Playlist (132)

Dmitri Korchak : Bel-Canto rarities
Mitridate, re di Ponto, K.87 (Mozart) - Acte 1 : "Se di lauri il crine adorno"
Otello (Rossini) - Acte 2 : "Che ascolto?"
La Sonnambula (Bellini) - Acte 2 : "Vedi o madre, è afflitto e mesto" (avec Venera Gimadieva et Annalisa Stroppa)
Don Pasquale (Donizetti) - Acte 2 : "Povero Ernesto!"
Lucrezia Borgia (Donizetti) - Acte 2 : "Partir degg'io... T'amo qual s'ama un angelo"
Rita (Donizetti) : "Allegro io son"
L'Elisir d'Amore (Donizetti) - Acte 2 : "Una furtiva lagrima"
Roberto Devereux (Donizetti) - Acte 3 : "Ed ancor la tremenda porta"
I Puritani (Bellini) - Acte 1 : "A te, o cara" (avec Venera Gimadieva, Roberto Tagliavini et Miklòs Sebestyen)

Orquesta Sinfónica de Madrid
Direction : Evelino Pidò


Après Rancatore, Korchak! Les deux avaient été géniaux en 2007 dans L'Elisir d'Amore à Bastille... découverte de Korchak et première fois que j'entendais Rancatore en salle...
Depuis, le ténor est devenu un des grands habitués du bel-canto. Malgré quelques soucis parfois (I Puritani chahutés), il se montre souvent superbe. Et ce disque est un beau portrait de ses caractéristiques : technique huilée, aisance dans l'aigu... mais un timbre un peu étrange.
Malgré un titre un peu survendu (parce que bon, pas tant de raretés que ça!), le résultat est vraiment chouette. Et surtout... comme en 2007, il varie par reprise de l'Elisir

Très chouette récital qui permet de fixer ce ténor pas si connu, mais qui a des arguments dans ce répertoire!

Morloch a écrit:

Bach Variations Goldberg

Maria Yudina
Cette version est devenue ma version de chevet depuis des années, et en dépit de la discographie stratosphérique de ces Goldberg. Plus le temps passe et plus j'y reviens, avec son piano soviétique toupourri.

Maria Yudina est vraiment très forte tout en gardant une grande souplesse et beaucoup de finesse dans son jeu, en plus d'un brin de rusticité, c'est pas maniéré en tout cas.  

Gregory Kunde : Vincerò
Roméo et Juliette (Gounod) - Acte 2 : "Ah, lève-toi soleil"
La Fanciulla del West (Puccini) - Acte 3 : "Ch'ella mi creda libero e lontano"
L'Africaine (Meyerbeer) - Acte 4 : "Pays merveilleux... O paradis"
Tosca (Puccini) - Acte 3 : "E lucevan le stelle"
I vespri siciliani (Verdi) - Acte 4 : "E di Monforte il cenno!... Giorno di pianto"
Pagliacci (Leoncavallo) - Acte 1 : "Recitar!... Vesti la giubba"
Manon Lescaut (Puccini) - Acte 1 : "Donna non vidi mai"
Turandot (Puccini) - Acte 1 : "Non piangere, Liù"
Andrea Chénier (Giordano) - Act 1 : "Un dì all'azzurro spazio"
Aida (Verdi) - Acte 1 : "Celeste Aida"
La Fanciulla del West (Puccini) - Acte 2 : "Una parola sola... Or son sei mesi"
La forza del destino (Verdi) - Acte 3 : "La vita è inferno... O tu che in seno agl'angeli"
Il Trovatore (Verdi) - Acte 3 : "Ah sì ben mio"
Il Trovatore (Verdi) - Acte 3 : "Di quella pira"
Otello (Verdi) - Acte 3 : "Dio! Mi potevi scagliar"
Turandot (Puccini) - Acte 3 : "Nessun dorma!"

