PP - OP D'Indy, Ravel, Roussel, Debussy/Koechlin... 9 & 10/6

Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie de Paris

Samedi 9 juin 2018
20:30

Dimanche 10 juin 2018
16:30


Orchestre de Paris
Fabien Gabel, direction
Measha Brueggergosman, soprano

Vincent d'Indy
Istar, variations symphoniques

Maurice Ravel
Shéhérazade

Albert Roussel
Padmâvatî (Suite n°2)

Entracte

Claude Debussy / Charles Koechlin
Khamma, musique de ballet

Florent Schmitt
Antoine et Cléopâtre (Suite n°2)

Il reste beaucoup de places, y compris "places à 10 euros avec placement libre sur les tapis d’Orient au parterre."

Actéon a écrit:

Il reste beaucoup de places, y compris "places à 10 euros avec placement libre sur les tapis d’Orient au parterre."

Pourquoi ça ne m'étonne pas?
Perso, je trouve dommage qu'ils n'aient pas indiqué avant le coup des tapis... ça aurait pu être sympa de le faire comme ça le concert... Après faut voir aussi l'espace prévu!

Ce n'est pas très clair en effet, quand on sélectionne ce type de place dans la billetterie elles sont signalées comme "places debout"... ce qui enlève l'intérêt des tapis. Vont-ils démonter des rangées entières de sièges du parterre pour installer les tapis ? J'y vais samedi, j'essaierai de faire une photo.

Actéon a écrit:

Ce n'est pas très clair en effet, quand on sélectionne ce type de place dans la billetterie elles sont signalées comme "places debout"... ce qui enlève l'intérêt des tapis. Vont-ils démonter des rangées entières de sièges du parterre pour installer les tapis ? J'y vais samedi, j'essaierai de faire une photo.

J'imagine oui... Mais après on sera bien bas... ou alors ils font ça dans le fond du parterre?
Mais je ne me souviens pas que cela ait été proposé à l'ouverture des réservations!

J'y vais aussi samedi soir… première fois que j'entendrai Khamma en concert!

Oui, les tapis (quoique pas forcément confortables…) étaient un bon argument pour faire parler du concert, le genre de truc qui peut être repris dans les médias en plus, casser l'image du genre, etc. ; et ça aurait été salutaire, considérant que le programme est très original (et donc moins susceptible de remplir).

Dommage de ne pas avoir communiqué là-dessus à la parution des programmes, je n'avais rien repéré non plus…

J’y vais aussi samedi soir, mais confortablement assise dans un fauteuil. Trop vieille et trop crevée cette semaine pour rester debout tout un concert. Magnifique programme! Les affiches dans le métro sont aussi très belles, dommage que les parisiens ne soient pas plus aventureux musicalement. Je sens que cela va être encore un concert peu rempli... 😢

Cela ressemblait donc à ça :






Vraiment un beau concert, en tout cas.
J'ai adoré la suite de Schmitt et beaucoup apprécié l'Istar de d'Indy.

Petit raté de mon côté lorsque je me présente samedi soir à la Philharmonie avant le concert. L'accueil ne retrouve pas mon billet imprimé... j'avais en fait réservé pour dimanche.

Compte-rendu du dimanche donc.

Concert peu rempli effectivement, je me demande si ce n'était pas trop ambitieux de prévoir 2 représentations. Et le rythme du programme (5 pièces de format assez proche) a fait un peu obstacle à une écoute structurée. Le public a cherché ses marques, entre les applaudissements entre les mouvements et les enchaînements trop rapides (dommage que Measha Brueggergosman n'ai pas été plus applaudie avant sa sortie précédent Padmâvatî).

L'orchestration de Khamma un peu trop calorique (qui peut croire que cet orchestre aux effectifs mahlériens, avec piano et célesta, tiendrait dans une fosse d'opéra ? ) mais un Antoine et Cléopâtre à réveiller les momies.

Belle et très lisible direction d'orchestre de Gabel.

Je voudrais voir de beaux turbans de soie
Sur des visages noirs aux dents claires ;
Je voudrais voir des yeux sombres d'amour
Et des prunelles brillantes de joie
En des peaux jaunes comme des oranges ;

Le samedi soir le concert était bien rempli, mais effectivement deux représentations, c'était sans doute trop.
C'était un vraiment beau concert, même si tout n'était pas parfait.
J'ai trouvé Khamma vraiment magnifique, et tellement étrange pour du Debussy (sans doute l'orchestration de Koechlin n'y est-elle pas pour rien).

Actéon a écrit:

Belle et très lisible direction d'orchestre de Gabel.

Tout à fait d'accord sur le chef, et ce qu'il a fait était d'autant plus remarquable que c'était la première fois que les musiciens de l'Orchestre de Paris jouaient ces oeuvres.
Le Shéhérazade de Ravel manquait un peu de netteté à mon goût, mais j'ai beaucoup apprécié l'oeuvre et la chanteuse, même si elle a une voix trop ronde et généreuse à mon goût pour cette musique là (un peu le même problème pour moi que Lemieux dans les poèmes de l'Amour et de la mer de Chausson).
Au final c'était vraiment un belle occasion de découvrir des oeuvres qui sont beaucoup trop peu jouées.

J'y étais samedi soir, c'était rempli à 90% au moins.

Actéon: pour Khamma, piano et célesta oui, mais bois par trois, 4 cors, 3 trompettes, ça n'est pas non plus démesuré, c'est à peu près le même effectif que la Mer, Nocturnes, les Images ou Pelléas, hormis le piano. On est loin des 8 cors qu'on a souvent chez Mahler par exemple.

