Cité de la Musique - Weekend Lieder : Schubert... (25-27/01)

Programme pas très fourni mais j'irai voir les 2 récitals Schubert. Attention aux horaires et aux salles.

VOYAGE D'HIVER - SCHUBERT
CHRISTIAN ELSNER - GEROLD HUBER

Samedi 26 janvier 2019 à 17h00
Amphithéâtre de la Cité de la Musique

LA BELLE MEUNIÈRE - SCHUBERT
CHRISTOPH PRÉGARDIEN - MICHAEL GEES

Dimanche 27 janvier 2019 à 18h00
Salle des Concerts de la Cité de la Musique

J'ai été surpris par la richesse des idées du pianiste et de Pregardien.

Pas toujours bonnes toutefois avec des ornementations inutiles. Des passages au registre baryton de temps à autre.

Pas beaucoup d'émotions à la sortie mais malgré tout beaucoup de plaisir.

Traduction affichée au plafond contestable, trop éloignée du sens littéral pour moi. Je ne vois pas l'intérêt dans une oeuvre aussi connue et qui s'adresse aux amateurs du cycle. Je ne dirai pas la même chose de chateau de Barbe bleu bien sur.

Mais quel est le problème, justement, si les auditeurs en sont familiers ? Et ça fait toujours un support pour les autres, plus facile pour les non-spécialistes que le programme de salle (qui reste cela dit à mon gré l'option reine).

En fait cela parasite l'écoute ; je lis le texte, j'entends les paroles et je me dis que je traduirais différemment et je perds le fil.

A mon avis les auditeurs connaissent l'oeuvre par cœur et non pas besoin de la traduction. J'aurai préféré qu'on affiche le texte en allemand. Et puis il y a beaucoup de problème avec le texte ; prononciation des consonnes plus ou moins sonore pour tenir le rythme et le sentiment de la fluidité. Bon pas facile à chanter et c'est tout l'art que maîtrise d'ailleurs Prégardien.

Quand on n'en a pas besoin, il y a suffisamment de lumières dans cette salle pour ne pas avoir le regard trop attiré… et ça permet aux non-spécialistes (certes sans doute pas très nombreux) de venir !

Ça m'aurait bien aidé quand j'ai commencé à m'intéresser au genre. (Quoique, du lied si on n'a pas à un moment le nez dans l'allemand…)

Effectivement, projeter l'allemand serait parfait, mais ça exclurait à nouveau des catégories de spectateurs…

J'ai préféré la prestation de Prégardien, un peu plus diseur qu'Elsner qui avait tendance à saturer le petit amphi avec sa voix opératique... même quand on a beaucoup écouté ce cycle le sous-titrage est toujours le bienvenu compte-tenu de la quantité de texte (pas loin de 500 vers...), notamment pour souligner les thèmes récurrents, les ressassements...

Ah oui, Elsner, ouille tout de même… Déjà que c'est moche et poussé dans Wagner, dans le lied je n'y arrive pas (même plus jeune, dans sa Meunière avec Eisenlohr, impossible pour moi).

(Un mystère le choix des invités de cette année, Dasch et Elsner, quoique pratiquant l'exercice, ne sont pas exactement les princes du genre.)

Oui, autant l'originalité du programme et l'engagement des interprètes suffisait à mon sens à justifier l'invitation d'Annette Dasch, autant l'intérêt d'un Winterreise par Elsner, je ne vois pas trop.

L'oeuvre est éternelle mais les interprétations de référence vieillissent ; je réécoutais Wunderlich dans la belle meunière (ma référence a priori) , son interprétation me laisse perplexe aujourd'hui, sans parler de Fischer Dieskau assez emphatique avec le recul.

Pourtant en écoutant Gerarher ou Pregardien on sent bien qu'ils se sont inspirés des glorieux anciens.

Peut-être que les grosses voix à la Hotter vont revenir à la mode. Son contemporain Husch était aussi très intéressant