Orquesta Sinfónica de Navarra
Direction : Ramón Tebar

Son dernier disque était consacré à Rossini... et là c'est son "nouveau" répertoire qui est à l'honneur... et on a droit à tous les airs archi connus italiens un peu héroïques/dramatiques.
Et bon, faut bien avouer que ça donne la pêche. Toujours cette finesse dans le chant hérité de son répertoire précédent, mais une belle vaillance. Vraiment chouette.

Bon, par contre, la prise de son est assez ignoble avec des effets d'écho par moments, des grésillements, des choses qui ne devraient pas être diffusées dans un récital studio... c'est un peu fait à l'économie je le crains.
Mais le résultat reste très chouette!

Gioachino Rossini
Ouvertures
* L'Italienne à Alger
* Sémiramide
* Le Barbier de Séville
* Guillaume Tell
* L'Échelle de soie
* La Pie voleuse
Philharmonia Orchestra (Angel EMI)
Philharmonie de Berlin (DGG)
Herbert von Karajan

Je dis souvent que le forum exerce une influence terrifiante sur Anaëlle, mais je me demande si en fait, ce n'est pas l'inverse. Il a suffi qu'elle écoute un récital Puccini par Kaufmann, et nous assistons depuis à une libération de la parole glottomane décomplexée (certes, on savait bien que Polyeucte et Morloch écoutaient ce genre de récital, mais jusque là, ils en parlaient plutôt sur 4chan, pas sur classik.)

Les Tuyaux du Soir...






Au programme :     B. Pasquini – J.S. Bach – L. Marchand – A. Soler – M.L. Marbe

Benedictus a écrit:

Je dis souvent que le forum exerce une influence terrifiante sur Anaëlle, mais je me demande si en fait, ce n'est pas l'inverse. Il a suffi qu'elle écoute un récital Puccini par Kaufmann, et nous assistons depuis à une libération de la parole glottomane décomplexée (certes, on savait bien que Polyeucte et Morloch écoutaient ce genre de récital, mais jusque là, ils en parlaient plutôt sur 4chan, pas sur classik.)

Encore … ça ne serait pas Kaufmann … je pourrais approuver … mais là ...

Martinu: Juliette/Kyzlink-Gilhuus

1) Bernardo Pasquini (1637-1710) :

Sonata
Passagagli
Pastorale
Variazioni

= Franceso Cera, orgue Guglielmi de l'église Santa Maria in Vallicella de Rome

(Tempéraments, novembre 2002)

Extrait d'un album qui, d'Ercole Pasquini à Haendel, dresse un portrait de l'orgue baroque italien, -romain en particulier.
Abrité dans le transept gauche, l'instrument remonte à 1612 et répondait à celui qui lui fait face dans l'autre transept, de conception et taille similaires.
Le splendide buffet date de la fin du XVII° siècle.
L'instrument de droite fut romantisé en 1895, mais seule la mécanique de celui de gauche fut modifiée, sans dénaturer les tuyaux,
et fut restaurée par les ateliers padouans Ruffatti, en 1999.
Solennité, pureté : cet orgue s'avère un témoin de la facture protobaroque à la fin de la Renaissance, accordé au tempérament mésotonique, la à 410Hz.
La sonorité s'appuie sur un robuste Principal 16' et l'Ottava 8', en demi-registres (coupure au Do3), et se décline dans l'aigu jusqu'au trigesima sexta (1/2').
Ripieno majestueux, conçu pour s'articuler aux jeux les plus graves.
Aucun ondulant type voce umana, -l'effet était alors rendu par le tremblant dans le vent.
En guise d'anches, juste l'essentiel : les trombe 8', point trop intrusives pour mieux s'intégrer au noble caractère de cet instrument.
L'étroit diamètre des Principaux produit un son précisément incarné, puissant et gorgé d'harmoniques.

