Playlist (123)

Igor Stravinsky (1882-1971) :

Le Sacre du Printemps

= Leonard Bernstein, Orchestre philharmonique de New York

(live au Carnegie Hall, 18 février 1951, West Hill Radio Archives)

Une sonorité précaire (sans rien de rédhibitoire), mais un document rare !
A travers ses trois officiels  témoignages audio (1958 à New York pour CBS, 1972 à Londres pour CBS, 1982 à Tel Aviv pour DG), on perçoit que Bernstein a toujours défendu une conception instinctive, brute et pulsionnelle de cette partition, en restant surtout sensible à l'afflux de sève qui gorge cette archaïque célébration vernale, sans céder à l'esthétisation d'une violence qui constitue le lot commun de la plupart des interprétations virtuoses qu'on trouve dans la discographie.
Cet enregistrement primordial, capté en public alors que le maestro n'avait que trente-trois ans, s'avère déjà un laboratoire de forces vitalistes, éruptives, où la force rythmique se subsume à un jaillissement imprévisible et brutal. C'est joué rude et carré, laid et et trapu. Sans sacrifier la lisibilité (la redoutable Glorification de l'Élue l'illustre parfaitement).
L'impétueuse baguette envisage ici le Sacre sous des aspects résolument barbares, -une entreprise terroriste dont la sauvagerie préfigure le premier enregistrement pour CBS avec le même orchestre, et s'inscrit (avec Monteux à San Francisco et Dorati à Minneapolis) parmi les lectures les plus éprouvantes qu'ait connues cette oeuvre.
J'ai rarement entendu une Danse Sacrale qui revête un tel caractère panique !

Serge Rachmaninoff
* Concerto no.2 en do mineur
Philippe Entremont, piano
Orchestre Philharmonique des Pays-Bas
Walter Goehr

Quelle belle pochette !

Dans ce concerto, je connaissais le célèbre enregistrement d'Entremont accompagné par Bernstein, mais pas celui-ci avec Goehr.

En effet!
Et je m'en doutais bien que cela allait piquer ta curiosité.


Au moins une autre édtion existe:

Lucien, tes John Zorn, Derek Bailey, Jacques Coursil d'hier, tu les as postés ici parce que ça n'est vraiment plus du jazz? Sinon, c'est bien?

Je les ai postés ici car ce sont tous des cds de la Composer Series de Tzadik (comme aussi Mark Feldman et Courvoisier la semaine passée), et que ce sont globablement des œuvres écrites dans un esprit « musique contemporaine », avec quelques emprunts stylistiques au jazz quand même.
C’est pour le Bailey que j’ai le plus de doutes, mais en tout cas c’est très chouette, ce serait les seules pièces écrites, et ça change un peu des trucs plus tardifs que j’ai écoutés de lui (un peu fatigant en solo...), il y a beaucoup de choses disons entre Webern et... Monk (?).
Pour Coursil, c’est bien oui, consonant, mais peut-être trop planant à mon gout. Je connaissais Coursil depuis longtemps comme linguiste, et savait vaguement qu’il faisait aussi du jazz... il faudrait que je trouve ses formations historiques... Tu connais un peu ?
Et quant à Zorn, c’est très variable comme tu peux le deviner, mais je n’ai aucun doute que c’est bien de la musique contemporaine et pas du jazz. Il y a des choses plus inégales, d’autres très bien, mais je prends beaucoup de plaisir à écouter tout ça en fait. Si tu veux essayer parmi ceux que j’ai déjà écoutés tu peux essayer l’album What Thou Wilt.

Franz Liszt
* Concerto no.1
Nikita Magaloff, piano
Orchestre de Radio Zurich
Serge Baudo

John Zorn (1953–) :
— Cat O’Nine Tails, quatuor à cordes nº1 (1988)
— The Dead Man (13 specimen), quatuor à cordes nº2 (1990)
— Memento Mori (Ignotium per ignotius), quatuor à cordes nº3 (1992)
— Kol Nidre, quatuor à cordes nº4 (1996)
Joyce Hammann, violon
Mark Feldman, violon
Lois Martin, alto
Erik Friedlander, violoncelle

Michèle Bokanowski (1943–) : Pour un pianiste pour piano, piano préparé et bande (1973–74)
Gérard Frémy, piano

lucien a écrit:

(comme aussi Mark Feldman et Courvoisier la semaine passée)

Je n'avais pas repéré ceux-là.

lucien a écrit:

Bailey [...] c’est très chouette, ce serait les seules pièces écrites, et ça change un peu des trucs plus tardifs que j’ai écouté de lui (un peu fatigant en solo...), il y a beaucoup de choses disons entre Webern et... Monk (?).

Ça fait rudement envie! (En fait, je ne le connais pas en solo, seulement en ensemble ou avec Evan Parker.)

lucien a écrit:

Coursil [...] Tu connais un peu ?

Très mal, j'ai seulement écouté une fois Clameurs, en fait.

lucien a écrit:

Et quant à Zorn, c’est très variable comme tu peux le deviner, mais je n’ai aucun doute que c’est bien de la musique contemporaine et pas du jazz. Il y a des choses plus inégales, d’autres très bien, mais je prends beaucoup de plaisir à écouter tout ça en fait. Si tu veux essayer parmi ceux que j’ai déjà écouté tu peux essayer l’album What Thou Wilt.

