir, en 3 actes mêlés de chants, de harpes et de chiens savants (également 1861), Vague-Nerfs, La Tanne aux airs, Le Val qui pleure (1893), La Valkirigole (de Théo Hannon), La V'lakyrie (1893), ou même des chansons de chansonnier comme "Lohen'grine Lohengrin", paroles de A. Poupay, musique d'Émile Spencer, dont voici quelques immortels vers :

"En voyant sur sa poitrine
Lohen'grine Lohengrin
Deux p'tits morceaux de têtine,
Lohen'grine Lohen'grine
L'directeur dit : cré matin !
Lohen'grine Lohengrin
A l'Opéra ma divine,
Lohen'grine Lohengrin
Je veux qu'on voit ta bobine,
Lohen'grine Lohen'grine
Car tu f'ras plus d'un chopin
Lohen'grine Lohengrin " etc.

    (j'en passe, et hélas pas de meilleures où Lohen'grine rime avec urine et Lohengrin avec purin), ainsi que des Maîtres Chanteurs de la Butte, des Lohengrin à l'Eldorado, Lohengrin à l'Alcazar, "La petite Walkyrie ou le Sabre de mon père",

    Flaubert écrivait dans son Dictionnaire des idées reçues (paru à titre posthume, seulement un an avant le der des der, la grande Guerre) "Wagner : ricaner quand on entend son nom, et faire des plaisanteries sur la musique de l'avenir."