Benedictus a écrit:

Je dis souvent que le forum exerce une influence terrifiante sur Anaëlle, mais je me demande si en fait, ce n'est pas l'inverse. Il a suffi qu'elle écoute un récital Puccini par Kaufmann, et nous assistons depuis à une libération de la parole glottomane décomplexée (certes, on savait bien que Polyeucte et Morloch écoutaient ce genre de récital, mais jusque là, ils en parlaient plutôt sur 4chan, pas sur classik.)

Bien les moussaillons, je sens que je vais quitter le navire.

Jean-Baptiste Lully
* Dies Irae
Motet pour deux choeurs, soli et orchestre
* Miserere
Motet pour soli, deux choeurs et orchestre
Ensemble vocal À Coeur Joie de Valence
Chef des choeurs: Georges de Kermel
Orchestre Jean-François Paillard
Erato, 1977



Le motet élargit sa forme dans ces deux oeuvres, belle intensité dramatique, les voix émouvantes, la musique évoque un peu les Vêpres à la Vierge de Monteverdi.

Cololi a écrit:

Benedictus a écrit:

Je dis souvent que le forum exerce une influence terrifiante sur Anaëlle, mais je me demande si en fait, ce n'est pas l'inverse. Il a suffi qu'elle écoute un récital Puccini par Kaufmann, et nous assistons depuis à une libération de la parole glottomane décomplexée (certes, on savait bien que Polyeucte et Morloch écoutaient ce genre de récital, mais jusque là, ils en parlaient plutôt sur 4chan, pas sur classik.)

Encore … ça ne serait pas Kaufmann … je pourrais approuver … mais là ...

Pour vous rassurer :



Dubois : Ouverture Frithiof (François-Xavier Roth, Les Siècles)
Dubois : Concerto pour piano n°2 (François-Xavier Roth, Vanessa Wagner, Les Siècles)
Dubois : Dixtuor (Solistes des Siècles)

Très beau disque. Je dois dire que j'ai vraiment été surpris par le Dixtuor!
Beau complément du "Portrait" de Bru-Zane...

Cololi a écrit:

Benedictus a écrit:

Je dis souvent que le forum exerce une influence terrifiante sur Anaëlle, mais je me demande si en fait, ce n'est pas l'inverse. Il a suffi qu'elle écoute un récital Puccini par Kaufmann, et nous assistons depuis à une libération de la parole glottomane décomplexée (certes, on savait bien que Polyeucte et Morloch écoutaient ce genre de récital, mais jusque là, ils en parlaient plutôt sur 4chan, pas sur classik.)

Encore … ça ne serait pas Kaufmann … je pourrais approuver … mais là ...

Oui mais non . Toi tu es irrécupérable de toute façon . Et quand on sait que tu n'assumes même pas ton LULLYsme ....

Vue aérienne de la Cathédrale de Ratzebourg sur l'Altstadtinsel (Allemagne, Schleswig-Holstein)


2) Johann Sebastian Bach (1685-1750) :

Prélude et Fugue en ut majeur, BWV 531
Prélude et Fugue en ré majeur, BWV 532
Prélude et Fugue en mi mineur, BWV 548
Prélude et Fugue en ut mineur, BWV 549
Prélude et Fugue en sol majeur, BWV 550
Toccata et Fugue en fa majeur, BWV 540
Toccata et Fugue en ré mineur, BWV 565

= Peter Hurford, orgue Rieger de la Cathédrale de Ratzebourg

(Argo, septembre 1979)

Dans ce programme, des diptyques de jeunesse (531-532, 565) côtoient d'écrasants chefs-d'œuvre de la maturité comme la tragique BWV 548.
Tiré de la controversée intégrale Bach de l'organiste anglais (né en 1930, toujours parmi nous).
Ici sur un instrument flambant neuf, 60 jeux sur quatre claviers & pédalier.
Phrasés très droits, bien articulés et vifs, qui rappelle Chapuis.
Mais le choix de ce Rieger monumental, malgré la lisibilité des plans et la réactivité mécanique, soumet aussi à des tentations de registration
auxquelles Hurford ne résiste pas  
Mixtures électrisantes, basses herculéennes (anches et principaux en 32'), passe encore,
mais les plein jeux sonnent clinquants, et surtout le recours aux chamades dans les paroxysmes défie le bon goût  
En tout cas, le résultat impressionne, revigore et (toute caution d'authenticité mise à part) peut se conseiller en électrochoc aux mélomanes blasés par ce corpus !