Merci, je vais essayer. Je ne connais en fait de lui que très peu de choses, et seulement en jazz - ses gros succès en big band (Naked City, Big Gundown), et des trucs en ensemble (avec Derek Bailey, justement,George Lewis, Bill Frisell, ou Wadada Leo Smith).
Au demeurant, si tu as le courage de faire une notule, disons, de débroussaillage discographique, je serais vraiment preneur. (Au demeurant, tu es à coup sûr LA personne sur ce forum à pouvoir te repérer dans l'ensemble du corpus.)

Johannes Brahms
* Concerto no.2
Nikita Magaloff, piano
Willem van Otterloo

Benedictus a écrit:

Merci, je vais essayer. Je ne connais en fait de lui que très peu de choses, et seulement en jazz - ses gros succès en big band (Naked City, Big Gundown), et des trucs en ensemble (avec Derek Bailey, justement,George Lewis, Bill Frisell, ou Wadada Leo Smith).
Au demeurant, si tu as le courage de faire une notule, disons, de débroussaillage discographique, je serais vraiment preneur. (Au demeurant, tu es à coup sûr LA personne sur ce forum à pouvoir te repérer dans l'ensemble du corpus.)

Possible, mais je viens à peine de m’y mettre, avant ce mercredi je n’avais rien écouté sinon deux albums de Naked City et quatre ou cinq pièces contemporaines dans des concerts avec d’autres compositeurs. Donc rien en jazz encore (enfin ça dépend où on place Naked City, mais globalement de mon point de vue c’est du grind en plus élaboré )... je crois que je vais tenter une porte d’entrée par les duos avec Frith (c’est une intuition ).
Sur le forum, je crois que JerMu connait bien Zorn, mais on ne le voit plus beaucoup.

Verdi : Le Trouvère
Karajan, opéra de Vienne, 1977.

Pavarotti est superbe, Price (Leontine) et Ludwig considérables, Van Dam et Karajan cafouillent parfois.

John Zorn (1953–)
— Necronomicon, quatuor à cordes nº5 (2003)
Jennifer Choi, Jesse Mills, Richard O’Neill, Fred Sherry
— Sortilège pour deux clarinettes basses (2001)
Mike Lowenstern, Tim Smith

Gérard Grisey (1946–1998) : Mégalithes pour 15 cuivres (1969)
Günter Steinke (1956–) : Parole, Musik für Holz und Blech (2016)
Luciano Berio (1925–2003) : Chemins II (su Sequenza VI) pour alto et neuf instruments (1967)
Wolfgang Rihm (1952–) : Sphère. Kontrafaktur mit Klavier-Gegenkörper pour piano, vents et percussion (1992/94)
Christophe Desjardins, alto
Christoph Grund, piano
WDR Sinfonieorchester Köln (Emilio Pomàrico)

Liza Lim : An Ocean Beyond Earth pour violoncelle préparé avec violon et fil        2016 / Ballon

Les Pianos de la Nuit...





Au programme ce soir :   L. Beethoven - S. Prokofiev - A. Roussel - F. Chopin - R. Wagner

Tu nous diras un mot sur cette nouvelle version de l'Heure espagnole?

1) Ludwig van Beethoven (1770-1827) :

Concerto n°1 en ut majeur, Op. 15
Concerto n°2 en si bémol, Op. 19

= Emil Gilels, piano ; André Vandernoot, Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire de Paris

(Columbia, juin 1957)

Soixante ans et toutes ses dents pour cette fringante version, accompagnée par un orchestre spacieux, tranchant et fruité.
Cet enregistrement bouclait le cycle beethovénien que Gilels avait initié avec Cluytens (concerto n°3, même orchestre, 1954)
et poursuivi avec Leopold Ludwig à Londres (concertos n°4 & 5, Philharmonia, avril-mai 1957).

Bon un greatest hit:



Point de vue pochette, plus explicite tu meurs.

John Zorn (1953–) :
— Le Mômo pour violon et piano (1999)
— Untitled pour violoncelle (1999)
— Amour Fou pour violon, violoncelle et piano (1999)
Jennifer Choi, violon
Erik Friedlander, violoncelle
Stephen Drury, piano

2) Sergueï Prokofiev (1891-1953) :

Concerto n°3 en ut majeur, Op. 26

= Harvey Lavan Cliburn, piano ; Walter Hendl, Orchestre symphonique de Chicago

(RCA, octobre 1960)

3) Albert Roussel (1869-1937) :

Concerto en sol majeur, Op. 36

= Maria Littauer, piano ; Alois Springer, Orchestre symphonique de Hambourg

(Vox, janvier 1970)

4) Frédéric Chopin (1810-1849) :

Ballade n°1 en sol mineur, Op. 23
Ballade n°2 en fa majeur, Op. 38
Ballade n°3 en la bémol majeur, Op. 47
Ballade n°4 en fa mineur, Op. 52

= Sergio Fiorentino, piano

(Delta, juin 1962)

Interprétation légère, presque esquissée voire euphémique, et pourtant d'une remarquable intensité de caractère, tracée sans l'ombre d'une hésitation.
Une sorte de quintessence se dégage de ces sessions parisiennes du jeune pianiste italien capté à la Salle Wagram.

