Philharmonie - Chopin, Chosta 8 - Saraste avril 2017

Mercredi et jeudi, 20h30, Philharmonie de Paris, grande salle Pierre Boulez

Frédéric Chopin
Concerto pour piano n°2

Dmitri Chostakovitch
Symphonie n° 8

Orchestre de Paris
Jukka-Pekka Saraste, chef d'orchestre
Jan Lisiecki, piano

Pas entendu la 8è de Chosta en concert depuis Haitink au TCE il y a près de 12 ans. ( https://classik.forumactif.com/t90-concert-haitink-au-tce-01-07-05 , concert décevant, d'ailleurs je crois que c'est ma seule 8è de Chosta en concert)
J'y vais mercredi.

Moi aussi j'y vais demain, bien que je n'adore aucun de ces deux compositeurs.

Bertram a écrit:

Moi aussi j'y vais demain, bien que je n'adore aucun de ces deux compositeurs.

Je désespère d'entendre Saraste (que j'adore) en concert, vu qu'il ne joue jamais que des programmes qui ne m'exaltent pas assez pour me déplacer.

(Peut-être la saison prochaine à Radio-France, il a un programme très marrecocompatible.)

Belle cohérence d'esthétiques et d'atmosphères.
Mais on peut encore faire mieux, je pense, du genre Sonates pour cordes de Rossini / 7ᵉ Symphonie de Pettersson.

Alors, c'était bien ?
J'ai pris une place pour ce soir.
Je ne connais absolument pas la 8e de Chostakovitch, qui n'a
pas l'air d'être la plus accessible...
Pourtant, c'est complet (alors que les derniers programmes de l'OP n'ont pas du tout fait le plein).

tomseche89 a écrit:

Alors, c'était bien ?
J'ai pris une place pour ce soir.

Oui, un bon concert, sans être la 8ème de la décennie. Personnellement j'aurais préféré des choix plus marqués et un peu plus de folie (J'ai trop écouté la version Gergiev/Mariinsky).
Mais la direction de Saraste a de l'allure, un certain flegme même. L'orchestre sonne bien, de beaux solistes. Les musiciens semblaient assez sérieux et concentrés hier soir (peut être un peu trop).

tomseche89 a écrit:

Je ne connais absolument pas la 8e de Chostakovitch, qui n'a
pas l'air d'être la plus accessible...

De bonnes conditions pour découvrir. En effet peut être pas la plus facile d'accès. L'ambiance y est quand même bien sombre et endolorie (longues phrases de déploration dans le 1er mouvement par exemple), mais aussi et surtout du Chosta pur jus rageux, narquois, joueur, provoquant, inventif. Quelques tutti cataclysmiques comme on les aime !

Très belle 8è hier soir, on peut imaginer encore plus tranchant et chauffé à blanc, mais c'était assez enthousiasmant, il y avait du nerf et du son (10 contrebasses!), pas du tout comme le truc mou que j'avais entendu de la part d'Haitink au TCE il y a quelques années.
Il y a toujours un flottement au début du final, dont on se demande un peu où il va, comme celui de la 13è par exemple, c'est un moment très creux je trouve.
Pour répondre sur l'accessibilité: pour moi elle n'est pas aussi évidente que la 5 ou la 10 par exemple, mais moins étrange et difficile à suivre que la 4 me semble-t-il.
Après, oui, c'est sombre.

Très beau concerto de Chopin aussi, avec un piano très affirmé et extrêmement propre, un beau moment.

Assez enthousiaste sur ce que j'ai entendu, tant dans le très beau Chopin de Lisiecki (et de l'orchestre, malgré des timbales presque un peu trop présentes dans le III) que dans Chosta.

Dans cette 8e, le I est un peu déroutant mais ensuite je n'ai pas vu le temps passer. Difficile de se remettre de la transition entre le III et le IV... Les climax étaient d'ailleurs tous assez extraordinaires d'impact, surtout au 1er rang du 1er balcon latéral impair (au-dessus des premiers violons et de la porte où entre le chef).

Visuellement, Saraste est assez fascinant à regarder, avec cette direction atypique, très aérienne, qui anticipe énormément. Le V est étonnant, mais on crache pas sur 2-3 minutes d'optimisme au milieu de cette heure de désolation

Silence complet de la salle pendant de longues à la fin, c'est rare pour être signalé ici.

Très content d'être venu.

Et encore merci à Paavo Järvi pour avoir transformé l'Orchestre de Paris!

En effet, vu de face, Saraste semble très calme (un regard souvent peu expressif, ce qui est rare chez les chefs), bien que d'une grande autorité. Et les échanges de regards dans l'orchestre montraient une belle concentration avant tout.

J'ai trouvé le pianiste assez prodigieux de sonorité et de raffinement dans le concerto de Chopin, mais je ne suis pas très versé en pianistes.