Rubato a écrit:

Morloch a écrit:

Wow quand même, il faut écouter le Cum Dederit du Nisi Dominus. C'est beau Vivaldi

Oh oui !

et pas qu'un peu

Bruckner : Symphonie n°2 (Jochum)



Duruflé : Requiem (Ledger)



Dutilleux : Sonate pour piano (Killian)

Église Saint Maximin de Thionville (France, -Moselle)


3) Louis Marchand (1669-1732) :

Troisième et Quatrième Livres -extraits

= Gillian Weir, orgue Kern de l'église Saint Maximin de Thionville

(Argo, octobre 1974)

Without compression
Rolf Riehm (1937) Without compression
Myriam Marbe (1931-1997) Renaissance
Anatol Vieru (1926) Et in Arcadia Ego
Violeta Dinescu (1953) au cœur du silence ...
Georg Kröll (1934) Round of Talks  
Stefan Thomas (1968) Veränderungen
Malcolm Goldstein (1936) in the beginning ... so also, the end

Trio Diritto

instruments:

Ce disque, Lulu l'avait soufflé à l'oreille de celles et ceux pour qui la flûte à bec c'est pas du pipeau (bon elle est pas très bonne et j'ai déjà du la faire)

Xavier a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Xavier a écrit:

Debussy: Martyre, fragments/Heras-Casado



Domamge, les erreurs d'édition non corrigées… ici une altération erronée des cors, là des violoncelles joués dans la mauvaise clé… (écoutez cette cacophonie à 2'18 dans la Passion, parce que les violoncelles continuent de jouer en clé d'ut alors que sur le conducteur on voit bien qu'on est en clé de fa! Mais que fait le chef??)

Il a probablement un conducteur qui reste écrit en ut 4… parce que bon, Heras-Casado qui voit pas un changement de clef, j'y crois pas.

Ça pose davantage la question de sa familiarité avec l'harmonie debussyste – ou bien celle du degré de raffinement de cette musique, peut-être excessif (dans Mozart, tout le monde l'aurait remarqué, pas seulement le chef ou toi).

Mais là c'est un passage assez simple, avec des accords de 4 sons, pas du Roslavets ultra-cryptique...
En plus de ça les violoncelles rajoutent un la bémol (d'où sort-il?), ce qui fait que pendant l'accord mineur avec 7è majeure ré-fa-la-do# qui tient 3 temps, les violoncelles jouent lab puis sib, à la même octave que le la des alti!
Je viens de vérifier, la clé de fa est bien présente sur le manuscrit de la partition complète de l'œuvre, ce n'est même pas un oubli de Debussy!

L'erreur des cors ce sont les deux mesures qui précédent, il manque un bécarre sur le mi (qui sonne la, et qui est bien sur le manuscrit de Debussy de l'œuvre complète), là aussi ce sont des accords assez peu fournis, bon c'est une erreur qui s'entend moins, mais enfin moi je la remarque (et ça se vérifie en jetant un œil sur les différentes éditions ou bien le manuscrit là encore), Heras-Casado non…
Si ça se trouve il y en a d'autres que je n'ai pas remarquées.

DavidLeMarrec a écrit:

Dommage en effet ; apparemment tu es au courant que ça existe, c'est donc fréquent ?

Dans cette œuvre je ne sais pas, mais c'est vrai que chez Debussy il y a souvent des problèmes d'édition.
Récemment j'avais noté une erreur majeure dans Shéhérazade de Ravel, qu'on entend notamment chez Dutoit, mais pas seulement.