Le programme était sublime, même si Istar faisait un peu intrus je trouve, d'une esthétique assez différente du reste du programme. Pièce sympathique d'ailleurs, mais quand même pas un chef d'œuvre.

Je n'ai pas trop aimé Brueggergosman dans Ravel, pour moi ça n'est pas adéquat, trop lyrique, pas assez clair, même si elle s'en est mieux sorti dans l'Indifférent.
Orchestre superbe par contre.

Pour moi le sommet du concert était la 2è partie; ce n'est pas tous les jours qu'on entend une œuvre de Debussy pour la première fois en concert!  
L'orchestration de Koechlin est décidément une merveille, Debussy n'aurait peut-être pas fait mieux.
J'avais oublié à quel point nombre de passages peuvent faire penser à l'Oiseau de feu, d'assez près. L'œuvre date d'un an et quelques après la création du ballet de Stravinsky…

Je connaissais déjà l'œuvre de Schmitt, mais là aussi c'est autre chose en concert. C'est vraiment du grand art.

Evidemment, dans l'idéal, j'aurais bien voulu qu'on vire le D'Indy et qu'on nous mette une plus grosse tranche de Schmitt, voire de Roussel.

Hihi, à part que c'était bien, je ne suis d'accord avec Xavier à peu près sur rien.

J'ai été très agréablement surpris par Istar, que je trouvais mineur au disque et qui, est-ce le fait de l'entendre en conditions réelles, est-ce Gabel, sonnait avec une aération et un raffinement que je ne lui avais jamais entendus. Certes, la veine mélodique n'est pas la meilleure de tous les temps, mais c'est très prenant à voir (ces crescendos wagnériens, tout de même ).
La grosse bonne surprise du concert pour moi (il est vrai que je connaissais mieux et aimais davantage le reste).

Brueggergosman, pas du tout mon style évidemment, mais l'accentuation expressive était très précise sur les mots, ça forçait l'admiration, même si la voix, j'en conviens tout à fait, n'est pas taillée pour ce répertoire (trop en bouche, trop globale, ça ne passe pas très bien la rampe et ce n'est pas très mordant). Pour moi, au contraire, vraiment très bien sauf la dernière mélodie, plus approximative dans les intentions.

Je trouve que Khamma a beaucoup de rondeur pour du Debussy, il n'y a pas les discontinuités de spectre qu'il affectionne, tout est bien moelleux, bien continu… j'entends vraiment Koechlin sans peine ici (que je vénère en musique de chambre, beaucoup moins à l'orchestre, pour cette raison précisément).

Oui, le Schmitt est superbe, même s'il y a un côté sous-Salomé dans cette œuvre. Mais il faut dire que pour des pièces complexes et peu données en concert, je suis arrivé un peu épuisé pour la Suite de Cléopâtre, qui était la véritable raison de ma venue (tout le reste peut s'entendre de temps à autre, mais pas ce Schmitt-là !).

Oui, on croit entendre Salomé à deux-trois reprises.
Mais c'est vraiment vraiment beau, et original.

On sera peut-être d'accord sur Roussel puisqu'on n'en a pas parlé ni l'un ni l'autre.
J'aime beaucoup… mais en petits extraits comme ça ça a moins de portée.

Ah, je t'ai vu très captivé, pourtant.

Moi, je passe totalement à côté (comme pour les dernières symphonies ou Bacchus et Ariane). En gros les Roussel célèbres. C'est sympa, c'est riche, mais ça ne me touche pas comme les Sonates pour violon, la Sérénade, la Symphonie n°2, Pour une fête de printemps, Le Festin de l'Araignée, Évocations, Aeneas, qui vraiment me bouleversent.

Je ne dis pas que c'est tout à fait génial… mais en concert, ça fait un bel effet.
Et j'aime beaucoup plus ce Roussel-là, et celui de Bacchus (et évidemment Aeneas et le Festin, comme toi), que celui des dernières symphonies, qui m'ennuient terriblement.

Très beau concert dimanche... pour une salle moitié vide (du coup, on a été bombardé du fond du deuxième balcon au premier balcon... le truc qui pousse vers le scène! ).

Super D'Indy j'ai trouvé, magnifique Debussy et Schmidt...
Le souci pour moi venait de Brueggergosman. Que vient-elle faire dans ce répertoire?? La voix ne passe pas l'orchestre, la diction est peu soignée, des grosses intentions bien trop marquées et une tendance à minauder! Quand on pense qu'on avait Gens sur Paris...

Mais quel bonheur cette musique!

Xavier a écrit:

Je ne dis pas que c'est tout à fait génial… mais en concert, ça fait un bel effet.

Oh, mais je trouve que c'est de la grande musique ! Simplement, elle n'accroche rien chez moi, trop de pittoresque, je ne sais pas (on pourrait pourtant en dire autant de Schmitt, qui dans le genre pittoresque-grand-guignol n'est pas mal non plus). C'est pareil pour l'opéra intégral (qui est plutôt une sorte de gigantesque ballet).

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Je suis content de ne pas être, pour une fois, le bougon sur les voix en arrière et pas en style… Peut-être parce que j'étais prêt au pire (et ne venais pas pour ça, même si je vénère les Shéhérazade, « objectivement » la plus belle œuvre de la soirée), mais faire aussi expressif avec une technique aussi inadéquate, ça force mon respect ; on sent l'amour de cette musique, et finalement, dans son genre déviant, ça fonctionnait très bien.