Programme :
Bohuslav Martinů
Quatuor pour clarinette, cor, violoncelle et caisse claire
Anton Dvořák
Concerto pour violon et orchestre
Modeste Moussorgski / Maurice Ravel
Les Tableaux d’une exposition
Joshua Bell violon
Jérôme Voisin clarinette
Hughes Viallon cor
Nicolas Saint-Yves violoncelle
Gabriel Benlolo caisse claire
Orchestre Philharmonique de Radio France
Krzysztof Urbański direction
Très sceptique quant à ce concert, après celui un peu raté en décembre dernier par ce même chef et pour ce même concerto (et un Sacre du printemps détestable). J'avoue avoir été tenté de revendre mon billet pour ce samedi, mais n'ayant pas beaucoup de concerts à mon agenda ces jours-ci, j'y suis allé quand même... Et j'ai bien fait !
Martinů : je n'ai pas accroché pour ce Quatuor, sûrement très bien interprété par ailleurs. J'adhère toutefois à l'idée d'inclure un peu de musique de chambre en ouverture de concert symphonique. Une occasion de plus d'aller vers un répertoire vers lequel je n'irais pas naturellement. Quant au morceau, le programme reprend une citation de Martinů lui-même disant qu'il n'aimait pas cette œuvre et qu'il espérait que la partition se soit perdue...
Dvorak : autant la direction d'Urbański en décembre pour ce concerto était vraiment relâchée, et même assez honteusement dilettante, autant ce samedi, l’œuvre faisait plus sens. Malgré quelques accrocs du violoniste, ce moment m'a plu, sans véritablement m'enthousiasmer. C'est une musique qui ne dérange pas la digestion, mais qui n'appelle pas mon attention à 100 %. Je m'en rends compte lorsque mon regard s'évade à scruter les spectateurs, les ouvreuses qui vont et viennent, ma montre... Pour une fois, je n'ai pas eu un bruit de mes voisins, et ce fut très appréciable !
Moussorgski / Ravel : difficile de proposer une interprétation nouvelle de ces tableaux, tant de fois joués, tant de fois entendus... Ce samedi, l'interprétation ne fut pas décevante, voire même plutôt bonne : beau niveau sonore de l'orchestre, belle densité, notamment les cordes et des percussions, malgré de beaux accrocs des cuivres... le tempo ne s'est pas relâché une minute. A défaut d'idées vraiment novatrices, je dirais que c'est une version intéressante pour quelqu'un qui voudrait découvrir l’œuvre pour la première fois. Et encore, j'écris pas d'idée novatrice, la Porte de Kiev sonnait plus musique de cours que dans les versions entendues jusque-là, mais ce point ne m'a pas véritablement plu...
Même si cela m'a paru moins flagrant qu'en décembre, ce chef m'horripile : trop maniéré, trop danseur inspiré. Ça pourrait passer pour de l'originalité si ça restait anecdotique, mais je ne peux pas m'empêcher de l'imaginer dans sa salle-de-bains, se regarder dans son miroir en train de préparer ses effets.