Il y a donc à la fois des éditeurs qui font n'importe quoi, et des chefs qui ne sont pas très rigoureux...

Et j'ajoute qu'il n'y a pas d'excuse pour le chef car dans la 4è partie il y a le même passage repris quasiment à l'identique avec les violoncelles qui jouent exactement la même chose, en clé de fa toujours (et là c'était joué correctement), et ça n'a pas mis la puce à l'oreille au chef quant au problème de la 3è partie...

Façade de l'église Santa Maria de Montblanch
(Espagne, -Catalogne, province de Tarragona)


4) Antonio Soler (1729-1783) :

Dieciseis versos para Te Deum

= Josep M. Mas I Bonet, orgue de l'église Santa Maria de Montblanch

(Auvidis, octobre 1991)

Seize versets pour illustrer la louange du Te Deum, dans un style liturgique qui s'ouvre aux manières galantes,
fort joliment troussé par l'interprète barcelonais.
Seize occasions de valoriser les registrations de cet instrument tarragonais,
riche aujourd'hui d'une trentaine de jeux dont quatre au pédalier, et une flûte de 16' au manuel.
Une facture catalane qui se caractérisait originellement (en opposition à l'école castillane) par un second clavier,
des registres non coupés, un buffet plat d'inspiration Renaissance.
L'instrument du tout début du XVII° siècle fut profondément modifié en 1703 par Josep Bosca, qui reconstruisit la cadereta et le corps principal.

Jean-Sébastien Bach (1685-150)
Toccatas BWV 910-916

Blandine Rannou, clavecin Sidey/Bal 1988 copie Ruckers/Hemsch (1636/1763)

La Stadtkirche de Winterthour (Suisse, -canton de Zurich)


5) Myriam Lucia Marbe (1931-1997) :

Schäfers Pavane mit Vögeln II

= Nicoleta Paraschivescu, orgue Walcker de l'église de Winterthur

(Audite, juillet 2008)

Datée de 1982-83, cette pièce d'un quart d'heure constitue l'unique œuvre pour orgue composée par cette figure de l'avant-garde roumaine.
Cette pastorale fut écrite en Transylvanie et dépeint l'aspiration à l'infini d'un berger à l'agonie,
traduite par des figures répétées, sorte d'écho au Mythe de l'éternel retour.
Malgré quelques chants d'oiseau, malgré de lumineux épisodes émanés d'une liberté improvisatrice,
l'ambiance pèse sourdement et ne peut dissimuler l'inquiétant reflet des années de dictature.

xoph a écrit:

Without compression

Myriam Marbe (1931-1997) Renaissance

Mélomaniac a écrit:

5) Myriam Lucia Marbe (1931-1997) :

Schäfers Pavane mit Vögeln II

Myriam Lucia Marbe, la mascotte du forum

Quelle coïncidence...

Cololi a écrit:

Benedictus a écrit:

Je dis souvent que le forum exerce une influence terrifiante sur Anaëlle, mais je me demande si en fait, ce n'est pas l'inverse. Il a suffi qu'elle écoute un récital Puccini par Kaufmann, et nous assistons depuis à une libération de la parole glottomane décomplexée (certes, on savait bien que Polyeucte et Morloch écoutaient ce genre de récital, mais jusque là, ils en parlaient plutôt sur 4chan, pas sur classik.)

Encore … ça ne serait pas Kaufmann … je pourrais approuver … mais là ...

Oui, de la glotte intello, et puis quoi encore. Toi, tu veux du Corelli, du Domingo, du Del Mo – franchement, Puccini par des fillettes qui chantent ça comme du Schubert, non merci.

DavidLeMarrec a écrit:

Cololi a écrit:

Benedictus a écrit:

Je dis souvent que le forum exerce une influence terrifiante sur Anaëlle, mais je me demande si en fait, ce n'est pas l'inverse. Il a suffi qu'elle écoute un récital Puccini par Kaufmann, et nous assistons depuis à une libération de la parole glottomane décomplexée (certes, on savait bien que Polyeucte et Morloch écoutaient ce genre de récital, mais jusque là, ils en parlaient plutôt sur 4chan, pas sur classik.)