Antonio Vivaldi
* Les Quatre Saisons
Francesco Grillo, piano et transcription musicale

6) Richard Wagner (1813-1883) :

Tannhäuser, Ouverture -trans. R. Wagner
Götterdämmerung, Marche funèbre -trans. F. Busoni
Tristan und Isolde, Prélude -trans. R. Wagner

= Cyprien Katsaris, piano

(Sony, février 1994)

John Zorn (1953–) :
— The Alchemist, quatuor à cordes nº6 (2013)
Pauline Kim, Jesse Mils, David Fulmer, Jay Campbell
— Earthspirit pour trio vocal
Jane Sheldon, Mellissa Hughes, Kirsten Sollek

John Zorn (1953–) :
— Orchestra Variations pour orchestre (1996)
— Contes de Fées pour violon et orchestre (1999)
— Kol Nidre pour orchestre à cordes (1996)
— Suppôts et Suppliciations pour orchestre (2012)
Chris Otto, violon
Arcana Orchestra (David Fulmer)

Osvaldo Coluccino (1963–) : Stanze pour piano (2004–11)
Alfonso Alberti, piano

Lucien, sur tes conseils j'ai donc écouté What Thou Wilt de Zorn, et ça m'a bien plu; tu aurais d'autres recommandations prioritaires? (Je m'en remets à toi, parce que ces titres ésotériques, ça ne me dit pas grand-chose sur le papier.)

euh, je ne sais pas, peut-être Angelus Novus, ou Myth and Mythopoeia, ou encore Madness, Love and Mysticism.

Rav-Phaël a écrit:

Et n'hésite pas à mettre plus d'appréciations, de notes, de petits mots, à tes écoutes. Moi ça m'intéresse .

t’as raison bien sûr... j’ai beaucoup de difficultés à verbaliser des choses sur le vif, à chaud... mais je ferai un effort... une fois de plus.

Quintettes pour piano et vents
Ludwig van Beethoven (1770-1827), Op. 16
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), KV 452  

Die Freitagsakademie

Georges Onslow

Sextuor en la mineur Op.77B pour piano, clarinette, flûte, basson, cor, contrebasse
Quintette Nielsen
Jean Hubeau (piano)
Marc Mader (contrebasse)

Septuor en si bémol majeur Op.79 pour pour piano, clarinette, hautbois, flûte, basson, cor, contrebasse
Quintette Nielsen
Jean Hubeau (piano)
Marc Mader (contrebasse)

Label Apex

Mélomaniac a écrit:

6) Richard Wagner (1813-1883) :

Tannhäuser, Ouverture -trans. R. Wagner
[/size]

= Cyprien Katsaris, piano

L'oeuvre est énorme, sa masse orchestrale vraiment imposante, rendre cette dynamique au piano comme celle de l'orchestre, un défi colossal pour Katsaris.
Comme repère: Glenn Gould dans l'Ouverture des Maîtres Chanteurs, Gould avouait qu'il devait tricher en utilisant le dubbing parce qu'à un moment avant la fin, toutes les voix se rejoignent en même temps.

Katsaris est parmi les plus grands pianistes du XXe siècle, supérieur même à Gould. Ses exécutions des neuf symphonies de Beethoven=Liszt, c'est insurpassable, c'est un des sommets pianistiques.

plenum a écrit:

Katsaris est parmi les plus grands pianistes du XXe siècle, supérieur même à Gould.  Ses exécutions des neuf symphonies de Beethoven=Liszt, c'est insurpassable, c'est un des sommets pianistiques.

Merci plenum, d'éclairer ainsi ma lanterne, le disque de Katsaris doit être superbe.
Pour Beethoven-liszt, Gould encore s'est prêté à l'exercice, de même que Michel Dalberto (pour la Sixième), que je possède en CD.

Rav-phaël a écrit:

Alban Berg
—
Concerto pour violon

Je m'interrogeais sur le Concerto de Berg:
il s'agit du Concerto À la mémoire d'un ange.

David Fulmer (1950–) : On Night pour saxophone soprano et sept instruments (2010–12)
Eliot Gattegno, saxophone soprano
Argento Chamber Ensemble (David Fulmer)

Ravélavélo a écrit:

Emeryck a écrit:

Ravélavélo a écrit:

W. A. Mozart
* Quatuor pour piano. violon, alto et violoncelle en sol mineur K.478
Trio Beaux Arts
Menahem Pressler, piano
Philips, 1984

Dans cette oeuvre comme dans le Divertimento K.563, Mozart s'affranchit de toute influence extérieure pour accéder à la musique pure.
Merci de ton appréciation.

------------------------------------- à la suite

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Quatuors avec piano K. 478 & K. 493

Quatuor Ysaÿe (presque au complet) et Jean-Claude Pennetier

De toute manière on l'avait compris puisqu'il a composé qu'un concerto pour violon.