Encore … ça ne serait pas Kaufmann … je pourrais approuver … mais là ...

Oui, de la glotte intello, et puis quoi encore. Toi, tu veux du Corelli, du Domingo, du Del Mo – franchement, Puccini par des fillettes qui chantent ça comme du Schubert, non merci.

Hihi c'était un piège

De la "glotte intello" => Ah c'est vrai que ça repose sur une réflexion profonde tout ça Il est allemand … il fait des piani détimbrés … engorge totalement sa voix pour que ça ne sonne pas brillant … donc c'est forcément un intellectuel.
Tout ce jugement repose donc sur notre fameux complexe d'infériorité sur les Allemands … et sur le fait que moins c'est beau plus c'est intelligent Et aussi sur le fait que tout le monde pense cela, donc ça paraît plus vrai que vrai

Matthias Weckmann (1616-1674)
cd 1 de l'intégrale des œuvres pour orgue

Bernard Foccroulle, orgues

Cololi a écrit:

De la "glotte intello" => Ah c'est vrai que ça repose sur une réflexion profonde tout ça  

Ok, pour Puccini on n'en a pas besoin (je ne suis même plus sûr d'avoir écouté l'album, pas plus d'une fois en tout cas – en revanche son album vériste est une merveille).

Citation :

Il est allemand … il fait des piani détimbrés … engorge totalement sa voix pour que ça ne sonne pas brillant … donc c'est forcément un intellectuel.
Tout ce jugement repose donc sur notre fameux complexe d'infériorité sur les Allemands … et sur le fait que moins c'est beau plus c'est intelligent  Et aussi sur le fait que tout le monde pense cela, donc ça paraît plus vrai que vrai

Mais où va-t-il chercher tout ça ?

Je faisais référence à sa maîtrise (remarquable) des langues et à son soin des phrasés – c'est pas juste plus-c'est-aigu-plus-c'est-long, façon Corelli.

Je ne me sens pas spécialement supérieur ou inférieur aux Allemands (et je crois qu'on est nombreux à ne s'être jamais posé la question avant ton message ).

Citation :

le fait que moins c'est beau plus c'est intelligent  Et aussi sur le fait que tout le monde pense cela, donc ça paraît plus vrai que vrai

Je trouve le chant de Kaufmann très beau ! cela veux dire que j'aime le chant stupide ... ?

David a écrit:

Je ne me sens pas spécialement supérieur ou inférieur aux Allemands (et je crois qu'on est nombreux à ne s'être jamais posé la question avant ton message ).

c'est clair.

Debussy: La Mer/Heras-Casado

Polyeucte a écrit:

Pour vous rassurer :
Dubois

xoph a écrit:

Matthias Weckmann (1616-1674)
cd 1 de l'intégrale des œuvres pour orgue
Bernard Foccroulle, orgues

Cololi a écrit:

Tout ce jugement repose donc sur notre fameux complexe d'infériorité sur les Allemands … et sur le fait que moins c'est beau plus c'est intelligent  Et aussi sur le fait que tout le monde pense cela, donc ça paraît plus vrai que vrai

Liszt, Lieder. Fassbaender, Thibaudet

Mahler, Rückert-Lieder. Fassbaender, Chailly


Gerhard, Don Quixote, Interlude 1. Botstein

Popov, Suite symphonique No.1. Botstein
à réécouter

DavidLeMarrec a écrit:

Cololi a écrit:

De la "glotte intello" => Ah c'est vrai que ça repose sur une réflexion profonde tout ça  

Ok, pour Puccini on n'en a pas besoin (je ne suis même plus sûr d'avoir écouté l'album, pas plus d'une fois en tout cas – en revanche son album vériste est une merveille).

Citation :

Il est allemand … il fait des piani détimbrés … engorge totalement sa voix pour que ça ne sonne pas brillant … donc c'est forcément un intellectuel.
Tout ce jugement repose donc sur notre fameux complexe d'infériorité sur les Allemands … et sur le fait que moins c'est beau plus c'est intelligent  Et aussi sur le fait que tout le monde pense cela, donc ça paraît plus vrai que vrai

Mais où va-t-il chercher tout ça ?

Je faisais référence à sa maîtrise (remarquable) des langues et à son soin des phrasés – c'est pas juste plus-c'est-aigu-plus-c'est-long, façon Corelli.

Je ne me sens pas spécialement supérieur ou inférieur aux Allemands (et je crois qu'on est nombreux à ne s'être jamais posé la question avant ton message ).

Oooohh non, tu ne connais pas la longue tradition de génuflexion envers la philosophie allemande ? Non mais sérieusement
La vraie philosophie, et donc la vraie intelligence, c'est Kant, Hegel … (et je n'ose dire Heidegger … car ça compromet beaucoup de monde du siècle dernier …)
C'est même je pense passé dans l'inconscient collectif. Sans parler du plan économique ou militaire …
Et même plus directement en musique … la musique sérieuse elle est germanique.

Alors oui je suis désolé, mais ça influe lourdement sur le jugement.
Et oui … parfois j'ai envie de me débarrasser de ces jugements tout faits, qu'on ne réinterroge jamais.

L'aura autour de Kaufmann est proprement délirante.

On pourrait tout aussi bien dire l'inverse, que tu te sens obligé d'aller à contre-courant…

Je crois que nous sommes beaucoup ici à avoir apprécié Kaufmann avant qu'il ne devienne une méga-star à ne pas être soupçonnables d'aller vers ce qui a le plus de succès.

Tu n'aimes pas Kaufmann et tu n'arrives pas à voir ses qualités donc tu en conclues que ceux qui aiment sont dans le délire.

Non, non, pas du tout. J'aime des interprètes qui sont adulés … donc ce n'est du tout ce que je dis.
Je ne suis pas dans le systématisme.

Mais, ce qui est bien vrai, c'est que je trouve sa place, totalement usurpée. Le fait de le classer "glotte-intello" est très révélateur, car ça permet de déculpabiliser (il n'y a selon moi … jamais à culpabiliser … mais le problème n'est pas là … tu as bien compris). Et je trouve symptomatique de lui passer des défauts qui sont normalement rédhibitoires.

Qu'appelles-tu "des défauts" ? son chant engorgé ?
C'est ton opinion, mais ne généralise pas, c'est totalement subjectif.

(et puis tes réflexions historico-philosophiques sur la perception de la culture allemande ... franchement, est-ce par la faute de Heiddegger et de l'armée prussienne que tu aimes Bruckner ? )

Cololi a écrit:

Non, non, pas du tout. J'aime des interprètes qui sont adulés … donc ce n'est du tout ce que je dis.
Je ne suis pas dans le systématisme.

Mais, ce qui est bien vrai, c'est que je trouve sa place, totalement usurpée. Le fait de le classer "glotte-intello" est très révélateur, car ça permet de déculpabiliser (il n'y a selon moi … jamais à culpabiliser … mais le problème n'est pas là … tu as bien compris). Et je trouve symptomatique de lui passer des défauts qui sont normalement rédhibitoires.

Comme un certain R.A, par exemple? . Cela dit, la place de Kaufmann n'est pas plus usurpée que celle d'Alagna.

anaëlle a écrit:

Popov, Suite symphonique No.1.  Botstein
 à réécouter

Enfin tu écoutes des choses sensées mon infante.  

Mais par des soviets c'est encore mieux : /watch?v=vJbsb_RbIBU

Misato Mochizuki (1969–) : Chimera pour ensemble de chambre (2000)
Misato Mochizuki : Intermezzi I pour flute et piano amplifié (1998)
Emmanuel Nunes (1941–2012) : Einspielung II pour violoncelle seul (1980)
Misato Mochizuki : Wise Waters pour ensemble (2002)
François Depp, violoncelle
Ictus Ensemble (Georges-Elie Octors)

anaëlle a écrit:

Qu'appelles-tu "des défauts" ? son chant engorgé ?
C'est ton opinion, mais ne généralise pas, c'est totalement subjectif.

Oui entre autre. Je ne prétends à aucune objectivité.

Citation :

(et puis tes réflexions historico-philosophiques sur la perception de la culture allemande ... franchement, est-ce par la faute de Heiddegger et de l'armée prussienne que tu aimes Bruckner ? )

Je n'ai pas dit que ça suffisait
Je dis simplement que ça aide à légitimer, c'est tout à fait différent.
Quand on dit "glotto-intello", ça se place là (je ne vise personne … on est tous bouffé par ces codes … moi le 1°) (et contrairement à Bourdieu - incurable optimiste - je pense qu'il est impossible de s'en défaire)

Madetoja: Symphonie n°1/Sakari

+

mais enfin Col, où vas-tu chercher que nos jugements musicaux aient quoi que ce soit à faire avec des clichés nationaux ??
laisse donc tranquilles les hommes libres qui savent faire la part des choses !

lulu a écrit:

mais enfin Col, où vas-tu chercher que nos jugements musicaux aient quoi que ce soit à faire avec des clichés nationaux ??
laisse donc tranquilles les hommes libres qui savent faire la part des choses !

clichés nationaux ou autres. N'importe que cliché fait l'affaire. Je ne crois pas l'homme libre (ceci explique cela).

Mais je vais vous laisser tranquille ça c'est sûr par contre

Cololi a écrit:

Je ne crois pas l'homme libre

on en a pourtant un magnifique spécimen ici !

Benedictus a écrit:

Polyeucte a écrit:

Pour vous rassurer :
Dubois

Ah oui... j'oubliais... Dubois c'est forcément de la mauvaise musique.
Heureusement que je n'ai pas écouté du Thomas!

Magnus Lindberg (1958–) : Steamboat Bill Jr. pour clarinette et violoncelle (1990)
Morton Feldman (1926–1987) : Two Pieces for Clarinet and String Quartet (1961)
Younghi Pagh-Paan (1945–) : Man-Nam I pour clarinette, violon, alto et violoncelle (1979)
Ictus Ensemble

lulu a écrit:

Cololi a écrit:

Je ne crois pas l'homme libre

on en a pourtant un magnifique spécimen ici !

Si tu parles de moi … voilà comment je vois les choses :
Je ne tire pas la conclusion qu'il ne faille rien faire pour "avoir un peu de liberté" … non que je sois convaincu que quelque chose fût possible pour remédier à cela (je suis sceptique) … mais plutôt qu'on ne peut pas selon moi baser sa vie là dessus. On est obligé d'agir comme s'il y avait une liberté à conquérir. On est obligé de croire en cela.

Voilà comment on peut marier le pessimisme le plus noir, et l'optimiste le plus conquérant (pour compléter une discussion de l'autre jour). Nous vivons je crois tous dans cette tension permanente (mais là j'extrapole certainement outrageusement).

C'est un peu comme la foi chez Pascal : il vaut mieux croire … quelque soit l'existence réelle de cette liberté.

Cololi a écrit:

Si tu parles de moi

non ; toi tu dois seulement être peu réceptif au sarcasme.

lulu a écrit:

Cololi a écrit:

Si tu parles de moi

non ; toi tu dois seulement être peu réceptif au sarcasme.

Disons que par défaut, je ne présuppose pas que mon interlocuteur est en train d'être sarcastique.
Mais je vois que tu veux à tout prix que je me déprenne de cet optimisme (touchante sollicitude !)

Mais ça ne change rien à ce que je disais ...

Madetoja: Ouverture de comédie/Sakari